À l’angoisse pour leur santé et celle de leurs proches que les Français ont vécue durant le confinement a succédé le stress de l’organisation des vacances d’été. Des vacances particulièrement attendues cette année, notamment par les parents et leurs enfants : après 55 jours d’assignation à résidence, quoi de plus normal que d’avoir envie de repos pour se ressourcer, de changer de décor, de prendre un bol d’air frais à la campagne, à la montagne ou sur le littoral ? Mais organiser les séjours a été bien compliqué entre la crainte d’une seconde vague de l’épidémie du coronavirus, les injonctions contradictoires des autorités, les interrogations sur l’ouverture des lignes ariennes ou ferroviaires, la réouverture des frontières avec nos proches voisins. Dès lors l’idée de passer ses vacances en France, et même dans sa région, a fait son chemin, à la fois pour des questions pratiques, mais aussi avec l’envie de soutenir les acteurs du tourisme que sont les hôtels, les campings, les bars et les restaurants mais aussi les musées, les parcs de loisirs qui ont tous terriblement souffert du confinement. Selon une étude réalisée fin mai par l’institut de sondage OpinionWay pour Sofinco, parmi les 44 % de Français qui prévoyaient de partir en vacances cet été, une majorité d’entre eux (71 %) a ainsi choisi de rester en France, avec l’impatience de redécouvrir nos territoires.
Par conséquent, rien d’étonnant à ce que les recherches de location connaissent un véritable boom. Car louer un appartement, un bungalow ou une villa permet aussi aux familles de continuer à respecter les consignes sanitaires de distanciation sociale avec les autres vacanciers. Revers de la médaille de ce succès, la hausse des prix qui pourrait empêcher les plus modestes de partir en vacances. C’est pour répondre à cette situation que l’État et les Régions financent un "chèque vacances" dont l’idée avait été lancée par la présidente de la Région Occitanie. Carole Delga espérait d’ailleurs aller plus loin en demandant un effort de solidarité aux opulents concessionnaires d’autoroutes sur les péages cet été. En vain pour le moment, alors que cette année davantage de Français vont prendre leur voiture pour partir… Au moment où chacun s’apprête à vivre une rentrée marquée par la récession économique, il serait pourtant bon que chaque Français – et bien sûr les plus modestes – puisse partir en vacances pour prendre une respiration bien méritée.
(Editorial publié dans la Dépêche du Midi du vendredi 26 juin 2020)