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Articles

Affichage des articles du 2024

Risque zéro

   Les crashs d’avions existent malheureusement depuis les débuts de l’aviation mais ces dernières années, il arrive que le grand public les découvre quasiment en direct, filmés par les téléphones portables de témoins qui publient les vidéos instantanément sur les réseaux sociaux. En cette fin 2024, coup sur coup deux crashs d’avions ont ainsi pu être filmés. Mercredi on a vu un Embraer de la compagne Azerbaijan Airlines, qui effectuait une classique liaison entre Bakou et Grozny, en perdition, se fracasser au sol au Kazakhstan, sa carlingue coupée en deux. Le bilan est lourd avec 38 morts, mais 29 personnes ont survécu au crash. Quatre jours plus tard, c’est un autre accident aérien qui a surgi sur nos écrans : un vol de la compagnie Jeju, effectuant une liaison entre Bangkok et Séoul, a tenté un atterrissage d’urgence. Sans train d’atterrissage opérationnel, le Boeing 737-800 a glissé au sol et fini son dérapage incontrôlable contre un mur. Terrible bilan avec...

Ecosystème à revoir

Des ascenseurs en panne, des travaux mal réalisés, des charges qui s’envolent… Le tableau n’est que trop familier pour de nombreux copropriétaires français, qui pointent du doigt leur syndic. Et les témoignages accablants que nous publions attestent d’inadmissibles dysfonctionnements. Longtemps considéré comme le garant du bon fonctionnement de nos immeubles, le syndic se retrouve aujourd’hui au centre de toutes les critiques. Et pour cause puisqu’une enquête menée par la DGCCRF, en 2021 et 2022, sur 457 établissements de syndics a révélé des anomalies dans… 313 d’entre eux ! Non-respect du contrat-type, facturations abusives, manque de transparence… La liste des griefs est longue et édifiante. Mais ne nous y trompons pas, les syndics ne sont pas les seuls responsables de cette situation. Les copropriétaires eux-mêmes ont aussi leur part de responsabilité. Une étude récente du ministère de la Justice indiquait que 82 % des conflits entre copropriétaires et syndics sont dus à des impayé...

Réforme maudite

Depuis 2017, tel le sparadrap du capitaine Haddock, la réforme des retraites n’en finit pas d’occuper le débat public. Son adoption au forceps l’an passé par 49-3 à l’Assemblée nationale, sans véritable débat et contre l’avis des Français et des syndicats, a marqué au fer rouge la politique d’Emmanuel Macron et pèsera d’évidence lorsqu’il s’agira de faire son bilan politique. Tout avait pourtant bien commencé. Lors de son premier quinquennat, Emmanuel Macron avait osé proposer une petite révolution pour en finir avec les réformes qui s’enchaînaient depuis des années sans jamais régler le problème du financement : changer de système avec la retraite par points. Les Français semblaient plutôt favorables à cette réforme systémique… avant qu’Edouard Philippe n’en fasse une urticante réforme paramétrique financière avec un déjà vu recul de l’âge de départ. Le projet de loi remanié s’était alors soldé – déjà – par un 49-3 avant de sombrer face à la pandémie de Covid. Une fois celle-ci passée...

Le bras de fer

    On a si souvent parlé de tournant dans la guerre en Ukraine lorsqu’un événement d’ampleur semblait rebattre les cartes avant de n’en rien faire qu’on est désormais méfiant avec cette notion au vu de l’évolution imprévisible de ce conflit atypique, à la fois hybride et de haute intensité. Il y a eu l’inattendue et remarquable résilience ukrainienne dès les premiers jours de l’invasion russe, cette Blitzkrieg qui, selon Vladimir Poutine, devait durer trois jours pour prendre Kiev et qui s’est très vite enlisée face à la détermination des Ukrainiens et de leur président-courage Volodymyr Zelensky. Il y a eu l’importance capitale de l’usage des drones, aériens ou maritimes, dans chaque camp. Il y a eu la contre-offensive ukrainienne qui s’est fracassée sur les dents de dragons russes le long de la ligne de front. Il y a eu les massacres de Boutcha et d’Izium, les déportations d’enfants ukrainiens, les bombardements massifs des villes et villages ukrainiens, autant de crimes de...

Barnier bis...

En pleine journée de deuil national pour Mayotte et un énième report aussi déplorable qu’irrespectueux des Français, ces derniers apprécieront-ils le « cadeau de Noël » du gouvernement Bayrou, alors que 65 % disaient ne pas lui faire confiance pour nommer une équipe qui « corresponde à leurs attentes » ? En tout cas, comme les cadeaux que l’on reçoit avec la grimace, la joie de recevoir ne devrait pas l’emporter sur le plaisir d’offrir. Car, à dire vrai, ce gouvernement Bayrou ressemble furieusement à un gouvernement Barnier Bis… puisque soutenu par le même « socle commun » comprenant les partis présidentiels Renaissance, MoDem et Horizons, associés aux Républicains. Un socle fragile, toujours miné par les ambitions présidentielles de ses chefs, Attal, Wauquiez, Philippe, et peut-être quelques autres comme le revenant Darmanin… et toujours sous surveillance d’un Rassemblement national qui a pesé sur la composition du gouvernement pour écarter Xavier Bertrand, bête noire de Marine Le Pe...

Solidarität

  L’attentat qui a frappé l’Allemagne vendredi soir, faisant au moins cinq morts et plusieurs dizaines de blessé sur le marché de Noël de Magdebourg, a suscité une onde de choc dans le pays, dans le monde mais aussi plus particulièrement en France. Parce que notre pays a aussi connu des attentats de masse de cette nature avec l’attaque terroriste de Nice le 14 juillet 2016 qui avait fait 84 morts et 458 blessés, ou celle survenue sur le marché de Noël de Strasbourg, le 11 décembre 2018, qui avait fait 5 morts et 11 blessés ; parce que, depuis plus de 60 ans et la réconciliation scellée entre Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, nos liens d’amitié avec l’Allemagne sont toujours plus puissants que des divergences politiques ponctuelles ; l’émotion des Allemands est aussi la nôtre et notre solidarité est totale pour qu’un peuple qui se retrouve plongé dans l’horreur terroriste puisse surmonter cette terrible épreuve. Huit ans après un attentat similaire sur le marché de Noël de Berli...

C'est fou...

  À la lumière des dernières révélations qui pourraient aboutir à l’arrêt de la production de la plus emblématique eau minérale de France, on est tenté de reprendre un des slogans publicitaires de la marque : Perrier, c’est fou ! Fou effectivement d’imaginer la fin de la saga Perrier commencée au XIXe siècle grâce au savoir du docteur Perrier et au talent d’entrepreneur du britannique St John Harmsworth qui inventa la forme de la célèbre petite bouteille verte. Car Perrier, c’est la France. Imagine-t-on une table de café en terrasse l’été sans son Perrier rondelle ? La table d’une brasserie sans sa bouteille verte ? Perrier est d’autant plus entrée au patrimoine national que la marque, depuis toujours, a su marquer les esprits avec des publicités iconiques. Quarante ans après, on a toujours en tête le lion de Jean-Paul Goude. Perrier fait incontestablement partie d’un panthéon économique et intime, et illustre un certain art de vivre à la française. Mais ce qui est fou également, c...

Derrière le drame

Il y a un an au Royaume-Uni, le cabinet d’avocats Ryland Garth secouait le monde du rugby en portant une class action (action de groupe) de près de 450 rugbymen, dont 140 anciens internationaux, contre les fédérations anglaise et galloise, et World Rugby – l’organisme international qui gère le rugby à XV et le rugby à sept. Les joueurs accusaient les instances d’avoir négligé leur santé, particulièrement à cause des commotions cérébrales subies à répétition… « Nos recherches démontrent que 400 joueurs sont morts de façon prématurée ces dix dernières années, et c’était dû à des dommages au cerveau », assurait le cabinet, qui représente depuis fin octobre quelque 850 joueurs et attend des premières audiences en justice en février 2025. Cette affaire britannique illustre l’ampleur d’un phénomène mondial, qui ne concerne d’ailleurs pas seulement le rugby mais aussi d’autres sports de contact. Le monde du rugby, toutefois, est celui qui est en première ligne, car il a été marqué par de nomb...

C'est possible !

Et si, en dépit de tout, les Français finissaient par retrouver le moral ? Poser cette hypothèse est peut-être présomptueux tant les enquêtes, études, sondages et rapports en tout genre nous disent combien les Français font grise mine et sont pessimistes sur l’avenir. Le mois dernier, l’Insee nous apprenait ainsi qu’après un léger rebond, la confiance des ménages s’était dégradée à nouveau : à 90, l’indicateur qui la synthétise a diminué de trois points, restant au-dessous de sa moyenne de 100 entre janvier 1987 et décembre 2023… Ce mois-ci, l’enquête « Quels communs dans une société française en tension ? », réalisée par BVA Xsight et la Fondation Jean-Jaurès, révélait un mal-être profond au sein de la population. Une lassitude collective qui s’accompagne d’un sentiment d’enfermement : un Français sur deux se sent prisonnier de sa propre vie. Quelques jours plus tard, c’est la vaste enquête « Fractures françaises » d’Ipsos qui mettait en lumière une défiance record envers nos institut...

Feuilleton

Le retour des rhumes avec leur cortège de nez bouchés, de maux de gorge et de tête incite les Français à se tourner vers des médicaments dont les noms, après des années de publicité, sont entrés dans le vocabulaire hivernal : Actifed Rhume, Humex, RhinAdvil, Dolirhume, etc. Abordables, ces médicaments sont devenus les alliés des enrhumés d’autant plus facilement que leur efficacité est réelle pour un soulagement rapide. Seulement voilà, comme tout médicament, il peut y avoir des effets secondaires et ceux de cette famille de médicaments – les vasoconstricteurs – s’ils restent évidemment rares, ne sont pas bénins puisqu’il s’agit d’infarctus du myocarde ou d’accidents vasculaires cérébraux. A ces effets secondaires-là, connus de longue date, de récentes études viennent y ajouter de nouveaux risques neurologiques, confirmés par l’Agence européenne du médicament (EMA). Au point que le bénéfice-risque de huit médicaments se pose cette année de façon encore plus aiguë qu’auparavant… Car les...

Désespérance

« La société politique contemporaine : une machine à désespérer les hommes », déplorait Albert Camus. Que dirait le prix Nobel de littérature 1957 de la situation politique de la France s’il était encore en vie ? On n’ose l’imaginer… L’adoption, mercredi soir, d’une motion de censure par deux des trois blocs qui composent l’Assemblée nationale – la gauche du Nouveau Front populaire, l’extrême droite du Rassemblement national et des ciottistes – signe l’échec de la méthode Barnier, celui de toutes les forces politiques de la représentation nationale sans exception et, bien sûr, celui du chef de l’État dont la dissolution, prise sur un coup de tête comme un caprice en réponse à sa défaite aux élections européennes, est bel et bien à l’origine de cette situation de blocage total. L’ancien négociateur du Brexit, duquel on attendait beaucoup – trop sans doute – s’est heurté dès sa nomination aux petits calculs politiciens des partis, aux ambitions délétères des ténors du « socle commun » ce...

Le prix de la liberté

Depuis bientôt trois ans, l’Ukraine livre une bataille acharnée contre l’agression de la Russie qui a envahi son territoire et en occupe désormais quelque 20 %. Mais cette guerre, qui se joue aux portes de l’Europe, n’est pas seulement un conflit territorial : c’est un conflit où s’affrontent des conceptions divergentes de l’ordre international, c’est un duel entre deux visions du monde, entre l’autoritarisme et sa loi du plus fort et la démocratie et la défense de la liberté et du droit international. La France, l’Europe et l’OTAN se sont engagées aux côtés de l’Ukraine dans ce que l’on peut qualifier de guerre par procuration, fournissant une aide militaire, financière et diplomatique cruciale à Kiev, dont la résistance et la résilience forcent le respect mais qui semblent arriver au bout d’un cycle. Depuis l’échec de sa grande contre-offensive de printemps qui s’est fracassée sur les solides défenses russes et en dépit de l’inattendue incursion dans la région de Koursk, l’Ukraine es...

La censure et le courage

Est-ce la fascination très française pour la politique américaine qui conduit certains hommes et femmes politiques de la fragile coalition gouvernementale à emprunter les voies du trumpisme et sa post-vérité – c’est-à-dire proférer de gros mensonges – pour conjurer la censure qui pourrait s’abattre sur Michel Barnier ? Qui eût cru, en effet, que l’ex-Première ministre Elisabeth Borne, craignant un « shutdown » à l’américaine, irait jusqu’à affirmer samedi soir que si le Budget 2025 n’était pas adopté, il n’y aurait « plus de carte Vitale, plus d’allocations retraites et de chômage » ? « La carte Vitale fonctionnerait encore. Je ne suis pas là pour agiter des chiffons de la peur », a dû assurer hier Maud Bregeon, porte-parole d’un gouvernement que Michel Barnier avait pourtant placé sous le signe de la vérité et à bonne distance de l’esbroufe. On en est loin… Le Premier ministre lui-même, mardi soir sur TF1, a dramatisé à outrance la situation, estimant que sans Budget, « il y aura une ...

Le grand rendez-vous

   En annonçant hier qu’elle ne briguerait pas un troisième mandat de maire de Paris après des mois à entretenir à dessein le suspense, Anne Hidalgo a comme lancé la bataille des municipales de 2026. Des élections cruciales dans la vie des Français, mais qui passaient sous les radars de l’agenda médiatique, quasi-exclusivement consacré à la politique nationale depuis les européennes et les législatives anticipées qui ont abouti à l’inextricable situation politique que l’on connaît. Donner un coup de projecteur sur ce scrutin – le premier inscrit au calendrier, sauf si une nouvelle dissolution intervenait l’été prochain – est important car ces élections revêtent au moins trois grands enjeux. Enjeu démocratique d’abord. La pandémie de Covid-19 avait conduit, lors des élections municipales de 2020, à espacer les deux tours de plus de trois mois, ce qui a bouleversé les taux de participation mais aussi le jeu des alliances d’entre-deux tours, les reports de voix et même les priori...

Des adultes dans la pièce ?

  Michel Barnier sera-t-il toujours Premier ministre à Noël ? Son fragile gouvernement, dont certains ministres n’hésitent plus à le défier quand ils ne tirent pas à hue et à dia, passera-t-il les fêtes ? Ou la censure viendra-t-elle mettre fin à cet attelage brinquebalant « soutenu » par les formations d’un « socle commun » qui ont de moins en moins de choses en commun ? Depuis la nomination de l’ancien négociateur du Brexit à Matignon après un été d’interminables tergiversations d’Emmanuel Macron – dont la catastrophique dissolution a précipité le pays dans une situation inextricable – chacun sait bien que la censure est une épée de Damoclès au-dessus de Michel Barnier, sous « surveillance » des troupes de Marine Le Pen. Stoïque, l’intéressé a d’ailleurs toujours dit qu’il pouvait s’en aller du jour au lendemain, et que contrairement aux hiérarques de sa majorité – Laurent Wauquiez, Gabriel Attal, Gérald Darmanin, Edouard Philippe… – il n’avait pas d’agenda caché pour la présiden...

Evolutif

Il y a dans la vie des Français un rituel qui résiste à toutes les crises, même les plus sévères : la visite chez le coiffeur. Ce rendez-vous, qui rythme notre quotidien depuis des générations, est bien plus qu’une simple nécessité esthétique, c’est souvent un moment de pause, de convivialité et parfois même de thérapie improvisée – ah, les discussions avec son coiffeur ou sa coiffeuse. Dans chaque ville, le salon de coiffure demeure ainsi ce lieu unique où se tissent des liens sociaux, où se disent les dernières nouvelles du quartier, où se forgent aussi des relations de confiance qui durent parfois toute une vie. Pourtant, ce secteur emblématique de l’artisanat français traverse une période de profonde mutation. La pandémie de Covid-19 a laissé des traces, avec une chute vertigineuse de 18,1 % du chiffre d’affaires en 2020. Le télétravail, devenu une habitude pour nombre de citadins, a bouleversé les rythmes de fréquentation des salons. Mais les coiffeurs font preuve d’une remarquabl...

Le style Binet

L’arrivée surprise, en mars 2023, de Sophie Binet à la tête de la CGT – contre la dauphine de Philippe Martinez – a indéniablement marqué un tournant pour la centrale syndicale. Cette Nantaise de 42 ans passée par la Jeunesse ouvrière chrétienne et le PS est, d’abord, la première femme à diriger la confédération depuis 1895. Mais elle a, surtout, su bousculer les codes établis avec un style bien à elle. Le contraste est, en effet, saisissant avec ses prédécesseurs : exit les envolées lyriques d’un Henri Krasucki, la bonhomie calculée d’un Louis Viannet, la pondération d’un Bernard Thibault ou la combativité frontale d’un Philippe Martinez. Sophie Binet cultive, elle, un style différent : une technicité assumée, une maîtrise des dossiers sur le bout des doigts – on l’a encore constaté hier à La Dépêche lorsqu’elle a répondu à nos lecteurs – un féminisme pugnace et des réparties chirurgicales, qui font d’elle une bonne cliente des matinales. D’ailleurs, si Laurent Berger semblait prendre...

Contre la montre en Ukraine

Réélu largement président des États-Unis le 5 novembre, Donald Trump espère-t-il entamer son mandat, le 20 janvier prochain, par un succès diplomatique aussi retentissant qu’improbable à l’heure actuelle : l’arrêt de la guerre en Ukraine ? En tout cas, le futur président se démène pour concrétiser sa promesse de campagne de mettre fin à la guerre entre l’Ukraine et la Russie « en 24 heures ». « J’ai un plan très précis pour arrêter l’Ukraine et la Russie », avait assuré l’ancien président américain lors d’une interview en septembre, en indiquant qu’il ne le dévoilerait pas afin de garder l’effet de « surprise ». Mais pour l’heure, ce plan reste bien mystérieux… Selon la presse américaine, Donald Trump, qui aurait eu plusieurs conversations téléphoniques avec Vladimir Poutine depuis son départ de la Maison Blanche en 2020, aurait appelé le président russe cette semaine pour lui demander de ne pas provoquer d’escalade en Ukraine. Une conversation démentie par l’équipe de transition de Do...

Engager une révolution

La liste macabre ne cesse de s’allonger. Des prénoms, des visages, des vies brisées. Derrière chaque suicide d’adolescent victime de harcèlement scolaire se cache l’échec collectif d’une société qui n’a pas su protéger ses enfants. Les chiffres sont glaçants : selon les dernières études, près d’un élève sur dix est victime de harcèlement en France. Plus inquiétant encore, 22 % des collégiens déclarent avoir subi du cyberharcèlement en 2023, une hausse de six points en deux ans. Face à cette situation alarmante, les réponses institutionnelles semblent toujours en décalage avec la réalité du terrain. Le programme Phare, généralisé depuis 2022, existe, mais est-il assez efficace ? Les formations promises aux enseignants sont prévues, mais ne sont-elles pas trop théoriques ? Le plus révoltant dans ce tableau déjà sombre reste le peu d’action des géants du numérique. Sur TikTok, Instagram ou Snapchat, les contenus humiliants circulent toujours pendant des heures, parfois des jours, avant d’...

Ecran de fumée

  Le débat sur le projet de loi de finances, qui doit trouver quelque 60 milliards d’économies en 2025 pour éponger un déficit abyssal – 6,1 % du PIB et 3 230 milliards d’euros de dette – a donné lieu ces dernières semaines à de multiples propositions, les députés, en commissions ou dans l’hémicycle, poussant leurs idées. Un « concours Lépine » des taxes et impôts, a dénoncé le Premier ministre Michel Barnier. Mais un concours auquel participent aussi les députés du « socle commun » qui le soutiennent puisque c’est l’ancien ministre macroniste Gérald Darmanin, qui a lancé l’idée de supprimer un jour férié pour renflouer les caisses de l’État. Un air de déjà-vu qui nous ramène vingt ans en arrière. En 2004, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin instaurait, en effet, la « journée de solidarité » en supprimant le lundi de Pentecôte. Une décision prise dans l’urgence après la meurtrière canicule de 2003 qui avait révélé les carences de notre système de prise en charge des personnes ...

Lignes rouges

    Les radars automatiques, ces sentinelles du bitume tant décriées, s’apprêtent à franchir une nouvelle étape : en 2025, une nouvelle génération de radars dopés à l’intelligence artificielle pourrait faire son apparition sur nos routes. Une révolution technologique qui pose autant de questions qu’elle n’apporte de réponses. Depuis leur installation en 2003, les radars automatiques ont contribué à une baisse spectaculaire de la mortalité routière. De 8 000 morts par an au début des années 2000, nous sommes passés sous la barre des 3 400 victimes en 2023. Un succès incontestable, même si leurs détracteurs préfèrent y voir une machine à cash pour l’État. Si la diminution du trafic routier, l’évolution des infrastructures ou encore l’amélioration technologique des véhicules ont joué un rôle, ce sont bien les radars qui ont fait changer le comportement des Français au volant, les obligeant à lever le pied. Pourtant, force est de constater que la vitesse n’est plus ...

Une cause nationale

  Un adolescent de 14 ans recruté comme tueur à gages par les réseaux criminels marseillais. L’affaire, qui a vu un chauffeur de VTC tué de sang-froid, a provoqué une onde de choc dans la société française, qui a découvert avec effroi combien le trafic de drogue se diffusait jusqu’à impliquer des mineurs. Ce dossier glaçant permettra-t-il une prise de conscience à tous les niveaux ? En tout cas l’affaire marque un tournant dans l’histoire déjà sombre du narcotrafic en France. De la French Connection des années 70 aux guerres de territoires actuelles, notre pays semble ne jamais parvenir à endiguer ce fléau qui gangrène nombre de quartiers populaires des banlieues françaises, mais pas seulement eux puisque le trafic se diffuse aussi vers les villes moyennes voire le monde rural. Marseille, bien sûr, cristallise toutes les tensions. La cité phocéenne, jadis plaque tournante mondiale de l’héroïne, voit aujourd’hui ses quartiers nord transformés en quasi-zones de non-droit où les règle...