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Espoirs

Lorsque l’on évoque Chicago, la grande ville de l’Illinois, beaucoup d’entre nous convoquent le souvenir d’Al Capone et des organisations mafieuses qui mirent la ville industrielle en coupe réglée au temps de la prohibition, d’autres mettent en avant l’incroyable richesse architecturale d’une mégapole aujourd’hui dynamique et souvent citée en exemple de développement urbain. Demain, peut-être que parler de Chicago nous fera penser aux spectaculaires avancées de la recherche dans la lutte contre le cancer. Car Chicago accueille, en effet, depuis plusieurs années le plus grand congrès international de cancérologie du monde. Sous la houlette de la Société américaine d’oncologie clinique (ASCO), 40 000 oncologues, chercheurs et salariés des laboratoires pharmaceutiques du monde entier – dont de nombreuses équipes de recherche françaises – se réunissent chaque année pour partager leurs travaux et annoncer les résultats de leurs essais. Et c’est peu dire que l’édition 2023 a été riche en ann
Articles récents

Triple crime

Alors que l’on attend depuis des semaines la contre-offensive ukrainienne avec laquelle Kiev espère reconquérir ses territoires occupés par la Russie, la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka rebat les cartes d’un conflit qui se durcit. Pour l’heure, Russes et Ukrainiens se renvoient la responsabilité de cette explosion qui a partiellement détruit l’ouvrage, même si, lorsque l’on se demande à qui profite le crime, on voit bien que la Russie a tout à y gagner. L’inondation d’une grande partie de la zone du Dniepr, ce vaste fleuve sur la ligne de front, empêche, d’évidence, les soldats Ukrainiens de partir à la reconquête de Kherson, cette ville-clé coupée en deux, verrou des territoires du Donbass envahis par les Russes. Les inondations consécutives à l’explosion, traumatisantes pour des dizaines de villages qui ont dû être évacués face à la montée des eaux, réactivent aussi dans l’opinion ukrainienne et internationale la peur d’une catastrophe sur la centrale nucléaire de

Derrière les chiffres

Depuis 18 mois que la France est confrontée à une inflation galopante, on peut apprécier la situation selon le principe du verre à moitié vide ou à moitié plein. Côté positif, la France subit une inflation moindre que celle de ses voisins européens et les dispositifs d’aides mis en place par le gouvernement ont permis de limiter les hausses de prix, notamment dans l’énergie. Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée par l’Insee fin mai, les prix à la consommation augmenteraient de +5,1 % en mai 2023, après +5,9 % le mois précédent. De bon augure, certains estiment même que le pic de l’inflation est peut-être derrière nous. Mais il y a aussi le verre à moitié vide car si la hausse de l’inflation ralentit, il s’agit bien tout de même d’une hausse des prix qui pèse de plus en plus sur le budget des ménages. Sur un an en mai, l’Insee estime l’inflation dans l'alimentaire à +14,1 % (après +15 % en avril), dont +10,4 % sur les produits frais… Des hausses corroborées par le panier

Sparadrap

Faudrait-il, comme l’appellent de leurs vœux les juristes Marie Gren et Julien Padovani dans une récente tribune au Monde, diffuser une plus grande culture constitutionnelle par une formation offerte dès le plus jeune âge à l’école ? En tout cas la question se pose depuis que les Français ont découvert, à l’occasion de l’examen devant le Parlement du projet de loi de réforme des retraites, les subtilités des articles de la Constitution et les méandres obscurs et pointilleux du règlement de l’Assemblée nationale. Article 47.1, vote bloqué, article 49.3, motion de censure, amendements et sous-amendements, commission mixte paritaire, etc. N’en jetez plus ! Bien conscient de ne pas disposer de majorité à l’Assemblée, le camp présidentiel, depuis la présentation en janvier de cette réforme toujours massivement rejetée par les Français, a usé de tous les articles et de toutes les procédures possibles – parfois au mépris des usages et des jurisprudences de la vie parlementaire – pour escamote

Les guerres de demain

C’était en mai 1987. Mathias Rust, jeune aviateur allemand de 19 ans, entame un périple à bord de son Cessna 172. Il décolle de l’aéroport d’Uetersen, près de Hambourg, pour se rendre en Islande, en Norvège, en Suède et en Finlande, sa dernière étape avant de rentrer au pays. Mais le 28 mai, il s’écarte de son plan de vol et se dirige vers l’URSS. À 19 h 24, après 800 km au-dessus du territoire soviétique, il survole la place Rouge de Moscou puis atterrit le long du Kremlin devant une population médusée, au nez et à la barbe des autorités, humiliées. Cet exploit, sans doute permis par un relâchement de la sécurité aérienne en raison de la fête officielle des gardes-frontières ce jour-là, donne l’occasion à Mikhaïl Gorbatchev de limoger son ministre de la Défense, le responsable de la défense aérienne et quelque 2 000 officiers récalcitrants face à la glasnost et la perestroïka que voulait mettre en place le jeune Secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique. 37 ans plus

Nouvelle donne

Le premier vol commercial d’un avion conçu en Chine constitue assurément un tournant pour le secteur chinois du transport aérien, qui souhaite rivaliser depuis longtemps avec ses concurrents occidentaux Boeing et Airbus, mais également pour l’aéronautique mondiale tant la Chine constitue toujours la locomotive du secteur. Au cours des vingt prochaines années, en effet, le trafic aérien chinois devrait croître de 5,3 % par an, soit nettement plus rapidement que la moyenne mondiale estimée à 3,6 %. Cela se traduira par une colossale demande de 8 420 avions passagers et cargo d’ici 2041, soit plus de 20 % de la demande mondiale totale d’environ 39 500 nouveaux avions au cours des deux prochaines décennies. Cet eldorado-là attise évidemment depuis longtemps les appétits des deux géants américain et européen Boeing et Airbus. Depuis les années 90, ce dernier a entrepris de nouer des partenariats avec les Chinois au point de co-créer une usine de montage d’A320 à Tinajin, usine qui va procha

Le juste prix

Avec un prix de gros du gaz naturel en Europe qui est tombé à son plus bas niveau en deux ans, la crise du gaz déclenchée par la guerre en Ukraine est-elle derrière nous ? Ou ne s’agit-il que d’une parenthèse avant un nouveau rebond, un scénario du pire comme vient de l’esquisser pour l’Europe – non sans arrière-pensées pour ses sociétés pétrolières et gazières – le ministre de l’Énergie du Qatar, qui nous a prédit des pénuries de pétrole et de gaz ? Pour l’heure, bien malin qui pourrait assurer quel sera l’avenir d’un marché du gaz plus volatil que jamais. La crise énergétique consécutive à la guerre en Ukraine et à la volonté des Européens de se passer du gaz russe a d’ores et déjà bouleversé le marché de l’énergie. Et comme lors de la crise Covid lorsqu’il s’est agi d’obtenir les vaccins contre le coronavirus, on ne peut que se réjouir de la capacité de l’Union européenne à trouver des solutions communes et solidaires pour les 27. La diversification des approvisionnements en gaz et

Vote symbolique

Après avoir tout fait pour contraindre les débats parlementaires dans un temps très limité, le 16 mars dernier, par crainte de ne pas disposer à l’Assemblée nationale de la majorité nécessaire pour faire adopter son projet de réforme des retraites – massivement rejeté par les Français – le gouvernement choisissait de dégainer l’article 49.3 qu’il avait pourtant juré ne pas vouloir utiliser. Moins de trois mois plus tard, l’exécutif tente à nouveau d’empêcher par tous les moyens procéduraux la tenue d’un vote sur une proposition de loi du groupe Liot – à qui il manqua 9 voix pour faire chuter le gouvernement avec sa motion de censure transpartisane – qui propose d’abroger la réforme des retraites et sa mesure de report de l’âge de départ de 62 à 64 ans. Tout ce que compte la Macronie de chapeau à plumes fustige depuis des semaines une proposition de loi a priori contraire à l’article 40 de la Constitution, mais qui a pourtant été enregistrée fin avril comme recevable par le bureau de l’

Bien manger

C’est un petit logo qui nous est devenu familier lorsque nous faisons nos courses. Impulsé par un règlement européen (INCO) de 2014, établissant des règles pour informer les consommateurs sur la déclaration nutritionnelle ou la liste des ingrédients d’un produit, le Nutri-Score, ses cinq lettres de A à E et ses cinq couleurs de vert à rouge, est désormais bien ancré dans le paysage. De plus en plus présent sur le devant des emballages, on peut même dire que c’est un succès européen puisqu’il est présent non seulement en France, qui l’a introduit en 2017, mais également en Belgique, en Allemagne, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Espagne et même en Suisse, qui ne fait pourtant pas partie de l’Union européenne. Face à des étiquettes qui livrent la composition des produits écrite en tout petits caractères difficilement lisibles, certains consommateurs s’étaient déjà tournés vers des applications comme Yuka. Avec un smartphone, il suffit alors de scanner le code-barres d’un produit pour en a

Coupable silence

Un monde où les insectes, la biodiversité, la richesse de la nature auraient disparu, tués par la pollution, une catastrophe climatique ou nucléaire : de tels scénarios dystopiques nourrissent depuis longtemps la fiction. Il y a cinquante cette année sortait ainsi le film culte « Soleil vert » de Richard Fleischer. Sur une planète écrasée par la surpopulation, la pollution et la chaleur, l’un des personnages, vieux professeur âgé qui a connu le monde d’avant, décide de se faire euthanasier, ce qui lui permet de revoir avant sa mort les images de ce qu’était la Terre autrefois, entre paysages magnifiques, vie sauvage luxuriante et beauté de la nature. Cette année, Apple TV +, le service de vidéo à la demande par abonnement d’Apple, a sorti une excellente série d’anticipation, « Extrapolations » où, la aussi, la Terre est épuisée par le réchauffement climatique et où des scientifiques tentent désespérément de sauver des espèces en voie d’extinction. Ces œuvres nous interpellent et on res

Derrière l'uniforme

  La pandémie de Covid-19, qui avait imposé confinements et télétravail, s’était soldée par le phénomène de la grande démission : des salariés, souvent des cadres, qui remettaient complètement à jour leur rapport au travail et quittaient leur emploi pour changer de vie. La police et la gendarmerie nationales connaissent, elles aussi, une grande démission, mais bien plus subie que choisie et bien loin du changement idyllique vanté outre-Atlantique. Policiers et gendarmes – mais aussi agents de l’administration pénitentiaire – décident de quitter leur métier qui, pour beaucoup, était pourtant une véritable vocation et un sacerdoce au service des Français et de l’intérêt général. Le nombre de départs a ainsi augmenté de 33 % en quatre ans chez les policiers, de 25 % chez les gendarmes. Une grande démission, mais une démission silencieuse qui passerait presque inaperçue sans un rapport de la Cour des comptes qui tire la sonnette d’alarme ici ou, là, des témoignages poignants d’ex-policiers

Martingale

La photo, prise lundi 8 mai, est saisissante. Sur une place de l’Étoile déserte, un écran géant projette le visage fermé d’Emmanuel Macron. Seul. Aucun Français n’est présent pour participer aux cérémonies commémorant la Victoire de 1945, du jamais vu. La distance presque glaçante que montre cette photo, prise par Denis Allard, entre le chef de l’État et la population, illustre toute la solitude dans laquelle se trouve le président de la République depuis qu’il a fait adopter sans vote une réforme des retraites massivement rejetée par les Français. Sans alliés politiques au Parlement où il est minoritaire depuis juin 2022, et parfois avec des alliés remuants comme peuvent l’être ceux du MoDem et d’Horizons, sans partenaire syndical puisque tous se sont unis contre la réforme des retraites, sans soutien populaire, sa cote de popularité étant au plus bas, sans même la satisfaction de voir les milieux économiques saluer son inflexibilité, l’agence Fitch ayant dégradé la note de la France,

Rituel

C’est un rituel qui perdure mais qui devrait progressivement disparaître. Cette année encore, 40 millions de foyers fiscaux sont appelés à déclarer leurs revenus de l’année passée ; d’autres plus chanceux bénéficient de la déclaration automatique qui évite questionnements, agacements et stress. Car remplir sa déclaration de revenus provoque encore chez beaucoup de nos compatriotes de l’angoisse : un quart des Français selon une enquête Hellosafe. La crainte d’oublier quelque chose, de se tromper de case et dans quelques mois de recevoir un redressement fiscal. Insupportable pour des Français qui, dans leur immense majorité, sont de parfaits contribuables. Il est temps pour eux de déstresser pour plusieurs raisons. D’abord, le droit à l’erreur est désormais entré en vigueur. Le contribuable de bonne foi a la possibilité de régulariser sa situation, sans payer de pénalité, quand il a commis une inexactitude ou une omission dans sa déclaration fiscale. Ensuite, l’administration des impôts

La baisse de la hausse

Une inflation qui a continué d’augmenter en France en avril à +5,9 % sur un an selon la dernière note de l’Institut de la statistique et des études économiques (Insee), note qui sera affinée le 12 mai prochain. Et surtout des prix dans l’alimentaire qui ne sont toujours pas orientés à la baisse avec +14,9 % sur un an en avril (contre +15,9 % en mars), +10,2 % sur les produits frais et +15,8 % sur les autres produits alimentaires. Confrontés à ce « jour sans fin » où les prix, depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février 2022, ne cessent de gonfler, les Français ont de plus en plus de mal à boucler leurs fins de mois et usent de toutes les astuces pour tenter de faire baisser leur budget courses. Promotions des grandes enseignes qui rivalisent entre elles d’inventivité, points fidélités soigneusement accumulés pour alléger la fin de mois, choix des marques distributeurs moins chères que les grandes marques, etc. Mais cela ne suffit pas et certains tombent dans le vol des produi

Nouveau tournant ?

Sans doute fallait-il une grande voix de la République, celle de Robert Badinter, pour nous sortir un instant d’une actualité dominée par le conflit des retraites et nous rappeler que, si elle a parfois déserté les unes des journaux et les plateaux des chaînes d’information en continu, la guerre en Ukraine est hélas toujours là. La guerre et ses crimes. Car si à 95 ans, l’ancien garde des Sceaux de François Mitterrand, qui a fait de l’abolition de la peine de mort en France le combat de sa vie, s’est longuement exprimé la semaine passée, c’est pour conduire son ultime combat : traduire Vladimir Poutine devant un tribunal pénal international pour crimes de guerre, comme les Nazis à Nuremberg. Des crimes que les Ukrainiens documentent méticuleusement depuis le début de l’invasion russe le 24 février 2022, des crimes qui sont attestés par des documents mis au jour régulièrement. Dans un livre « Vladimir Poutine, l’accusation » (Ed. Fayard), co-écrit avec Bruno Cotte et Alain Pellet, Rober

Pression

« On n’a pas le choix, on s’équipe. C’est terrible. » Comme un cri du cœur, Thierry Cotillard, président du groupement « Les Mousquetaires », commentait le mois dernier la décision de son enseigne d’équiper certains produits alimentaires d’antivols. Terrible de voir, effectivement, que certains Français, écrasés par une vertigineuse hausse des prix qui dure depuis le début de la guerre en Ukraine il y a 16 mois, sont réduits à commettre des vols, non pas pour mieux manger mais pour manger tout court. Une situation qui pourrait malheureusement continuer puisqu’hier on apprenait que l’inflation a rebondi à 5,9 % sur un an en avril en France, après avoir ralenti à 5,7 % en mars. Et si la hausse des prix des produits alimentaires a en revanche été moins rapide qu’au mois de mars, puisque leurs prix ont progressé de 14,9 % sur un an après avoir tutoyé les 16 % le mois précédent, l’inflation alimentaire est devenue en 2023 le principal moteur de l’inflation, supplantant l’énergie. Et les pri

Des paroles aux actes

Deux mois avant l’été, nous voilà confrontés à de fortes températures et la poursuite de sécheresse hivernales dont l’Espagne apparaît ces derniers jours comme l’avant-poste européen, ce qui n’augure rien de bon pour juillet et août prochains. Hier encore, une étude scientifique expliquait que la sécheresse historique qui frappe la Grande Corne de l’Afrique est la conjonction inédite d’un manque de pluie et de fortes températures qui n’aurait pas pu se produire sans les conséquences des émissions humaines de gaz à effet de serre. De l’autre côté des Pyrénées, le thermomètre dépasse allègrement les 30, 35, 37 °C, notamment dans la vallée du fleuve Guadalquivir, en Andalousie. Une catastrophe pour le secteur agricole espagnol qui a déjà anticipé une réduction de 60 % de la culture céréalière, voire une « production zéro » dans certaines zones pour certains fruits et légumes. Rapport après rapport – et notamment ceux du Giec – étude après étude, observations satellites ou au sol, la réali

Un pari à confirmer

De tous les sondages qui ont été publiés ces dernières semaines, notamment depuis l’adoption sans vote de la réforme des retraites, et qui le placent dans les abîmes d’une impopularité historique, Emmanuel Macron peut retirer au moins un motif de satisfaction, donné par BVA : 60 % des Français estiment que le président de la République « a des convictions profondes », seule qualité en hausse dans le questionnaire. Et l’une de ses convictions, chevillée au corps depuis 2017, est que la France peut revenir au plein emploi, cet eldorado qui fleure bon les Trente glorieuses, et qui ne signifie pas la fin du chômage mais l’existence d’un « chômage frictionnel incompressible », soit un taux inférieur à 5 %. À 7,2 % en France au 4e trimestre 2022 et (8,6 % en Occitanie), le pays, incontestablement, est sur la bonne voie : le taux de chômage était de 10,5 % au 2e trimestre 2015 avant d’entamer sa baisse, à peine contrariée par l’épidémie de Covid-19. Dès lors, on parle moins aujourd’hui de la

Casseroles

Les casseroles qui accompagnent désormais chaque déplacement ministériel ou présidentiel – à condition que ces « dispositifs sonores portatifs » ne soient pas interdits par un préfet trop zélé – ne sont pas seulement le moyen pour les manifestants opposés à la réforme des retraites de se faire entendre par l’exécutif, même si ces charivaris s’inscrivent dans l’Histoire pour cela depuis la monarchie de juillet en 1830. Non, ces casseroles vides qui tintinnabulent aux oreilles d’Emmanuel Macron lui rappellent que derrière la réforme des retraites, le sujet de l’inflation et de la spectaculaire hausse des prix dans l’alimentaire est toujours là. Car si l’Insee a calculé qu’au mois le mars l’inflation avait progressé de +5,7 %, elle a bondi de +15,9 % en 12 mois sur l’alimentaire avec des hausses de +16,5 % sur la viande. Et ce n’est pas fini puisque certains, comme le PDG de Système U, prévoient une hausse comprise entre 23 et 25 % sur l’alimentaire (mais aussi la droguerie, la parfumerie

"France retraites"

Convaincu qu’il peut tourner la page de la réforme des retraites dont il a promulgué la loi vendredi, Emmanuel Macron s’est fixé, lors de son allocution lundi soir, cent jours pour relancer son quinquennat autour de trois vastes chantiers dont celui du travail. Le président de la République envisage notamment de créer France Travail, une nouvelle entité qui devrait remplacer Pôle emploi à partir de 2024 et améliorer la formation, l’insertion professionnelle et la recherche d’emploi. Mais avant cela peut-être faudra-t-il créer France retraites, car la mise en œuvre de la nouvelle réforme des retraites et son report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans donnent déjà des sueurs froides tant aux services administratifs chargés de calibrer un système à la complexité folle qu’aux Français. La course contre la montre est, en effet, engagée pour respecter le délai inscrit dans le texte de loi, à savoir le 1er septembre. Une date qui paraît de plus en plus difficile à tenir compte tenu des ét

Deux visions

L’ours des Pyrénées pourrait-il un jour disparaître ? Cette question pourrait paraître incongrue puisque depuis le lâcher de l’ourse slovène Ziva, le 19 mai 1996 sur la commune de Melles, en Haute-Garonne, la réintroduction du plantigrade dans le massif a rempli ses objectifs. Actuellement on compte, en effet, quelque 76 ours entre Pyrénées occidentales et centrales selon le dernier rapport de l’Office français de la biodiversité (OFB) ; un nombre en hausse par rapport à 2021 (74) et 2020 (64) qui montre une dynamique démographique positive. Mais cette population souffre d’un mal identifié depuis plusieurs années : la consanguinité. Le célèbre ours Pyros, introduit en 1997, a longtemps été le père de tous les oursons jusqu’à sa disparition en 2017. Une situation qui a augmenté le taux de consanguinité qui, selon les spécialistes aujourd’hui, a doublé quinze ans. Conséquence pour la population de plantigrades: des risques concernant la baisse de la fertilité et une fragilité accrue face

Cauchemar bleu

L’or bleu va-t-il virer au cauchemar bleu ? En tout cas en moins de quinze jours, plusieurs événements viennent rappeler combien la ressource en eau est fragile, et combien les activités humaines sont en très grande partie responsables de sa dégradation. Guerre autour des usages de l’eau, pollution de l’eau potable, nappes phréatiques historiquement basses : trois fléaux qui mettent en danger notre accès à l’eau, trois périls qui ne sont plus réservés comme autrefois aux pays lointains mais qui, année après année, deviennent un réel problème chez nous. La guerre des usages, d’abord, s’est illustrée avec la polémique des mégabassines et notamment celle de Sainte-Soline où se sont déroulés des affrontements entre des manifestants radicaux et les forces de l’ordre. Si cette bataille rangée avec cocktail molotov et grenades lancées depuis des quads, qui s’est soldée par des dizaines de blessés de part et d’autre, a donné lieu à des images spectaculaires et une polémique politique, elle a o

Apprendre à anticiper

Une femme morte en Chine cette semaine de la grippe aviaire H3N8, un virus en circulation depuis 2002 qui n’avait fait jusqu’à présent aucune victime connue chez l’homme. Voilà un décès qui nous interpelle et nous inquiète car il nous rappelle les débuts de l’épidémie de Covid-19 en Chine fin 2019 sur un marché de Wuhan. Si l’origine du SARS-Cov2 prête toujours à discussions, l’hypothèse la plus probable reste bien une contamination animale qui finit par infecter l’Homme. Et ce sont aujourd’hui ces zoonoses qui inquiètent car elles pourraient se multiplier puisque les scientifiques estiment entre 500 000 et 800 000 le nombre de virus d’origine animale qui pourraient toucher l’Homme. Et que dire de ces scientifiques qui sont parvenus à ramener à la vie des « virus zombies » vieux de 48 500 ans jusqu’à présent enfermés dans le sol gelé de Sibérie mais libérables au fur et à mesure que le pergélisol fond en raison du réchauffement climatique… D’évidence, l’humanité doit se préparer à fair

Clarté et respect

En tirant ce mois-ci le signal d’alarme sur la hausse inédite des démissions d’élus municipaux - 238 maires, 773 adjoints et 2 976 conseillers - depuis les dernières élections de 2020, David Lisnard, le président de l’Association des maires de France (AMF), soulève un problème qui n’a cessé de s’accroître ces dernières années. Les maires, dont les sondages nous disent régulièrement qu’ils sont les élus préférés des Français, sont, en effet, confrontés à des difficultés aussi nombreuses que diverses : baisse des dotations d’État et bouleversement de l’arrêt de la taxe d’habitation, multiplication des normes et règlements, notamment concernant l’urbanisme, judiciarisation croissante de leur action, difficultés des relations avec l’État voire au sein des intercommunalités, décentralisation imparfaite mais aussi polarisation de la vie politique, consumérisme des administrés, abstention chronique et incivilités croissantes. À ce tableau se sont ajoutées la crise sanitaire du Covid-19 et mai