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Du choc au sursaut

À quoi reconnaît-on un ministre « politique » ? À sa capacité à maîtriser sa communication en toutes circonstances et à savoir rebondir sur une actualité qui lui est a priori défavorable en allumant les contre-feux nécessaires. Depuis cet été Gabriel Attal, à la tête du ministère de l’Éducation nationale, répond parfaitement à la définition du ministre « politique ». L’ambitieux trentenaire s’est ainsi très vite hissé au sommet des palmarès de popularité des instituts de sondage en tranchant sur l’interdiction de l’abaya – là où la prudence de son prédécesseur, Pap Ndiaye, apparaissait comme un défaut –, en se mobilisant sur le harcèlement scolaire qu’il a intimement vécu, ou en lançant habilement des ballons d’essais sur l’uniforme à l’école ou les groupes de niveau au collège, le tout entre ménagement des syndicats enseignants essorés par la gestion de Jean-Michel Blanquer et œillades à la droite et ses marottes. Ce savoir-faire s’est encore manifesté hier avec une kyrielle de mesure
Articles récents

Désamorcer la bombe

La crise du logement va-t-elle – enfin – devenir un sujet politique majeur en France comme elle l’est aux Pays-Bas qui viennent de porter en tête de leurs élections législatives le Parti pour la liberté (PVV), la formation d’extrême droite de Geert Wilders ? La question du logement était, en effet, devenue le principal sujet électoral du scrutin hollandais, et les promesses de nouvelles constructions figuraient en bonne place dans les programmes des partis politiques. C’est que le pays de moins de 18 millions d’habitants est confronté à une pénurie d’environ 400 000 logements. Un déficit qui impacte plus durement les étudiants, certains étant contraints de squatter ou de vivre dans des campings ou des auberges… L’exemple danois devrait faire réfléchir en France où l’immobilier semble s’enliser dans la crise à tous les niveaux sans que l’on voit advenir une réponse massive du gouvernement. La spirale paraît infernale. La hausse des taux d’intérêt et la frilosité des banques à accorder d

Images d'Epinal

Le chant matinal d’un coq, l’odeur de fumier, des cloches qui sonnent, un tracteur qui circule entre une ferme et son champ, des troupeaux qui se déplacent… Autant de sons et de senteurs qui font le charme de la vie à la campagne, mais pour certains néoruraux ces éléments du patrimoine rural sont devenus des nuisances insupportables, au point de les pousser à saisir la justice pour faire cesser ces « troubles anormaux du voisinage ». Ainsi, ces dernières années, on a vu se multiplier des procès intentés par certains ex-citadins qui viennent de s’installer au vert contre des agriculteurs, des éleveurs voire des maires. Des procès souvent absurdes, parfois ubuesques. On se souvient de l’affaire du coq Maurice, sur l’île d’Oléron, qui avait passionné la presse internationale. Le coq – que la justice avait autorisé à continuer à chanter – était devenu le symbole du monde rural et du décalage qui peut exister entre les attentes des néoruraux, qui ont parfois de la campagne une image idylliq

Regrets et vérité

  Jogging et regard noirs, large pull et cheveux blancs, elle s’avance lentement dans le box vitré des accusés de la cour d’assises des Hauts-de-Seine à Nanterre, hier, hésitante, comme apeurée par le crépitement des flashs des journalistes auxquels elle a consenti d’apparaître. Elle s’assoit, seule pour la première fois, sur le banc et baisse la tête, avant que son procès ne démarre. Cette fragilité apparente pourrait presque faire passer cette femme de 75 ans pour une pauvre petite chose, elle qui a jadis longtemps été considérée comme la victime soumise et manipulée de son mari. Mais Monique Olivier est aujourd’hui dans le box pour répondre de ses actes, accusée de complicité de Michel Fourniret dans les enlèvements et les meurtres de trois jeunes filles, Estelle Mouzin, Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish. Année après année, les enquêteurs ont acquis la conviction que si Fourniret, décédé en 2021, était l’ogre des Ardennes, elle en était bien l’ogresse, s’il était le baril de pou

Les déserts et le dogme

Les déserts médicaux ont-ils vocation à rester des marronniers, ces sujets d’actualité qui reviennent chaque année à la même période ? On serait tenté de le croire tant les déserts médicaux s’invitent régulièrement dans la presse, notamment chaque automne à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances de la Sécurité sociale ou ailleurs dans l’année lorsque des populations se mobilisent pour sauver ici une maternité, là un service d’urgence dans des départements isolés, ou lorsque des associations de patients ou d’élus publient enquêtes et rapports sur une situation qui s’enlise. Cette année 2023 ne fait, hélas, pas exception à la règle et deux grandes enquêtes viennent de montrer coup sur coup la persistance des déserts médicaux pour la médecine générale ou spécialisée. La première vient de l’Association des maires ruraux de France (AMRF). Après deux études sur les ruraux qui pâtissent d’une surmortalité (avril 2023) et d'un accès à la médecine de ville assez rare (novembre

Un tournant

Les images émouvantes des premières libérations d’otages israéliens détenus depuis le 7 octobre par le Hamas, apportent un immense soulagement pour leurs familles et leurs proches qui attendaient ardemment ce moment, mais aussi pour le monde. Car de nombreux pays ont, à un moment de leur histoire, été suspendus au destin d’un ou plusieurs otages. En France, chacun se rappelle des libérations des journalistes Philippe Rochot, Jean-Louis Normandin, Georges Hansen et Aurel Cornea, de Marcel Carton et Marcel Fontaine, Jean-Paul Kauffmann, Florence Aubenas, Sophie Pétronin ou Olivier Dubois. … L’insoutenable attente, la mobilisation de l’opinion, le retour en France sur le tarmac d’un aéroport et l’accueil par le président de la République ont toujours marqué, à raison, l’opinion. La libération des otages israéliens est toutefois différente par la barbarie qui en est à l’origine, par les conditions inédites qui la permettent et parce que seule une partie des 240 hommes, femmes et enfants ki

Entaché

Dix ans après son départ du gouvernement Ayrault, Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget de François Hollande, envisage-t-il son retour en politique ? En tout cas l’intéressé, condamné en appel à deux ans de prison pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, et frappé de cinq années d’inéligibilité, était hier sur le marché de Monsempron-Libos, non loin de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont il a été le député et le maire.Fin octobre déjà il participait à une réunion, organisée à huis clos, quelques semaines après le lancement d’une association politique «Les amis de Jérôme Cahuzac». Récemment interrogé par Sud-Ouest pour savoir s’il préparait son retour politique, le septuagénaire, qui avait élu domicile en Corse où il pratiquait la médecine à l’hôpital de Bonifacio, s’est borné à répondre que «tout est une question de circonstances», faisant remarquer qu’ «on fait de la politique pour être élu et agir» et qu’il n’y avait pas d’élections avant 2026, date des prochaines m

Toujours là

La pandémie de Covid-19 ne fait plus la une des médias depuis bien longtemps, supplantée par d’autres urgences, d’autres drames, d’autres enjeux géopolitiques, climatiques, économiques partout sur la planète. Pour autant le coronavirus –et sa kyrielle de variants dont le petit dernier JN.1 vient d’apparaître en France – est toujours là et continue à circuler dans le monde. Et s’il est désormais pris en compte comme une maladie chronique à l’instar de la grippe saisonnière, il continue à contaminer des milliers de personnes, notamment les plus fragiles. Bientôt quatre ans après son apparition, ce virus, qui a mis l’économie mondiale à genoux pendant de longs mois et bouleversé notre vie quotidienne avec ses confinements, ses couvre-feux et l’apprentissage des gestes barrière, continue à mobiliser les communautés médicale et scientifique. La première rappelle l’importance de la vaccination de rappel. Fin septembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiétait face au faible nom

Les diaboliques

En qualifiant Marie-José Montesinos et Jean-Paul Vidal d’ « amants diaboliques » dans l’affaire des disparus de Mirepoix – ils comparaissent à partir d’aujourd’hui devant la cour d’assises de l’Ariège, accusés des meurtres de Christophe Orsaz et de sa fille, Célia – l’opinion s’est immédiatement rappelé le film d’Henri-Georges Clouzot, « Les diaboliques », magistrale histoire d’une machination dans laquelle s’enfoncent Simone Signoret, Véra Clouzot et Paul Meurisse. S’il ne s’était pas librement inspiré du roman de Boileau-Narcejac, « Celle qui n’était plus », le film aurait tout aussi bien pu s’appuyer sur de vraies affaires criminelles. Car il y a eu de nombreux « amants diaboliques » au fil des ans, en France comme à l’étranger. En 1953, un an après la publication du roman – sans qu’il y ait un lien – à Arreau dans les Hautes-Pyrénées, un couple tue un homme qu’il hébergeait depuis six mois et évite de justesse la peine capitale. En 1956, autre affaire : le procès « des amants de Ve

Mauvais calculs

Les classements internationaux se ressemblent année en année et les évaluations du ministère de l’Éducation nationale le montrent : le niveau des élèves français en mathématiques est préoccupant pour ne pas dire insuffisant voire mauvais. Dans la dernière évaluation scientifique TIMSS publiée en 2019 ou encore le fameux classement PISA, dont la nouvelle édition 2022 est attendue le mois prochain, la France est à la peine. À l’école élémentaire, au collège ou au lycée, les petits Français décrochent alors que la France reste l’un des pays phare de la discipline. La médaille Fields, le Nobel des mathématiques, a déjà été décernée à 13 lauréats français, notre pays dispose de structures d’enseignement et de recherche reconnues dans le monde entier pour leur excellence comme l’École normale supérieure de Paris ou l’institut Henri-Poincaré, et la France a donné à l’Histoire des mathématiques de grands noms comme Descartes, d’Alembert, Blaise Pascal, Fermat, Condorcet ou, dans la période co

Sortir de la naïveté

Ce n’est pas la première fois qu’un rapport alerte sur les vulnérabilités de la France aux ingérences étrangères. Mais parce qu’il est le dernier à le faire, celui de la délégation parlementaire au renseignement, publié le 2 novembre, permet de mesurer la croissance exponentielle de ces opérations d’influence et de déstabilisation qui visent la France et l’Europe et dont plusieurs affaires ont montré ces derniers mois l’ampleur et la sophistication. En 2021, un imposant rapport de l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire (Irsem) avait ainsi détaillé « les opérations d’influence chinoises », qui mobilisent tout l’appareil d’État chinois avec des moyens considérables pour imposer le narratif positif voulu par Xi Jinping. En juin dernier, le rapport de la commission d’enquête sur « les ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères visant à influencer ou corrompre des relais d’opinion, des dirigeants ou des partis politiques français », avait mi

La guerre et l'oubli

Ce samedi 11 novembre, devant les monuments aux morts de toutes les communes de France, comme devant la tombe du soldat inconnu sous l’arc de Triomphe, le président de la République comme les élus, associations d’anciens combattants, écoliers et simples citoyens commémoreront la fin de la Première guerre mondiale. Il y a 105 ans, un armistice mettait fin à quatre années d’un terrible conflit qui fit plus de 9 millions de morts et disparus dont 1,4 million pour la France, et plus de 21 millions de blessés dont 4 millions de Français. Un siècle plus tard, à quelques milliers de kilomètres à l’Est de l’Hexagone, aux portes de l’Europe, une autre guerre a lieu depuis plus de 20 mois, qui entre dans son second hiver. Face à l’agression russe, l’Ukraine connaît la dureté et les horreurs d’une guerre dont les tranchées renvoient à celles du Chemin des Dames, dont les blessés au front du Donbass sont les frères d’armes, à travers le temps, des gueules cassées de 14-18, dont les bombardements i

Culture démocratique

Ce n’est pas le moindre des paradoxes de voir d’un côté le gouvernement multiplier le recours à l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter sans vote – et avec le moins de débats possible – les projets de loi budgétaires, et de l’autre voir le président de la République inviter prochainement les chefs des partis politiques à réfléchir à élargir le champ du référendum voire à réformer le très verrouillé référendum d’initiative populaire (RIP), qui, depuis 2008, n’a jamais été à son terme. Brutalisation de la démocratie parlementaire d’un côté, appel à recourir à davantage de démocratie directe de l’autre… Ce vertigineux « en même temps » illustre toute la difficulté qu’a Emmanuel Macron à accepter le traditionnel cadre institutionnel de la Ve République dans lequel s’inscrivent pourtant depuis 1958 droite et gauche. Élu pour la première fois en 2017 sur le mandat le plus important de la République – la présidence – avec la promesse du dépassement, Emmanuel Macron n’a pas eu les

Drame sans fin

La disparition de Delphine Jubillar, survenue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn, n’a toujours pas été résolue mais est déjà entrée dans l’histoire des grandes affaires judiciaires françaises. Le mystère reste, en effet, entier sur les circonstances de la disparition de la jeune infirmière et l’absence de découverte de corps rappelle le souvenir terrible d’autres dossiers emblématiques qui ont passionné les Français : de l’affaire Seznec au début du XXe siècle jusqu’à l’affaire Viguier à Toulouse dans les années 2000 en passant par l’affaire Le Roux, qui s’étalera sur plus de trois décennies. Autant d’affaires qui attestent que l’absence de corps n’empêche pas la tenue d’un procès. Le réquisitoire du parquet de Toulouse, qui a demandé le 3 novembre le renvoi de Cédric Jubillar devant les assises pour le meurtre de son épouse, vient une nouvelle fois de le démontrer. Les enquêteurs ont, en effet, accumulé, en bientôt trois années, un faisceau d’indic

Combien de scandales ?

Combien faudra-t-il de scandales touchant des établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes (Ehpad) ? Combien faudra-t-il de témoignages de familles désemparées face à la maltraitance, physique et psychologique, dont sont victimes leurs parents dans ces structures aux coûts sans cesse croissants ? Combien faudra-t-il de témoignages de directeurs ou de personnels qui, courageusement, dénoncent, année après année avec une terrible régularité et un amer goût de déjà-vu, le manque de moyens, l’implacable réduction des coûts et donc des prestations ou les pressions de groupes privés au comportement de rapaces de la finance ? Combien faudra-t-il de livres accablants, d’enquêtes de presse sérieuses ? Combien faudra-t-il de condamnations judiciaires et de rappels à l’ordre ? Oui, combien faudra-t-il de tout cela pour qu’enfin, le gouvernement et au-delà toute la société, prennent enfin la pleine mesure des dysfonctionnements qui minent le grand âge en France ? Deux ans après la

Confiance numérique

Une petite inattention qui a de grandes conséquences, une anodine fausse manipulation qui entraîne de graves et parfois inextricables difficultés. Voilà comment l’on pourrait résumer ce que vivent quelque 500 000 à 1,2 million de Français qui, à des degrés divers, sont chaque année victimes d’escroquerie en ligne et d’usurpation d’identité. Cliquer sans se méfier sur le lien dans un courriel que l’on vient de recevoir de sa banque… alors qu’il s’agit d’un message frauduleux parfaitement imité qui conduira à l’installation d’un logiciel espion verrouillant son ordinateur et réclamant une rançon. Répondre à un SMS que l’on croit venir d’un service de livraison et compléter ensuite un formulaire en ligne sans prendre garde, car le numéro du vrai expéditeur a été préalablement piraté. Dans certains cas, il faudra payer pour retrouver, sans garantie aucune, l’accès à ses données. Dans d’autres, on s’apercevra bien trop tard que quelqu’un se fait passer pour soi et a accumulé des contraventi

Surmonter la crise

  Le bio est-il à un tournant, entre crise de croissance et crise de foi, tant du côté des producteurs, des distributeurs que des consommateurs ? En tout cas, après des années de croissance, le marché des produits bio connaît un net ralentissement en France. Selon une étude de l’Agence bio, la consommation de produits bio a ainsi baissé de 5 % en 2022, passant de 13 milliards d’euros en 2020 à 12,4 milliards en 2022. Une baisse qui s’explique par plusieurs facteurs, liés à la crise sanitaire du Covid et à l’envolée de l’inflation dans l’alimentaire. La pandémie de Covid-19 a, en effet, bouleversé les habitudes alimentaires des Français. Avec les confinements successifs, les fermetures des restaurants et des cantines et la généralisation du télétravail, les consommateurs ont privilégié des produits souvent moins chers et plus accessibles que les produits bio. Les circuits courts, qui représentent près de 30 % des ventes de produits bio, ont également souffert des restrictions de déplace

Objectif Lune

Plus de cinquante ans après l’exploit d’avoir amené un Homme à poser son pied sur la Lune – ce petit pas pour l’homme mais ce pas de géant pour l’humanité accompli le 21 juillet 1969 par Neil Armstrong – la NASA se prépare à retourner sur notre astre le plus proche. Dans quelques mois désormais voire quelques années, le programme américain Artemis, qui fédère quelque 29 États dont la France, permettra à un équipage d’être en contact avec la Lune, avec le projet à terme d’y établir une base lunaire qui constituerait l’étape essentielle de plus lointains voyages, en premier lieu vers Mars. Après la dernière mission de la NASA, Apollo 17 le 7 décembre 1972, la Lune ne semblait plus être la priorité des agences spatiales. D’autres enjeux avaient émergé, d’autres priorités, d’autres ambitions aussi : l’exploration des confins de notre système solaire, la meilleure connaissance de comètes ou de la planète Mars ont mobilisé des dizaines de missions. Dans les années 90 pourtant, la NASA lance

Interdépendance

Ce n’est pas la première fois que le secteur de l’élevage est touché par une crise sanitaire d’origine animale. On se souvient tous de la maladie de la vache folle dans les années 1990, des images de vaches tremblantes et ne tenant plus debout, et de l’angoisse qui avait saisi l’opinion. Cette encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) avait alors provoqué un effondrement de la consommation de viande bovine, après la découverte de sa transmission possible à l’homme sous la forme d’une variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Des mesures strictes avaient alors été prises par les autorités pour éradiquer l’épidémie, comme l’interdiction des farines animales ou l’abattage systématique des troupeaux contaminés, très douloureux pour des éleveurs attachés à leurs bêtes. Aujourd’hui, avec la maladie hémorragique épizootique (MHE), la situation est toutefois très différente, mais tout aussi préoccupante. Cette maladie virale, transmise par des moucherons piqueurs, qui provoque de la fièvre,

Casse-tête

La baisse des températures des derniers jours après une rentrée très douce va replonger les Français dans l’épineuse question du chauffage de leur logement. Épineuse parce que le coût de l’énergie, qui pesait déjà beaucoup dans le budget des ménages, a bondi ces derniers mois, particulièrement depuis la guerre en Ukraine qui a déstabilisé le marché du gaz, entraînant avec lui celui de l’électricité qui lui est encore lié. Les deux énergies sont, en effet, les plus utilisées pour chauffer les logements français, à hauteur de 41 % pour le gaz naturel et de 37 % pour l’électricité, selon les derniers chiffres clé 2022 du logement publiés par l’Insee. La fin progressive du bouclier tarifaire gouvernemental d'ici 2025, qui limitait la hausse du prix de l’électricité et du gaz à 15 %, la perspective de nouvelles hausses début 2024, les conséquences encore inconnues du nouveau conflit ouvert entre Israël et le Hamas, la possibilité d’un nouveau choc pétrolier évoqué par les experts de l’A

Bénéfices-risques

  Avec l’automne qui arrive – enfin – c’est aussi le retour des rhumes avec leur cortège de nez bouchés et de maux de gorge. Pour nombre de Français, afin de surmonter ces désagréments, il suffit de prendre un médicament vasoconstricteur. C’est d’autant plus facile que ceux-ci – Actifed Rhume, Humex, RhinAdvil, etc. – sont disponibles sans ordonnance en pharmacie et leur efficacité est réelle pour un soulagement rapide. Seulement voilà, comme tout médicament, il peut y avoir des effets secondaires et ceux des vasoconstricteurs, s’ils restent évidemment rares, ne sont pas bénins puisqu’il s’agit d’infarctus du myocarde ou d’accidents vasculaires cérébraux. Ces effets secondaires-là sont connus. Déjà l’année dernière, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait appelé les Français à la vigilance. « Ce type de médicament ne doit pas être utilisé en première intention en cas de rhume », rappelait l’Agence en novembre 2022. En vain… Un an plus tard, en

Maillon faible

Plus de vingt ans après le drame, les Français se rappellent encore avec émotion de l’accident tragique du Concorde en juillet 2000 à Gonesse, qui avait coûté la vie à 113 personnes et mis fin à la longue carrière du supersonique. Ils se rappellent peut-être moins que le crash a été en partie provoqué par une pièce contrefaite. Un avion de Continental Airlines qui précédait le Concorde sur la piste de décollage avait, en effet, perdu une lamelle. En roulant dessus, l’un des pneus du Concorde éclate et les débris perforent ses réservoirs pleins… Continental était pourtant la 6e compagnie aérienne mondiale. Aujourd’hui, l’affaire récente impliquant la société AOG Technics met à nouveau en lumière l’étendue de ce problème de pièces contrefaites. Cette entreprise britannique – qu’une enquête de Bloomberg qualifie de société fantôme avec des employés fictifs – est soupçonnée d’avoir truqué des documents de certification accompagnant des pièces à l’origine inconnue pour la maintenance des mo

Sang froid

Le château de Versailles plusieurs fois évacué, des établissements scolaires partout en France et une quinzaine d’aéroports subissant le même sort après des alertes à la bombe qui mobilisent de multiples services de secours et de sécurité, et perturbent la vie du pays. Une semaine après l’assassinat terroriste du professeur Dominique Bernard – dont on célébrait hier le courage lors de ses obsèques – la France se retrouve mise à l’épreuve avec ces multiples alertes qui toutes, heureusement, se sont révélées fausses. Les auteurs « seront retrouvés » et « punis », a averti le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, fustigeant des « petits guignols qui s’amusent ». En attendant de remonter jusqu’aux auteurs pour les sanctionner aussi durement que le prévoit le Code pénal, les services de l’État sont contraints de prendre toutes ces alertes au sérieux, fussent-elles des blagues de très mauvais goût, car la menace terroriste, elle, est bien réelle. Les jihadistes qui ciblent la France de

Amers adieux

Un anniversaire… qui vire aux adieux. Air France, qui fête cette année ses 90 ans, a annoncé hier, à la surprise générale, qu’elle allait quitter en 2026 l’aéroport d’Orly et recentrer ses vols intérieurs sur son hub de Roissy-Charles de Gaulle. En quittant ainsi le deuxième aéroport du pays, la compagnie française tourne la page d’une histoire qui avait commencé en 1952, année de son arrivée à Orly. Histoire partagée depuis par des millions de Français qui, tous, peu ou prou, pour le travail ou les loisirs, ont un jour pris un avion d’Air France pour Paris-Orly, ont parfois confondu Orly-Ouest et Orly-Sud, ont accompagné le développement de la compagnie avec le lancement des Navettes vers Toulouse, Nice, Bordeaux, Marseille puis Montpellier, ont découvert au fil des ans les nouveaux Airbus, apprécié la qualité du service à bord, puis, une fois arrivés, emprunté l’OrlyVal pour rejoindre le centre de Paris ou continuer leur voyage avec une correspondance. Si l’annonce du départ d’Air Fr