La pièce que l’on retrouve sous son oreiller apportée par la petite souris lorsqu’enfant l’on vient de perdre une dent, le petit billet glissé par sa mamie ou son papy qui viendra compléter l’argent de poche parental, les pièces rouges qui traînent au fond du porte-monnaie et qui grossiront les collectes des "pièces jaunes", ou encore ces billets en euros que l’on change hors d’Europe dans d’autres monnaies que l’on conservera au retour, pour, qui sait, commercer une collection de numismate. Pas étonnant qu’une majorité de Français soit attachée à la monnaie, pièces et billets, tant elle convoque de souvenirs forcément sonnants et trébuchants. Même le chéquier, cet ancêtre de l’assignat, boudé chez nos voisins, reste toujours très employé en France. Cet attachement au liquide n’empêche nullement d’utiliser les autres modes de paiements bien au contraire : la carte bancaire d’abord – dont on doit l’invention de la puce au Français Roland Moréno en 1974 – mais aussi les appli
C’est un terrible cap qui a été dépassé hier par la France, longtemps redouté avant qu’il ne devienne inéluctable : celui des 100 000 morts du Covid-19. Notre pays devient ainsi le huitième au monde, le quatrième d’Europe à franchir ce seuil symbolique qui illustre toute la tragédie de l’épidémie et nous oblige, tous collectivement. Car derrière la litanie et la froideur anonyme des chiffres des décès – mais aussi des contaminations, des hospitalisations et des réanimations – égrenés chaque soir par Santé publique France par communiqué ou par le gouvernement lors de ses conférences de presse du jeudi, se trouvent des maris et des épouses, des frères et des sœurs, des amis et des collègues qui ont été foudroyés par le coronavirus. Emportés parfois en quelques jours, parfois en quelques semaines loin des leurs, laissant derrière eux un vide d’autant plus immense que les derniers adieux et les rites funéraires, qui permettent le travail de deuil, n’ont pu être faits. Comme aux Etats-Unis