« La société politique contemporaine : une machine à désespérer les hommes », déplorait Albert Camus. Que dirait le prix Nobel de littérature 1957 de la situation politique de la France s’il était encore en vie ? On n’ose l’imaginer… L’adoption, mercredi soir, d’une motion de censure par deux des trois blocs qui composent l’Assemblée nationale – la gauche du Nouveau Front populaire, l’extrême droite du Rassemblement national et des ciottistes – signe l’échec de la méthode Barnier, celui de toutes les forces politiques de la représentation nationale sans exception et, bien sûr, celui du chef de l’État dont la dissolution, prise sur un coup de tête comme un caprice en réponse à sa défaite aux élections européennes, est bel et bien à l’origine de cette situation de blocage total. L’ancien négociateur du Brexit, duquel on attendait beaucoup – trop sans doute – s’est heurté dès sa nomination aux petits calculs politiciens des partis, aux ambitions délétères des ténors du « socle commun » ce...
Depuis bientôt trois ans, l’Ukraine livre une bataille acharnée contre l’agression de la Russie qui a envahi son territoire et en occupe désormais quelque 20 %. Mais cette guerre, qui se joue aux portes de l’Europe, n’est pas seulement un conflit territorial : c’est un conflit où s’affrontent des conceptions divergentes de l’ordre international, c’est un duel entre deux visions du monde, entre l’autoritarisme et sa loi du plus fort et la démocratie et la défense de la liberté et du droit international. La France, l’Europe et l’OTAN se sont engagées aux côtés de l’Ukraine dans ce que l’on peut qualifier de guerre par procuration, fournissant une aide militaire, financière et diplomatique cruciale à Kiev, dont la résistance et la résilience forcent le respect mais qui semblent arriver au bout d’un cycle. Depuis l’échec de sa grande contre-offensive de printemps qui s’est fracassée sur les solides défenses russes et en dépit de l’inattendue incursion dans la région de Koursk, l’Ukraine es...