Que se passera-t-il cet après-midi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale lorsque les députés devront se prononcer sur les motions de censure déposées par les oppositions en réponse à l’article 49.3 dégainé jeudi par Elisabeth Borne pour faire adopter sans vote la très contestée réforme des retraites ? Pour l’heure personne ne le sait. Si la motion du RN a peu de chances d’aboutir, qu’en sera-t-il de celle du petit groupe charnière LIOT ? Les décomptes montrent qu’il pourrait manquer une vingtaine de voix des Républicains pour atteindre la majorité absolue ; mais la versatilité et l’incohérence que le parti de droite, au bord de l’implosion, a montrées ces dernières semaines laissent tous les scénarios possibles… Mais au fond, qu’Elisabeth Borne soit censurée et que le gouvernement démissionne ou qu’elle obtienne un répit avant un inéluctable remaniement ministériel ne changera pas grand-chose. Pour répondre à la grave crise politique qu’Emmanuel Macron a déclenchée et qui le plonge
Mais pourquoi Emmanuel Macron s’est-il à ce point entêté sur la réforme des retraites ? Pourquoi se mettre à dos l’opinion, tous les syndicats – une première depuis 2010 – et les oppositions ? Pourquoi mettre à ce point le pays en tension, provoquant les manifestations les plus fournies depuis des décennies ? Tout ça pour une réforme censée éviter un déficit – hypothétique – de quelques dizaines de milliards, bien peu en regard du Budget de la Nation… Seul Emmanuel Macron connaît la réponse exacte à cette question qui taraude désormais jusqu’à certains députés de sa propre majorité, mais il y a pourtant plusieurs éléments de réponses. L’un d’eux a été fourni par Alain Minc. « Les marchés financiers nous regardent, cette réforme est un geste important à leurs yeux », a récemment estimé l’économiste et essayiste. Avec une dette qui a explosé avec le « quoi qu’il en coûte » mis en place pendant le Covid-19 puis les chèques pour contrecarrer l’inflation notamment sur l’énergie, les marchés