Un meurtre sordide qui scandalise et émeut – à raison – l’opinion, un dossier d’évidence entaché d’un dysfonctionnement de la chaîne judiciaire et qui implique un ressortissant étranger sans papier qui aurait dû être expulsé ; un énième règlement de compte meurtrier sur fond de trafic de stupéfiants impliquant un mineur ; une attaque violente contre les forces de l’ordre, leur matériel comme leur intégrité physique, qui révolte les Français… Autant de dossiers – le meurtre de Philippine, le tueur à gage de 14 ans de Marseille, l’attaque du commissariat de Cavaillon – qui, cumulés avec d’autres, électrisent le débat public. Fortement médiatisés, notamment par certaines chaînes d’information en continu, ils suscitent aussi des déclarations politiques – particulièrement à droite et à l’extrême droite promptes à les instrumentaliser – sur l’habituel et prétendu laxisme de la justice et sur la nécessité qu’il y aurait à en finir avec les règles l’État de droit… Ces politiques qui se préci
Pour mieux analyser une situation politique, il est toujours intéressant de faire un pas de côté et prendre de la distance. Ainsi, on a vu la presse étrangère stupéfaite par la dissolution de confort décidée par Emmanuel Macron en juin, puis la désinvolture avec laquelle le chef de l’État a brusqué les institutions pour ne pas demander à la coalition arrivée en tête aux législatives, en l’occurrence le Nouveau Front populaire (NFP), de former un gouvernement et lui préférer une alliance fragile des partis sanctionnés dans les urnes – dont le sien – autour de Michel Barnier. Pareillement, un regard extérieur est intéressant sur la coalition de gauche, bâtie dans l’urgence entre des partis qui ne s’étaient pourtant pas épargnés durant les élections européennes. Ce regard-là est arrivé avec Yannis Varoufakis, l’ex-ministre grec de l’Économie, tenant d’une gauche radicale proche de la France insoumise. Dans une interview à Libération , s’il se félicite que l’union à gauche ait pu se faire,