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Les juges de la République

  Un meurtre sordide qui scandalise et émeut – à raison – l’opinion, un dossier d’évidence entaché d’un dysfonctionnement de la chaîne judiciaire et qui implique un ressortissant étranger sans papier qui aurait dû être expulsé ; un énième règlement de compte meurtrier sur fond de trafic de stupéfiants impliquant un mineur ; une attaque violente contre les forces de l’ordre, leur matériel comme leur intégrité physique, qui révolte les Français… Autant de dossiers – le meurtre de Philippine, le tueur à gage de 14 ans de Marseille, l’attaque du commissariat de Cavaillon – qui, cumulés avec d’autres, électrisent le débat public. Fortement médiatisés, notamment par certaines chaînes d’information en continu, ils suscitent aussi des déclarations politiques – particulièrement à droite et à l’extrême droite promptes à les instrumentaliser – sur l’habituel et prétendu laxisme de la justice et sur la nécessité qu’il y aurait à en finir avec les règles l’État de droit… Ces politiques qui se préci
Articles récents

L'union est un combat

Pour mieux analyser une situation politique, il est toujours intéressant de faire un pas de côté et prendre de la distance. Ainsi, on a vu la presse étrangère stupéfaite par la dissolution de confort décidée par Emmanuel Macron en juin, puis la désinvolture avec laquelle le chef de l’État a brusqué les institutions pour ne pas demander à la coalition arrivée en tête aux législatives, en l’occurrence le Nouveau Front populaire (NFP), de former un gouvernement et lui préférer une alliance fragile des partis sanctionnés dans les urnes – dont le sien – autour de Michel Barnier. Pareillement, un regard extérieur est intéressant sur la coalition de gauche, bâtie dans l’urgence entre des partis qui ne s’étaient pourtant pas épargnés durant les élections européennes. Ce regard-là est arrivé avec Yannis Varoufakis, l’ex-ministre grec de l’Économie, tenant d’une gauche radicale proche de la France insoumise. Dans une interview à Libération , s’il se félicite que l’union à gauche ait pu se faire,

Proche-Orient, année zéro

En 1948, Roberto Rossellini sortait le film "Allemagne, année zéro », dont le titre fait allusion à l’expression "Stunde Null" (l’heure zéro) qui décrit l’effondrement de l’Allemagne en 1945. Y aura-t-il un jour un film "Gaza, année zéro", ou "Proche-Orient, année zéro" ? Le grand reporter Guillaume Auda, vient, lui, de publier " 7 octobre 2023. Année zéro " (Ed. Le cherche Midi), une enquête de terrain en Israël et en Palestine sur le basculement qui s’est opéré il y a un an avec les attaques terroristes du Hamas palestinien contre Israël. Des attaques qui ont fait près de 1 205 morts, 3 200 blessés et 250 otages et qui ont précipité le Proche-Orient dans la guerre. En riposte aux pogroms, Israël conduit depuis une guerre meurtrière et destructrice dans la bande de Gaza – plus de 41 000 morts – pour éliminer le Hamas et a ouvert un front désormais au Sud Liban contre le Hezbollah qui pourrait embraser toute la région. Depuis le 7 octobre 20

Vents contraires

  Menhirs 1, éoliennes 0. On pourrait trivialement résumer ainsi l’affaire du parc éolien de Porspoder, dans le Finistère, dont l’autorisation préfectorale a été annulée par la justice administrative cette semaine, car les trois éoliennes envisagées étaient prévues trop proches des menhirs de granit rose de Kergalou. Le préfet, qui a autorisé le projet en 2022, était passé outre les avis défavorables de l’architecte des bâtiments de France, des deux communes concernées et de la commissaire de l’enquête publique. Cette affaire, un rien clochemerlesque, pourrait évidemment prêter à sourire, mais elle illustre les vents contraires qui, régulièrement partout en France, soufflent sur les projets de parcs éoliens qu’ils soient sur terre ou sur mer. D’un côté, les opposants dénoncent pêle-mêle la défiguration des paysages, les nuisances sonores, l’impact sur la biodiversité ou la faune et la dépréciation immobilière. Une peur parfois instrumentalisée par des discours alarmistes et des informa

Trouver le juste équilibre

  Alors que la pandémie de Covid-19 avec ses confinements semblait avoir définitivement ancré le télétravail dans nos habitudes professionnelles, un vent contraire souffle depuis la Silicon Valley. Les géants américains de la tech, prescripteurs de cette révolution du travail à distance, font aujourd’hui machine arrière. Apple, Google, Meta, Tesla… : tous sonnent le rappel de leurs troupes au bureau et demandent à leurs salariés de revenir travailler sur site au moins trois jours par semaine. Ce spectaculaire revirement peut-il trouver un écho en France ? Notre pays, jadis très réticent, avait rattrapé son retard de façon fulgurante pendant la crise Covid. Aujourd’hui près d’un tiers des salariés français télétravaille au moins un jour par semaine et selon une étude de l’Observatoire du télétravail, plus des deux tiers des télétravailleurs souhaitent continuer à exercer leur activité à distance au moins partiellement. Les avantages du télétravail ne sont plus à démontrer : gain de temp

Ligne de crête

  La dernière fois que Michel Barnier s’est exprimé devant l’Assemblée nationale, c’était en 2009 en tant que ministre de l’Agriculture de Nicolas Sarkozy. Quinze ans, autant dire une éternité en politique. Rien n’est plus pareil, surtout depuis l’avènement des chaînes d’information en continu et des réseaux sociaux qui compressent le temps et accélèrent la vie politique ; surtout, aussi, après la déflagration de l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 qui a précipité l’effondrement des partis traditionnels de gauche et de droite. Quinze ans où l’on est passé de confortables majorités absolues et, au pire des cas, de cohabitations tendues mais correctes, à une Assemblée éclatée comme jamais avec un hémicycle en surchauffe permanente dans lequel rien n’est jamais acquis ni définitif. En montant à la tribune hier, Michel Barnier, Premier ministre d’une coalition de partis sanctionnés lors des dernières législatives, a peut-être été saisi de nostalgie mais plus sûrement de vertige devant l’i

Quelle école ?

  À l’été 2023, dans une interview au Point, Emmanuel Macron annonçait que « l’école est devenue un sujet régalien. C’est dans les salles de classe que se murmure la France et que s’apprennent nos valeurs ». Et le chef de l’État d’indiquer que, « compte tenu des enjeux », « l’éducation fait partie du domaine réservé du Président. » Un domaine réservé qui s’appliquait traditionnellement jusqu’alors à la défense et aux Affaires étrangères. Que le chef de l’État érige ce domaine essentiel pour le pays en priorité nationale n’était en soi pas une mauvaise idée, mais le revers de la médaille est qu’en faisant cela Emmanuel Macron a dès lors court-circuité son ministre de l’Éducation nationale – mais n’était-ce pas déjà le cas avant ? – et substitué une volonté de favoriser les initiatives du terrain, sans cesse mise en avant, à des injonctions venues de Paris. Au risque de paralyser un système éducatif déjà bien grippé. Surtout, six après son accession à l’Élysée, Emmanuel avait un peu plus

Guerres et paix

La guerre menace encore une fois le Pays du Cèdre, tant de fois meurtri par des crises à répétition. Les frappes israéliennes contre le sud du Liban et les positions du Hezbollah ravivent, en effet, le spectre d’un nouveau conflit dans cette Terre millénaire de brassage culturel et religieux. Après quinze années de violence qui ont profondément marqué le pays et ses habitants (1975-1990), la paix est toujours restée fragile, constamment menacée par les ingérences étrangères, les divisions communautaires et une classe politique corrompue. La crise économique sans précédent qui frappe le pays depuis 2019, puis l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth en 2020, symbolisant l’effondrement d’un État rongé par des décennies de mauvaise gouvernance, ont rajouté au malheur de ce petit pays de moins de 6 millions d’habitants, jadis considéré comme la Suisse du Moyen-Orient. Victime d’une spectaculaire opération d’explosion de ses bipeurs et talkies-walkies attribuée à Israël, le Hezbollah –

Ambiguïtés

    En regardant attentivement la composition du gouvernement de Michel Barnier annoncée samedi, soixante-seize jours après les élections législatives, un poste ministériel interpelle. Si le Premier ministre disposera comme ses prédécesseurs d’une ministre déléguée chargée des Relations avec le Parlement – poste capital avec une Assemblée nationale divisée comme jamais pour un gouvernement sans majorité absolue – il aura également à ses côtés une autre ministre déléguée chargée… de la Coordination gouvernementale. Cette nouveauté en dit long sur la fragilité de ce gouvernement accouché au forceps entre les macronistes et les Républicains. Missionner Marie-Claire Carrère-Gée pour mettre de l’huile dans les rouages gouvernementaux et créer du liant entre les 39 ministres souligne combien cette équipe, née de formations sanctionnées aux législatives, présente des failles et des incohérences. Difficile, en effet, de trouver plus éloignés que des marcheurs comme Agnès Pannier-Runacher ou de

A droite toute

Lorsqu’il s’agit de commenter la vie politique française, on peut sans hésiter faire appel à François Hollande qui trouve toujours la formule qui fait mouche pour résumer une situation. Anticipant la formation du gouvernement Barnier dont les noms de plusieurs ministres fuitaient déjà, l’ancien Président expliquait samedi dans nos colonnes « On attendait un changement et on découvre une restauration. » Et de fait, le retour aux affaires de la droite, qui en était éloignée depuis la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, s’apparente bien à une restauration, non pas de l’ancien monde qu’Emmanuel Macron voulait remplacer il y a sept ans, mais du monde d’avant-hier, celui d’une France sépia, libérale économiquement et ultraconservatrice sur le plan des mœurs. En choisissant des figures de la droite dure comme le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, des soutiens de l’ancien Premier ministre François Fillon, souvent très proches de la Manif pour Tous et de son émanation politique S

L’urgence de s’adapter

Sécheresses à répétition, toujours plus intenses, inondations dévastatrices comme encore récemment dans la vallée d’Aspe, coulées de boues, tempêtes destructrices, phénomènes cévenols, typhon et ouragans… En France comme au bout du monde, le changement climatique n’est plus une menace lointaine, mais le quotidien de millions d’hommes et de femmes. Et ces aléas climatiques ont un coût, que nous payons tous chaque année un peu plus cher. Les primes d’assurance, en effet, s’envolent sous le poids des catastrophes naturelles qui se multiplient. Un cercle infernal qui met à rude épreuve le système assurantiel français. Les chiffres de France Assureurs donnent effectivement le vertige. En 2023, les catastrophes climatiques ont coûté 6,5 milliards d’euros aux assureurs. De 1989 à 2019, ces derniers ont indemnisé 12,9 millions de sinistres pour 74,1 milliards d’euros ! Et ce n’est que le début. Les experts estiment que la facture pourrait doubler d’ici 2050. Face à cette réalité implacable, le

Tout réinventer

Deux ans et demi après la sortie du livre choc de Victor Castanet « Les Fossoyeurs », rien ne va plus dans les Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, les Ehpad. Pendant plusieurs années des dizaines d’affaires de maltraitance et de dysfonctionnements dans des maisons de retraite ont émaillé l’actualité, parfois sanctionnées en justice, des centaines de témoignages de personnels ou de familles ont été recueillis dans la presse, et notamment dans nos colonnes, des dizaines de livres ont été publiés plus alarmants les uns que les autres, mais l’enquête au long cours de Victor Castanet début 2022, avait suscité un tel électrochoc qu’on aurait pu penser qu’une remise à plat totale du système allait s’opérer. Elle n’a pas eu lieu : les Ehpad, exsangues, sont en quête d’un nouveau modèle économique et les Français ont perdu patience et confiance. Le scandale qui a touché le groupe Orpéa a contraint celui-ci à une profonde réorganisation, mais il a aussi eu des conséque

L'Europe au pied du mur

En décidant de fixer à 2035 la date à partir de laquelle plus aucune voiture thermique neuve ne sera vendue en Europe, l’Union européenne s’est-elle tirée une balle dans le pied ? Cette décision, prise au nom de la transition écologique et énergétique vers la voiture électrique a-t-elle précipité le secteur automobile qui, avec les États-Unis, a dominé le XX e siècle dans un océan de difficultés ? En tout cas, l’euphorie des dernières années autour de la voiture électrique semble marquer le pas. Les chiffres d’immatriculations en France pour août 2024 sonnent comme une première alerte : – 32,4 % par rapport à août de l’an dernier. Un coup de frein qui invite à s’interroger sur l’avenir de cette technologie, longtemps présentée comme la panacée pour décarboner nos transports et sur les raisons de la baisse d’intérêt des automobilistes. Voitures trop chères ? Aides trop complexes ou revues à la baisse ? Manque de bornes de recharge ? Le rapport de Mario Draghi sur la compétitivité écono

Débat Harris-Trump : tout peut arriver...

À la question de savoir si un débat télévisé dans le cadre d’une élection présidentielle peut tout changer, la réponse est évidemment oui. La preuve la plus éclatante a d’ailleurs été donnée cette année avec le débat entre Joe Biden et Donald Trump le 27 juin dernier. La prestation catastrophique du président démocrate sortant a ainsi conduit à son retrait de la course et son remplacement express par sa vice-présidente Kamala Harris. Un spectaculaire rebondissement survenu quelques jours après l’attentat dont avait été victime Donald Trump et qui laissait dire que ce dernier était quasi-élu. Grave erreur : dans cette folle campagne pour conquérir la Maison Blanche, tout semble possible et tout peut arriver à tout instant. Le débat de ce soir entre Donald Trump et Kamala Harris sera-t-il lui aussi un moment de bascule ? En tout cas cet exercice, inauguré à la télévision en 1960 par John F. Kennedy qui était opposé à Richard Nixon, et suivi tous les quatre ans par des dizaines de million

Linky, compteur sous tension

  Il y a dix ans, Enedis lançait en grande pompe le déploiement des compteurs communicants Linky. Aujourd’hui, alors que 35,6 millions de foyers en sont équipés, le bilan est positif mais mitigé. Entre promesses pas toutes tenues, débats récurrents, histoires parfois rocambolesques d’installation et polémiques persistantes, Linky n’a toujours pas totalement convaincu. Il suffit pour s’en convaincre de regarder le nombre important de commentaires que suscitent les articles et dossiers que nous avons déjà consacrés au compteur intelligent. Certes, Linky a tenu certaines de ses promesses et au premier rang de celles-ci, les interventions à distance qui ont simplifié la vie des clients et des techniciens. La détection des pannes s’est améliorée. Mais quid du suivi en temps réel de notre consommation ? Cette fonctionnalité phare, promise dès le lancement pour permettre aux Français de devenir acteurs de la sobriété énergétique, reste insuffisante. Les données des compteurs sont transmises a

Responsabilités

S’il y a bien un mot dont les responsables politiques usent – et parfois abusent – à tout bout de champ, c’est bien celui de « responsabilité », qui caractériserait forcément leur action ou dont ils appellent leurs adversaires et les Français à faire preuve en toutes circonstances. Hier, il a pourtant semblé faire défaut aux ministres démissionnaires de l’Économie Bruno Le Maire et des comptes publics Thomas Cazenave lorsqu’il s’est agi pour eux d’expliquer le nouveau dérapage des comptes publics dont le déficit pourrait s’établir à 5,6 % du PIB à la fin de l’année contre 5,1 % prévus. La première explication fournie aux parlementaires des Commissions des Finances de l’Assemblée et du Sénat – qui pressaient les ministres de leur communiquer les éléments préparatoires à l’élaboration du prochain Budget 2025 – est que le dérapage est imputable, notamment, à l’« augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités ». Ce surcroît de dépenses pourrait « dégrader les comptes 2024 d

Attendre de voir

L’inflation qui passe sous la barre des 2 %, voilà une bonne nouvelle en cette rentrée, ce n’était plus arrivé depuis trois ans, autant dire une éternité pour les Français qui ont connu une envolée des prix dans l’alimentaire ou l’énergie. En estimant que les prix à la consommation augmenteraient de + 1,9 % en août 2024, après + 2,3 % en juillet, l’Insee – qui confirmera ces taux le 13 septembre – redonne un peu le moral d’autant que ce n’est pas la seule bonne nouvelle. Cette baisse de l’inflation s’expliquerait notamment par le très net ralentissement des prix de l’énergie : sur un an, ceux de l’électricité ralentiraient et ceux des produits pétroliers baisseraient. D’ailleurs, on le constate en ce moment, les prix des carburants, diesel comme essence, sont à leur plus bas niveau depuis l’année 2022. Autre point positif pour l’économie française, dévoilé également hier par l’Insee, la consommation des ménages en biens a augmenté légèrement en juillet 2024 à + 0,3 % : un léger rebond

A321XLR : nouvelle ère

La chronique de l’actualité aéronautique étant régulièrement alimentée depuis quatre ans par les déboires de Boeing, qui accumule des incidents parfois spectaculaires, on en oublierait presque combien ce mode de transport reste le plus sûr et, surtout, combien ce secteur industriel est l’un des plus innovants. La livraison prochaine de l’A321 XLR, une nouvelle version de l’avion vedette d’Airbus à long rayon d’action, dont prendra possession la première la compagnie aérienne Iberia, vient nous le rappeler. L’exploit de l’avionneur européen n’est pas tant d’avoir lancé un nouveau programme pour répondre aux nouveaux besoins des compagnies, mais de l’avoir fait dans un contexte où les embûches étaient nombreuses. Entre la complexité inhérente à la conception d’un nouvel appareil, la survenue de la pandémie de Covid-19 puis de la guerre en Ukraine, et les nouvelles exigences imposées par les autorités de contrôle et de régulation du secteur aérien – l’EASA en Europe et la FAA aux États-Un

Remise à plat

  La série noire continue pour Boeing. Depuis la crise survenue en 2019-2020 lorsque les Boeing 737 Max étaient restés vingt mois cloués au sol après les crashs d’avions des compagnies Ethiopian Airlines et Lion Air – 346 victimes au total – l’avionneur américain n’en finit plus de cumuler les déboires. Porte arrachée en plein vol d’un Boeing 737 MAX 9 le 5 janvier dernier, problème sur les sièges des pilotes des Boeing 737, témoignages inquiétants d’anciens employés lanceurs d’alerte devant le Congrès, procédures avec la justice américaine, justifications et communications catastrophiques de la part des dirigeants : Boeing ne semble pas quitter une zone de turbulences. Encore cette semaine, le constructeur de Seattle a dû suspendre les tests en vol de son nouveau gros-porteur 777X après avoir constaté la défaillance d’une pièce reliant le moteur au corps de l’appareil. Cette série d’événement a miné la confiance des passagers dont certains cherchent désormais à éviter d’embarquer à bo

Changer, vraiment

  Alors que la France rend hommage à Alain Delon, un film du palmarès de l’acteur disparu samedi revient en mémoire tant il semble coller à l’actualité : « Le Guépard », de Luchino Visconti. Non pas que la situation politique de la France soit similaire à celle de l’Italie au moment où elle engageait son unification, mais pour une phrase prononcée par le personnage de Delon, Trancredi Falconeri, à son oncle, le prince Salina-Burt Lancaster : « Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que nous changions tout. » Depuis les élections européennes et législatives, qui ont lourdement sanctionné le camp présidentiel, les Français ont un peu le sentiment que Tancredi-Macron a fait sienne la célèbre formule. Il faut que tout change pour que rien ne change ? Tout changer avec une dissolution aussi risquée avec un RN aux portes du pouvoir que décidée à l’emporte-pièce ; et finalement tout faire pour que rien ne change, pour continuer comme si de rien n’était, comme si rien ne s’était passé

Eviter un nouveau Covid

C’est un appel lancé au cœur de l’été qui est quasiment passé inaperçu mais qui prend un relief particulier avec la décision de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le 14 août, de classer l’épidémie de mpox en « urgence de santé publique de portée internationale. » Mi-juillet, Yuen Kwok-yung, éminent chercheur hongkongais qui a combattu les virus les plus dangereux, avertissait qu’une nouvelle pandémie était inévitable et pourrait causer des dégâts bien plus graves que le Covid-19. Le scientifique, qui a créé l’an dernier l’Alliance pour la recherche sur les pandémies, avec ses homologues chinois et américains, estime que l’évolution rapide du climat et les maladies infectieuses émergentes devraient être une priorité absolue pour les hommes politiques, qui devraient résoudre ces « menaces existentielles mondiales ». Ce n’est pas la première fois que des alertes surviennent sur le développement de pandémies. En 2008, les analystes de la CIA dans leur rapport sur l’état du monde en

Visibilité

Le baromètre national des entreprises réalisé par le Conseil National des Greffiers des Tribunaux de commerce, Infogreffe et Xerfi Spécific est riche d’enseignements car il dresse un portrait de la situation économique et de celles de l’entrepreneuriat en France pour le moins nuancé, comme à la croisée des chemins. D’un côté, il a effectivement des chiffres alarmants avec, pour le premier semestre 2024, des niveaux historiques pour les procédures collectives (+ 20,5 %) et les liquidations judiciaires (+ 66,1 %). De l’autre, en dépit de ces défaillances des entreprises – conséquence des difficultés qu’elles rencontrent – l’envie des Français de « créer leur boîte » reste bien présente et augmente même de façon significative par rapport à 2023 (+ 9 %). Une lumière d’optimisme donc dans un océan de pessimisme. Pour faire baisser les unes et augmenter les autres, il faut donc chercher à comprendre pourquoi tant d’entreprises périclitent. Pour certains experts économiques, la défaillance à

Nouvelles menaces

L’apparition d’un nouveau sérotype de la maladie de la fièvre catarrhale ovine (FCO), le BVP3, dans le Nord de l’Europe et sa diffusion rapide dans plusieurs pays dont la France inquiète à raison les éleveurs, qui craignent une expansion dramatique. En France, les éleveurs font face à cette maladie de la langue bleue depuis 2006 et, en dépit d’un vaccin – dont la disponibilité à parfois connu des ratés – des centaines de bêtes en sont mortes ces dernières semaines dans le Sud du pays, notamment en Occitanie, où 4 000 brebis ont été emportées dans les Pyrénées-Orientales, l’Aude et l’Ariège. Après l’influenza aviaire ou plus récemment la maladie hémorragique épizootique (MHE) des bovins, détectée pour la première fois en France en 2023, voilà une nouvelle calamité qui s’abat sur un monde agricole qui a crié sa détresse en début d’année. Le ministère de l’Agriculture s’est rapidement mobilisé pour faire face au nouveau sérotype de la fièvre catarrhale et la campagne de vaccination démarr

Sortir des petits calculs

Plus d’un mois après les élections législatives qui ont placé en tête le Nouveau Front populaire mais n’ont donné à aucun des blocs une majorité absolue, la France ne dispose toujours pas de Premier ministre ni de gouvernement. Et la vie démocratique a été comme mise sur pause, comme s’il n’était pas primordial de traduire en actes concrets le résultat des élections législatives et donc la volonté du peuple français de changer la politique menée jusqu’à présent. Pour Emmanuel Macron, qui a provoqué cette situation inextricable par une dissolution qui n’a finalement apporté aucune clarification mais ajouté un peu plus de confusion, il est temps de sortir de cette procrastination qui finit par miner la confiance déjà bien faible entre les citoyens et la classe politique. Certes, l’article 8 de la Constitution ne prévoit pas de délai à la nomination d’un Premier ministre, certes face à la situation exceptionnelle d’une Assemblée éclatée comme jamais, Emmanuel Macron pouvait attendre quelq