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Affichage des articles du mars, 2023

Alternatives

Que se passera-t-il cet après-midi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale lorsque les députés devront se prononcer sur les motions de censure déposées par les oppositions en réponse à l’article 49.3 dégainé jeudi par Elisabeth Borne pour faire adopter sans vote la très contestée réforme des retraites ? Pour l’heure personne ne le sait. Si la motion du RN a peu de chances d’aboutir, qu’en sera-t-il de celle du petit groupe charnière LIOT ? Les décomptes montrent qu’il pourrait manquer une vingtaine de voix des Républicains pour atteindre la majorité absolue ; mais la versatilité et l’incohérence que le parti de droite, au bord de l’implosion, a montrées ces dernières semaines laissent tous les scénarios possibles… Mais au fond, qu’Elisabeth Borne soit censurée et que le gouvernement démissionne ou qu’elle obtienne un répit avant un inéluctable remaniement ministériel ne changera pas grand-chose. Pour répondre à la grave crise politique qu’Emmanuel Macron a déclenchée et qui le plonge

Réforme des retraites : pourquoi Emmanuel Macron s’est-il entêté ?

Mais pourquoi Emmanuel Macron s’est-il à ce point entêté sur la réforme des retraites ? Pourquoi se mettre à dos l’opinion, tous les syndicats – une première depuis 2010 – et les oppositions ? Pourquoi mettre à ce point le pays en tension, provoquant les manifestations les plus fournies depuis des décennies ? Tout ça pour une réforme censée éviter un déficit – hypothétique – de quelques dizaines de milliards, bien peu en regard du Budget de la Nation… Seul Emmanuel Macron connaît la réponse exacte à cette question qui taraude désormais jusqu’à certains députés de sa propre majorité, mais il y a pourtant plusieurs éléments de réponses. L’un d’eux a été fourni par Alain Minc. « Les marchés financiers nous regardent, cette réforme est un geste important à leurs yeux », a récemment estimé l’économiste et essayiste. Avec une dette qui a explosé avec le « quoi qu’il en coûte » mis en place pendant le Covid-19 puis les chèques pour contrecarrer l’inflation notamment sur l’énergie, les marchés

Risques

L’entourage d’Emmanuel Macron répète régulièrement, depuis qu’il s’est lancé à la surprise générale en 2016 à l’assaut de l’Elysée, combien le chef de l’État aime « prendre son risque ». Une appétence qui, avec une incroyable capacité de rebond et une plasticité idéologique pour assumer des virages à 180°, a permis au président de la République de se sortir de situations bien complexes. Au premier rang desquelles le mouvement des Gilets jaunes, en 2018, dont il était parvenu à anesthésier – peut-être seulement provisoirement – la colère avec un grand débat national de son invention dont il était bien le seul à y croire. En sera-t-il de même avec cette réforme des retraites qui arrive aujourd’hui devant l’Assemblée nationale et le Sénat ? En dépit d’une opposition massive et constante de l’opinion ; en dépit d’un mouvement social qui a mis dans la rue un nombre de Français jamais vu depuis 30 ou 40 ans ; en dépit des approximations, des oublis voire des mensonges de son gouvernement sur

Reconquête spatiale

En confirmant mardi le calendrier des futures missions Artemis qui emmèneront des astronautes à remarcher sur la Lune pour la première fois depuis 1972, la Nasa nous a extirpés – au moins pour quelques instants – d’une actualité bien sombre. Entre la guerre en Ukraine et son cortège d’horreurs et de souffrances, les séismes en Turquie qui ont jeté des milliers d’habitants dans la détresse, l’inflation galopante qui n’en finit pas d’angoisser les Français, et cette réforme des retraites si mal ficelée qui met le pays en tension, l’idée de renvoyer un Homme sur la Lune – et peut-être même un Français en la personne de Thomas Pesquet – paraît presque incongrue, secondaire, accessoire. Et pourtant, l’aventure humaine, depuis la nuit des temps, s’est toujours construite sur le dépassement, sur l’envie d’approfondir nos connaissances sur le monde comme sur nous-mêmes. Aux vicissitudes et aux difficultés du quotidien répond le besoin de savoir d’où nous venons, si nous sommes seuls dans l’uni

Les fissures et les failles

La nouvelle fissure découverte sur un circuit de secours d’un réacteur nucléaire à l’arrêt, à Penly, est loin d’être un événement anodin. Certes l’autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a classé l’incident au niveau 2 sur 8, s’est voulue rassurante en écartant tout danger et en demandant à EDF de « réviser sa stratégie » pour résoudre ce nouveau problème. EDF, qui est aux prises avec ces micro-fissures depuis 2021, s’exécutera et réparera les réacteurs potentiellement concernés. Si cette nouvelle « tuile » n’est pas anodine, c’est que cette fissure devient le symbole des failles industrielles et politiques qui ont affaibli ces dernières années notre système nucléaire, qui fut longtemps une fierté française et une référence dans le monde. Notre parc nucléaire vieillit aujourd’hui à vitesse grand V et les opérations de maintenance, d’évidence, vont être de plus en plus complexes à réaliser. Surtout, la filière nucléaire doit s’adapter à un revirement à 180° qu’elle n’a pu anticiper. La

Quel scénario ?

En choisissant pour sa sixième journée d’action contre la réforme des retraites de « mettre la France à l’arrêt », l’intersyndicale entend hausser le ton pour espérer se faire enfin entendre de l’exécutif. Cette nouvelle séquence dans le bras de fer qui oppose depuis deux mois les syndicats – très largement soutenus par les Français sur le fond et la forme – à l’exécutif, ce durcissement entre des syndicats constants dans leur opposition au report de l’âge légal de départ à 64 ans et un gouvernement droit dans ses bottes, et désormais la menace de grèves reconductibles et donc paralysantes dans un certain nombre de secteurs clés rappellent à tous les précédents conflits sur les retraites. Les syndicats, en effet, espèrent aujourd’hui une issue en leur faveur comme en 1995. La détermination des acteurs de l’époque contre le « plan Juppé » était aussi forte que celle des protagonistes d’aujourd’hui. Et pourtant, entre la présentation de la réforme des retraites le 15 novembre 1995 et le