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Affichage des articles du avril, 2018

Si loin, si proche

Le viaduc de Millau. Photo Mike Lehmann Depuis 20 ans et l'incroyable développement des compagnies aériennes low cost comme Easyjet ou Ryanair, les Français, tout comme leurs homologues européens, découvrent le monde à moindre coût. Là où, pour nos parents et grands parents, les premiers congés payés se traduisaient par des départs familiaux aussi aventureux que joyeux vers la mer, l'océan, la campagne ou la montagne, tout en restant bien dans l'Hexagone, les générations suivantes, et notamment celles d'Erasmus, peuvent aujourd'hui s'offrir d'un clic sur internet des séjours à l'étranger tout compris. Et de plus en plus loin. C'est que les compagnies low cost ne se contentent plus de vols au cœur du Vieux continent ou vers les rivages de l'autre côté de la Méditerranée. Elles visent désormais les vols long-courriers, et notamment les vols transatlantiques entre l'Europe et les États-Unis. Pour autant, l'aventure ne peut-elle être q

Inéluctable convergence

Depuis plusieurs jours maintenant, les prix des carburants connaissent une flambée à la pompe avec des tarifs qui n’avaient pas atteint un tel niveau depuis cinq ans. Comme souvent, cette hausse découle de plusieurs facteurs, internationaux mais aussi bel et bien nationaux. Le premier facteur est bien sûr consécutif à l’augmentation mondiale du prix du baril de pétrole, qui rappelle que derrière chaque plein que nous faisons dans nos automobiles, il y a de la géopolitique. Lorsque les pays à fort potentiel importateur sont secoués par des crises (embargo sur l’Iran, troubles aux Moyen-Orient, etc.) c’est l’ensemble du marché mondial qui en fait les frais. Les variations des taux de change influent également sur le prix final des carburants : avec un euro plus faible que le dollar, les acheteurs européens paient mécaniquement plus cher le prix du baril de brut, dont le prix est, lui, fixé en dollars. Par ailleurs, la demande des pays émergents, de plus en plus forte, fait égalemen

Mai de Paris et des provinces

Tous les dix ans, la France célèbre Mai-68, et les éditeurs comme les médias convoquent les grands témoins comme les photographies célèbres qui ont fait l'Histoire de cette révolte étudiante devenue crise politique avant de bouleverser en profondeur la société française par d'incontestables avancées sociales et sociétales. Tous les dix ans, on revisite à coups de livres, de documentaires télévisés et de dossiers spéciaux les grands moments qui ont agité le Quartier latin, la Sorbonne, Nanterre, des occupations d'amphis aux lancés de pavés, célébrant là, par un prisme déformant, un mouvement dont on pourrait penser qu'il ne fut que germanopratin. À tort… Car, si Mai-68 a bien été marqué par des faits historiques majeurs dans la capitale, il a aussi irrigué la province, à commencer par Toulouse. La Ville rose, forte de quelque 21 000 étudiants, fut d'ailleurs la première ville universitaire de province à réagir aux événements parisiens avec la création du « Mouv

Disruptif

Il faudrait être bien naïf pour imaginer une grève indolore sur le quotidien des Français. Car c'est justement la définition même de la grève que d'introduire, pour peser sur les négociations avec le gouvernement, un rapport de force par la perturbation maximale de l'activité économique. Une évidence qui s'applique d'autant plus au mouvement social actuel que les cheminots, reprenant une idée expérimentée dans notre région, ont mis en place une grève perlée au long cours qui complique davantage encore la situation. Le fait que les personnels d'Air France aient repris à leur compte cette grève perlée n'arrange pas les choses pour tous ceux qui doivent se déplacer pour des besoins professionnels ou pour les vacances de Printemps qui ont débuté hier. Comme les précédentes, cette drôle de grève fait donc bien sûr des perdants, l'hôtellerie, les sociétés concernées (SNCF, Air France) et tous les «galériens» interrogés chaque jour par les chaînes d'i

Sériemania

Il y a cent ans, on se précipitait pour suivre les aventures du « Magicien de l'air » ou de « La Marâtre », deux feuilletons qui ont fait le bonheur des lecteurs de « La Dépêche » d'alors. Une époque où c'est dans la presse populaire que l'on venait chercher au fil des semaines ces récits qui tenaient en haleine le public. Un siècle plus tard, on retrouve le même engouement autour des séries télévisées qui s'offrent pour la première fois cette semaine le prestigieux palais des congrès de Cannes pour un Canneséries qui n'a rien à envier au mythique festival de cinéma. Preuve s'il en fallait une que les séries, que certains considéraient encore récemment comme un « art mineur » – à l'instar de Gainsbourg parlant des chansons –, sont devenues non seulement un art à part entière, mais aussi un miroir de nos sociétés, une véritable industrie au poids économique grandissant. Et constituent un enjeu politique. Art à part entière, assurément. Les meilleu