Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du décembre, 2020

Nouveau dynamisme

  Photo DDM, Xavier de Fenoyl. Année après année, notre région se rapproche de la barre des six millions d’habitants. Selon la dernière étude de l’Insee, nous étions 5 885 496 habitants en Occitanie au 1er janvier 2018, grâce à un gain annuel de 40 300 habitants entre 2013 et 2018. La hausse est de +0,7 % par an contre +0,4 % en France métropolitaine. Mais notre croissance démographique a légèrement fléchi puisqu’elle était de +1 % entre 2008 et 2013, c’est-à-dire avant la fusion des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. L’étude conforte aussi le constat d’un dynamisme porté par les deux métropoles et leurs départements respectifs. Toulouse et son agglomération influent jusqu’aux départements voisins, idem pour Montpellier et le littoral. Ces études sont toujours des mines passionnantes d’informations pour les citoyens comme pour les élus locaux. Elles permettent de mesurer concrètement les phénomènes que chacun peut percevoir sur le terrain, et donc d’adapter des politiques d

Le cœur et la raison

  À deux jours de la nuit du réveillon de la Saint-Sylvestre et du passage à la nouvelle année, il faudrait que les Français fassent mentir… Oscar Wilde. L’auteur anglais se plaisait à dire que "le meilleur moyen de se délivrer de la tentation, c’est d’y céder." En cette fin 2020, marquée par des chiffres élevés de contamination au coronavirus, il faudrait, au contraire, tout faire pour ne pas céder à la tentation de faire la fête. Une tentation qui est, on le sait, très forte. Un an après l’apparition de l’épidémie de Covid-19, après deux confinements éprouvants et deux déconfinements compliqués, l’oppressant couvre-feu qui reste en vigueur dès 20 heures, les cafés et restaurants toujours fermés tout comme les cinémas et les salles de spectacle, c’est peu dire qu’on aimerait tous enterrer cette année 2020 avec nos proches autrement qu’en visioconférence, retrouver un peu le sens de la fête sous les cotillons et se redonner du courage pour 2021. À ce que nous dicte notre cœur

Le changement, c’est maintenant

  Cinq ans après l’Accord de Paris sur le climat qui avait vu 195 pays s’engager pour limiter le réchauffement climatique en le contenant au-dessous de +2 °C et, si possible +1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, la situation est toujours aussi préoccupante. Les catastrophes naturelles n’ont cessé de se multiplier entre incendies géants, tempêtes, sécheresses et fonte des glaciers, toutes ayant un impact majeur sur la biodiversité. Les rapports des experts, notamment du Giec, n’ont en parallèle cessé de tirer la sonnette d’alarme sur une dégradation des indicateurs et les ONG ont pointé la faiblesse de la mise en œuvre des engagements de 2015 par les pays signataires, en dépit d’une opinion et d’une jeunesse de plus en plus mobilisées sur ces questions. Enfin, la pandémie de Covid-19, devenue urgence planétaire, aura aussi souligné que, bien qu’à l’arrêt quasi-total en raison des confinements, les économies de la planète n’ont fait baisser "que" de 7 % les émissions de

Un enjeu de société

  L’épidémie de Covid-19 a souligné ces derniers mois combien les seniors pouvaient être touchés par la crise sanitaire lorsqu’ils sont en Etablissement d’hébergement des personnes âgées dépendantes (Ehpad). Privés de visite de leur famille pour éviter les contaminations au coronavirus, contraints parfois de rester isolés des autres résidents en restant seuls dans leur chambre, et, hélas, parfois victimes de contaminations fulgurantes au sein de ces établissements. Dès lors, beaucoup de Français espèrent finir leurs vieux jours chez eux, à domicile, dans un environnement familier, riche de souvenirs et avec une plus grande liberté. Ce maintien à domicile est souhaité chaque fois un peu plus lors des enquêtes annuelles conduites par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère des affaires sociales. Que ce soit pour un proche ou pour eux-mêmes, une majorité de Français opte pour un maintien à domicile. En mars 2019, 85 % des retraité

Notre part d’humanité

Photo DDM, Marie-Pierre Volle pCe sont des images qui nous sont, hélas, familières. Au petit matin, les habitants d’un quartier ou d’un village se réunissent à l’appel de la police ou de la gendarmerie. Certains se connaissent de longue date, sont même amis parfois, quand d’autres sont de simples voisins, voire de parfaits inconnus avec ceux qu’ils retrouvent dans une salle des fêtes, sur un terrain de rugby ou à l’orée d’une forêt. Tous répondent à l’appel à la mobilisation citoyenne lancé par les forces de l’ordre, gendarmes ou policiers, qui remuent ciel et terre pour retrouver un enfant, une femme ou un vieillard disparu du jour au lendemain et dont on est sans nouvelles depuis plusieurs jours. Tous reçoivent quelques explications avant d’être répartis en petits groupes pour arpenter et fouiller une vaste zone à la recherche d’un indice et dans le pire des cas, d’un corps.  Cette scène s’est reproduite plusieurs fois ces dernières années, partout en France, et constitue une étape-c

Prendre les devants ?

  Pour reprendre la métaphore d’Emmanuel Macron sur l’épidémie de Covid-19 du «Jour sans fin», le film où le héros revit sans cesse la même journée, ce dernier finit par anticiper et apprendre comment éviter les erreurs commises la veille. Faut-il procéder de la même façon ? Sachant que de nombreuses études, conduites aux Etats-Unis ou en France, mais aussi l’histoire des épidémies montrent que la troisième vague de l’épidémie de coronavirus est quasi-inéluctable et devrait déferler début ou mi-janvier, faut-il, cette fois, prendre les devants ? Une fois passé Noël – qui apparaît autant comme une indispensable bulle d’insouciance que comme un potentiel générateur de contaminations – faut-il à nouveau se confiner pour sauver la rentrée et éviter que cette troisième vague ne soit trop forte ? L’idée a déjà été adoptée par plusieurs pays européens, qui sont toutefois dans des situations plus tendues que celle de notre pays. La France va-t-elle suivre le même chemin comme le réclament plus

Sagesse européenne

  L’Histoire retiendra sans doute que l’épidémie de Covid-19 a constitué un tournant pour l’Union européenne, un tournant éminemment positif et plutôt inattendu sur les plans économique et sanitaire. Sur le plan économique, d’abord, l’Union, grâce l’impulsion de la France d’Emmanuel Macron et de l’Allemagne d’Angela Merkel, a su mettre sous l’éteignoir son implacable orthodoxie budgétaire, s’affranchissant – au moins temporairement – des sacro-saints critères de Maastricht sur les déficits et les dettes. Cette attitude que l’on n’attendait pas a permis de débloquer un plan massif de relance, bâti sur des coronabonds mutualisés pour faire face aux terribles conséquences socio-économiques de la pandémie. L’UE a joué pleinement son rôle sur ces questions économiques qui sont son domaine de compétence. Mais l’Europe s’est aussi distinguée sur un domaine dont les compétences sont du ressort des Etats membres : la santé. Alors qu’à l’arrivée du coronavirus, chaque Etat a paré au plus pressé,

L'épidémie sans fin ?

  En annonçant aux Français le 28 octobre le reconfinement du pays pour faire face à la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, Emmanuel Macron avait concédé aux Français "je sais la lassitude, cette impression d’un jour sans fin." Il ne croyait hélas pas si bien dire en évoquant le film éponyme où l’acteur Bill Murray revit sans cesse la même journée… Alors que, cahin-caha, les Français se préparent à fêter un Noël totalement inédit, entourant d’infinies précautions leurs réunions familiales et résolvant vaille que vaille le casse-tête d’un réveillon à six adultes maximum, voilà venu d’outre-Manche un bien mauvais "cadeau" qui nous renvoie aux débuts de l’épidémie : une mutation du coronavirus SARS-CoV-2. L’information aurait pu être anodine car il est courant que les virus mutent et, depuis l’apparition il y a un an à Wuhan de celui qui a fait de 2020 une année infernale, le coronavirus a connu pas moins de 12 000 modifications. Sauf que cette fois, la nouvelle

La justice et la vérité

  C’est l’une des grandes affaires criminelles qui n’en finit pas de passionner les Français et le nouveau rebondissement qui vient de survenir, trente-six ans après les faits, ne fait qu’aviver l’émoi et l’intérêt de l’opinion. De nouvelles auditions diligentées par un énième juge d’instruction et l’imminence du rapport d’une nouvelle expertise « stylométrique » vont-elle apporter la vérité sur l’assassinat du petit Grégory, noyé dans la Vologne le 16 octobre 1984 et dont le ou les auteurs n’ont jamais été confondus, ni même leur mobile explicitement formulé ? « La justice et la vérité sont deux pointes si subtiles que nos instruments sont trop émoussés pour y toucher exactement », assurait Blaise Pascal. C’est peu dire que dans l’affaire Grégory, et l’une et l’autre ont été jusqu’à présent très émoussées. Les nombreux errements de l’enquête, les dérapages, les non-dits des uns, les mensonges des autres, l’omerta d’un clan dont les relations restent encore aujourd’hui mystérieuses, le

Sous pression

Cinq mois après son installation à Matignon, Jean Castex, qui n’ignorait rien des rouages de la haute fonction publique, en découvre sans doute chaque jour le revers depuis qu’il est en position d’en impulser l’action. Et de fait, cet adepte du dialogue et de l’écoute des territoires – deux qualités auxquelles il doit sa nomination par Emmanuel Macron – se retrouve confronté chaque jour à ce que tous ses prédécesseurs ont appelé l’ « enfer de Matignon ». Une « lessiveuse » épuisante où les dossiers prioritaires s’enchaînent, réclamant des décisions aussi urgentes que complexes, et où les imprévus bousculent tout ce qui avait été calé. C’est peu dire que l’épidémie de Covid-19 a exacerbé cette situation, et la journée d’hier est venue apporter la démonstration de la pression permanente à laquelle est soumis le chef du gouvernement. Hier matin, donc, le premier coup de Trafalgar est venu de la commission d’enquête du Sénat sur la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, qui a r

Générations en souffrance

  "Oui, c’est dur d’avoir 20 ans en 2020. C’est dur. Donc je ne donnerai jamais de leçon à nos jeunes parce que ce sont ceux qui, honnêtement, vivent un sacrifice terrible, des examens annulés, de l’angoisse pour les formations, de l’angoisse pour trouver un premier job". Cette analyse d’Emmanuel Macron, prononcée lors de son allocution aux Français du 14 octobre dernier qui annonçait le deuxième confinement, avait été critiquée par certains. Le confinement ? Pas plus dur que ce qu’avaient pu vivre les générations précédentes, notamment celles des jeunes de 17 ans engagés dans la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale… La sentence est toutefois un peu courte, car chaque génération vit avec son temps et les difficultés de celui-ci. Et pour ceux qui ont 20 ans aujourd’hui, et en élargissant pour les enfants, les collégiens et lycéens, c’est peu dire que l’année 2020 aura été éprouvante. À telle enseigne que dans les mois à venir, on pourrait s’apercevoir que ce sont bien

Avant/Après

La pandémie de Covid-19 aura profondément bouleversé le marché de l’immobilier comme le secteur du BTP. Certes, avant l’arrivée du coronavirus fin 2019, l’immobilier était déjà au ralenti depuis quelques mois avec notamment le durcissement des conditions de crédit, mais l’irruption de la pandémie l’avait stoppé net avec le brutal et totalement inédit confinement du printemps : chantiers de construction à l’arrêt, agences fermées faute de pouvoir organiser des visites, crédits immobiliers mis sur pause, etc. Le second confinement dont nous venons tout juste de sortir aura été beaucoup moins paralysant. Les états des lieux, les signatures de compromis et d’actes de vente ont pu se faire. Le marché immobilier a ainsi mieux résisté et on assiste à une stabilisation des prix dans les dix plus grandes villes de France. Pour autant, on ne reviendra pas à la situation du monde d’avant car les deux confinements ont sensiblement modifié l’appréhension de l’immobilier par les Français. L’assignat

Le virus et la vérité

  Il y a un an, le monde découvrait la ville de Wuhan, foyer d’un virus inconnu et bientôt épicentre d’une épidémie mondiale qui s’est répandue comme une traînée de poudre en quelques semaines. En dépit des nombreuses alertes qui avaient eu lieu ces dernières années de la part de spécialistes des épidémies, d’infectiologues réputés ou de services de renseignements qui, tous, appelaient à se préparer à de telles pandémies, beaucoup voulaient croire que ce nouveau coronavirus, 18 ans après celui du SRAS, resterait cantonné à la Chine. "Le risque d’importation de cas depuis Wuhan est modéré, il est maintenant pratiquement nul parce que la ville est isolée", assurait même notre ministre de la Santé Agnès Buzyn le 24 janvier… On connaît la suite, l’expansion redoutable du coronavirus SARS-CoV-2 qui a fait aujourd’hui 1,5 million de morts et contaminé 65 millions de personnes dans le monde. Un virus contre lequel tous les pays sont entrés en "guerre" pour reprendre l’expr

Kafka va au ski

La station La Molina en Espagne Mi-novembre, un article du grand journal allemand Die Zeit ironisait sur l’« Absurdistan autoritaire » imposé, selon lui, par le gouvernement français à ses concitoyens. « Le verrouillage de la France est si répressif que même les règles sensées tombent en discrédit », écrivait Annika Joeres.Auto-attestations de sortie obligatoires uniques en Europe, contradictions dans les autorisations ou interdictions de vente de certains produits comme les livres dans les supermarchés ou les sapins de Noël, décisions de santé publique prises de façon monarchique par le président de la République en Conseil de défense, Etat d’urgence sanitaire sans cesse prolongé, etc. La charge était sévère et sans doute un peu injuste puisque le confinement à la française a eu au final des effets bien réels pour freiner la circulation du virus et diminuer les hospitalisations… alors que l’Allemagne est en plus mauvaise posture actuellement. C’est dans ce contexte que le chef de l’E

Opération vaccination

Si l’arrivée du vaccin est la lueur d’espoir que le monde entier attendait, elle s’accompagne de nouvelles décisions délicates à prendre pour les gouvernements concernant l’acheminement et la distribution des doses aux populations. Si l’achat des différents vaccins puis leur répartition entre Etats membres ont été intelligemment mutualisés et centralisés par l’Union européenne, la suite est, en effet, à la discrétion de chaque pays, qui doit trouver la meilleure façon de s’organiser. Cette « opération vaccination » de grande envergure, qui devrait durer toute l’année 2021, va donner des sueurs froides au gouvernement. Car après les ratés sur les masques et les tests, Emmanuel Macron n’a, d’évidence, pas droit à l’erreur dans la sortie de l’épidémie de Covid-19, à un an de la présidentielle. À la complexité de la logistique pour transporter des doses de vaccin – dont certaines nécessitent des températures très basses et donc une distribution rapide – s’ajoutent, pour le chef de l’Etat,