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Articles

Affichage des articles du avril, 2024

Fractures sanitaires

Les conclusions de la vaste étude de la Fondation Jean-Jaurès, qui a publié cette semaine des « cartes de France de l’accès aux soins » montrant des « soignants et patients face aux inégalités territoriales », ne surprendront pas les Français. Qui, en effet, n’a jamais été personnellement confronté à la difficulté d’obtenir un rendez-vous médical ? Des délais qui s’allongent jusqu’à plusieurs mois, l’impossibilité de retrouver un médecin traitant si le sien part à la retraite, le refus d’un dermatologue de prendre de nouveaux patients… La situation est connue, perdure depuis plusieurs années, concerne les zones rurales comme le milieu urbain, et est douloureusement vécue dans les « déserts médicaux » dont les habitants, à raison, s’inquiètent. En moyenne, le temps d’accès aux soins pour les ruraux reste d’ailleurs généralement supérieur de 52 % à celui des urbains, relevait en février une enquête Ipsos pour la Fédération Hospitalière de France, qui pointait que le temps d’attente pour

Chemin d'espoir

Avec la maladie d’Alzheimer, celle de Charcot, certains cancers, elle est sans doute l’une des maladies qui effraient le plus lorsque tombe le diagnostic : la maladie de Parkinson. Découverte en 1817 par le médecin anglais James Parkinson, cette maladie convoque la perspective d’une longue et douloureuse perte d’autonomie, marquée par d’incontrôlables tremblements – qui touchent environ 70 % des patients et sont intermittents. Avec eux peuvent s’ajouter l’akinésie, cette lenteur dans l’exécution et la coordination des mouvements qui affecte surtout la marche et l’hypertonie c’est-à-dire une forte rigidité des membres. Parkinson fait légitimement toujours peur. Et pourtant, le combat contre cette affection neurodégénérative chronique qui touche plus de 10 millions de personnes dans le monde et près de 200 000 en France – avec plus de 25 000 personnes nouvellement diagnostiquées tous les ans – a fait des progrès considérables, la recherche scientifique a franchi des étapes déterminantes

La mécanique du chaos

rEn se rendant en Israël fin octobre dernier pour assurer l’État hébreu du soutien de la France après l’attaque terroriste barbare du 7 octobre qui a coûté la vie à 1 200 personnes, dont 42 Français, Emmanuel Macron avait pris tout le monde court, y compris ses propres services diplomatiques, en proposant de « bâtir une coalition régionale et internationale pour lutter contre les groupes terroristes qui nous menacent tous », sur le modèle de ce qui avait été fait pour lutter contre Daech. Inaudible en Palestine – où l’armée israélienne entamait une guerre destructrice au Hamas qui allait faire des milliers de morts civils à Gaza – et hautement inflammable dans le monde arabe, cette proposition a fait long feu. L’idée d’une coalition de fait revient pourtant en force depuis le week-end dernier, mais cette fois dirigée contre l’Iran qui a, de façon inédite, déclenché une vaste attaque contre Israël en lançant des centaines de drones et missiles. Le régime des mollahs estime avoir répondu

L'émotion d'un village

La disparition de Laurent et Véronique Blond le 16 mars à Madère alors qu’ils passaient sur l’île portugaise d’agréables vacances avec leur fille, avait suscité une vive inquiétude. La macabre découverte, 19 jours plus tard, de deux corps qui sont – l’authentification officielle le dira – ceux de ce couple de boulangers a laissé place à une immense émotion. Celle-ci était encore palpable hier à Beaumont-de-Lomagne pour la réouverture de leur boulangerie, voulue par leurs filles comme un hommage à leurs parents qui avaient choisi de s’installer dans le village. Une émotion à la hauteur de cette tragédie, une émotion qui en dit long aussi sur l’impact qu’ont toujours les « faits divers » sur la vie quotidienne des communes et de ceux qui y vivent, impact qui perdure longtemps une fois que l’intérêt médiatique s’est émoussé. Les milliers de kilomètres qui séparent le Tarn-et-Garonne de Madère, l’absence des corps toujours retenus sur l’île par l’enquête portugaise ont ajouté du poids à l’

Illogique

  On a beau lire et relire dans tous les sens les déclarations du ministre chargé des Comptes publics Thomas Cazenave – y compris celles dans nos colonnes – on peine à trouver la logique dans le spectaculaire revirement de la position de la France concernant les quantités de tabac autorisées que les Français peuvent ramener chez eux depuis un pays de l’Union européenne. Jusqu’à présent, la France avait l’une des règles les plus strictes avec un seuil de 200 cigarettes par personnes autorisées, soit une cartouche, là où l’UE avait fixé un seuil de 800 cigarettes (4 cartouches), 400 cigarillos, 200 cigares et 1 kg de tabac à fumer, à partir duquel les Douanes peuvent considérer qu’il ne s’agit plus d’une consommation personnelle. Contraint par le Conseil d’État de se conformer à la réglementation européenne, le gouvernement a choisi non pas de se caler sur les seuils européens mais… de ne plus fixer de seuil du tout. Changement de cap à 180° donc, changement de « logique » assumé par le

Sous pression

Depuis que l’Insee a annoncé que le déficit public était de 5,5 % du PIB, bien loin des prévisions du gouvernement à 4,9 % et que la dette publique atteignait 110,6 % du PIB, la pression monte sur l’exécutif pour endiguer le dérapage des comptes publics… ou plutôt les pressions, venant de toutes parts, et ciblant notamment le dogme installé par Emmanuel Macron depuis 2017 du refus de créer de nouveaux impôts. Pression des organismes et institutions d’abord. Avant les chiffres bruts de l’Insee, publiés le 26 mars, le rapport de la Cour des comptes a appelé, une nouvelle fois, à maîtriser les dépenses et à réaliser rien moins que 50 milliards d’euros d’économie d’ici 2027, quand le gouvernement peine à trouver 10 milliards d’euros d’économies cette année et 20 l’année prochaine. Hier, c’est le président délégué du Conseil d’analyse économique (CAE), organe placé auprès du Premier ministre, qui a estimé « absurde » de « refuser toute hausse d’impôts au vu de notre situation budgétaire. »