Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du juin, 2021

Vigilance

Sur le front de l’épidémie de Covid-19, toute la France est en vert. Toute ? Non. Un département de métropole détonne désormais en reprenant la couleur orange comme l’alerte du même nom. Les Landes suscitent l’inquiétude avec une remontée des contaminations au coronavirus. Le taux d’incidence de ce département du Sud-Ouest est désormais supérieur à 50 contaminations pour 100 000 habitants, le double qu’au plan national. Un rebond dû au variant Delta qui représente « entre 9 et 10 % » des nouveaux cas en France mais 70 % dans les Landes. Ce très contagieux variant Delta, parti d’Inde, se répand dans le monde à vitesse grand V – 85 pays touchés – et pourrait représenter 90 % des contaminations dans l’Union européenne d’ici fin août, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC)… À l’heure où les Français et les Européens se préparent à retrouver une vie normale cet été après des mois de restrictions sanitaires, le variant Delta jette une ombre sur les jours he

L'honneur et la mémoire

  C’est l’une des affaires criminelles les plus emblématiques de ces dernières années, de celles qui passionnent les foules tant les rebondissements y sont nombreux, les doutes immenses et le mystère profond. L’affaire Omar Raddad, du nom de ce jardinier marocain condamné pour le meurtre de sa riche patronne Ghislaine Marchal en 1991 à Mougins avant d’être gracié par Jacques Chirac en 1996, y ajoute un élément supplémentaire qui fait qu’elle a dépassé le seul cadre judiciaire : l’inscription "Omar m’a tuer" peinte sur une porte en lettres de sang, avec une faute d’orthographe. L’expression a depuis été maintes fois détournée, réutilisée tel un mème sur internet qui serait sans cesse repris au point d’en oublier l’origine et les malheurs qui l’accompagnent. Depuis trente ans, entre rumeurs et contre-enquêtes, toute l’affaire Omar Raddad – qui a très tôt pris des dimensions politiques, diplomatiques et sociétales – tourne autour de cette inscription sur laquelle se sont penchés

Le goût du voyage

  L’image avait fait le tour du monde. En juillet 2020, l’aéroport de Taipei, a Taïwan, avait permis à 90 personnes tirées au sort parmi 7 000 candidats, de revivre toutes les sensations du voyage en avion avec une simulation de départ en vacances… mais en restant au sol dans l’appareil. Mieux ailleurs, plusieurs compagnies aériennes, comme l’australienne Quantas, avaient proposé des vols… sans destination. Il s’agissait d’embarquer pour quelques heures dans le ciel avant de revenir au point de départ. En 10 minutes, les billets vendus jusqu’à 2 300 euros avaient trouvé preneurs. Ces exemples, très insolites et pas très écologiques, montrent combien la nostalgie du voyage a frappé l’humanité – du moins celle qui en a les moyens – lorsque la pandémie de Covid-19 s’est répandue dans le monde début 2020. L’émergence des compagnies low cost et la facilité avec laquelle on peut réserver un hôtel ou un séjour n’importe où dans le monde via internet ont bouleversé notre façon de voyager, deve

Reconnaissance

  Gérard et Patrick Respaud, éleveur dans l'Ariège - Photo Pierre Challier C’est un cri du cœur, une déclaration d’amour que les agriculteurs n’attendaient peut-être plus : 71 % des Français ont désormais une bonne image de l’agriculture selon un baromètre réalisé par BVA. Ils n’étaient que 59 % à juger ainsi positivement les agriculteurs il y a six ans. Voilà assurément une bonne nouvelle pour des professionnels qui, plus que d’autres, ont été ces dernières années la cible de critiques tous azimuts. Les débats sur l’utilisation des pesticides et notamment ceux sur l’interdiction du glyphosate ou des néonicotinoïdes ; les projets de grands élevages ; la pollution, notamment en Bretagne ; les prélèvements en eau ; les conditions d’élevage avec les vidéos chocs des militants de la cause animale et du bien-être des bêtes qui ont, légitimement, indigné l’opinion, etc. Les agriculteurs ont enduré ce que l’on a appelé l’agri-bashing, c’est-à-dire une détestable critique systématique qui

Les ressorts de l'enquête

  Le rebondissement intervenu hier dans l’affaire Jubillar, du nom de cette infirmière de 33 ans disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre dernier à Cagnac-les-Mines dans le Tarn, et dont on est sans nouvelles depuis, est important. Après six mois d’enquête, l’interpellation du mari et son placement en garde à vue, constituera – quoi qu’il se passe désormais – une date capitale dans l’enquête ouverte depuis fin décembre pour "enlèvement et séquestration" par le pôle criminel du trlibunal judiciaire de Toulouse. Cette arrestation permet aussi de mettre en avant la persévérance et l’opiniâtreté des enquêteurs et des magistrats instructeurs. À force de recoupements, d’analyses des déclarations des uns et des autres, de la reconstitution minutieuse des heures précédant et suivant la disparition de Delphine Jubillar, de la reconstitution de l’environnement professionnel, amical, familial et presque intime de la disparue, les enquêteurs ont mis au jour des incohérences qui sont au

Explosif

  Une mesure écologique forte et ambitieuse pour réduire la pollution et lutter in fine contre le réchauffement climatique et ses conséquences notamment sur la santé ; un projet connu de longue date mais dont une majorité de Français en ignore l’existence ; de nouvelles contraintes qui pèsent davantage sur les plus modestes et les plus ruraux ; et au final l’incompréhension qui se transforme vite en colère… Cela ne vous rappelle rien ? La grogne qui monte actuellement contre les Zones à faibles émissions (ZFE) évoque bien sûr celle qui avait eu lieu fin 2018 contre la taxe carbone et qui constitua l’étincelle donnant naissance au mouvement des Gilets jaunes… Comme pour la taxe carbone, l’extension des ZFE est parfaitement justifiée car elle veut lutter contre un véritable fléau : la pollution de l’air aux particules fines qui, selon la dernière étude de Santé publique France, est responsable de quelque 40 000 décès prématurés en France par an et d’une baisse de l’espérance de vie pour

Marathon

  La campagne de vaccination contre le Covid-19, est à la fois une course de vitesse contre le virus et une course d’obstacles. Dans notre pays, cette course s’est déroulée en trois phases. La première phase était celle de la conviction. Fin décembre 2020, la France était le pays champion du monde de la défiance envers les vaccins en général et envers celui contre le Covid-19 en particulier. Mais face à la virulence des vagues épidémiques et le franchissement, terrible, du cap des 100 000 morts, l’opinion a basculé et est désormais majoritairement pro-vaccin. La seconde phase a été celle de la montée en puissance. Entre la pénurie de doses des débuts et une vraie complexité logistique, l’exécutif a sans cesse dû adapter le calendrier vaccinal en conservant le principe des publics prioritaires. Critiquée pour sa lenteur initiale, la campagne française, telle la tortue de la fable, est désormais largement dans les standards mondiaux avec une organisation certes toujours perfectible mais

L’urgence d’une mobilisation

  Quand la drogue s’approche de l’école, l’urgence doit être au sursaut, à la mobilisation de tous les acteurs, de la communauté éducative comme de celle qui œuvre pour la sécurité des Français. Que ce soit à l’intérieur même de l’école où elle fait des ravages chez les jeunes comme à l’extérieur où se développent des trafics de stupéfiants, la drogue ne devrait pas avoir droit de cité près des établissements scolaires. Hélas, ce n’est pas le cas et la porosité entre un lieu qui devrait être sinon sacré du moins sanctuarisé comme il se doit et le monde extérieur est inquiétant. Le dernier exemple en date qui illustre cette dangereuse dérive est survenu en Occitanie, à Nîmes, et aurait dû appeler à une vraie prise de conscience. Dans la préfecture du Gard, une école primaire – l’école Georges-Bruguier, où "Envoyé spécial" a récemment posé ses caméras pour une enquête diffusée sur France 2 – vit au rythme d’une violence continue, encerclée par un trafic de drogue. En deux ans,

Nouveau regard

  C’est sans doute l’une des maladies qui effraient le plus tant elle touche au plus intime, à ce qui, finalement, constitue un être humain. La maladie d’Alzheimer, cette maladie neurodégénérative dont l’une des conséquences est la perte de la mémoire, des connaissances, ce qui caractérise et rend unique chaque individu, est redoutée par chacun d’entre nous. Les souvenirs finissent par s’étioler, la réalité se trouble à en devenir confuse, on reconnaît plus difficilement puis plus du tout les plus proches membres de sa famille, épouse ou mari, enfants, amis ou personnels soignants. Et la plongée dans cet abîme, dans cet inconnu, presque cette réalité parallèle que subit le malade concerne aussi ses proches, ses aidants dont certains lui consacrent une large partie de leur temps. Face à cette maladie encore mystérieuse, deux événements viennent redonner l’espoir. D’abord, l’autorisation donnée par l’Agence américaine des médicaments (FDA) au laboratoire pharmaceutique Biogen pour commer

Science et transparence

  Photo : United States Army Medical Research Institute of Infectious Diseases Sans même connaître les tenants et aboutissants du projet d’installation d’un laboratoire de recherches classé P3 en Andorre, sans être familier de la vie politique andorrane qui, comme ailleurs, a son lot de rivalités et de chausse-trappes, l’opinion est d’ores et déjà méfiante, voire inquiète à la simple évocation d’une telle initiative au cœur des Pyrénées. C’est que depuis mars 2020 et l’arrivée du coronavirus responsable de cette épidémie de Covid-19 qui a mis le monde à genoux, l’opinion s’est intéressée à la façon dont on étudie les virus dans les laboratoires et s’est passionnée pour le laboratoire P4 de Wuhan ; ce laboratoire chinois au cœur de l’actualité ces derniers jours avec le retour de l’hypothèse, pour l’heure démentie, que le coronavirus se soit "échappé" de ses murs, fin 2019. Certes le projet andorran concerne un laboratoire de classification inférieure, P3, qui n’étudie que des

Promesses tenues ?

  C’est l’un des plus importants projets industriels qui doit s’achever d’ici la fin de l’année et, cependant, il y a peu de chance qu’il soit célébré comme tel. La pose de 35 millions de compteurs communicants Linky en France constituait pourtant un immense et enthousiasmant défi technologique et logistique au nom de la transition écologique et de la maîtrise de l’énergie. Las ! Le déploiement a très tôt été marqué par les polémiques à répétition et la défiance de nombreux Français. Depuis six ans, pas une semaine ne passe sans que ne surgissent une polémique, un débat, une empoignade ; ici un dysfonctionnement concernant une hausse inexpliquée de la facture d’électricité, là des mairies ou des habitants réunis en collectif qui s’opposent à l’installation du compteur jaune, parfois jusque devant la justice – cette dernière leur ayant quelquefois donné raison. Et cette semaine, la controverse sur qui paiera in fine l’installation des compteurs qui ont évidemment un coût. Ces six derniè

Tenir encore un peu...

  Après une année de restrictions sanitaires pour endiguer l’épidémie de Covid-19, après toutes ces limitations de déplacements, le télétravail, les confinements et les couvre-feux qui ont tant pesé sur le moral, et bien sûr l’épreuve du Covid pour ceux qui en ont été atteint ou qui ont vu leurs proches souffrir ou mourir, c’est peu dire que les Français ont envie de souffler, de retrouver la vie d’avant. Le succès de la réouverture des terrasses des restaurants, des cinémas et des musées le 19 mai montre bien que l’état d’esprit est au retour de l’optimisme, notamment pour la 2e étape du déconfinement le 9 juin, et pour la préparation de l’été. Un été libérateur… ou de tous les dangers ? Car si les indicateurs épidémiques ont incontestablement baissé – même s’ils restent encore élevés – les signaux d’alerte qui sont remontés du Sud-Ouest ces dernières heures sur une nouvelle hausse des contaminations commencent à inquiéter. À l’heure où certains sont tentés de laisser tomber le masque

Surenchère

  Un homme dans le Gard qui tue son patron avec lequel il a eu un différend et s’enfuie surarmé dans les Cévennes en mode Rambo ; un autre, ancien militaire sous bracelet électronique, auteur de violence conjugale et de tirs contre les forces de l’ordre qui fait de même en Dordogne ; un quadragénaire abattu en pleine rue d’un coup de fusil de chasse dans le paisible village de Saint-Michel en Comminges ; et encore hier un forcené poursuivi en Ardèche après qu’il a abattu son père… Si l’on ajoute à cela la série de règlements de comptes ou d’expéditions punitives à Avignon, Savigny-le-Temple, Lille au cours desquelles des délinquants ont été criblés de balles cette semaine, on obtient une accumulation de faits divers qui ne peut qu’inquiéter et interroger. Y a-t-il réellement une hausse de ces homicides et violences physiques par rapport aux années, aux décennies précédentes ou ces violences sont-elles mieux répertoriées, mieux enregistrées, et davantage médiatisées qu’avant avec le poi

Le chemin de la (Re)conquête

  Le passage au quinquennat du mandat présidentiel et l’accélération du temps médiatique sous la pression des réseaux sociaux et des chaînes d’information en continu ont considérablement resserré le temps politique. À telle enseigne que l’élection présidentielle – la seule avec les municipales à mobiliser encore un électorat toujours plus abstentionniste – est devenue quasiment l’unique point d’ancrage de la vie politique française et l’obsession permanente de tous les états-majors. Les élections régionales, dont la campagne officielle a démarré hier, en font d’ailleurs les frais, bousculées par les sujets régaliens, les stratégies et les polémiques nationales qui ne concernent pas les compétences des régions mais dessinent bien déjà ce qui alimentera la campagne présidentielle de 2022. Un an avant l’échéance, toute la classe politique – certains en meilleure forme que d’autres, les traces du big-bang de 2017 n’ayant pas été réparées – est, en effet, dans les starting-blocks pour la pr