Gérard et Patrick Respaud, éleveur dans l'Ariège - Photo Pierre Challier |
C’est un cri du cœur, une déclaration d’amour que les agriculteurs n’attendaient peut-être plus : 71 % des Français ont désormais une bonne image de l’agriculture selon un baromètre réalisé par BVA. Ils n’étaient que 59 % à juger ainsi positivement les agriculteurs il y a six ans. Voilà assurément une bonne nouvelle pour des professionnels qui, plus que d’autres, ont été ces dernières années la cible de critiques tous azimuts.
Les débats sur l’utilisation des pesticides et notamment ceux sur l’interdiction du glyphosate ou des néonicotinoïdes ; les projets de grands élevages ; la pollution, notamment en Bretagne ; les prélèvements en eau ; les conditions d’élevage avec les vidéos chocs des militants de la cause animale et du bien-être des bêtes qui ont, légitimement, indigné l’opinion, etc. Les agriculteurs ont enduré ce que l’on a appelé l’agri-bashing, c’est-à-dire une détestable critique systématique qui ne s’embarrasse pas de nuances, les mauvaises pratiques de quelques-uns se retrouvant imputées à tous…
Le baromètre BVA montre non seulement que les Français n’ont pas été dupes, mais aussi, et surtout, que les agriculteurs, dans leur grande majorité, ont su prendre en compte les critiques quand elles étaient fondées pour modifier et améliorer leurs pratiques. Que ce soit dans la traçabilité et la qualité sanitaire de leurs produits, la prise en compte de l’environnement ou celle du bien-être des animaux et de leur suivi sanitaire, les agriculteurs ont évolué positivement.
La reconnaissance de ces efforts de longue haleine par les Français est donc un juste et heureux retour des choses, peut-être accélérée par la crise sanitaire du Covid-19, qui a durement frappé le monde agricole. Car l’épidémie nous a tous convaincus de l’importance d’avoir une agriculture solide, capable d’assurer notre souveraineté alimentaire avec des produits sains payés au bon prix. Les Journée nationales de l’agriculture qui s’ouvrent aujourd’hui vont dès lors montrer que le modèle français a tous les atouts pour relever les défis de demain.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du vendredi 18 juin 2021)