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Vaccin et vigilance

coqueluche

La résurgence de la coqueluche en France comme ailleurs en Europe a de quoi inquiéter. En France depuis le début de l’année, un total provisoire de 28 décès a été rapporté à Santé Publique France, dont 20 enfants (18 de moins de 1 an) et 8 adultes (de 51 à 86 ans mais dont la coqueluche n’était pas indiquée comme première cause de décès). La circulation de la bactérie Bordetella pertussis, principale cause de la coqueluche, est si importante que les autorités s’attendent à de nouveaux cas à venir dans les prochains mois. Car la coqueluche est extrêmement contagieuse, une personne contaminée pouvant transmettre la maladie à 15 autres en moyenne… Et si elle a longtemps été considérée comme une maladie de la petite enfance, elle peut être sévère à tous les âges, voire mortelle pour les nourrissons, non ou partiellement vaccinés, et les personnes à risque telles que les femmes enceintes et les personnes âgées.

Ce n’est pas la première fois que l’on est confronté à une résurgence de la coqueluche car cette maladie évolue par cycles de recrudescence tous les trois à cinq ans. Depuis 1997, six pics ont ainsi été répertoriés par Santé Publique France, le dernier en 2017-2018.

Une surveillance accrue et des mesures de prévention sont donc essentielles. Et parmi ces dernières, la vaccination est capitale. Les débats et polémiques sur la vaccination contre le Covid-19 ont-ils pu jouer un rôle dans le fait que la vaccination contre la coqueluche ne soit pas assez développée ? En tout cas, dans un contexte marqué par la reprise de nombreuses autres maladies infectieuses comme la rougeole, la vaccination des nourrissons, pourtant obligatoire, n’est pas systématique. La recommandation depuis avril 2022 aux femmes enceintes de se faire vacciner pour protéger les nouveau-nés et les jeunes nourrissons ou l’appel de la Haute Autorité de Santé (HAS) le 22 juillet aux personnes en contact proche avec un nouveau-né et/ou nourrisson de moins de 6 mois pour qu’elles reçoivent un rappel contre la coqueluche (si le dernier vaccin date de plus de 5 ans), ne sont pas assez suivis d’effet.

Face à la coqueluche qui, au niveau mondial, ferait 40 millions de cas et 300 000 décès par an, les autorités et les médecins doivent donc reprendre leur bâton de pèlerin pour expliquer la nécessité et le bienfait du vaccin. Au début de la pandémie de Covid-19, la France se distinguait par sa défiance contre les vaccins avant de faire volte-face au fur et à mesure de la progression de la maladie. Si le vaccin anti-Covid suscite toujours débats et réticences, une enquête publiée en avril à l’occasion de la semaine européenne de la vaccination, a montré que 83,7 % des Français interrogés en métropole se disaient favorables à la vaccination. Un pourcentage élevé mais qu’il faut encore améliorer.

Évidemment, comme pour le Covid, la vaccination contre la coqueluche n’empêche pas la transmission, d’autant qu’on peut être porteur asymptomatique même si on est vacciné. Il ne faut pas hésiter à se faire tester en cas de symptômes pour recevoir le traitement antibiotique adéquat et ensuite porter un masque. Pour la coqueluche comme pour le Covid, on voit que c’est la même culture de la vigilance qu’il nous faut apprendre.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du vendredi 2 août 2024)

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