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Affichage des articles du novembre, 2021

Sous la pression d'Omicron

Avec un nom qui fleure bon la science-fiction ou qui pourrait être celui d’un super-vilain dans un film de superhéros de Marvel, Omicron a fait souffler en quelques jours un vent de panique mondial, provoquant ici la suspension des vols en provenance d’Afrique du Sud et des pays d’Afrique australe et là, la fermeture de leurs frontières décidée préventivement par plusieurs pays. Il est encore trop tôt pour savoir si ce nouveau variant du coronavirus SARS-Cov-2 est plus contagieux et plus dangereux que le variant Delta auquel nous nous sommes habitués depuis un an. Mais une chose est sûre : l’apparition d’Omicron constitue pour la communauté internationale un sévère avertissement pour nous rappeler les caractéristiques de la pandémie de Covid-19. Et la première d’entre elles est qu’il s’agit bien d’une épidémie mondiale contre laquelle il faut une stratégie mondiale. La fermeture des frontières décidée par certains pays – qui venaient d’ailleurs à peine de les rouvrir – pour rassurer à

On est tous SAM

  Photo Pierre Challier La décision du tribunal de commerce de Toulouse de liquider la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM) était attendue. Elle n’en constitue pas moins un coup dur pour les quelque 340 salariés de la fonderie qui voulaient croire jusqu’à la dernière minute – et avec eux la population – à un ultime délai pour pouvoir trouver une solution et ainsi préserver leur avenir. Mais la liquidation de la fonderie aveyronnaise ne peut pas en rester là car elle va beaucoup plus loin que la triste chronique économique que vivent certaines entreprises. Elle pourrait même devenir, comme l’usine Whirlpool d’Amiens en 2017, un symbole à quelque mois de l’élection présidentielle de 2022. Symbole, d’abord, du mépris des grandes entreprises pour leurs sous-traitants dont elles sont le client principal. Renault a fait savoir par communiqué qu’il ne jugeait pas « crédible » le projet de reprise de son sous-traitant porté par Alty-Sifa en dépit des garanties apportées notamment par la R

La France de l'après-Covid

  Vingt mois désormais après le début de l’épidémie de Covid-19, il est peut-être encore trop tôt pour savoir comment va évoluer le marché de l’immobilier en France, quelles seront les dispositions des banques et les taux des prêts immobiliers ou quelle forme prendra la reprise. Car avant l’épidémie, ce secteur nous a souvent habitués à jouer du yoyo. Pour autant la pandémie mondiale a bouleversé notre rapport au logement. L’assignation à résidence pour freiner l’épidémie lors des confinements de 2020 et 2021 a, d’évidence, fait cogiter tous ceux qui ne disposaient pas d’une agréable maison avec jardin mais d’un appartement trop exigu et parfois sans balcon. La possibilité du télétravail a permis à certains de se projeter ailleurs, dans une maison hors du centre-ville, voire dans ces villes moyennes longtemps victimes de l’exode vers les métropoles et aujourd’hui redécouvertes pour leur qualité de vie. De nouveaux critères ont émergé pour imaginer son chez-soi : un coin pour jardiner,

Le cas Castex

  D’aucuns y verront une coupable désinvolture avec les règles sanitaires imposées à tous les Français, d’autres ce sentiment de supériorité qui étreint nombre de politiques sur le ton du « faites ce que je dis pas ce que je fais », et les derniers, peut-être les plus indulgents et les plus nombreux, considéreront que l’erreur est humaine. En tout cas l’annonce, lundi soir, que le Premier ministre Jean Castex venait de contracter le coronavirus permet à tous de prendre à nouveau conscience de ce qu’est l’épidémie de Covid-19 en se rappelant quelques fondamentaux appris depuis mars 2019. Cela devrait être bien utile alors que la France se prépare à affronter une 5e vague de l’épidémie, annoncée comme « fulgurante ». Premier rappel : l’importance des gestes barrière et du port du masque. Santé publique France a récemment tiré le signal d’alarme sur le relâchement de leur respect depuis l’été. Un relâchement qui a aussi atteint l’exécutif puisqu’on a vu, mardi 16 novembre en marge du cong

Avec modération

Des bébés que l’on met devant la télévision, des enfants qui ne lâchent pas leurs tablettes ou jouent sur le smartphone des parents, des adolescents qui passent plus de temps sur les réseaux sociaux qu’avec leurs amis à l’extérieur... L’étude menée par l’institut de sondages GECE, qui vient de paraître, montre combien les écrans et le numérique sont présents dans nos vies, de la toute petite enfance – 96 % des enfants sont connectés aux écrans dès 6 ans – aux portes de l’âge adulte. Une addiction qui s’est encore accentuée avec les confinements imposés par l’épidémie de Covid-19 qui a amené les élèves à utiliser davantage les écrans avec l’école à distance… Pour nombre de parents, d’enseignants et de médecins, il y a lieu de tirer le signal d’alarme car cette addiction aux écrans n’est pas sans conséquences sur la santé physique et mentale, et bien sûr sur les résultats scolaires des élèves. La littérature scientifique sur le sujet est désormais bien établie, montrant ici combien le te

Réconcilier deux mondes

À cinq mois de l’élection présidentielle, la chasse – et ses quelque 1,1 million de pratiquants-électeurs… – va-t-elle s’inviter dans la campagne électorale ? En tout cas elle est de nature à occuper le débat public avec la question de sa régulation qui revient sur le devant la scène après la survenue, ces dernières semaines, de plusieurs accidents de chasse très médiatisés. Pour les écologistes, les associations de défense de l’environnement et de la faune et plus largement de simples citoyens adeptes de promenades en forêt ou de cueillette de champignons, la limitation des risques ne peut se faire qu’avec de nouvelles règles plus coercitives que celles incluses dans la réforme de 2019. L’interdiction de la chasse certains jours, le mercredi ou les week-ends, de meilleurs contrôles des armes et de leur utilisation sont des propositions qui rencontrent un certain écho dans l’opinion. Pour preuve, la pétition lancée par le collectif « Un jour un chasseur » a récolté plus de 100 000 sign

Tôt ou tard ?

  Le 15 mars 2021, lors d’un sommet franco-espagnol à Montauban, Emmanuel Macron, qui s’est toujours voulu « maître des horloges » depuis son accession à l’Elysée, le concédait : « Le maître du temps, c’est le virus, malheureusement ». Aujourd’hui, à cinq mois de l’élection présidentielle et alors qu’approche une 5e vague de l’épidémie de Covid – qui pourrait faire 500 000 morts cet hiver en Europe selon l’Organisation mondiale de la santé – c’est encore le virus qui pourrait fixer l’agenda politique des prochaines semaines. Cette 5e vague est évidemment contrariante pour Emmanuel Macron qui souhaitait parler d’autres choses que de la crise sanitaire : plan de relance, écologie, réindustrialisation, pouvoir d’achat. Bref avenir et monde d’après. Las ! Le voilà contraint de renouer dès demain soir avec les allocutions solennelles qui ont rythmé la 2e partie de son quinquennat et de reparler vaccin et restrictions sanitaires. Pour autant, s’il n’est plus – pour l’instant – le maître des

Le défi de l'avion vert

  Sans préjuger de ce que provoquera la 5e vague de l’épidémie de Covid-19, on constate pour l’heure que l’économie mondiale a amorcé une reprise après des mois de paralysie provoquée par le coronavirus et entrevoit la fin d’une période qui aura mis genoux nombre de secteurs. Parmi ceux-ci, celui de l’aviation aura payé un lourd tribut, que ce soit pour les compagnies aériennes qui ont subi une chute historique du trafic aérien – – 66 % de baisse, du jamais vu depuis le 11-Septembre – ou les constructeurs qui ont enduré l’annulation de commandes. Pour tous les métiers qui, de près ou de loin, travaillent pour l’aérien, le choc a été redoutable et sans doute les aides publiques en France – chômage partiel, prêts garantis par l’Etat et plan de soutien à la filière aéronautique (15 milliards d’euros mobilisés) – ont permis d’éviter un crash socio-économique pour les quelque 300 000 emplois directs et indirects dans notre pays. Aujourd’hui, la situation s’améliore, le trafic reprend et les

Éviter que tout recommence

  La perspective de voir les écoliers de 39 départements, dont six en Occitanie, être obligés de porter à nouveau le masque à partir de lundi prochain doit résonner comme un avertissement pour les Français. Le franchissement du taux d’incidence de 50 cas positifs au Covid pour 100 000 habitants, qui devrait déclencher le niveau supérieur du protocole sanitaire dans les écoles, illustre, en effet, un rebond épidémique latent depuis plusieurs semaines et qui pourrait devenir une cinquième vague de l’épidémie de Covid. Cette vague-là est déjà à l’œuvre dans plusieurs pays et, depuis la Chine et l’Asie, a commencé à gagner l’Europe. L’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou le Danemark voient leurs taux d’incidence et leur nombre d’hospitalisation augmenter… Pour l’heure il convient toutefois de rester prudent car si les résultats des tests de dépistage du Covid-19, comme ceux de la surveillance des eaux usées, montrent bel et bien un début de rebond épidémique en France, la fin de la g

Stopper le fléau

On pensait jusqu’à présent que les règlements de comptes entre bandes rivales sur fond de trafics de stupéfiants ne concernaient que les grandes agglomérations, Marseille en tête. D’ailleurs, la cité phocéenne a, une nouvelle fois, été marquée ce week-end par la mort d’un homme de 30 ans, tué par balles dimanche soir dans une rue du 15e arrondissement, au nord de la ville. Le drame qui s’est joué dans le quartier Grazailles à Carcassonne, dimanche soir aussi, et s’est soldé par la mort de deux jeunes âgés de 18 et 20 ans, nous rappelle – si tant est que l’enquête en apporte la démonstration dans les heures à venir – que ces vendettas entre malfaiteurs peuvent survenir partout. Des vendettas de plus en plus violentes et parfois meurtrières qui se déroulent sous les yeux de riverains impuissants. Ces derniers subissent au quotidien les conséquences dramatiques de ces trafics qui ont foncièrement évolué. « Il existe un lien très fort entre la violence et les stupéfiants. L’an passé, les v

Question d'éthique

  Photo Pierre Challier Un scandale est parfois nécessaire pour qu’éclate au grand jour une vérité jusqu’alors tue, fût-elle bien connue d’un grand nombre d’acteurs, et que de salutaires changements s’opèrent, des réformes trop longtemps repoussées ne voient enfin le jour. Celui qui a touché le Centre du don des corps de l’Université Paris-Descartes en novembre 2019, lorsqu’un charnier a été découvert en son sein, est incontestablement de ceux-là. Pendant des années – l’instruction judiciaire déterminera depuis quand – les corps de défunts qui avaient choisi de leur vivant de se donner à la science ont été maltraités. Plusieurs documents, notamment photographiques, ont montré que cette maltraitance était devenue au fil des ans normalisée, voire institutionnalisée, au mépris de toutes les exigences éthiques et juridiques, au mépris, surtout, de la dignité que l’on se fait du corps humain et du respect que l’on doit à tout homme, y compris après sa mort. L’affaire a profondément choqué l