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Affichage des articles du août, 2023

Petite musique

L’arrivée des premiers avis de taxe foncière est un coup dur pour les ménages et met clairement le gouvernement en mauvaise posture à l’heure de la préparation du Budget 2024. La taxe foncière va, en effet, subir cette année une hausse minimale de +7,1 % en raison de la revalorisation forfaitaire des valeurs locatives, votée lors de la dernière loi de finances. Une taxe qui peut par ailleurs augmenter si les communes – dont l’autonomie fiscale s’est réduite ces dernières années, notamment avec la suppression de la taxe d’habitation voulue par Emmanuel Macron – décident de jouer sur les taux. À Paris la hausse est de 51,9 %, à Grenoble de 25 %… Peu importe pour les Français que le gouvernement et les collectivités se renvoient la responsabilité de la hausse finale. Le résultat pour eux constituera bien une hausse de la fiscalité qui tombe mal pour le gouvernement. Depuis des semaines, en effet, Elisabeth Borne et Bruno Le Maire ne cessent de marteler qu’il n’y aura pas de hausses d’impô

Sous surveillance

Après le technicien de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, et l’universitaire Pap Ndiaye, Emmanuel Macron a décidé, lors du remaniement de juillet, de confier l’Éducation nationale à un pur politique, Gabriel Attal, fidèle d’entre les fidèles et l’un des premiers à avoir rejoint En Marche en 2016. Charge au plus jeune ministre installé rue de Grenelle, à 34 ans, de faire oublier les errements de ses deux prédécesseurs : le dogmatisme et les obsessions de Blanquer, dont la réforme du baccalauréat a mis sous tension des enseignants avec lesquels le dialogue s’était rapidement et durablement rompu ; l’effacement de Ndiaye, qui n’a pas su trouver sa place et a dû endurer, avec une solidarité gouvernementale quasi-inexistante, les attaques souvent odieuses de l’extrême droite et d’une partie de la droite sur sa personne plutôt que sur son action. Pour faire oublier ses prédécesseurs et imprimer sa patte sur un ministère réputé difficile, l’ambitieux Gabriel Attal a bien compris qu’i

Etre sur ses gardes

  Le rebond du nombre de contaminations au Covid-19 cet été, notamment avec le fulgurant variant Eris, nous a rappelé que si la fin de la pandémie en tant qu’urgence sanitaire mondiale avait bien été actée au printemps par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle n’en restait pas moins une menace pour la santé partout dans le monde. Le coronavirus continue, en effet, de circuler dans tous les pays, il continue de tuer les plus fragiles et il continue à changer, de variant en variant. La question maintenant est de savoir si le rebond du Covid-19, qui est considéré comme une maladie chronique à l’instar de la grippe saisonnière, pourrait être plus fort qu’attendu à la rentrée. Ce n’est pas un hasard si l’OMS, qui surveille de près l’apparition de tout nouveau variant du coronavirus, a incité les pays à mettre à jour leur stratégie de lutte contre le Covid. Surveillance, information transparente, poursuite de la vaccination si besoin, soutien à la recherche scientifique pour mieux

Derrière les hausses

C’est la mauvaise nouvelle au cœur de l’été : de nombreux Français ont reçu une facture de régularisation de leur consommation d’électricité et se voient réclamer des centaines d’euros supplémentaires. Pour beaucoup, c’est d’autant plus incompréhensible qu’ils avaient fait des efforts de sobriété ces derniers mois et que leur consommation a baissé d’une année sur l’autre. Mais pas suffisamment pour compenser une électricité dont le prix a augmenté de 15 % en février et de 10 % le 1er août dernier. Cette dernière hausse a mis le gouvernement dans l’embarras, accusé par les oppositions d’avoir menti, lui qui avait promis de plafonner la hausse à 15 % sur l’année. Sauf que cette hausse était prévisible puisqu’elle traduit une baisse de la prise en charge par l’État du bouclier tarifaire, qui a permis d’éviter une augmentation des factures d’électricité des Français de 35 % en 2022 et de 100 % en 2023. Le bouclier va continuer à prendre en charge 37 % de la facture réelle, contre 43 % préc

Enlisement

En découvrant il y a quelques mois les images des tranchées creusées par les Russes et les Ukrainiens de part et d’autre de la ligne de front, chacun a pensé aux images de Verdun. Comme sur les photos prises lors de la Première guerre mondiale, on découvrait à la télévision ou sur les réseaux sociaux des soldats vivant dans la boue, le froid et l’angoisse de la mort au combat. On voyait aussi la détermination des Ukrainiens à tenir coûte que coûte. On mesurait surtout combien cette guerre allait s’installer dans la durée. Dix-huit mois après le lancement de l’ «opération spéciale » de Vladimir Poutine qui, en 48 heures, devait « dénazifier » l’Ukraine et renverser son gouvernement, la guerre est effectivement toujours là avec son cortège d’horreurs sur le front et à l’arrière où les civils sont tués par des bombardements et des drones. La contre-offensive lancée en juin par Kiev semble à la peine, incapable, faute d’appui aérien, de venir à bout des défenses russes pour percer la ligne

Anticiper et s'adapter

S’il y a bien un épisode qui a traumatisé la classe politique française, c’est bien celui de la canicule de 2003. Il y a vingt ans, en effet, aux prémices de cet épisode identifié plus tard comme la vague de chaleur la plus forte qu’a connue la France métropolitaine depuis le début des mesures en 1947 et qui fera 15 000 morts, le ministre de la Santé Jean-François Mattéi était apparu à la télévision décontracté, en polo depuis son lieu de vacances, pour expliquer que le gouvernement n’avait nullement manqué d’anticipation. Peu importaient finalement les justifications, le décalage à l’image entre un ministre en vacances et ce que vivaient les Français était ravageur. Depuis, chaque gouvernement est sur le qui-vive tous les étés et lorsque Météo-France a annoncé la pire vague de chaleur ce mois d’août en France, le gouvernement a immédiatement réagi, la Première ministre Elisabeth Borne convoquant hier une réunion de crise interministérielle. D’aucuns y verront bien sûr une opération de

Solidarité et vigilance

Des images d’habitants et de vacanciers fuyant de gigantesques flammes, d’impressionnants paysages calcinés que l’on découvre le lendemain après une âpre lutte des sapeurs-pompiers, sur terre et dans le ciel. Ce scénario-là, cet été, a été vécu en Grèce comme à Hawaï. Ce lundi, ce sont les Pyrénées-Orientales qui en ont été le théâtre avec ce premier grand feu de l’été français, qui a ravagé quelque 480 hectares et contraint à l’évacuation de près de 3 000 personnes. Après l’effroi lundi devant la progression spectaculaire du feu, c’est la compassion qui nous étreignait hier, d’abord pour les habitants qui ont vu leur maison ou leur entreprise partir en fumée en quelques heures, mais aussi pour les vacanciers dont le séjour a viré au cauchemar. La solidarité nationale, régionale et locale s’est rapidement mise en place pour accueillir les sinistrés. Elle se poursuivra sans nul doute dans les jours et les mois à venir pour panser les plaies à Argelès-sur-Mer, Saint-André ou Sorède. Ce p

Piqûre de rappel

Il y a quatre ans, en répondant à la question « Que faire si l’on est antispéciste et que l’on est attaqué par des moustiques ? », le journaliste défenseur de la cause animale Aymeric Caron, aujourd’hui député La France insoumise de Paris, avait déclenché une belle polémique en prenant le parti du moustique et en expliquant qu’il s’agissait avant tout d’ « une mère qui risque sa vie pour ses enfants en devenir… » Buzz et empoignades assurés sur les réseaux sociaux. En plein été où les vacanciers veulent profiter de leur soirée, l’heure est rarement à la pitié envers ces satanés moustiques, notamment le moustique tigre qui conquiert l’hexagone, et tous ces insectes qui suscitent dégoût voire phobie chez certains. Le moustique à la robe rayé noir et blanc n’est d’ailleurs pas la seule espèce invasive à laquelle nous faisons désormais face. Frelons asiatiques, mouches noires, tortues de Floride causent d’importants dégâts aux écosystèmes, y compris marins avec le crabe bleu, l’anodonte ch

Pris en tenaille

  « Faire de la France un pays de propriétaires ». On se souvient de l’engagement qu’avait ainsi pris l’ancien président Nicolas Sarkozy tout au long de sa campagne électorale en 2007. Déjà à l’époque, cette promesse, qui substituait à la priorité de trouver un logement celui de le posséder, semblait difficilement réalisable, la France accusant un net retard sur ces voisins européens en termes d’accession à la propriété. Seize ans plus tard, elle s’éloigne encore un peu plus pour de nombreux Français, notamment ceux-là mêmes qui s’étaient retrouvés confinés dans de petits logements durant la crise sanitaire du Covid-19 et qui aspiraient légitimement à déménager pour un chez soi plus vaste, plus confortable voire plus économe et si possible avec un jardin. Ce rêve de devenir propriétaire apparaît aujourd’hui de plus en plus compromis pour de nombreux ménages, comme pris en tenaille par des réalités implacables : d’un côté les taux de crédit ont singulièrement augmenté et durci les condi

Urgence pour les urgences

  Les étés se suivent et se ressemblent pour les services des urgences hospitalières en France. Comme en 2022 un certain nombre d’entre eux sont fermés le soir ou le week-end. Le nouveau ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a beau dire que « la crise estivale a été mieux anticipée » avec une régulation perfectible via le 15, force est de constater qu’il y a encore bien trop de fermetures. À telle enseigne que le docteur Patrice Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes de France, estime que « c’est du jamais vu ». Il reste 18 mois pour corriger le tir et arriver, comme l’a promis Emmanuel Macron en avril dernier, à « désengorger les urgences d’ici fin 2024 ». Cela ne pourra se faire que lorsque tous les acteurs auront mesuré et pris leurs responsabilités. Au premier rang, l’État. En concluant en mai dernier le Conseil national de la refondation (CNR) Santé, l’ex-ministre de la Santé François Braun estimait que la promesse faite aux Français en 1945 d’une santé «

Repenser le vin

Voilà une perspective qui va peut-être remettre du baume au cœur des vignerons français alors que les premiers coups de sécateurs des vendanges 2023 viennent d’être donnés dans les Pyrénées-Orientales. La France pourrait, en effet, redevenir la plus grande productrice de vin au monde, un titre que la vigne tricolore n’avait pas obtenu depuis 2015, se faisant devancer par la viticulture italienne. Selon les premières estimations établies au 1er août par Agreste, le service de statistique et de prospective du ministère de l’Agriculture, la production viticole française se situerait cette année dans une fourchette comprise entre 44 et 47 millions d’hectolitres, en baisse toutefois de 3 % par rapport à 2022. Elle devrait donc atteindre, voire dépasser, la moyenne des récoltes 2018-2022. Si la France devance l’Italie, c’est que cette dernière s’attend à l’une de ses pires années, marquée par d’importants aléas climatiques (tempêtes, grêle, pluies…) et l’expansion du mildiou, qui devraient f

Se préparer

Voilà un type de courbe que l’on n’avait pas vu depuis longtemps concernant le Covid-19 : une hausse, celle du nouveau variant du coronavirus EG.5. Baptisé Eris, ce cousin d’Omicron croît de façon vertigineuse dans le séquençage de cas positifs au Covid-19 en France comme dans d’autres pays. Beaucoup plus contagieux que ses prédécesseurs, Eris pourrait ainsi s’imposer et devenir majoritaire. Au point de relancer une pandémie mondiale que nous pensions derrière nous ? Nous n’en sommes évidemment pas là, mais l’apparition de ce nouveau variant, tout comme la possibilité de voir survenir des clusters de contamination comme cela vient de se produire aux fêtes de Bayonne, nous interroge légitimement. Même si la couverture vaccinale est bonne en France, la crainte de devoir revivre les conséquences sanitaires et socio-économiques d’un retour de la pandémie est bien dans les esprits. Peut-être aurions-nous dû écouter plus attentivement les spécialistes comme le directeur général de l’Organisa

Derrière les chiffres

Une bonne nouvelle au cœur de l’été ? Le pic de l’inflation semble passé et le niveau des prix s’achemine, peut-être, vers un plateau. Tel est l’enseignement de la dernière note de conjoncture de l’Insee. Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée par les statisticiens à la fin du mois de juillet, les prix à la consommation augmenteraient de +4,3 % en juillet 2023, après +4,5 % le mois précédent. Pour le quatrième mois consécutif, les prix dans l’alimentaire – ceux qui impactent très fortement le budget des ménages – sont en recul. Le 26 juillet, la Première ministre Elisabeth Borne avait d’ailleurs assuré aux Français que « le pic de l’inflation est sans doute derrière nous » et indiqué « attendre beaucoup des négociations en cours entre les industriels et la grande distribution », censées faire baisser les prix. Un enthousiasme rapidement tempéré par Michel-Edouard Leclerc. Le patron des hypermarchés éponymes estimait lui qu’il «n’y aura pas de septembre vert, il n’y aura pas

Voyager léger

La perte de bagages est un véritable fléau pour les voyageurs du monde entier et leurs nerfs avaient été particulièrement mis à rude épreuve l’an passé. La reprise du trafic aérien après l’épidémie de Covid-19 avait, en effet, engendré de multiples problèmes dans les grands aéroports internationaux. On se souvient, l’été dernier, de ces océans de valises en perdition stockées cahin caha dans les couloirs des terminaux. En 2022, 26 millions de valises avaient ainsi été perdues, endommagées ou retardées, selon une étude de Sita, qui fournit des services informatiques pour le secteur aérien. Soit un ratio de 7,6 valises pour 1 000 passagers… A Paris, 35 000 bagages avaient été perdus l’an dernier à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle. Cette année, les professionnels de l’aérien promettaient une amélioration et début juillet le PDG d’Aéroports de Paris (ADP), Augustin de Romanet, se disait « prêt » à affronter les départs en vacances, annonçant un renforcement de 20 % des effectifs de main

Internet pour tous

Elon Musk peut-il être à l’internet par satellite ce que Xavier Niel a été, en France, pour la téléphonie mobile et l’internet avec Free : un trublion qui rebat les cartes ? En tout cas, depuis 2018, le fantasque milliardaire américain s’est donné les moyens pour déployer Starlink, une constellation de quelque 12 000 mini-satellites en orbite basse – 42 000 à terme – à même de fournir partout dans le monde tous les services que l’on attend d’une connexion à internet moderne. Son offre d’abonnement à prix cassé qui bouscule un marché balbutiant mais très prometteur, en France comme à l’étranger, sera regardée avec grand intérêt par tous ceux qui résident dans une zone blanche ou grise, inaccessibles à l’internet à très haut débit par une classique liaison fibre ou un réseau mobile 4G ou 5G. Ces exclus d’une France que le gouvernement souhaite 100 % connectée au très haut débit en 2025 voient une porte de salut dans le satellite, dont la connexion a un débit encore modeste mais qui monte

La guerre des drones

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 22 février 2022, nous sommes confrontés à un nouveau type de guerre. À la fois conventionnelle avec ses chars, ses mortiers, ses bombes, ses snipers et même ses tranchées dans le Donbass, qui rappellent celles de Verdun durant la Première Guerre mondiale. Les actes de résistance héroïques des Ukrainiens face à une armée russe théoriquement tellement plus puissante, la souffrance des civils qui descendent dans les caves ou le métro à Kiev, Kherson ou Kharkiv pour se protéger des bombardements, les villes rasées après des semaines de combats, les massacres de Boutcha ou d’Izioum, les milliers d’exilés fuyant le malheur convoquent les images de la seconde Guerre mondiale. Mais cette guerre est aussi hybride et technologique avec un rôle déterminant d’internet, tant dans la déstabilisation informationnelle sur les réseaux sociaux que dans les communications entre les troupes, la diffusion d’images en temps réel et celle des réacti