Accéder au contenu principal

Solidarité et vigilance

feu

Des images d’habitants et de vacanciers fuyant de gigantesques flammes, d’impressionnants paysages calcinés que l’on découvre le lendemain après une âpre lutte des sapeurs-pompiers, sur terre et dans le ciel. Ce scénario-là, cet été, a été vécu en Grèce comme à Hawaï. Ce lundi, ce sont les Pyrénées-Orientales qui en ont été le théâtre avec ce premier grand feu de l’été français, qui a ravagé quelque 480 hectares et contraint à l’évacuation de près de 3 000 personnes.

Après l’effroi lundi devant la progression spectaculaire du feu, c’est la compassion qui nous étreignait hier, d’abord pour les habitants qui ont vu leur maison ou leur entreprise partir en fumée en quelques heures, mais aussi pour les vacanciers dont le séjour a viré au cauchemar. La solidarité nationale, régionale et locale s’est rapidement mise en place pour accueillir les sinistrés. Elle se poursuivra sans nul doute dans les jours et les mois à venir pour panser les plaies à Argelès-sur-Mer, Saint-André ou Sorède.

Ce premier grand incendie de l’été en France est aussi l’occasion de saluer le professionnalisme des sapeurs-pompiers, leur expertise et leur savoir-faire pour combattre et maîtriser le feu, souvent au péril de leur vie. Lundi, plusieurs ont été blessés dont un gravement.

Après une année 2022 marquée par d’historiques incendies dans le sud-ouest et la destruction de quelque 72 000 hectares en France, les moyens ont été renforcés comme l’a indiqué Emmanuel Macron le 2 juin lors de sa visite à la base de la Sécurité civile de Nîmes-Garons. Dans un contexte de réchauffement climatique qui augmente les conditions favorables au déclenchement des incendies, la lutte contre les feux de forêt – et leur prévention – est devenue une priorité pour la France comme pour d’autres pays méditerranéens. L’Europe a assurément un rôle à jouer dans la lutte contre les feux de forêt.

Enfin, l’incendie des Pyrénées-Orientales doit aussi être l’occasion d’appeler encore une fois habitants et vacanciers à la prudence et à la vigilance. Si la nouvelle météo des forêts permet à chacun de mesurer le degré de danger de feux, il faut encore travailler à ce que tout le monde acquière les bons réflexes, surtout en période de sécheresse, et évite les comportements à risques comme allumer un barbecue trop près de la végétation. En France, 9 feux sur 10 sont d’origine humaine…

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mercredi 16 août 2023)

Photo : L'Indépendant.

Posts les plus consultés de ce blog

Se préparer

Voilà un type de courbe que l’on n’avait pas vu depuis longtemps concernant le Covid-19 : une hausse, celle du nouveau variant du coronavirus EG.5. Baptisé Eris, ce cousin d’Omicron croît de façon vertigineuse dans le séquençage de cas positifs au Covid-19 en France comme dans d’autres pays. Beaucoup plus contagieux que ses prédécesseurs, Eris pourrait ainsi s’imposer et devenir majoritaire. Au point de relancer une pandémie mondiale que nous pensions derrière nous ? Nous n’en sommes évidemment pas là, mais l’apparition de ce nouveau variant, tout comme la possibilité de voir survenir des clusters de contamination comme cela vient de se produire aux fêtes de Bayonne, nous interroge légitimement. Même si la couverture vaccinale est bonne en France, la crainte de devoir revivre les conséquences sanitaires et socio-économiques d’un retour de la pandémie est bien dans les esprits. Peut-être aurions-nous dû écouter plus attentivement les spécialistes comme le directeur général de l’Organisa

Entaché

Dix ans après son départ du gouvernement Ayrault, Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget de François Hollande, envisage-t-il son retour en politique ? En tout cas l’intéressé, condamné en appel à deux ans de prison pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, et frappé de cinq années d’inéligibilité, était hier sur le marché de Monsempron-Libos, non loin de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont il a été le député et le maire.Fin octobre déjà il participait à une réunion, organisée à huis clos, quelques semaines après le lancement d’une association politique «Les amis de Jérôme Cahuzac». Récemment interrogé par Sud-Ouest pour savoir s’il préparait son retour politique, le septuagénaire, qui avait élu domicile en Corse où il pratiquait la médecine à l’hôpital de Bonifacio, s’est borné à répondre que «tout est une question de circonstances», faisant remarquer qu’ «on fait de la politique pour être élu et agir» et qu’il n’y avait pas d’élections avant 2026, date des prochaines m

Amers adieux

Un anniversaire… qui vire aux adieux. Air France, qui fête cette année ses 90 ans, a annoncé hier, à la surprise générale, qu’elle allait quitter en 2026 l’aéroport d’Orly et recentrer ses vols intérieurs sur son hub de Roissy-Charles de Gaulle. En quittant ainsi le deuxième aéroport du pays, la compagnie française tourne la page d’une histoire qui avait commencé en 1952, année de son arrivée à Orly. Histoire partagée depuis par des millions de Français qui, tous, peu ou prou, pour le travail ou les loisirs, ont un jour pris un avion d’Air France pour Paris-Orly, ont parfois confondu Orly-Ouest et Orly-Sud, ont accompagné le développement de la compagnie avec le lancement des Navettes vers Toulouse, Nice, Bordeaux, Marseille puis Montpellier, ont découvert au fil des ans les nouveaux Airbus, apprécié la qualité du service à bord, puis, une fois arrivés, emprunté l’OrlyVal pour rejoindre le centre de Paris ou continuer leur voyage avec une correspondance. Si l’annonce du départ d’Air Fr