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Affichage des articles du octobre, 2023

Objectif Lune

Plus de cinquante ans après l’exploit d’avoir amené un Homme à poser son pied sur la Lune – ce petit pas pour l’homme mais ce pas de géant pour l’humanité accompli le 21 juillet 1969 par Neil Armstrong – la NASA se prépare à retourner sur notre astre le plus proche. Dans quelques mois désormais voire quelques années, le programme américain Artemis, qui fédère quelque 29 États dont la France, permettra à un équipage d’être en contact avec la Lune, avec le projet à terme d’y établir une base lunaire qui constituerait l’étape essentielle de plus lointains voyages, en premier lieu vers Mars. Après la dernière mission de la NASA, Apollo 17 le 7 décembre 1972, la Lune ne semblait plus être la priorité des agences spatiales. D’autres enjeux avaient émergé, d’autres priorités, d’autres ambitions aussi : l’exploration des confins de notre système solaire, la meilleure connaissance de comètes ou de la planète Mars ont mobilisé des dizaines de missions. Dans les années 90 pourtant, la NASA lance

Interdépendance

Ce n’est pas la première fois que le secteur de l’élevage est touché par une crise sanitaire d’origine animale. On se souvient tous de la maladie de la vache folle dans les années 1990, des images de vaches tremblantes et ne tenant plus debout, et de l’angoisse qui avait saisi l’opinion. Cette encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) avait alors provoqué un effondrement de la consommation de viande bovine, après la découverte de sa transmission possible à l’homme sous la forme d’une variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Des mesures strictes avaient alors été prises par les autorités pour éradiquer l’épidémie, comme l’interdiction des farines animales ou l’abattage systématique des troupeaux contaminés, très douloureux pour des éleveurs attachés à leurs bêtes. Aujourd’hui, avec la maladie hémorragique épizootique (MHE), la situation est toutefois très différente, mais tout aussi préoccupante. Cette maladie virale, transmise par des moucherons piqueurs, qui provoque de la fièvre,

Casse-tête

La baisse des températures des derniers jours après une rentrée très douce va replonger les Français dans l’épineuse question du chauffage de leur logement. Épineuse parce que le coût de l’énergie, qui pesait déjà beaucoup dans le budget des ménages, a bondi ces derniers mois, particulièrement depuis la guerre en Ukraine qui a déstabilisé le marché du gaz, entraînant avec lui celui de l’électricité qui lui est encore lié. Les deux énergies sont, en effet, les plus utilisées pour chauffer les logements français, à hauteur de 41 % pour le gaz naturel et de 37 % pour l’électricité, selon les derniers chiffres clé 2022 du logement publiés par l’Insee. La fin progressive du bouclier tarifaire gouvernemental d'ici 2025, qui limitait la hausse du prix de l’électricité et du gaz à 15 %, la perspective de nouvelles hausses début 2024, les conséquences encore inconnues du nouveau conflit ouvert entre Israël et le Hamas, la possibilité d’un nouveau choc pétrolier évoqué par les experts de l’A

Bénéfices-risques

  Avec l’automne qui arrive – enfin – c’est aussi le retour des rhumes avec leur cortège de nez bouchés et de maux de gorge. Pour nombre de Français, afin de surmonter ces désagréments, il suffit de prendre un médicament vasoconstricteur. C’est d’autant plus facile que ceux-ci – Actifed Rhume, Humex, RhinAdvil, etc. – sont disponibles sans ordonnance en pharmacie et leur efficacité est réelle pour un soulagement rapide. Seulement voilà, comme tout médicament, il peut y avoir des effets secondaires et ceux des vasoconstricteurs, s’ils restent évidemment rares, ne sont pas bénins puisqu’il s’agit d’infarctus du myocarde ou d’accidents vasculaires cérébraux. Ces effets secondaires-là sont connus. Déjà l’année dernière, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait appelé les Français à la vigilance. « Ce type de médicament ne doit pas être utilisé en première intention en cas de rhume », rappelait l’Agence en novembre 2022. En vain… Un an plus tard, en

Maillon faible

Plus de vingt ans après le drame, les Français se rappellent encore avec émotion de l’accident tragique du Concorde en juillet 2000 à Gonesse, qui avait coûté la vie à 113 personnes et mis fin à la longue carrière du supersonique. Ils se rappellent peut-être moins que le crash a été en partie provoqué par une pièce contrefaite. Un avion de Continental Airlines qui précédait le Concorde sur la piste de décollage avait, en effet, perdu une lamelle. En roulant dessus, l’un des pneus du Concorde éclate et les débris perforent ses réservoirs pleins… Continental était pourtant la 6e compagnie aérienne mondiale. Aujourd’hui, l’affaire récente impliquant la société AOG Technics met à nouveau en lumière l’étendue de ce problème de pièces contrefaites. Cette entreprise britannique – qu’une enquête de Bloomberg qualifie de société fantôme avec des employés fictifs – est soupçonnée d’avoir truqué des documents de certification accompagnant des pièces à l’origine inconnue pour la maintenance des mo

Sang froid

Le château de Versailles plusieurs fois évacué, des établissements scolaires partout en France et une quinzaine d’aéroports subissant le même sort après des alertes à la bombe qui mobilisent de multiples services de secours et de sécurité, et perturbent la vie du pays. Une semaine après l’assassinat terroriste du professeur Dominique Bernard – dont on célébrait hier le courage lors de ses obsèques – la France se retrouve mise à l’épreuve avec ces multiples alertes qui toutes, heureusement, se sont révélées fausses. Les auteurs « seront retrouvés » et « punis », a averti le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, fustigeant des « petits guignols qui s’amusent ». En attendant de remonter jusqu’aux auteurs pour les sanctionner aussi durement que le prévoit le Code pénal, les services de l’État sont contraints de prendre toutes ces alertes au sérieux, fussent-elles des blagues de très mauvais goût, car la menace terroriste, elle, est bien réelle. Les jihadistes qui ciblent la France de

Amers adieux

Un anniversaire… qui vire aux adieux. Air France, qui fête cette année ses 90 ans, a annoncé hier, à la surprise générale, qu’elle allait quitter en 2026 l’aéroport d’Orly et recentrer ses vols intérieurs sur son hub de Roissy-Charles de Gaulle. En quittant ainsi le deuxième aéroport du pays, la compagnie française tourne la page d’une histoire qui avait commencé en 1952, année de son arrivée à Orly. Histoire partagée depuis par des millions de Français qui, tous, peu ou prou, pour le travail ou les loisirs, ont un jour pris un avion d’Air France pour Paris-Orly, ont parfois confondu Orly-Ouest et Orly-Sud, ont accompagné le développement de la compagnie avec le lancement des Navettes vers Toulouse, Nice, Bordeaux, Marseille puis Montpellier, ont découvert au fil des ans les nouveaux Airbus, apprécié la qualité du service à bord, puis, une fois arrivés, emprunté l’OrlyVal pour rejoindre le centre de Paris ou continuer leur voyage avec une correspondance. Si l’annonce du départ d’Air Fr

Guerres, terrorisme : empêcher que le monde se défasse...

C’était le 10 décembre 1957. À Stockholm, Albert Camus reçoit le prix Nobel de littérature et livre un discours qui fera date, par la puissance de ses mots et aussi par son côté dramatiquement prémonitoire. « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. » Plus de soixante ans après, ce discours prononcé à une époque où la planète sortait d’une meurtrière Seconde Guerre mondiale, où un nouvel ordre mondial s’était dessiné à Yalta, où la guerre froide s’installait avec son affrontement entre bloc de l’Est et bloc de l’Ouest pour trois décennies, ce discours donc résonne plus que jamais dans nos têtes et éclaire les enjeux du monde aujourd’hui, après une semaine noire marquée par le terrorisme, les guerres et les tensions internationales, d’Israël à Gaza, de l’Ukraine à l’Arménie en passant par Taïwan. Empêcher que le monde se dé

L’ombre et la proie

On n’a, d’évidence, pas fini de mesurer les conséquences de la crise du Covid, notamment l’impact qu’elle a eu sur le monde du travail. Le chômage technique que le coronavirus a imposé à des milliers de Français lors des confinements, la complexité de la mise en œuvre du télétravail qui était si peu adopté par les entreprises en France, l’isolement au sein des équipes éclatées. Et, au-delà, une profonde évolution du rapport au travail des salariés, puis du marché de l’emploi au gré de nouvelles mobilités professionnelles et de réorientations. Tout cela a bouleversé le monde du travail et explique pour une part – mais une part seulement – l’explosion des arrêts de travail constatée par divers organismes comme l’Observatoire mis en place par le groupe Apicil ou les enquêtes du groupe Malakoff-Humanis. Ainsi, après une baisse entre 2020 et 2021, on constate un retour à la hausse de l’absentéisme en 2022, tous secteurs et populations confondus. 35 % des salariés (39 % des 30-39 ans) ont e

Sur tous les fronts

La guerre en Ukraine ou le poids de l’inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat des Français nous ont – presque – fait oublier combien notre pays restait sous la menace du terrorisme islamiste. Frappé en 2012 avec les attentats de Toulouse et de Montauban, puis en 2015 avec l’attaque contre Charlie Hebdo, l’Hyper Cacher et le Bataclan, et Nice en 2016, la France a payé un très lourd tribut ces dernières années. Elle reste toujours l’un des pays les plus menacés par le jihadisme comme vient de le montrer le dernier numéro du « magazine » de propagande d’Al Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), « Sada al-Malahim ». Repéré par Le Figaro mi-septembre, celui-ci contient un texte violent qui promet de frapper un « ministère » à Paris et de détruire une « ambassade suédoise ». « Il est désormais clairement apparent que la Suède a choisi de prendre la tête dans la guerre contre l’islam et les musulmans parmi les pays de l’Union européenne, rivalisant ainsi avec la France, le Danemark et d’a

Nouvelles guerres

Lorsque l’on évoque les services secrets, on se projette immanquablement dans un film de James Bond, un roman de John Le Carré, ou une série d’espionnage de Netflix. Un monde où les intrigues se nouent à Berlin, Moscou, Washington, Le Caire ou Damas. Et on imagine cet univers mystérieux, parfois inquiétant, se déployer en parallèle à notre quotidien, inaccessible, réservé à un aréopage d’agents surdoués. Pourtant, la réalité est bien différente et il suffit pour s’en convaincre de voir les petites annonces que postent, depuis déjà plusieurs années, les services secrets français sur les plateformes numériques comme LinkedIn pour recruter les agents qui travailleront par exemple au sein de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE). Pour faire face aux nouvelles menaces qui ciblent la France, la DGSE – qui n’hésite d’ailleurs pas à convoquer l’imaginaire populaire du monde de l’espionnage dans des vidéos promotionnelles – recrute en effet quelque 600 à 1 000 personnes chaque