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Affichage des articles du mars, 2020

Restons unis

L’épidémie du coronavirus, qui contraint désormais près de la moitié de l’humanité à vivre confinée à domicile, est assurément une épreuve pour tout un chacun. Depuis le 17 mars et pour encore au moins 15 jours, les Français s’accommodent du mieux qu’ils peuvent de cette assignation à domicile qui peut être difficile à vivre psychologiquement mais aussi matériellement ; tout le monde ne disposant pas d’une maison avec un agréable jardin. Cette crise inédite constitue aussi un révélateur de notre capacité collective à faire front, à faire bloc pour mieux faire face, et à développer de nouvelles formes de solidarité pour rester unis face à l’adversité et à la peur légitime qu’inspire le Covid-19. Restons unis, c’est justement le nom de l’opération que La Dépêche déploie, notamment sur les réseaux sociaux avec le mot-dièse #Restonsunis, pour mettre en avant les messages positifs, saluer les initiatives exemplaires, encourager l’entraide. D’ores et déjà nos lecteurs, nos internaute

Tenir

Fusionnel, passionnel, conflictuel, impossible, invivable, infernal, chien et chat ou inséparable : la définition du couple est aussi diverse qu’il y a de couples, qu’ils soient hétéros ou homos, premier amour ou noces d’or. Le couple est un continent qui regorge perpétuellement de terra incognita et qui, depuis toujours, inspire la littérature, le cinéma ou la télévision. De Titus et Bérénice à Rhett Butler et Scarlett O’Hara, de Colin et Chlo à Jane Eyre et Edouard Rochester, de Bonny and Clyde à un Gars une fille, d’Harold et Maud à Scène de ménages. Mais aujourd’hui, le couple va-t-il tenir ? Va-t-il résister à cette période de confinement inédite que ce satané coronavirus nous impose. Contraint de vivre 24 heures sur 24 sous le même toit quand chacun avait ses habitudes, son rythme, ses activités, tantôt seul tantôt à deux, le couple va-t-il résister pour ne pas sombrer dans une " Guerre des roses", cette comédie américaine de Danny DeVito où les amoureux Michael

Conjurer la peur

L’épidémie du coronavirus Covid-19 inquiète. Par son ampleur, sa dimension mondiale, sa redoutable contagiosité, sa létalité. Mais aussi par son impact immense sur l’économie et tout simplement sur les vies de chacun d’entre nous ; confinées comme le sont celles désormais de quelque 3 milliards de personnes sur Terre qui vivent dans l’angoisse. En France, selon un sondage Ifop paru hier, 62% des Français déclarent avoir «peur de mourir», et un quart y pense souvent. Le décompte quotidien de cas positifs et de décès réalisé chaque soir par le Pr Jérôme Salomon, mais aussi les témoignages terribles de soignants de la région Grand Est, épuisés physiquement et psychologiquement face à un «tsunami» de malades rarement vu, contribuent à cet effroi face à l’épidémie. Et pourtant, il convient de conjurer cette peur éminemment légitime pour deux raisons. La première est que les malades contaminésn dans leur grande majorité, vont s’en sortir et vont guérir du Covid-19. Les déclarations des

Choc et contre-choc

"Quand le bâtiment va, tout va". L’expression populaire, attribuée à Matin Nadaud, un ouvrier de la Creuse devenu député sous la IIe République, peut être étendue plus justement à l’immobilier. L’immobilier constitue, en effet, un excellent baromètre de la conjoncture, un indicateur de confiance. Car il est un vrai moteur d’entraînement de l’activité économique, mobilisant la promotion-construction et ses quelque 1,5 million d’actifs (promoteurs, architectes, entreprises du BTP…), la finance (banques, courtiers, assureurs…), mais aussi la gestion du parc qui représente près de 350 000 professionnels (agents immobiliers, marchands de biens, mandataires…) et son administration (syndics, administrateurs de biens, gestionnaires d’actifs…). Autant dire que si cette mécanique se grippe, c’est bien toute l’économie du pays qui tousse. Dès lors, la crise de l’épidémie du Covid-19 qui a conduit à prendre des mesures de confinement jamais vues jusqu’à présent, a des conséquences

Efficacité et libertés

Deux jours après sa nomination au ministère de la Santé, Olivier Véran avait laissé échapper, le 18 février sur France Inter, son admiration devant la capacité de la Chine à mettre en place des mesures drastiques de quarantaine pour des millions d’habitants de la région de Wuhan. « La Chine a une capacité de réactivité. Elle a pris ses responsabilités en prenant des mesures de confinement très rapidement. Je ne suis pas sûr qu’il serait possible de réaliser ça dans un pays où les réseaux sociaux seraient ouverts » avait expliqué le ministre, laissant entendre qu’un régime autoritaire comme celui de Xi Jinping, où les libertés individuelles sont quasi inexistantes, serait plus à même de combattre une épidémie que des démocraties où la liberté d’expression et de la presse, et la transparence de l’information sont constitutionnellement garanties… Depuis, le recours massif de la Chine – mais aussi d’autres pays comme la Corée du Sud ou Taïwan – à des technologiques très avancées de s

Annus horribilis

Pour les agriculteurs de France, l’année 2020 sera à coup sûr à marquer d’une pierre noire, une vraie annus horribilis. Alors que la situation économique du secteur est toujours difficile, notamment dans ses relations avec la grande distribution, les agriculteurs ont subi de plein fouet ces derniers mois ce que l’on a appelé l’agribashing, c’est-à-dire, à l’occasion du débat sur l’interdiction prochaine du glyphosate, des critiques parfois très virulentes concernant leur utilisation des pesticides. Des critiques souvent injustes, car oubliant que les agriculteurs sont les premières victimes de la nocivité de ces produits phytosanitaires et oubliant aussi que nombre d’agriculteurs sont engagés dans des démarches aussi coûteuses que complexes de transition vers des modèles plus attentifs à l’environnement. Le respect des « zones de nontraitement » entre cultures et habitations lors de la pulvérisation de pesticides a rajouté une difficulté supplémentaire au casse-tête. Les éleveurs

Double peine

Le cri d’alarme poussé vendredi en direction du ministre de la Santé Olivier Véran par les professionnels de la gériatrie sur la situation des personnes âgées face au coronavirus doit être entendu. Alors que les personnels de ces structures font face – comme dans les hôpitaux ou les cabinets de médecine générale en ville – à un manque critique de masques, les cas de contamination dans plusieurs Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) se sont multipliés ces derniers jours, dans le Doubs, à Paris ou encore à Mauguio près de Montpellier. « En raison du nombre élevé de co-morbidités, cette population est assortie d’un taux de mortalité de près de 15 %, ce qui pourrait se traduire par plus de 100 000 décès dans l’éventualité d’une généralisation que nous n’osons imaginer », s’alarment les professionnels. A l’inquiétude qui étreint les familles de voir leurs aînés contaminés par le coronavirus s’est ajoutée la crainte de les voir victimes de terribles choix

Leçons

L’hôpital du Camp Funston au Texas. Otis Historical Archives, National Museum of Health and Medicine Les épidémies qui ont frappé l’humanité sont riches d’enseignements pour appréhender celle qui nous touche actuellement, la pandémie du Covid-19. Surtout, regarder l’Histoire – au-delà de l’Antiquité et du Moyen âge où l’on vivait les fléaux comme des punitions divines – nous permet de prendre conscience de réalités que nous avons parfois voulu occulter et de réaffirmer des vérités que d’aucuns veulent battre en brèche Ainsi les formidables progrès de la médecine nous ont fait oublier que les maladies peuvent être contagieuses. Nos préoccupations se sont, en effet, davantage portées sur des affections "individuelles" comme les maladies cardio-vasculaires, les cancers ou les diabètes puisque les maladies transmissibles ont connu une baisse importante dans les pays riches. Mais l’épidémie de VIH, la résurgence de cas de rougeoles et maintenant le Covid-19 montrent que le

Merci

L’histoire montre que c’est souvent lors des crises ou lors des guerres que se révèlent le meilleur comme le pire de l’Homme. Le meilleur, ce sont ces gestes, ces attitudes, ces actions qui donnent foi en l’humanité, le meilleur redonne espoir, le meilleur révèle des héros. Début 2015, les héros étaient les policiers, les gendarmes, les forces de l’ordre qui œuvraient à nous protéger des terroristes qui venaient de perpétrer les attaques contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Aujourd’hui, ce sont les soignants, médecins, infirmières et infirmiers, aides-soignantes et tous les personnels de l’hôpital public qui sont en première ligne, au front pour mener contre le Covid-19 la «guerre sanitaire» évoquée par Emmanuel Macron. Dans la région Grand Est particulièrement, jusqu’à l’épuisement physique et moral face aux ravages de la maladie, les personnels hospitaliers bataillent sans relâche, avec un dévouement, un professionnalisme, une abnégation et un courage qui forcent d’autant pl

L'exercice du pouvoir

L’épidémie de coronavirus est évidemment une épreuve sanitaire, une épreuve sociale avec le confinement des populations, mais aussi une épreuve politique pour les chefs d’Etats et de gouvernements. Certes, depuis plusieurs années, scientifiques, militaires ou agences de renseignements ont publié de nombreux rapports, des notes confidentielles ou des livres blancs dans lesquels la menace d’une pandémie majeure est clairement évoquée. Mais lorsqu’un tel fléau survient, la surprise est là. La pandémie du coronavirus montre alors que les dirigeants ont agi de façon bien différente selon que le régime soit autoritaire, populiste ou démocratique. Ainsi en Chine, il y a d’abord eu le déni des autorités locales qui ne voulaient pas déplaire au pouvoir central, quitte à emprisonner les précieux lanceurs d’alerte et à permettre la propagation du virus. Une fois admise l’ampleur de l’épidémie, la Chine, instruite par l’épidémie de Sras des années 2002-2003, a mis les bouchées doubles, pre

Ensemble... seuls

Au deuxième jour de confinement du pays, les Français mesurent toute la difficulté de l’épreuve que nous impose l’épidémie de coronavirus, dont l’épicentre s’est déplacé de Chine en Europe, se propageant à grande vitesse dans les populations. Enfermés à la maison, contraints pour beaucoup à s’improviser maîtres d’écoles ou de transformer leur salon en espace de télétravail, les Français découvrent les contraintes d’une vie "enfermée chez soi", où les sorties sont aussi parcimonieuses que contrôlées par les forces de l’ordre pour faire respecter ces mesures coercitives qui, pour l’heure, restent les seules efficaces pour freiner l’avancée du Covid-19. Chacun comprend dès lors que pour s’en sortir, il ne faut plus sortir, et que l’on est tous ensemble… seuls. Cette solitude forcée permet-elle de "retrouver le sens de l’essentiel" comme l’espérait lundi soir Emmanuel Macron ? En tout cas ce confinement invite à l’introspection, à la réflexion sur la façon dont no

Être à la hauteur

Depuis hier 20 heures et la décision du Président Macron de mettre le pays en confinement pour au moins 15 jours afin de faire face au coronavirus Covid-19, la France est entrée dans une nouvelle ère en affrontant une épreuve de celles qui marquent l’Histoire, les femmes et les hommes de ce pays. Notre horizon s’est subitement rétréci, notre vie professionnelle et familiale se retrouve bouleversée, notre quotidien bousculé dans sa banalité, nos priorités se sont recentrées sur l’essentiel, nos projets immédiats ou de long terme sont désormais reportés et suspendus sans que l’on ne sache jusqu’à quand. Seul compte désormais l’urgence absolue de faire bloc, ensemble, pour faire face, de faire nation pour préserver l’espoir. Et pour cela, chacun doit être à la hauteur. Pour le gouvernement, il s’agit d’être désormais à la hauteur d’une situation inédite qu’aucun autre avant lui n’a eue à affronter. Sans doute a-t-il tardé à prendre la véritable mesure de l’épidémie. Fin janvier – ce

L’épreuve

Au lendemain de l’intervention du chef de l’Etat qui a été suivie par plus de 25 millions de Français, l’épidémie du coronavirus apparaît pour ce qu’elle est : une épreuve citoyenne, économique, sanitaire, et politique que la France devra surmonter "quoi qu’il en coûte". Épreuve citoyenne d’abord pour chacun d’entre nous et plus particulièrement pour les aînés, désormais privés de visites, et pour les parents d’enfants dont les établissements scolaires seront fermés lundi et qui sont dès à présent confrontés au casse-tête de la garde. Mais épreuves aussi pour les lycéens et les étudiants dont les examens approchent. Surmonter cette épreuve oblige chacun d’entre nous à faire preuve d’unité, de solidarité, de civisme, de discipline et de bienveillance les uns envers les autres. En un mot, à "faire nation" comme aux heures les plus difficiles de notre histoire. Épreuve économique ensuite. L’effondrement historique des bourses, la mise à l’arrêt de secteurs enti

Révélateur

Depuis trois mois, l’épidémie de coronavirus apparaît comme un révélateur des faiblesses et des failles des Etats, mais aussi de leur capacité de mobilisation et de la résilience de leurs populations face à une pandémie qui bouleverse des pans entiers de la vie de millions de personnes. Révélateur en Chine d’abord. Dès les prémices de l’épidémie à Wuhan, le coronavirus a ainsi montré combien la censure et la surveillance implacables mises en place par un régime aussi autoritaire que bureaucratique ont fait que l’information des populations a été retardée, laissant ainsi le virus se propager. Depuis, la Chine a largement corrigé le tir, révélant pour le coup une formidable capacité de réaction au point que les restrictions dans la province du Hubei ont été partiellement levées hier. Révélateur en Italie, ensuite. La décision de Giuseppe Conte de confiner non seulement les régions les plus touchées par l’épidémie mais le pays entier, soit plus de 60 millions de personnes – une dé

Double choc

Au fur et à mesure que les jours passent, l’épidémie du coronavirus, qui sature médiatiquement – à tort ou à raison – le débat public, bouleverse notre société et le quotidien des Français avec deux chocs majeurs. Le premier est, logiquement, sanitaire avec la perspective imminente de passer en phase 3, c’est-à-dire celle où le virus circule massivement dans le pays et ne peut plus être freiné par des mesures de quarantaine ou d’interdiction de rassemblements à partir d’une certaine jauge. Cette phase 3 constituera un choc sanitaire très important pour notre système hospitalier, heureusement plus armé que celui de l’Italie. Comment faire face au coronavirus tout en continuant à soigner les autres patients dont certains sont atteints de pathologies chroniques ou graves sera l’un des défis de notre système de santé. Une nouvelle stratégie devra rapidement se mettre en place car on ne pourra hospitaliser tous les porteurs du virus au risque de saturer les hôpitaux. Le second choc

Le choix des projets

À force de n’entendre parler que de sondages mettant en avant la volonté supposée des Français de ne pas tenir compte des étiquettes politiques au moment de leur vote, à force de voir nombre de candidats minimiser voire faire disparaître les logos de leur formation d’origine sur leurs affiches et tracts électoraux, on en oublierait presque que l’élection municipale n’est pas une promenade de santé ou un concours badin mais bien une confrontation politique, un combat d’idées, un rendez-vous démocratique essentiel, qui nécessite avant tout de la clarté. Si, effectivement, la plupart des maires et candidats dans les petites communes ne se revendiquent d’aucun parti, il n’en reste pas moins que le choc droite-gauche est toujours pertinent dans nombre de villes moyennes ou de grandes métropoles. Des affrontements qui donnent lieu aux fameux "points chauds", grâce auxquels le scrutin local dit aussi des choses du climat national. Comme d’autres, la région Occitanie en compte u

Faire bloc pour faire face

Avec la multiplication par huit des cas positifs au coronavirus dans le Haut-Rhin et la mise en œuvre d’une phase 2 renforcée dans ce département et dans l’Oise, la France s’est un peu plus rapprochée hier d’une phase 3, c’est-à-dire la phase épidémique où le virus est présent sur tout le territoire et non plus dans quelques foyers à circonscrire par des mesures de quarantaine. L’imminence de cette phase 3 désormais incontournable doit tous nous interpeller, afin, comme l’a rappelé Emmanuel Macron, de faire bloc. Pour faire face. Faire bloc, c’est éviter de croire et, pire, de relayer le tombereau de rumeurs complotistes et de fausses informations qui ne cessent de circuler sur les réseaux sociaux et qui sont parfois reprises par quelques personnalités irresponsables. Au bouche-à-oreille numérique, mieux vaut privilégier les médias à même de garantir la fiabilité et l’origine d’informations dûment vérifiées. Faire bloc, c’est, au-delà de toute préférence politique, donner crédi

Catalyseur d'abstention

L’épidémie de coronavirus, on le voit désormais tous les jours, n’est plus seulement une crise sanitaire mondiale, mais un événement planétaire qui bouleverse tout sur son passage en soulignant les faiblesses – mais aussi la capacité de mobilisation et de résilience – de nos sociétés : la diplomatie, l’économie, la vie quotidienne, les loisirs, le travail, l’école… Le Covid-19 chamboule tout, apportant chaque jour, pas par pays, le décompte inquiétant des nouveaux cas de contamination. Va-t-il pour autant impacter les prochaines élections municipales dont le premier tour se tient dans moins de 15 jours ? Pour l’heure, personne n’ose envisager un report du scrutin. Non seulement ce serait politiquement ravageur alors que l’on aborde la dernière ligne droite, que les candidats mettent toutes leurs forces dans la bataille et que les Français – même si tous n’ont pas encore fait leur choix définitif – souhaitent participer à l’élection de celui qui reste leur élu préféré. Mais un rep

Nouvelle donne

Crise sanitaire assurément, crise politique et diplomatique parfois, le coronavirus chinois va-t-il virer à la crise économique, au krach boursier qui entraînerait l’économie mondiale dans une inquiétante spirale à l’instar de ce qui s’était passé en 2008 après la crise des subprimes américaines ? On n’en est pas encore là, mais au fur et à mesure que s’étendent les contaminations au Covid-19 dans le monde, l’inquiétude grandit et les marchés ont horreur de l’incertitude. Dès lors pas étonnant que la semaine passée, toutes les bourses aient lourdement chuté. C’est que la crise du coronavirus a mis en lumière deux faits majeurs pour l’économie et la marche du monde. Le premier, c’est la vulnérabilité de la Chine, d’évidence un colosse aux pieds d’argile. Dans une économie toujours plus mondialisée, l’Empire du milieu – adepte du concept "un pays, deux systèmes" – s’est retrouvé paralysé par le virus, contraint de fermer des usines et d’arrêter des productions pour endi