Accéder au contenu principal

Le choix des projets


municipales


À force de n’entendre parler que de sondages mettant en avant la volonté supposée des Français de ne pas tenir compte des étiquettes politiques au moment de leur vote, à force de voir nombre de candidats minimiser voire faire disparaître les logos de leur formation d’origine sur leurs affiches et tracts électoraux, on en oublierait presque que l’élection municipale n’est pas une promenade de santé ou un concours badin mais bien une confrontation politique, un combat d’idées, un rendez-vous démocratique essentiel, qui nécessite avant tout de la clarté. Si, effectivement, la plupart des maires et candidats dans les petites communes ne se revendiquent d’aucun parti, il n’en reste pas moins que le choc droite-gauche est toujours pertinent dans nombre de villes moyennes ou de grandes métropoles. Des affrontements qui donnent lieu aux fameux "points chauds", grâce auxquels le scrutin local dit aussi des choses du climat national. Comme d’autres, la région Occitanie en compte un certain nombre : de Montpellier à Pamiers, de Lourdes à Toulouse, etc.

Dans la dernière ligne droite, à désormais six jours du premier tour, la campagne se termine dans ces points chauds comme ailleurs et les candidats et leurs équipes vont mettre toutes leurs forces dans la bataille avec, pour cette élection, la particularité de devoir composer avec l’évolution de l’épidémie du coronavirus. Les consignes de prévention délivrées par le ministère de la Santé ont directement bousculé la campagne : comment convaincre sur les marchés sans pouvoir serrer des mains ? Comment donner un dernier meeting quand les rassemblements posent problème ? Si certains candidats s’en remettent à des meetings virtuels sur internet et des réunions en visioconférence, au final c’est bien avec les différentes professions de foi qui vont arriver au domicile des électeurs que ces derniers pourront se forger leur ultime opinion avant de passer dans l’isoloir. Une situation qui va permettre d’en revenir à l’essentiel : comparer les projets des uns et des autres, mesurer le dosage que chaque candidat entend appliquer sur les thématiques de la sécurité, de l’environnement, de la propreté mais aussi bien d’autres thèmes – moins discutés ces derniers mois mais tout aussi importants – comme la culture, le sport, le social, etc. C’est cette confrontation des idées, des projets, des programmes, peut-être plus que les personnalités et les étiquettes de celles et ceux qui les portent, qui importent le plus pour la vitalité de notre démocratie.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 9 mars 2020)

Posts les plus consultés de ce blog

Sortir des postures

Le cortège d’une manifestation ou un rassemblement pour fêter la victoire d’un club sportif qui se terminent par des émeutes, des dégradations de mobilier urbain et de vitrines de magasins, parfois pillés, et des attaques violentes des forces de l’ordre par des hordes encagoulées dans un brouillard de gaz lacrymogènes… Les Français se sont malheureusement habitués à ces scènes-là depuis plusieurs décennies. Comme ils se sont aussi habitués aux polémiques politiciennes qui s’ensuivent, mêlant instrumentalisation démagogique, règlement de comptes politiques et critiques d’une justice supposément laxiste. Le dernier épisode en date, qui s’est produit samedi soir à Paris à l’occasion de la victoire du PSG face à l’Inter Milan en finale de la Ligue des champions, ne fait, hélas pas exception à la règle. Au bilan édifiant – deux morts, des dizaines de blessés, plus de 600 interpellations, des rues et magasins saccagés – s’ajoutent désormais les passes d’armes politiques. Entre l’opposition e...

La messe est dite ?

    L’entourage de François Bayrou a beau tenter d’expliquer que l’échec du conclave sur les retraites n’est imputable qu’aux seuls partenaires sociaux qui n’ont pas réussi à s’entendre en quatre mois pour « améliorer » la contestée réforme des retraites de 2023, la ficelle est un peu grosse. Car, bien évidemment, cet échec – hélas attendu – est aussi celui du Premier ministre. D’abord parce que c’est lui qui a imaginé et convoqué cette instance inédite de dialogue social et qu’il aurait naturellement revendiqué comme le succès de sa méthode un accord s’il y en avait eu un. Ensuite parce qu’il n’a pas été l’observateur neutre des discussions, qu’il promettait « sans totem ni tabou ». Il a au contraire, plusieurs fois, interféré : dès leur lancement en les corsetant par une lettre de cadrage imposant de ne pas créer de dépenses et d’équilibrer les comptes à l’horizon 2030 ; ensuite par son refus de voir abordé l’âge de départ à 64 ans, point centra...

Fragilités

Les images que les Français ont découvertes cette semaine à l’occasion des violentes intempéries qui ont frappé le Sud-Ouest étaient spectaculaires : un TGV comme suspendu dans le vide, reposant sur des rails sous lesquels le ballast a été emporté par des flots déchaînés. Inouï comme le nom du train qui transportait quelque 500 passagers qui se souviendront longtemps de leur voyage et de leur évacuation en pleine nuit à Tonneins – parfaitement maîtrisée par les secours, les personnels de la SNCF et les agents de la ville. Le jour d’après, à l’issue du remorquage du TGV, avait des allures de gueule de bois pour tout le monde devant les dégâts considérables sur la voie de chemin de fer. 200 mètres sont complètement à refaire, les pluies torrentielles ayant emporté la terre du remblai, la sous-couche et le ballast. Et si les travaux ont commencé dès après les orages, ils vont être longs, bloquant la liaison entre Toulouse et Bordeaux. La SNCF mise sur une reprise du trafic entre le me...