L’épidémie du coronavirus Covid-19 inquiète. Par son ampleur, sa dimension mondiale, sa redoutable contagiosité, sa létalité. Mais aussi par son impact immense sur l’économie et tout simplement sur les vies de chacun d’entre nous ; confinées comme le sont celles désormais de quelque 3 milliards de personnes sur Terre qui vivent dans l’angoisse. En France, selon un sondage Ifop paru hier, 62% des Français déclarent avoir «peur de mourir», et un quart y pense souvent. Le décompte quotidien de cas positifs et de décès réalisé chaque soir par le Pr Jérôme Salomon, mais aussi les témoignages terribles de soignants de la région Grand Est, épuisés physiquement et psychologiquement face à un «tsunami» de malades rarement vu, contribuent à cet effroi face à l’épidémie.
Et pourtant, il convient de conjurer cette peur éminemment légitime pour deux raisons. La première est que les malades contaminésn dans leur grande majorité, vont s’en sortir et vont guérir du Covid-19. Les déclarations des infectiologues redonnent espoir. Et surtout les témoignages des survivants font chaud au cœur, leur résilience donne de la force.
La seconde raison est que la recherche avance comme jamais. En Chine comme aux Etats-Unis ou en Europe, des chercheurs travaillent d’arrache-pied dans des universités, des laboratoires publics ou privées ou des start-up de biotechnologies pour trouver les meilleurs traitements et, in fine, un vaccin. La France, patrie de Pasteur, y apporte sa contribution, ouvre même le débat avec la chloroquine promue par le Pr Raoult. En lançant cette semaine un nouveau Comité d’analyse, recherche et expertise (Care), qui réunit 12 chercheurs et médecins dont la prix Nobel Françoise Barré-Sinoussi, Emmanuel Macron a rappelé l’évidence : «C’est grâce à la science et à la médecine que nous vaincrons le virus.» Et en restant solidaires, c’est grâce à elle que nous vaincrons notre peur.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du samedi 28 mars 2020)