Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du 2020

Nouveau dynamisme

  Photo DDM, Xavier de Fenoyl. Année après année, notre région se rapproche de la barre des six millions d’habitants. Selon la dernière étude de l’Insee, nous étions 5 885 496 habitants en Occitanie au 1er janvier 2018, grâce à un gain annuel de 40 300 habitants entre 2013 et 2018. La hausse est de +0,7 % par an contre +0,4 % en France métropolitaine. Mais notre croissance démographique a légèrement fléchi puisqu’elle était de +1 % entre 2008 et 2013, c’est-à-dire avant la fusion des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. L’étude conforte aussi le constat d’un dynamisme porté par les deux métropoles et leurs départements respectifs. Toulouse et son agglomération influent jusqu’aux départements voisins, idem pour Montpellier et le littoral. Ces études sont toujours des mines passionnantes d’informations pour les citoyens comme pour les élus locaux. Elles permettent de mesurer concrètement les phénomènes que chacun peut percevoir sur le terrain, et donc d’adapter des politiques d

Le cœur et la raison

  À deux jours de la nuit du réveillon de la Saint-Sylvestre et du passage à la nouvelle année, il faudrait que les Français fassent mentir… Oscar Wilde. L’auteur anglais se plaisait à dire que "le meilleur moyen de se délivrer de la tentation, c’est d’y céder." En cette fin 2020, marquée par des chiffres élevés de contamination au coronavirus, il faudrait, au contraire, tout faire pour ne pas céder à la tentation de faire la fête. Une tentation qui est, on le sait, très forte. Un an après l’apparition de l’épidémie de Covid-19, après deux confinements éprouvants et deux déconfinements compliqués, l’oppressant couvre-feu qui reste en vigueur dès 20 heures, les cafés et restaurants toujours fermés tout comme les cinémas et les salles de spectacle, c’est peu dire qu’on aimerait tous enterrer cette année 2020 avec nos proches autrement qu’en visioconférence, retrouver un peu le sens de la fête sous les cotillons et se redonner du courage pour 2021. À ce que nous dicte notre cœur

Le changement, c’est maintenant

  Cinq ans après l’Accord de Paris sur le climat qui avait vu 195 pays s’engager pour limiter le réchauffement climatique en le contenant au-dessous de +2 °C et, si possible +1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, la situation est toujours aussi préoccupante. Les catastrophes naturelles n’ont cessé de se multiplier entre incendies géants, tempêtes, sécheresses et fonte des glaciers, toutes ayant un impact majeur sur la biodiversité. Les rapports des experts, notamment du Giec, n’ont en parallèle cessé de tirer la sonnette d’alarme sur une dégradation des indicateurs et les ONG ont pointé la faiblesse de la mise en œuvre des engagements de 2015 par les pays signataires, en dépit d’une opinion et d’une jeunesse de plus en plus mobilisées sur ces questions. Enfin, la pandémie de Covid-19, devenue urgence planétaire, aura aussi souligné que, bien qu’à l’arrêt quasi-total en raison des confinements, les économies de la planète n’ont fait baisser "que" de 7 % les émissions de

Un enjeu de société

  L’épidémie de Covid-19 a souligné ces derniers mois combien les seniors pouvaient être touchés par la crise sanitaire lorsqu’ils sont en Etablissement d’hébergement des personnes âgées dépendantes (Ehpad). Privés de visite de leur famille pour éviter les contaminations au coronavirus, contraints parfois de rester isolés des autres résidents en restant seuls dans leur chambre, et, hélas, parfois victimes de contaminations fulgurantes au sein de ces établissements. Dès lors, beaucoup de Français espèrent finir leurs vieux jours chez eux, à domicile, dans un environnement familier, riche de souvenirs et avec une plus grande liberté. Ce maintien à domicile est souhaité chaque fois un peu plus lors des enquêtes annuelles conduites par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère des affaires sociales. Que ce soit pour un proche ou pour eux-mêmes, une majorité de Français opte pour un maintien à domicile. En mars 2019, 85 % des retraité

Notre part d’humanité

Photo DDM, Marie-Pierre Volle pCe sont des images qui nous sont, hélas, familières. Au petit matin, les habitants d’un quartier ou d’un village se réunissent à l’appel de la police ou de la gendarmerie. Certains se connaissent de longue date, sont même amis parfois, quand d’autres sont de simples voisins, voire de parfaits inconnus avec ceux qu’ils retrouvent dans une salle des fêtes, sur un terrain de rugby ou à l’orée d’une forêt. Tous répondent à l’appel à la mobilisation citoyenne lancé par les forces de l’ordre, gendarmes ou policiers, qui remuent ciel et terre pour retrouver un enfant, une femme ou un vieillard disparu du jour au lendemain et dont on est sans nouvelles depuis plusieurs jours. Tous reçoivent quelques explications avant d’être répartis en petits groupes pour arpenter et fouiller une vaste zone à la recherche d’un indice et dans le pire des cas, d’un corps.  Cette scène s’est reproduite plusieurs fois ces dernières années, partout en France, et constitue une étape-c

Prendre les devants ?

  Pour reprendre la métaphore d’Emmanuel Macron sur l’épidémie de Covid-19 du «Jour sans fin», le film où le héros revit sans cesse la même journée, ce dernier finit par anticiper et apprendre comment éviter les erreurs commises la veille. Faut-il procéder de la même façon ? Sachant que de nombreuses études, conduites aux Etats-Unis ou en France, mais aussi l’histoire des épidémies montrent que la troisième vague de l’épidémie de coronavirus est quasi-inéluctable et devrait déferler début ou mi-janvier, faut-il, cette fois, prendre les devants ? Une fois passé Noël – qui apparaît autant comme une indispensable bulle d’insouciance que comme un potentiel générateur de contaminations – faut-il à nouveau se confiner pour sauver la rentrée et éviter que cette troisième vague ne soit trop forte ? L’idée a déjà été adoptée par plusieurs pays européens, qui sont toutefois dans des situations plus tendues que celle de notre pays. La France va-t-elle suivre le même chemin comme le réclament plus

Sagesse européenne

  L’Histoire retiendra sans doute que l’épidémie de Covid-19 a constitué un tournant pour l’Union européenne, un tournant éminemment positif et plutôt inattendu sur les plans économique et sanitaire. Sur le plan économique, d’abord, l’Union, grâce l’impulsion de la France d’Emmanuel Macron et de l’Allemagne d’Angela Merkel, a su mettre sous l’éteignoir son implacable orthodoxie budgétaire, s’affranchissant – au moins temporairement – des sacro-saints critères de Maastricht sur les déficits et les dettes. Cette attitude que l’on n’attendait pas a permis de débloquer un plan massif de relance, bâti sur des coronabonds mutualisés pour faire face aux terribles conséquences socio-économiques de la pandémie. L’UE a joué pleinement son rôle sur ces questions économiques qui sont son domaine de compétence. Mais l’Europe s’est aussi distinguée sur un domaine dont les compétences sont du ressort des Etats membres : la santé. Alors qu’à l’arrivée du coronavirus, chaque Etat a paré au plus pressé,

L'épidémie sans fin ?

  En annonçant aux Français le 28 octobre le reconfinement du pays pour faire face à la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, Emmanuel Macron avait concédé aux Français "je sais la lassitude, cette impression d’un jour sans fin." Il ne croyait hélas pas si bien dire en évoquant le film éponyme où l’acteur Bill Murray revit sans cesse la même journée… Alors que, cahin-caha, les Français se préparent à fêter un Noël totalement inédit, entourant d’infinies précautions leurs réunions familiales et résolvant vaille que vaille le casse-tête d’un réveillon à six adultes maximum, voilà venu d’outre-Manche un bien mauvais "cadeau" qui nous renvoie aux débuts de l’épidémie : une mutation du coronavirus SARS-CoV-2. L’information aurait pu être anodine car il est courant que les virus mutent et, depuis l’apparition il y a un an à Wuhan de celui qui a fait de 2020 une année infernale, le coronavirus a connu pas moins de 12 000 modifications. Sauf que cette fois, la nouvelle

La justice et la vérité

  C’est l’une des grandes affaires criminelles qui n’en finit pas de passionner les Français et le nouveau rebondissement qui vient de survenir, trente-six ans après les faits, ne fait qu’aviver l’émoi et l’intérêt de l’opinion. De nouvelles auditions diligentées par un énième juge d’instruction et l’imminence du rapport d’une nouvelle expertise « stylométrique » vont-elle apporter la vérité sur l’assassinat du petit Grégory, noyé dans la Vologne le 16 octobre 1984 et dont le ou les auteurs n’ont jamais été confondus, ni même leur mobile explicitement formulé ? « La justice et la vérité sont deux pointes si subtiles que nos instruments sont trop émoussés pour y toucher exactement », assurait Blaise Pascal. C’est peu dire que dans l’affaire Grégory, et l’une et l’autre ont été jusqu’à présent très émoussées. Les nombreux errements de l’enquête, les dérapages, les non-dits des uns, les mensonges des autres, l’omerta d’un clan dont les relations restent encore aujourd’hui mystérieuses, le

Sous pression

Cinq mois après son installation à Matignon, Jean Castex, qui n’ignorait rien des rouages de la haute fonction publique, en découvre sans doute chaque jour le revers depuis qu’il est en position d’en impulser l’action. Et de fait, cet adepte du dialogue et de l’écoute des territoires – deux qualités auxquelles il doit sa nomination par Emmanuel Macron – se retrouve confronté chaque jour à ce que tous ses prédécesseurs ont appelé l’ « enfer de Matignon ». Une « lessiveuse » épuisante où les dossiers prioritaires s’enchaînent, réclamant des décisions aussi urgentes que complexes, et où les imprévus bousculent tout ce qui avait été calé. C’est peu dire que l’épidémie de Covid-19 a exacerbé cette situation, et la journée d’hier est venue apporter la démonstration de la pression permanente à laquelle est soumis le chef du gouvernement. Hier matin, donc, le premier coup de Trafalgar est venu de la commission d’enquête du Sénat sur la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, qui a r

Générations en souffrance

  "Oui, c’est dur d’avoir 20 ans en 2020. C’est dur. Donc je ne donnerai jamais de leçon à nos jeunes parce que ce sont ceux qui, honnêtement, vivent un sacrifice terrible, des examens annulés, de l’angoisse pour les formations, de l’angoisse pour trouver un premier job". Cette analyse d’Emmanuel Macron, prononcée lors de son allocution aux Français du 14 octobre dernier qui annonçait le deuxième confinement, avait été critiquée par certains. Le confinement ? Pas plus dur que ce qu’avaient pu vivre les générations précédentes, notamment celles des jeunes de 17 ans engagés dans la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale… La sentence est toutefois un peu courte, car chaque génération vit avec son temps et les difficultés de celui-ci. Et pour ceux qui ont 20 ans aujourd’hui, et en élargissant pour les enfants, les collégiens et lycéens, c’est peu dire que l’année 2020 aura été éprouvante. À telle enseigne que dans les mois à venir, on pourrait s’apercevoir que ce sont bien

Avant/Après

La pandémie de Covid-19 aura profondément bouleversé le marché de l’immobilier comme le secteur du BTP. Certes, avant l’arrivée du coronavirus fin 2019, l’immobilier était déjà au ralenti depuis quelques mois avec notamment le durcissement des conditions de crédit, mais l’irruption de la pandémie l’avait stoppé net avec le brutal et totalement inédit confinement du printemps : chantiers de construction à l’arrêt, agences fermées faute de pouvoir organiser des visites, crédits immobiliers mis sur pause, etc. Le second confinement dont nous venons tout juste de sortir aura été beaucoup moins paralysant. Les états des lieux, les signatures de compromis et d’actes de vente ont pu se faire. Le marché immobilier a ainsi mieux résisté et on assiste à une stabilisation des prix dans les dix plus grandes villes de France. Pour autant, on ne reviendra pas à la situation du monde d’avant car les deux confinements ont sensiblement modifié l’appréhension de l’immobilier par les Français. L’assignat

Le virus et la vérité

  Il y a un an, le monde découvrait la ville de Wuhan, foyer d’un virus inconnu et bientôt épicentre d’une épidémie mondiale qui s’est répandue comme une traînée de poudre en quelques semaines. En dépit des nombreuses alertes qui avaient eu lieu ces dernières années de la part de spécialistes des épidémies, d’infectiologues réputés ou de services de renseignements qui, tous, appelaient à se préparer à de telles pandémies, beaucoup voulaient croire que ce nouveau coronavirus, 18 ans après celui du SRAS, resterait cantonné à la Chine. "Le risque d’importation de cas depuis Wuhan est modéré, il est maintenant pratiquement nul parce que la ville est isolée", assurait même notre ministre de la Santé Agnès Buzyn le 24 janvier… On connaît la suite, l’expansion redoutable du coronavirus SARS-CoV-2 qui a fait aujourd’hui 1,5 million de morts et contaminé 65 millions de personnes dans le monde. Un virus contre lequel tous les pays sont entrés en "guerre" pour reprendre l’expr

Kafka va au ski

La station La Molina en Espagne Mi-novembre, un article du grand journal allemand Die Zeit ironisait sur l’« Absurdistan autoritaire » imposé, selon lui, par le gouvernement français à ses concitoyens. « Le verrouillage de la France est si répressif que même les règles sensées tombent en discrédit », écrivait Annika Joeres.Auto-attestations de sortie obligatoires uniques en Europe, contradictions dans les autorisations ou interdictions de vente de certains produits comme les livres dans les supermarchés ou les sapins de Noël, décisions de santé publique prises de façon monarchique par le président de la République en Conseil de défense, Etat d’urgence sanitaire sans cesse prolongé, etc. La charge était sévère et sans doute un peu injuste puisque le confinement à la française a eu au final des effets bien réels pour freiner la circulation du virus et diminuer les hospitalisations… alors que l’Allemagne est en plus mauvaise posture actuellement. C’est dans ce contexte que le chef de l’E

Opération vaccination

Si l’arrivée du vaccin est la lueur d’espoir que le monde entier attendait, elle s’accompagne de nouvelles décisions délicates à prendre pour les gouvernements concernant l’acheminement et la distribution des doses aux populations. Si l’achat des différents vaccins puis leur répartition entre Etats membres ont été intelligemment mutualisés et centralisés par l’Union européenne, la suite est, en effet, à la discrétion de chaque pays, qui doit trouver la meilleure façon de s’organiser. Cette « opération vaccination » de grande envergure, qui devrait durer toute l’année 2021, va donner des sueurs froides au gouvernement. Car après les ratés sur les masques et les tests, Emmanuel Macron n’a, d’évidence, pas droit à l’erreur dans la sortie de l’épidémie de Covid-19, à un an de la présidentielle. À la complexité de la logistique pour transporter des doses de vaccin – dont certaines nécessitent des températures très basses et donc une distribution rapide – s’ajoutent, pour le chef de l’Etat,

Déni de réalité

  En jugeant illégale l’interdiction par la France de la commercialisation du cannabidiol (CBD) – soulignant que cette molécule présente dans le chanvre n’a "pas d’effet psychotrope ni d’effet nocif sur la santé humaine", qu’elle n’est donc pas un stupéfiant pour résumer – la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) va-t-elle enfin débloquer le débat autour du CBD en particulier et du cannabis en général dans notre pays qui s’entête dans ce qu’il faut bien appeler un déni de réalité ? Car en l’occurrence, dès qu’on parle de cannabis, tout se mélange et tout se crispe. Pas une année, en effet, où le cannabis ne revienne sur le devant de la scène. Pas un semestre où ne s’affrontent les partisans de la dépénalisation ou ceux de la répression, à l’instar du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, promoteur de l’amende forfaitaire pour les consommateurs de cannabis, entrée en vigueur depuis le 1er septembre dernier sans que son efficacité n’ait depuis été démontrée. Pas une a

Savoir anticiper

  Alors que la France a entamé hier la première étape de son déconfinement progressif avec la réouverture des commerces, et que le pic de la deuxième vague a été franchi grâce aux efforts de tous, la perspective d’une troisième vague de l’épidémie de Covid-19 qui arriverait à la fin de l’hiver entache notre soulagement de cette fin d’année. Cette « impression d’un jour sans fin » – pour reprendre l’expression qu’Emmanuel Macron avait prononcée le 28 octobre lors de l’annonce du deuxième confinement – nous assaille à nouveau, d’autant plus que plusieurs pays dans le monde font déjà face à une troisième vague… La probabilité que celle-ci déferle en Europe est dès lors forte. Elle avait – comme la deuxième vague d’ailleurs – été largement prévue par les scientifiques qui, au mois de mai, ont modélisé différents scénarios. Seule inconnue : quelle pourrait être l’intensité de cette vague, et sera-t-elle cette fois la dernière ? Face à ce défi qui est devant nous, il convient de ne pas céder

Question d’égalité

  Vous avez "un accent chantant", "rocailleux", "de troisième mi-temps de rugby", "à couper au couteau" ou "incompréhensible", etc. Tous les Français qui parlent avec un accent ont eu à subir un jour ou l’autre ce type de remarques. Certaines partent évidemment d’une bonne intention et sont dites sur le ton du compliment, mais d’autres sont bel et bien des moqueries lancées avec le mépris et la condescendance de ceux qui estiment bien parler le "vrai" français. Et quand ces appréciations barrent la route à un emploi ou imposent à celui qui a un accent de le gommer ou de l’oublier, on est clairement dans le cadre d’une discrimination. "L’une des dernières (micro) agressions racistes socialement admises" selon le député héraultais Christophe Euzet dont la proposition de loi "visant à promouvoir la France des accents" et donc à lutter contre leur discrimination – la glottophobie – est examinée aujourd’hui à l’

Les batailles du Président

  En prenant à nouveau la parole pour une allocution solennelle devant les Français, Emmanuel Macron est monté au front hier avec un triple objectif : apporter de la clarté, de la cohérence, et fixer un cap pour les semaines et mois à venir. Autrement dit, trois choses qui ont semblé manquer à l’exécutif ces dernières semaines, secoué qu’il a été par des polémiques à répétition – sur les librairies ou Amazon en particulier – que le Premier ministre a rarement été en mesure de contrecarrer. En montant hier en première ligne pour esquisser les perspectives de ce deuxième confinement, Emmanuel Macron entendait donc reprendre la main et le contrôle de la situation avec une règle d’airain : ne surtout pas refaire les mêmes erreurs qu’il y a six mois. Pas question ainsi de prononcer le terme « déconfinement », propice à tous les relâchements dans les comportements qui nous mèneraient à une 3e vague redoutée – et même annoncée par l’OMS… Hier, il s’agissait d’alléger les mesures contraignante

Des raisons d’espérer

  De la neige qui se fait de plus en plus rare à basse altitude en raison du réchauffement climatique, une épidémie de coronavirus qui met en péril une fréquentation parfois fragile ces dernières années en ajoutant une crainte sanitaire de contamination, et un deuxième confinement qui – pour l’heure – ne permet pas de dire si une ouverture à Noël sera possible : la saison 2020-2021 pourrait s’annoncer comme l’annus horribilis pour les 350 stations de ski françaises. Des stations qui, malgré tout, avec la détermination et la volonté des gens de montagne, veulent trouver des raisons d’espérer. Pour sauver la saison, les stations ont d’ores et déjà mis sur pied un protocole sanitaire strict. Concocté par l’association France Montagne, qui regroupe les principaux acteurs du tourisme de montagne, il permettra de gérer le masque et les gestes barrière. La numérisation des billetteries et des pass s’est aussi accélérée. Et pour encourager les réservations, les offices du tourisme ont passé de

Art de vivre en péril

  Prendre un expresso au comptoir d’un café de quartier pour bien commencer la journée, se retrouver pour un déjeuner de travail dans une brasserie, célébrer des retrouvailles entre copains dans un bar à vin à l’heure de l’apéritif, dîner en amoureux dans un petit restaurant de charme tout juste ouvert : s’il est bien quelque chose de notre vie sociale que l’épidémie de coronavirus et les confinements censés freiner sa progression, nous a ôté, ce sont bien tous ces petits moments qui rythmaient la vie de millions de Français, toutes générations confondues. Des petits moments auxquels on ne faisait presque plus attention tant ils étaient ancrés banalement dans notre quotidien. Des petits moments qui, aujourd’hui, nous manquent terriblement et qui nous font toucher du doigt, très concrètement, combien ils participent profondément de notre mode de vie, de cet art de vivre à la française, qui combine savamment gastronomie et convivialité. Retrouverons-nous bientôt ces petits moments ? Et s

Les défis du vaccin

  L’arrivée tant espérée d’un vaccin contre la Covid-19 se concrétise enfin, moins d’un an après les débuts de la pandémie de Covid-19, un exploit car il faut habituellement plusieurs années pour arriver à de tels résultats. Ces derniers jours, les annonces de laboratoires américains, allemands et russes ont ainsi redonné un peu d’optimisme dans beaucoup de pays confrontés à une sévère deuxième vague. Mais cette bonne nouvelle débouche sur d’immenses défis, sanitaires, politiques et sociétaux. Défi sanitaire d’abord car il reste encore des étapes avant la mise sur le marché de ces vaccins. Une fois les autorisations obtenues, c’est une logistique complexe qui doit se mettre en place pour produire, conditionner, acheminer des centaines de millions de doses dans le monde. Un calendrier de vaccination doit également être établi pour savoir qui doit être prioritaire : personnes à risques, soignants, salariés de la "première ligne" ? La question des effets secondaires est égalemen

Défiances

  Sans tambour ni trompettes, la téléphonie mobile 5G va être officiellement lancée d’ici la fin de semaine. Un lancement très progressif qui prendra plusieurs mois, le temps d’installer ou mettre à jour les antennes, de déployer les offres commerciales pour les particuliers et les entreprises et de commencer à découvrir la richesse des usages que permettent des débits impressionnants de vitesse qui seront utiles pour l’industrie, les transports, la santé, etc. Si la 5G est lancée en catimini, ce n’est pas seulement parce que les mesures sanitaires du confinement fixent d’autres priorités, c’est aussi parce que le dossier 5G est – comme celui du compteur Linky – miné par des polémiques sans fin et une défiance généralisée. Défiance en premier lieu d’une partie la population à l’égard de cette nouvelle technologie, et d’élus locaux sur la nocivité pour la santé humaine des ondes électromagnétiques émises. Invoquant le principe de précaution, plusieurs maires écologistes et de gauche réc

L’horreur et la dignité

  L’une des affaires criminelles qui ont le plus passionné et bouleversé les Français ces dernières années est appelée aujourd’hui à la barre de la cour d’assises de Vesoul : l’affaire Daval, du nom d’Alexia Daval, cette jeune femme de 29 ans dont le corps avait été retrouvé calciné le 30 octobre 2017 à Gray, en Haute-Saône. Si les Français se sont à ce point intéressés à cette affaire, c’est d’abord parce qu’ils se sont reconnus dans la jeune conseillère bancaire, qui, comme des milliers de femmes, s’adonnait simplement et paisiblement à sa passion du jogging avant de croiser l’horreur. Le retentissement de son meurtre s’explique aussi par la cruauté hors norme qu’il recelait mais également parce que chaque Français a sincèrement partagé le chagrin incommensurable des proches : celui des parents de la jeune femme, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, et celui de son mari Jonathann. Ravagé par le chagrin lors de la marche blanche ou de la conférence de presse et toujours soutenu par ses b

Du côté de chez Joe

  Est-ce bien raisonnable de penser à l’élection présidentielle de 2022 dix-sept mois avant le premier tour de scrutin ? En pleine crise sanitaire due à l’épidémie de Covid-19 dont nous affrontons une rude deuxième vague ; aux prémices d’une crise socio-économique majeure, sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui va laisser des centaines d’entreprises et de salariés sur le carreau ; face, enfin, à une menace terroriste qui n’a jamais été aussi forte et difficilement saisissable, peut-on déjà s’engager dans la course à l’Elysée ? Si les Français ont d’autres préoccupations en tête ou affichent déjà clairement leur volonté de s’abstenir, les candidats, déclarés ou putatifs, se bousculent dans chaque camp. À leur décharge, force est de constater que depuis l’instauration du quinquennat et d’élections législatives organisées dans la foulée de la présidentielle, tout procède et découle de l’élection suprême. Si l’on ajoute à ce calendrier resserré l’accélération de

Success story

Première région européenne pour l’aviation civile, première pour le vin, deuxième pour l’agriculture : les classements dans lesquels l’Occitanie brille sont connus. On peut désormais ajouter une nouvelle corde à son arc des compétences : celui des tournages pour le cinéma ou la télévision. Certes, la région, lorsqu’elle était scindée en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, a toujours su attirer acteurs et réalisateurs. Du Vieux fusil de Robert Enrico tourné en Tarn-et-Garonne au Bonheur est dans le pré d’Etienne Chatiliez dans le Gers, de Pépé le Moko de Julien Duvivier tourné à Sète au Miraculé de Jean-Pierre Mocky réalisé à Lourdes, sans oublier Ma saison préférée d’André Téchiné ou Farrebique et Biquefarre de Georges Rouquier en Aveyron, ce ne sont pas les films qui manquent au palmarès de la région. Mais ces dernières années, l’on assiste à un véritable décollage : les jours de tournage sont passés de 465 en 2015 à 2 227 en 2019 ! Les paysages si variés d’Occitanie, entre mer et

Un espoir pour l'humanité

  Alors que le monde affronte la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, alors que de nombreux pays, dont la France, ont été contraints de se reconfiner pour freiner la circulation du coronavirus, alors que les conséquences socio-économiques de la crise sanitaire se font de plus en plus ressentir sur les populations et les commerces, une bonne nouvelle est survenue hier, comme une petite lumière éclairant les ténèbres. Le groupe pharmaceutique américain Pfizer a annoncé que son candidat-vaccin était efficace « à 90 % » contre le Covid-19. Certes il s’agit de rester prudent, on est encore loin de la commercialisation d’un vaccin à grande échelle, mais cette annonce redonne espoir et apporte aussi un certain nombre d’enseignements pour l’humanité qui connaît depuis bientôt un an l’une des pandémies les plus violentes de l’ère moderne. En premier lieu, il faut saluer l’exploit de voir un tel résultat arriver si vite, en quelques mois seulement, là où il faut habituellement des années. F

Ne rien céder

  L’attaque de journalistes devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, rue Nicolas Appert à Paris, la décapitation du professeur Samuel Paty à Conflans-Saint-Honorine, l’assassinat de fidèles à la basilique Notre-Dame de Nice. Trois attaques terribles en quelques semaines qui ont bouleversé et endeuillé la France. Trois points communs aussi : des attentats perpétrés par des terroristes jeunes, quasi-inconnus des services de police et de renseignements, et usant de simples couteaux ou d’armes à feu classiques. Si les enquêtes et la justice devront déterminer les cheminements de ces terroristes, ces trois affaires montrent toute la difficulté de la lutte antiterroriste. On n’est plus dans des attaques complexes, planifiées de longue date, avec de multiples acteurs et une foule de complices, comme celles de Charlie Hebdo ou du Bataclan. Aujourd’hui, la France – comme nombre de pays européens – doit faire face à ce terrorisme " low cost" que Daech a toujours su encourager. L’Éta

Le président normal

  « Make America normal again. » Rendre l’Amérique normale à nouveau. Tel était le slogan affiché durant la campagne sur les casquettes et les pancartes des partisans de Joe Biden, parodiant là le slogan de 2016 de Donald Trump, « Make America great again ». Une Amérique normale, c’est bien l’ambition que porte Joe Biden, désormais élu 46e président des Etats-Unis, au terme d’un incroyable sprint final qui a donné des sueurs froides au camp démocrate. Une Amérique normale avec un président normal, pourrions-nous ajouter. Car après quatre années de présidence Trump, de bruit et de fureur, de tweets rageurs en majuscules et de décisions politiques erratiques rythmées par les insultes, les fake news et les revirements, l’Amérique va retrouver avec Joe Biden un fonctionnement plus conforme à ce qu’on attend d’elle : le respect de l’Etat de droit, d’abord, et des règles démocratiques posées il y a presque deux siècles et demi par les pères fondateurs des Etats-Unis, le respect des adversair