Alors que la France a entamé hier la première étape de son déconfinement progressif avec la réouverture des commerces, et que le pic de la deuxième vague a été franchi grâce aux efforts de tous, la perspective d’une troisième vague de l’épidémie de Covid-19 qui arriverait à la fin de l’hiver entache notre soulagement de cette fin d’année. Cette « impression d’un jour sans fin » – pour reprendre l’expression qu’Emmanuel Macron avait prononcée le 28 octobre lors de l’annonce du deuxième confinement – nous assaille à nouveau, d’autant plus que plusieurs pays dans le monde font déjà face à une troisième vague…
La probabilité que celle-ci déferle en Europe est dès lors forte. Elle avait – comme la deuxième vague d’ailleurs – été largement prévue par les scientifiques qui, au mois de mai, ont modélisé différents scénarios. Seule inconnue : quelle pourrait être l’intensité de cette vague, et sera-t-elle cette fois la dernière ?
Face à ce défi qui est devant nous, il convient de ne pas céder à la résignation car nous sommes désormais mieux préparés. Nous nous sommes habitués aux gestes barrières, les soignants ont appris à mieux gérer les malades, nous avons aussi été capables d’innover en recourant comme jamais aux outils numériques. Le monde d’après l’épidémie ne sera pas un retour au monde d’avant, chacun en est désormais persuadé. La Covid-19 nous montre aussi l’impérieuse nécessité de mieux se préparer aux épidémies qui pourraient à l’avenir se multiplier. Depuis plusieurs années, des scientifiques, des services de renseignements, des experts mettaient en garde contre de possibles épidémies virales de grande ampleur, préconisant toute une série de mesures, y compris en France. Mais le danger semblant lointain, ces plans de luttes n’ont sans doute pas été suffisamment pris en compte.
La Covid-19 aura permis une réelle prise de conscience, mondiale : d’une part que toute l’humanité est bien dans le même bateau et que face aux épidémies, il faut anticiper ensemble. Car là aussi, l’union fait la force…
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du dimanche 29 novembre 2020)