De la neige qui se fait de plus en plus rare à basse altitude en raison du réchauffement climatique, une épidémie de coronavirus qui met en péril une fréquentation parfois fragile ces dernières années en ajoutant une crainte sanitaire de contamination, et un deuxième confinement qui – pour l’heure – ne permet pas de dire si une ouverture à Noël sera possible : la saison 2020-2021 pourrait s’annoncer comme l’annus horribilis pour les 350 stations de ski françaises. Des stations qui, malgré tout, avec la détermination et la volonté des gens de montagne, veulent trouver des raisons d’espérer.
Pour sauver la saison, les stations ont d’ores et déjà mis sur pied un protocole sanitaire strict. Concocté par l’association France Montagne, qui regroupe les principaux acteurs du tourisme de montagne, il permettra de gérer le masque et les gestes barrière. La numérisation des billetteries et des pass s’est aussi accélérée. Et pour encourager les réservations, les offices du tourisme ont passé des accords avec les hébergeurs pour obtenir des conditions d’annulation simplifiées.
Dès lors, tous les professionnels croisent les doigts pour que les Français, dont beaucoup ont découvert les stations cet été pendant le déconfinement, soient au rendez-vous cet hiver. Un premier sondage Opinionway, publié la semaine dernière, leur a mis du baume au cœur : 10 % des Français envisagent de partir au ski cette saison (un chiffre similaire à celui de l’an passé), 93 % choisiront la France et 84 % veulent partir aux vacances d’hiver ou avant.
Un bon signal donc, qui ne fera pas oublier les défis qui attendent les stations, en termes de diversification des activités, d’assainissement de leurs finances et de leur implication plus approfondie dans l’économie locale de montagne. Mais d’ici-là, tout le monde n’espère qu’une chose qui fera du bien à l’économie et au moral : pouvoir démarrer la saison tout schuss.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mardi 24 novembre 2020)