« Dans une guerre civile, la victoire même est une défaite », disait le poète latin Lucain. En Syrie, après sept ans d'une guerre sanglante qui fut d'abord une insurrection et, pour beaucoup, une révolution dans le sillage des Printemps arabes de 2011, on voit bien que la victoire du régime de Bachar al-Assad – qui est encore loin d'être définitivement acquise – sera assurément une défaite pour ce pays de quelque 18 millions d'habitants aujourd'hui, après l'exil de près de 5 millions de Syriens... Une défaite pour le président syrien quand bien même se proclamerait-il victorieux. Jadis dirigeant moderne, laïque, protecteur des minorités en Orient, Bachar al-Assad était un acteur clé de la région progressivement apprécié par l'Occident. Il s'est mué en un dictateur impitoyable, autorisant la répression et la torture à une échelle rarement vue et vraisemblablement l'emploi d'armes chimiques pour garder à tout prix un pouvoir clanique. Une d...
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