Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du août, 2020

Talon d'Achille

  Ils n’ont évidemment aucun lien entre eux et leur concomitance relève du hasard, mais en pleine crise du coronavirus, angoissante par essence, l’accumulation de faits divers, parfois violents, qui ont eu lieu ces dernières semaines ajoute au sentiment d’insécurité des Français. Selon le dernier baromètre Odoxa-Fiducial paru fin juillet, 68 % d’entre eux disent ne pas se sentir en sécurité. Avec cette hausse de 10 points en six mois, jamais ce sentiment n’avait connu une telle augmentation en un semestre, même au moment des différents attentats perpétrés en 2015 et 2016. Autant dire que ce sujet s’invite dans une rentrée déjà passablement compliquée pour l’exécutif, entre crise sanitaire et relance économique. Un sujet d’autant plus épineux qu’il constitue le talon d’Achille d’Emmanuel Macron, le point faible du quinquennat. Lors de la campagne présidentielle de 2016, le candidat Macron avait – déjà – été attaqué, notamment par la droite, sur son manque d’intérêt pour les questions ré

Farouche liberté

  L’affaire de Sainte-Marie-la-Mer pourrait bien sûr faire sourire. En 2020, voir deux gendarmes demander à des vacancières en train de bronzer sur une plage de bien vouloir recouvrir leurs seins pour ne pas choquer des voisins anonymes qui ont cru bon de faire appel à la maréchaussée est une scène qui semble tout droit sortie d’un mauvais vaudeville des années 60 ou d’un film du gendarme de Saint-Tropez. Face à l’ampleur de la polémique, la gendarmerie plaide "une maladresse". Il s’agit surtout d’une faute, commise par deux fonctionnaires qui, d’évidence, ont ignoré la loi pour répondre à une demande dictée par les tenants d’une nouvelle pudeur. Et c’est là que l’affaire est tout sauf anecdotique. Car si le fait de bronzer seins nus relève d’une liberté garantie et encadrée par la loi, fruit d’une longue et difficile conquête des femmes, il est aussi la cible de tous les obscurantismes – dogmes religieux, néo-conservatisme puritain à l’américaine mais aussi diktat de certain

Chemin de crête

  En arrivant à Matignon le 3 juillet dernier en remplacement d’Edouard Philippe, Jean Castex avait une feuille de route simple fixée par le président de la République : incarner la nouvelle – et dernière – séquence du quinquennat d’Emmanuel Macron, préparer la relance économique de 100 milliards d’euros après le déconfinement dont il avait été l’architecte, accompagner la nouvelle politique du "monde d’après" conçue notamment autour de la restauration de la souveraineté industrielle et de l’action en faveur de la transition écologique. Le tout avec une nouvelle méthode tout en rondeur, faite de dialogue et de considération avec les collectivités locales qui avaient été snobées dans les premières années du quinquennat. La gestion de la crise sanitaire passait ainsi presque au second plan, derrière la gestion de la crise économique, la plus sévère qu’ait connue la France depuis la fin de la Seconde Guerrre mondiale. Le Tour de France estival de Jean Castex, qui a multiplié les

La rentrée anormale

 La scène se passe le 26 avril dernier. Alors que l’épidémie du coronavirus sévit en Europe et que la France en est à sa 6e semaine de confinement, les réseaux sociaux s’emballent autour de photos venues de Chine, de Hangzhou précisément, la grande métropole du Zhejiang, habitée par plus de 10 millions de personnes. C’est un jour de rentrée scolaire après quatre mois de vacances forcées et on voit les écoliers arborer de drôles de chapeaux affublés de chaque côté de tiges d’un mètre : la solution trouvée par les autorités et les enseignants pour faire respecter aux enfants le mètre de distanciation physique. Dans une autre vidéo publiée le 14 mai, on voit les enfants entrer dans une école et suivre un parcours millimétré avec prise de température, lavage des chaussures, des habits et des mains sous la supervision d’un personnel très attentif. Ces scènes avaient fait sourire à l’époque. Aujourd’hui elles feraient presque rire jaune, particulièrement les parents d’élèves et les enseignan

Droits et devoirs

  "L’enfer n’existe pas pour les animaux, ils y sont déjà" disait Victor Hugo. Certes la phrase du grand homme a été prononcée au XIXe siècle, une époque où les animaux n’avaient aucun droit. Mais les choses ont-elles réellement changé ? Les images terribles diffusées régulièrement par l’association de défense des animaux L214 ne montrent-elles pas l’enfer que subissent des poules, des canards ou des cochons dans des élevages indignes ? Les images d’oiseaux pris dans la glu, de gibier massacrés lors de chasse à courre au nom de méthodes de chasse ancestrales n’attestent-elles pas de la cruauté envers les animaux ? Les trafics d’animaux, en France, en Europe comme partout dans le monde, qui perdurent en dépit des conventions internationales comme celle de Washington et le travail des douanes, ne montrent-ils pas l’ampleur du travail qui reste à faire ? Plus près de nous encore les animaux faméliques et malheureux dans des cirques ou certains parcs animaliers n’existent-ils pas

Ne pas rater la rentrée

  Chaque année à la même époque, à l’heure où les Français se préparent à reprendre le chemin du travail, les écoliers celui de l’école et les parlementaires celui des assemblées, le diagnostic est invariablement le même, quel que soit le gouvernement en place : la rentrée sera chaude. Chaude parce qu’au sortir de l’été, le retour à la réalité du quotidien fait resurgir les problèmes socio-économiques du pays, chaude parce que c’est à la rentrée que s’expriment les revendications sociales pour les 12 mois à venir, chaude parce que le gouvernement veut conduire son programme et dérouler ses réformes, chaude parce que l’opposition entend bien le contrecarrer, etc. Cette année pourtant, la rentrée prend une coloration bien différente et même totalement inédite : la crise sanitaire du coronavirus écrase tout, les conséquences économiques de la pandémie vont constituer un choc immense dans le pays, cette crise que l’on dit la plus grave depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale va profond

Ecoutons les malades

  Alors que l’Europe s’alarme d’un rebond de l’épidémie du coronavirus avec une forte hausse des cas en Allemagne, une progression inédite en France depuis mai, ou encore une nouvelle vague en Espagne, l’heure n’est pas au relâchement dans les règles sanitaires, ces gestes barrière et cette distanciation physique que nous apprivoisons depuis six mois au moins. Le virus est toujours là et la maladie Covid-19 continue à faire des ravages, provoquant ici le décès de personnes âgées, là l’épuisement de malades qui souffrent et pour certains mettent beaucoup de temps à retrouver un état normal. Face à ce virus qui n’a pas livré tous ces mystères aux scientifiques, face à cette pandémie qui, faute de traitement efficace et de vaccin, met sous tension notre système hospitalier, nous nous devons d’entendre le vécu, la parole des malades. Car depuis le début de l’épidémie, ils n’ont pas souvent été au centre de l’attention, comme si l’on voulait cacher la réalité de leur souffrance, les mettre

Des moustiques et des hommes

  Chaque été de plus en plus de Français retrouvent un compagnon dont ils se passeraient bien : le moustique tigre. Très agressif à l’aube ou au crépuscule, il se développe à vitesse grand V, particulièrement dans les zones habitées où les femelles trouvent nourriture, eaux stagnantes et végétation pour s’abriter. Découvert en 1894 en Inde, ce moustique plus petit mais plus coriace que ceux que nous subissions, connaît une expansion mondiale depuis la fin des années 70 en raison de son impressionnante capacité d’adaptation à tous les environnements. Aujourd’hui, il est présent sur la moitié de la France et contraint les collectivités à mener des campagnes d’information, parfois de démoustication et les populations à se prémunir tant bien que mal avec des pièges efficaces mais onéreux. Très pénible chez nous, le moustique tigre apparaît surtout comme une calamité dans le reste du monde, vecteur de maladie comme le chikungunya, la dengue, le virus Zika ou encore la fièvre jaune. Ce minus

L'ordre répubicain

  En rendant hommage à Eric Monroy, ce policier décédé en pleine intervention dans la nuit du 5 au 6 août après avoir été percuté par un automobiliste qui tentait de prendre la fuite, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré : "Refuser l’autorité, voilà le mal de la société". On se gardera bien de faire, comme le ministre, une généralisation aussi simpliste et large que colorée politiquement, ne serait-ce que parce qu’il y a bien d’autres maux dont souffre la société française, notamment concernant sa situation économique, sa situation sociale, les discriminations ou la précarité qui la minent, etc. En revanche, là où le ministre à raison, c’est que l’on assiste depuis quelques années à une inquiétante multiplication des incidents lors de contrôles, et notamment de contrôles routiers, qu’ils soient effectués par des gendarmes ou des policiers. Des refus d’obtempérer qui vont des insultes au délit de fuite et conduisent parfois à des drames, blessant ou tuant les m

Haut les masques

  Depuis le début de l’épidémie de coronavirus en France, le masque apparaît pour le gouvernement comme le sparadrap du capitaine Haddock. Impossible pour l’exécutif de se débarrasser de cet épineux sujet pour passer à autre chose : de polémique en polémique, le masque empoisonne la vie du gouvernement, celui d’Edouard Philippe hier, celui de Jean Castex aujourd’hui. Sans doute est-ce là la conséquence d’un "péché originel", celui qui consista en un mensonge de communication – un mensonge d’Etat assurent les oppositions – : affirmer mordicus que le masque ne servait à rien pour le grand public… pour cacher en réalité une pénurie due à l’absence de renouvellement des stocks. Depuis, le gouvernement a heureusement opéré un virage à 180 degrés et admis que le masque était bien, avec le respect des gestes barrière et la distanciation physique, la seule arme dont nous disposions pour lutter efficacement contre la propagation du coronavirus, faute de traitement efficace et d’un vac

Le style et la méthode

  En se rendant hier en Haute-Garonne pour parler "été apprenant" et éducation, à deux semaines d’une rentrée scolaire qui s’organise sous la menace du coronavirus, Jean Castex ajoute une nouvelle étape à un véritable tour de France entamé tambour battant dès sa nomination surprise à Matignon, le 3 juillet dernier. C’est peu dire que le Premier ministre a mouillé la chemise cet été, multipliant les déplacements, seul ou accompagné de ses ministres, s’exprimant sur tous les thèmes – du coronavirus à la sécurité – et sur tous les terrains – de la Guyane à Nice, de Dijon à Nantes, de l’Hérault à la Haute-Garonne. Occupant – pour ne pas dire monopolisant – la scène médiatique continuellement, il s’est appliqué finalement ce qu’il avait demandé à ses ministres lors du séminaire gouvernemental le 11 juillet : aller sur le terrain, dans les "territoires." Les Français ne connaissaient pas Jean Castex, ils auront appris cet été à entr’apercevoir l’homme derrière l’énarque,

Génération Covid

  La rentrée scolaire 2020 qui se prépare dès à présent relève à la fois du pari et du casse-tête. Pari parce que la crise sanitaire est loin d’être derrière nous. Pire, après des signaux inquiétants de hausse des contaminations au coronavirus ces dernières semaines, l’épidémie pourrait s’intensifier pour constituer à l’automne cette deuxième vague que prédisent de nombreux experts. Une situation de circulation "très active" du virus que tout le monde redoute de vivre et qui constitue l’un des trois scénarios de rentrée – le pire – élaborés par le ministère de l’Education nationale. L’objectif d’une rentrée à même d’accueillir tous les élèves est donc bien un pari politique, de même nature que celui qu’avait pris Emmanuel Macron en décidant – contre l’avis de certains experts – la réouverture des écoles le 11 mai dernier après un éprouvant confinement. Cette rentrée inédite sous Covid-19 constitue aussi un casse-tête organisationnel et pédagogique pour tous les acteurs de la

Nouvelle donne

  La crise sanitaire du coronavirus a incontestablement bousculé nos habitudes alimentaires et donc nos habitudes d’achats, pendant et après le confinement, et s’est traduite par une hausse des prix des fruits et légumes comme l’a constaté l’association Familles rurales dans son 14e Observatoire annuel. Aux difficultés habituelles dont souffrent les maraîchers – concurrence étrangère, marges de la grande distribution, aléas climatiques – l’épidémie du coronavirus a ajouté de nouvelles contraintes qui, au final, se sont répercutées sur les prix que paient les Français. Par exemple, les nouvelles précautions sanitaires mises en place par les agriculteurs (masques, gel hydroalcoolique, respect de la distanciation physique) ont directement pesé sur le temps de récolte et donc les coûts de production. Et sur les étals, l’absence de produits étrangers moins chers, en raison de la fermeture des frontières, a aussi pesé sur le porte-monnaie des Français, dont un quart ne pourrait plus suivre l

Vivre avec

  Ce sont de petits témoignages qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Un jeune homme qui raconte qu’il "serre la main de [sa] copine pour retrouver la sensation". Un autre, nostalgique, qui regrette "les jours où on pouvait se serrer la main, la bonne époque…" Un troisième qui avoue continuer à "serrer la main de ses amis et de ses clients". Une autre qui fait la bise à ses collègues qu’elle n’avait pas vues depuis des semaines. Ou encore ce médecin qui s’est surpris à serrer la main de son patient, mécaniquement et à leur grande surprise… avant qu’ils ne partent vite se saisir de leur gel hydroalcoolique. Ces témoignages, dont les sociologues feront sans doute leur miel, montrent combien il est difficile d’abandonner ces gestes jadis banals, ciment de notre vie sociale… et professionnelle. Et c’est bien désormais en entreprise que le respect des règles sanitaires – gestes barrière et distanciation sociale – semble poser problème. La force de l’habitude

Ne les oublions pas

  Ils s’appelaient Charline, Nadifa, Stella, Myriam, Antonin et Léo. Ils avaient entre 25 ans et 35 ans, autant dire qu’ils avaient la vie devant eux. Une vie que ces jeunes diplômés avaient décidé de consacrer aux autres, comme donnant sens au propos d’Albert Enstein : « Chaque homme a le devoir de donner au monde au moins l’équivalent de ce que le monde lui a donné. » Ces six jeunes humanitaires, dont cinq engagés auprès de l’ONG Acted, avaient, d’évidence, beaucoup à donner aux populations du Niger, ce si vaste et si beau pays frappé par la misère et menacé par le terrorisme djihadiste. Riches déjà de belles expériences dans différents organismes comme dans différents pays, Charline, Nadifa, Stella, Myriam, Antonin et Léo s’étaient engagés, avec le dynamisme de la jeunesse qui veut changer le monde, dans une juste cause non seulement auprès des Nigériens, mais surtout avec eux pour construire des projets pérennes de développement. En s’accordant une journée de détente avec un guide

Crash tests

  Après les masques, les tests de dépistage du coronavirus vont-ils devenir le nouveau caillou dans la chaussure du gouvernement ? Et surtout vont-ils connaître le même changement radical de communication que les masques qui, d’inutiles au début de la crise sanitaire, sont devenus aujourd’hui indispensables au point d’être fortement recommandés quand la distanciation sociale est impossible et même rendus obligatoires en extérieur par de plus en plus de communes ? Les tests semblent en tout cas relever de la même problématique. "Testez, testez, testez !" avait recommandé l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 16 mars au début de la pandémie, traduisant un raisonnement simple : pour soigner, il faut tester ; pour détecter les malades et les isoler avant qu’ils ne contaminent leurs proches et leurs concitoyens, il faut tester ; pour circonscrire les clusters, il faut tester. Les pays qui testaient le plus leur population, comme l’Allemagne ou la Corée du Sud, sont d’ailleu

Le désespoir et la colère

  Photo Anchal Vohra Aux images du fracas de l’explosion puis à celles des dégâts immenses qui ont ravagé la moitié de Beyrouth mardi soir, les Libanais ont partagé en masse sur les réseaux sociaux une courte vidéo qui marquera. On y voit un appartement dévasté aux fenêtres éclatées. Dans ce chaos, une vieille dame assise devant son piano, imperturbable de dignité, joue "Ce n’est qu’un au revoir"… La scène dit tout de l’incroyable capacité de résilience des Libanais qui ont connu tant et tant de malheurs, quinze années de guerre, les attentats, les tensions avec leurs voisins, la crise économique et ses privations, celle des migrants et celle du coronavirus.  En venant hier à Beyrouth après ce nouveau drame qui endeuille le pays, Emmanuel Macron a voulu saluer cet état d’esprit à l’heure où le désespoir fait vaciller les plus solides des habitants. Comme avant lui ses prédécesseurs – François Mitterrand en 1983 et Jacques Chirac en 2005 – le chef de l’Etat est venu dire que &

Avec Beyrouth

  Un immense panache de fumée, deux explosions entendues à des centaines de kilomètres à la ronde, un cratère gigantesque, des dizaines de morts et des centaines de blessés : les images de Beyrouth dévastée qui tournent depuis mardi soir sur les réseaux sociaux et dans les médias du monde entier marquent les esprits, car elles s’inscrivent dans l’histoire des grandes catastrophes qui accompagnent la marche de l’humanité. Ces images d’une capitale éventrée, d’une ville soufflée, de blessés hagards, de familles éplorées et endeuillées, d’un pays sous le choc, en rappellent d’autres : villes rasées ou détruites par la furie de la nature ou la folie des hommes. Elles résonnent surtout en France d’une façon toute particulière pour deux raisons. D’une part parce que l’origine des explosions à Beyrouth se trouve dans le nitrate d’ammonium, ce composé chimique au cœur de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2001, la pire catastrophe industrielle que nous ayons connue et que nous n’oublions

Responsabilité

Le gouvernement pensait sans doute en avoir fini avec les masques, dont la pénurie au début de l’épidémie du coronavirus lui avait été violemment reprochée, tant par l’opinion publique que par les experts, agacés par sa communication approximative sinon mensongère sur leur utilité. Las ! Alors que désormais il y a pour les Français suffisamment de masques – chirurgicaux ou grand public en tissu – et que le gouvernement a largement fait évoluer sa doctrine jusqu’à aboutir à une obligation dans tous les lieux publics clos le 20 juillet dernier, voilà que survient un nouveau casse-tête. Au moment où l’épidémie de Covid-19 semble regagner de la vigueur en France – comme chez nos voisins – comment inciter les Français à bien porter le masque quand ceux-ci, au contraire, veulent profiter de leur été sans contraintes après l’épreuve du confinement ? Chantre des territoires, Jean Castex entend bien ne pas se laisser enfermer par cette épineuse question et souhaite y associer les collectivités

Deux visions de l'Amérique

Gage Skidmore from Peoria, AZ, United States of America Dans trois mois, les Etats-Unis se rendent aux urnes pour réélire le républicain Donald Trump ou choisir le démocrate Joe Biden. Entre le président sortant qui avait triomphé d’Hillary Clinton il y a quatre ans – à la surprise générale et à celle du principal intéressé – et l’ancien vice-président de Barack Obama, le choix est radicalement différent pour une Amérique plus divisée que jamais. Car la polarisation de l’opinion qui était déjà à l’œuvre en 2016 n’a cessé depuis de se renforcer. Depuis quatre ans, en effet, Trump, soutenu par une base électorale ultraconservatrice qu’il sait chauffer à blanc, bouscule tout sur son passage, sur la scène intérieure comme sur la scène internationale. Entre outrances, éructations, colères, approximations et fake news déversées notamment à jet continu et quasiment 24 heures sur 24 sur son compte Twitter, Donald Trump a bousculé tous les codes et redéfini toutes les priorités des Etats-Unis à