En parler ou pas ? Pour la classe politique, de gauche à droite, pour la majorité présidentielle, pour les rédactions des médias nationaux ou régionaux, la question du traitement d’Eric Zemmour depuis qu’il grimpe dans les sondages d’intentions de vote à l’élection présidentielle constitue autant un casse-tête qu’un cas de conscience. En parler, c’est forcément alimenter la machine à polémiques et à clash, aux outrances et aux buzz sans limite savamment entretenue par le polémiste d’extrême droite, qui se complaît dans le confortable rôle du candidat pas encore déclaré ; et donc faire de lui l’épicentre de la campagne qui démarre. Ne pas en parler, c’est laisser se banaliser une kyrielle de contrevérités, d’approximations, de propos révisionnistes abjects, de mensonges et de provocations permanentes proférés par un bateleur habile, condamné pour incitation à la haine et qui, qu’on le veuille ou non, séduit une part de l’électorat français. Entre ces deux choix cornéliens – les mê...
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