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Affichage des articles du juin, 2020

Toujours unis

Depuis lundi, la France est entrée dans la troisième et dernière phase du déconfinement. Et si une seconde vague de l’épidémie du coronavirus SARS-CoV-2 est toujours possible, les Français ne se retrouveront pas à nouveau confinés, comme l’a assuré le professeur Delfraissy, président du conseil scientifique Covid-19 qui éclaire le gouvernement. Ces 55 jours de confinement, totalement inédits pour une démocratie comme la nôtre en temps de paix, auront profondément marqué les Français. Face à l’angoisse de la maladie Covid-19, ils ont fait preuve d’une mobilisation, d’une détermination et d’une résilience qui forcent le respect. Professionnalisme des personnels soignants, mais aussi de tous ceux qui ont été en deuxième ligne, livreurs, facteurs, éboueurs, caissières… auxquels on peut ajouter les policiers ou les enseignants. Face à l’épidémie, les Français ont collectivement fait face, seuls, car obligés de rester à la maison, mais plus que jamais ensemble. Le confinement a fait ém

Respiration méritée

À l’angoisse pour leur santé et celle de leurs proches que les Français ont vécue durant le confinement a succédé le stress de l’organisation des vacances d’été. Des vacances particulièrement attendues cette année, notamment par les parents et leurs enfants : après 55 jours d’assignation à résidence, quoi de plus normal que d’avoir envie de repos pour se ressourcer, de changer de décor, de prendre un bol d’air frais à la campagne, à la montagne ou sur le littoral ? Mais organiser les séjours a été bien compliqué entre la crainte d’une seconde vague de l’épidémie du coronavirus, les injonctions contradictoires des autorités, les interrogations sur l’ouverture des lignes ariennes ou ferroviaires, la réouverture des frontières avec nos proches voisins. Dès lors l’idée de passer ses vacances en France, et même dans sa région, a fait son chemin, à la fois pour des questions pratiques, mais aussi avec l’envie de soutenir les acteurs du tourisme que sont les hôtels, les campings, les bar

En quête de consensus

La 5G est-elle en train de devenir le nouveau Linky ? La question mérite d’être posée car le déploiement de la 5e génération de la téléphonie mobile commence à provoquer le même type de débats que ceux qui entourent déjà depuis plusieurs années le compteur électrique communicant. Méfiance de la population à l’égard de cette nouvelle technologie, inquiétude de parlementaires sur la nocivité pour la santé humaine des ondes électromagnétiques émises, controverses virulentes entre scientifiques, poids des lobbys industriels, impatience des opérateurs, mais aussi dégradations d’antennes qui se multiplient avec parfois des revendications anticapitalistes primaires, le tout sur fond de théories conspirationnistes dont les plus échevelées ont fait ces derniers mois un lien entre la 5G et la progression de l’épidémie du coronavirus… N’en jetez plus ! Cette incapacité à accueillir sereinement, avec sang froid, une innovation qu’elle soit médicale, technologique ou scientifique, est devenu

Tourner la page

Quelle élection ! On connaissait le Jour le plus long, 2020 nous aura offert la campagne électorale la plus longue et la plus inédite. Elle va enfin s’achever dans six jours avec l’organisation du second tour des municipales qui reste encore plein d’inconnues avec un risque d’abstention massif . C’est peu dire que le coronavirus aura bousculé notre démocratie locale, celle qui permet pourtant d’élire l’homme ou la femme préféré des Français : leur maire. Après un premier tour organisé à la veille d’un confinement jamais vu du pays et marqué par une abstention historique, la campagne électorale s’était mise en sommeil, ne sachant d’ailleurs si elle pourrait reprendre. Les maires sortants candidats à leur réélection ont redoublé de présence sur le terrain pour rassurer leurs administrés face à la pandémie quand ceux dont c’était le dernier mandat ont dû jouer les prolongations. Les challengers, de leur côté, ont dû souvent se résigner à ne faire que de la figuration. Tous les candida

Espoir et inquiétude

Le coup de théâtre survenu au début du mois dans l’affaire de la disparition de la petite Maddie est à la fois porteur d’espoir et d’inquiétude. Porteur espoir pour toutes les familles en quête de vérité qui vivent au quotidien la douleur d’avoir perdu un enfant, un proche dont elles sont sans nouvelles depuis parfois des années, ou bien qui endurent l’attente de voir le meurtrier de leur enfant arrêté et jugé pour pouvoir faire leur deuil. Ces parents, comme ceux de la petite Maddie, refusent de baisser les bras et affrontent avec dignité la lenteur et la complexité des enquêtes, souvent minées par de fausses pistes. Les familles des victimes peuvent heureusement compter sur la détermination et la ténacité des enquêteurs, policiers et gendarmes, des juges d’instruction ou des associations qui ne peuvent se résoudre à ce que des disparitions d’enfants ou d’adultes ne deviennent des "cold cases", ces affaires irrésolues qui restent suspendues, parfois des années, avant l

Fierté partagée

C’était le dernier convoi, autant dire presque le dernier voyage pour l’Airbus A380 dont les dernières pièces ont été convoyées par la route vers Toulouse dans la nuit de mercredi à jeudi, sur le fameux itinéraire à grand gabarit. Le géant des airs, dont les derniers exemplaires sortiront des chaînes de montage de l’avionneur européen l’année prochaine, aura marqué son époque et ouvert un chapitre important de l’histoire de l’aéronautique mondiale. Lancé au tournant du siècle, l’A380 – qui aura coûté quelque 30 milliards d’euros, surcoûts compris – était "une décision risquée", prise sans savoir ce que le marché allait réellement devenir. Un pari osé qui s’est révélé infructueux. L’A380 devait répondre à la congestion du trafic, mais en dépit d’un triplement de celui-ci en 15 ans, les aéroports n’ont pas été saturés. Il ambitionnait de relier le monde entier, mais ne pouvait pas atterrir partout compte tenu des infrastructures dont il avait besoin et donc des investisseme

Nous tenir prêts

Parce que le confinement a lourdement pesé sur les populations qui y ont été contraintes et parce qu’il a durablement impacté les économies des pays touchés par l’épidémie du coronavirus, le retour à la normale, à la vie d’"avant", était, logiquement, le premier souhait de tous, particulièrement en Europe à l’approche de la saison touristique. "Nous allons donc pouvoir retrouver le plaisir d’être ensemble, de reprendre pleinement le travail mais aussi de nous divertir, de nous cultiver", assurait Emmanuel Macron dimanche soir en annonçant aux Français le passage en vert de tout le territoire métropolitain. Un soulagement qui a aussi étreint l’Italie, l’Espagne et de nombreux autres pays européens qui ont commencé à rouvrir leurs frontières, leurs écoles et leurs restaurants. Le fil de notre quotidien a ainsi repris peu à peu et, très vite, les restrictions sanitaires strictes que nous avons scrupuleusement respectées pendant trois mois nous semblent presque lo

Irremplaçable école

La fin effective du confinement et le passage de la France métropolitaine en vert ont permis au président de la République d’annoncer dimanche soir la réouverture complète des crèches, des écoles et collèges pour lundi 22 juin, "de manière obligatoire et selon les règles de présence normale." Pour la communauté éducative s’achèvera ainsi dans six jours une longue période aussi inédite qu’historique, qui l’aura mise à rude épreuve. Épreuve d’abord lors du confinement où il a fallu mettre en place en un temps record la classe à la maison, une solution d’urgence via internet. L’école à distance, à domicile, n’a pu fonctionner qu’avec le professionnalisme des enseignants qui se sont pliés en quatre, parfois avec peu de moyens et en endurant les bugs de la plateforme, pour conserver les liens avec leurs élèves et entre leurs élèves. Beaucoup auraient apprécié dimanche un hommage présidentiel à leur engagement… Cette classe à la maison a aussi été possible grâce aux parents d

Rendez-vous en juillet

Depuis que l’on savait qu’Emmanuel Macron allait s’exprimer hier à 20 heures devant les Français, beaucoup se perdaient en conjectures. Qu’allait annoncer le chef de l’Etat, lui qui avait promis de "se réinventer" pour que "le jour d’après ne ressemble pas au jour d’avant" ? Deux ans avant la présidentielle, quel cap allait-il fixer, quel chemin allait-il montrer ? Plus social et moins libéral ? Plus écologique ? Les instruments dont dispose le président de la République étant variés mais comportant tous des risques, certains ont évoqué un référendum, y compris à plusieurs questions, quitte à prendre le risque que les Français répondent davantage à celui qui pose la question qu’à la question elle-même. D’autres parlaient d’une dissolution. Jacques Chirac l’a tentée sur les conseils de Dominique de Villepin en 1997 avec le résultat inverse de celui attendu : une cohabitation de cinq ans avec Lionel Jospin. Certains enfin tablaient sur l’annonce classique d’un r

Évolution

Photo Pierre Challier Le déconfinement qui a commencé il y a un mois signifie aussi le retour au débat démocratique sur tous les domaines qui avaient été mis sous l’éteignoir. Celui autour des très controversées chasses traditionnelles vient de reprendre d’une façon spectaculaire avec la tribune d’une soixantaine de parlementaires appelant à ce que la France mette un terme à des chasses jugées aussi cruelles que contraires à l’aspiration de la majorité des Français à prendre en compte le bien-être animal et la protection de la biodiversité. Déterrage des blaireaux, chasse à la glu ou à la tendelle, les députés et sénateurs veulent en finir avec ces pratiques "archaïques" qui provoquent "un stress majeur, une mise à mort souvent indigne et/ou une dimension non sélective qui frappe des espèces non-cibles, parfois protégées." Et d’appeler à ce que la chasse du XXIe siècle soit " moderne et éthique", et bien sûr compatible avec les textes européens de pr

Résilience

Decazeville. Photo  Dr Brains   Depuis la fusion en 2013 de Midi-Pyrénées et du Languedoc-Roussillon, la région Occitanie apparaît comme une région dynamique, attractive, pleine d’avenir entre mer et montagne. L’aéronautique à Toulouse, le littoral méditerranéen sont des atouts qui séduisent chaque année de nouveaux habitants, c’est incontestable. Mais derrière l’énergie de cette vaste région se trouve aussi une autre réalité que vient souligner la dernière enquête publiée par l’Insee hier. Depuis 50 ans, en effet, des territoires d’Occitanie se dépeuplent au sein même de nos 13 départements, faute d’emplois suffisants pour permettre à ceux qui le souhaitent de rester au pays ou à d’autres de vouloir s’y installer. 63 des 215 bassins de vie – cette unité correspondant au plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès aux équipements et services les plus courants – sont ainsi en souffrance depuis plusieurs années après avoir été des poumons de la région. Decazeville, C

Patrimoine menacé

Canetons mulards élevés en semi liberté. Photo Ethique & Animaux L214 Les différents plans de relance et de soutien égrenés ces dernières semaines par le gouvernement ont touché les secteurs clés de l’économie française : automobile, tourisme, numérique, aéronautique, etc. Des milliards d’euros ont été débloqués pour soutenir, à raison, ces grands secteurs en difficultés après le long confinement imposé par l’épidémie de coronavirus et sauver de la récession qui vient un maximum d’emplois. D’autres filières pourtant, plus modestes en nombre, vivent également des jours difficiles et la filière du foie gras en est assurément une. D’autant plus que cette dernière, qui fait vivre environ 30 000 familles, notamment dans des zones rurales, et représente près de 100 000 emplois directs et indirects – ce n’est pas rien – essuie cette saison une multitude de déconvenues économiques et sociétales qui font de 2019-2020 une annus horribilis. Le premier écueil vient des conséquences de l

Irréconciliables

La présence de l’ours dans les Pyrénées ? Sans doute une bataille sans fin entre les partisans de la présence des plantigrades et les éleveurs excédés par les prédations. Deux camps irréconciliables qui se font face sans se comprendre ou si peu. Vingt-quatre ans après l’arrivée de Ziva dans les Pyrénées, le dossier ours est donc toujours aussi clivant et aucun des gouvernements qui se sont succédé n’a su mettre en place les conditions d’un dialogue fructueux pour résoudre cette aporie. La cohabitation entre l’homme et l’ours est pourtant réalisable : la mission d’inspection des ministères de l’Agriculture et de l’Écologie avait rendu un rapport en ce sens en mars 2019, et l’exemple d’une cohabitation réussie existe bien en Slovénie. Mais en France, les Pyrénées restent un champ de bataille au sens figuré comme au sens littéral avec la mort par balle d’un ours découvert en Ariège mardi. Deux logiques s’affrontent avec chacune sa légitimité. D’un côté donc, les partisans de l’ours.

Redécoller

Emmanuel Macron, qui a commencé son mandat dans la cour du Louvre, sait mieux que quiconque la force des symboles. Dès lors, beaucoup ont été surpris qu’hier ce ne soit pas le chef de l’Etat en personne qui dévoile, comme il l’avait fait pour l’automobile, le plan de soutien à la filière aéronautique – l’une des plus sinistrées par l’épidémie du coronavirus. Et d’autres ont été déçus, de surcroît, que la présentation de ce plan se fasse à Paris plutôt qu’en Occitanie, épicentre de l’aéronautique européenne dont Toulouse est fière d’être la capitale… Si, sur la forme, le symbole a d’évidence été loupé, sur le fond, en revanche, le plan de soutien semble être à la hauteur avec 15 milliards d’euros mobilisés, même s’il convient de souligner que 7 milliards iront au soutien d’Air France et que 3,5 milliards sont des garanties export à rembourser plus tard par les compagnies aériennes… Le soutien reste cependant massif – comme pour l’automobile (8 milliards d’euros) ou le tourisme (18

Tsunamis

On ne dira jamais assez l’importance des dessinateurs de presse pour saisir une situation. Le 11 mars dernier, alors que l’épidémie du coronavirus se propage dans le monde, Graeme MacKay, dessinateur pour le journal canadien The Hamilton Spectator, publiait un "cartoon" très partagé ensuite sur les réseaux sociaux. On y voit une ville où quelqu’un livre un conseil "Assurez-vous de vous laver les mains et tout ira bien". La ville est alors sous la menace d’une vague "Covid-19", elle-même en passe d’être engloutie par une autre vague plus grosse marquée "récession". Ce dessin, prémonitoire, a depuis été détourné par certains qui ont rajouté une troisième vague, "changement climatique". Ces dessins illustrent simplement la situation complexe qui nous attend. Alors que l’épidémie est "sous contrôle" en France depuis la semaine dernière selon le Conseil scientifique, nous allons faire face à un tsunami socio-économique ravage

Tous en classe

Lorsqu’Emmanuel Macron avait annoncé la réouverture des écoles pour le 11 mai, un vent d’incompréhension avait traversé le pays, inquiétant les parents, les enseignants et les élus locaux. Les enfants, qu’on croyait alors particulièrement contaminants, devaient-ils se retrouver ensemble ? Comment les enseignants allaient pouvoir faire classe avec une partie de leurs élèves à l’école et l’autre à la maison ? Comment les mairies allaient pouvoir en si peu de temps réaménager leurs locaux pour respecter un protocole sanitaire très strict ? L’argument du décrochage de certains élèves pendant le confinement, invoqué par le ministre Jean-Michel Blanquer, ne passait pas et beaucoup dénonçaient une décision cynique pour pouvoir remettre les parents au travail à l’heure où l’économie française filait vers une récession historique. Et pourtant… Maintenant que les dernières études ont montré que les enfants étaient bien moins contaminateurs qu’on ne le pensait, et que le protocole sanitaire

Restons unis

Depuis le 2 juin et la réouverture si attendue des cafés, bars et restaurants, c’est un peu de la vie d’avant que l’on retrouve. Bien sûr, l’épidémie n’est pas encore terminée, il convient toujours de respecter les règles sanitaires de distanciation sociale et les gestes barrières, mais l’horizon s’éclaircit à l’approche de l’été… avant peut-être de redevenir sombre avec la crise sociale et économique qui semble se dessiner. De cette longue période de confinement, de ses 55 jours d’assignation à résidence – chose inimaginable et inédite dans une démocratie comme la nôtre – il y a aura beaucoup de leçons à tirer. Mais on peut d’ores et déjà en détacher un enseignement : cette crise a fait ressortir le meilleur en chacun de nous. Des applaudissements aux soignants tous les soirs à 20 heures, des mercis à toutes ces professions (facteurs, livreurs, routiers, caissières, femmes de ménage, éboueurs, etc.) jusqu’alors oubliées voire méprisées ont accompagné de formidables actions de so

Fiasco

Au début de l’épidémie du coronavirus, un film de Steven Soderbergh sorti en 2011 s’est retrouvé propulsé en tête des plateformes de vidéo à la demande : Contagion. Ce long-métrage raconte comment un virus mortel né en Asie se propage partout dans le monde, provoquant des millions de morts et la panique dans une population prête à céder à toutes les théories du complot avant que l’on ne trouve un vaccin. Cette fiction, étonnamment prémonitoire, est aujourd’hui dépassée par la réalité de l’épidémie que nous traversons avec le scandale qui ébranle la communauté scientifique, après la publication par The Lancet d’un étude biaisée sur la chloroquine, cette molécule dont on ne sait toujours pas avec certitude si elle peut constituer un traitement pertinent ou non contre le coronavirus SARS-CoV-2. La prestigieuse revue médicale s’est, d’évidence, fait abuser par une start-up inconnue jusque là, Surgisphere, qui lui a fourni des données en nombre prétendûment issues de centaines d’hôpit

Le cauchemar américain

En quelques jours les Etats-Unis ont donné au monde deux visages, comme l’avers et le revers d’une même médaille : le rêve américain avec un self made man, Elon Musk, qui parvient en vingt ans à peine à bâtir une entreprise spatiale capable d’envoyer à nouveau des hommes dans l’espace ; le cauchemar américain où l’on voit une nation divisée et fracturée comme jamais avec un racisme endémique terrifiant dont sont victimes depuis trop longtemps les Afro-Américains. Ce n’est, hélas, pas la première fois que des émeutes secouent l’Amérique. On se souvient de celles de 1968 qui suivirent l’assassinat de Martin Luther King, de celles qui embrasèrent le pays en 1991 après le tabassage de Rodney King à Los Angeles, ou encore de celles de Baltimore en 2015 en réaction à la mort de Freddie Gray. La mort de George Floyd le 25 mai, après qu’un officier de police de Minneapolis,Derek Chauvin, s’est agenouillé sur son cou pendant 8 minutes et 46 secondes sera-t-elle le drame de trop ? En tou

Fusions et frictions

Mairie de Serres-Castet dans les Pyrénées-Atlantiques. Photo Marcel Roblin (Wikipedia) Depuis hier et le dépôt des listes pour le second tour des élections municipales, qui se tiendra le 28 juin, la France retrouve le fil de sa vie démocratique brutalement interrompu par le confinement après un premier tour que d’aucuns – a posteriori – regrettent qu’il ait été organisé. Ce retour du débat politique reste une bonne chose car la démocratie locale ne pouvait être confinée plus longtemps, ne serait-ce que pour que les collectivités puissent lancer d’indispensables chantiers. Ce très long entre-deux tours – qui aurait d’ailleurs pu ne jamais finir si les élections avaient été entièrement reportées pour toutes les communes – a donné lieu à de multiples tractations, des mains tendues puis refusées, des coups de chaud et des coups de mou, bref toute une cuisine politique, une tambouille d’appareils nécessaire mais qui a tendance à agacer les Français. Sans préjuger des résultats finau

Nécessaire solidarité

Après plusieurs semaines de confinement – 55 jours en France – pour endiguer la propagation du coronavirus meurtrier, la situation s’améliore peu à peu et la perspective de voir la fin de l’épidémie se rapproche enfin. Les Européens, dont beaucoup ont difficilement vécu ces assignations à résidence, veulent désormais – c’est bien naturel – renouer avec la vie d’avant et, à l’approche de l’été, penser aux vacances qui auront cette année un double mérite. D’abord soulager autant que faire se peut, en famille, les épreuves psychologiques du confinement alors que la rentrée s’annonce difficile avec la récession qui menace. Ensuite, soutenir l’un des secteurs les plus impactés par l’épidémie : le tourisme. Alors que l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) prévoit une réduction de 20 % à 30 % des arrivées internationales, ce qui représente une perte de 280 à 420 milliards d’euros pour le secteur du voyage au niveau mondial, en Europe, l’été est une saison cruciale avec 360 millions d

Retrouvailles

Demain, pour des centaines de milliers de restaurateurs, le jour se lèvera enfin avec la réouverture de leurs établissements au public. Depuis l’arrivée du coronavirus et la fermeture, le 14 mars au soir, de tous les bars et restaurants du pays, en prélude au confinement instauré trois jours plus tard, le secteur de l’hôtellerie-restauration a été l’un de ceux qui ont le plus souffert des restrictions sanitaires. Et sans doute aussi l’un de ceux qui vont le plus souffrir de la récession qui vient, car tous les établissements ne pourront pas s’adapter aux nouvelles règles sanitaires de distanciation sociale. Contrairement aux grandes structures qui peuvent réaménager leurs salles ou multiplier les services, les petits restaurants ne peuvent, en effet, pousser leurs murs, et beaucoup n’auront pas l’opportunité de créer ou d’élargir leurs terrasses. La livraison de repas ou la préparation de plats à emporter, expérimentées durant la crise par certains, ne saurait être une solution pér

Reconquête spatiale

"Là où il y a une volonté, il y a un chemin" disait Albert Camus. Sorte d’Howard Hughes du XXIe siècle ou d’incarnation du superhéros de BD "Iron man", le milliardaire américain Elon Musk – aussi fantasque que visionnaire, aussi agaçant que fascinant, aussi talentueux que présomptueux – en apportera sans doute la preuve ce soir lorsque sa capsule Dragon propulsera deux astronautes depuis cap Canaveral vers la station spatiale internationale. Le moment sera alors triplement historique et va inaugurer une véritable reconquête spatiale pour les Etats-Unis. Historique pour Space X bien sûr, cette société privée fondée par Musk en 2002 et qui dépoussière le secteur. Il n’y avait, pour s’en rendre compte, qu’à voir les deux astronautes dans leurs combinaisons high-tech se glisser dans une capsule épurée qui fait passer les modules Soyouz pour des antiquités… Elon Musk rapproche la science-fiction de la réalité et retrouve le souffle et l’enthousiasme de l’épopée spati