Accéder au contenu principal

Évolution

tendelle
Photo Pierre Challier


Le déconfinement qui a commencé il y a un mois signifie aussi le retour au débat démocratique sur tous les domaines qui avaient été mis sous l’éteignoir. Celui autour des très controversées chasses traditionnelles vient de reprendre d’une façon spectaculaire avec la tribune d’une soixantaine de parlementaires appelant à ce que la France mette un terme à des chasses jugées aussi cruelles que contraires à l’aspiration de la majorité des Français à prendre en compte le bien-être animal et la protection de la biodiversité. Déterrage des blaireaux, chasse à la glu ou à la tendelle, les députés et sénateurs veulent en finir avec ces pratiques "archaïques" qui provoquent "un stress majeur, une mise à mort souvent indigne et/ou une dimension non sélective qui frappe des espèces non-cibles, parfois protégées." Et d’appeler à ce que la chasse du XXIe siècle soit " moderne et éthique", et bien sûr compatible avec les textes européens de protection des oiseaux signés par la France.

Cette polémique sur les chasses traditionnelles agace, à raison les représentants des chasseurs, qui y voient une nouvelle tentative de discréditer la chasse dans son ensemble à l’heure où les demandes de permis sont en hausse. Ces chasses traditionnelles – pratiquées par une petite minorité de personnes arc-boutées sur "la tradition", mais qui donnent aussi lieu à du braconnage – ne reflètent en rien, estiment-ils, les engagements des chasseurs pour la nature. La gestion et la régulation des espèces, l’entretien et l’aménagement des milieux, la participation à des interventions sanitaires sont autant d’actions bénévoles menées par les chasseurs qui contribuent, assurent-ils, à la préservation des milieux.

Dès lors pour mieux mettre en avant ces actions importantes et reconnues, ne serait-il pas temps d’évoluer sur le sujet, d’aller dans le sens de l’histoire, et d’arrêter les pratiques qui nuisent à l’image de la chasse ?

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du dimanche 14 juin 2020)

Posts les plus consultés de ce blog

Se préparer

Voilà un type de courbe que l’on n’avait pas vu depuis longtemps concernant le Covid-19 : une hausse, celle du nouveau variant du coronavirus EG.5. Baptisé Eris, ce cousin d’Omicron croît de façon vertigineuse dans le séquençage de cas positifs au Covid-19 en France comme dans d’autres pays. Beaucoup plus contagieux que ses prédécesseurs, Eris pourrait ainsi s’imposer et devenir majoritaire. Au point de relancer une pandémie mondiale que nous pensions derrière nous ? Nous n’en sommes évidemment pas là, mais l’apparition de ce nouveau variant, tout comme la possibilité de voir survenir des clusters de contamination comme cela vient de se produire aux fêtes de Bayonne, nous interroge légitimement. Même si la couverture vaccinale est bonne en France, la crainte de devoir revivre les conséquences sanitaires et socio-économiques d’un retour de la pandémie est bien dans les esprits. Peut-être aurions-nous dû écouter plus attentivement les spécialistes comme le directeur général de l’Organisa

Entaché

Dix ans après son départ du gouvernement Ayrault, Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget de François Hollande, envisage-t-il son retour en politique ? En tout cas l’intéressé, condamné en appel à deux ans de prison pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, et frappé de cinq années d’inéligibilité, était hier sur le marché de Monsempron-Libos, non loin de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont il a été le député et le maire.Fin octobre déjà il participait à une réunion, organisée à huis clos, quelques semaines après le lancement d’une association politique «Les amis de Jérôme Cahuzac». Récemment interrogé par Sud-Ouest pour savoir s’il préparait son retour politique, le septuagénaire, qui avait élu domicile en Corse où il pratiquait la médecine à l’hôpital de Bonifacio, s’est borné à répondre que «tout est une question de circonstances», faisant remarquer qu’ «on fait de la politique pour être élu et agir» et qu’il n’y avait pas d’élections avant 2026, date des prochaines m

Amers adieux

Un anniversaire… qui vire aux adieux. Air France, qui fête cette année ses 90 ans, a annoncé hier, à la surprise générale, qu’elle allait quitter en 2026 l’aéroport d’Orly et recentrer ses vols intérieurs sur son hub de Roissy-Charles de Gaulle. En quittant ainsi le deuxième aéroport du pays, la compagnie française tourne la page d’une histoire qui avait commencé en 1952, année de son arrivée à Orly. Histoire partagée depuis par des millions de Français qui, tous, peu ou prou, pour le travail ou les loisirs, ont un jour pris un avion d’Air France pour Paris-Orly, ont parfois confondu Orly-Ouest et Orly-Sud, ont accompagné le développement de la compagnie avec le lancement des Navettes vers Toulouse, Nice, Bordeaux, Marseille puis Montpellier, ont découvert au fil des ans les nouveaux Airbus, apprécié la qualité du service à bord, puis, une fois arrivés, emprunté l’OrlyVal pour rejoindre le centre de Paris ou continuer leur voyage avec une correspondance. Si l’annonce du départ d’Air Fr