"Mal nommer les choses, c’est participer au malheur du monde" disait Albert Camus. Mais il n’est pas toujours aisé de bien nommer les choses, et c’est tout l’enjeu de cette notion complexe de "radicalisation" – et son corollaire de "déradicalisation" – lorsqu’on l’applique à l’islam, à des jihadistes confirmés ou apprentis. Car deux écoles, pour le coup radicalement en désaccord, ont développé leur analyse du phénomène, récemment ravivé par la publication de deux livres. D’un côté, l’école de Gilles Kepel, qui estime que le jihadisme procède d’une "radicalisation de l’islam". Cette radicalisation passe par des figures tutélaires salafistes, des réseaux, des filières comme celle de Toulouse, des quartiers comme celui des Izards. Cette option est largement défendue par le livre d’Hugo Micheron " Le Jihadisme français : quartiers, Syrie, prison " (Ed. Gallimard). Le chercheur que nous avions récemment interviewé montre d’ailleurs combien
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