Face aux déchaînements de la nature - séisme, inondation, orages, neige ou mouvements de terrain - nous nous retrouvons souvent démunis. L’arrivée de la tempête Gloria sur les côtes de notre région ne fait évidemment pas exception à la règle, même si cet « épisode Méditerranéen », selon la terminologie de MétéoFrance, a été annoncé suffisamment tôt pour que des actions d’alerte et de sécurisation puissent être entreprises.
La violence des éléments et ses conséquences sur les personnes et les biens imposent dans un premier temps une solidarité sans faille avec les secouristes comme avec les victimes. Une solidarité qui se prolongera dans les semaines à venir lorsqu’il faudra évaluer puis indemniser et réparer les dégâts de Gloria.
Mais cette tempête doit être aussi l’occasion de nous projeter dans l’avenir. Un avenir où les phénomènes météorologiques notamment seront plus intenses que ceux que nous avons pu connaître, comme l’indiquent toutes les études scientifiques de ces dernières années. Car si le réchauffement climatique est une tendance de fond incontestable, cela ne veut pas dire qu’il n’y aurait plus d’épisodes de froid… Face à cette nouvelle donne, nous devons nous préparer et nous adapter en changeant substantiellement notre approche en termes d’aménagement du territoire, de bonnes pratiques en cas de catastrophes naturelles, de respect des consignes de sécurité, mais aussi, d’évidence, de choix politiques et économiques.
Hier à Davos, le président américain climatosceptique Donald Trump fustigeait les « éternels prophètes de malheur » qui entravent selon lui le développement de l’économie capitaliste mondiale en se souciant trop de l’évolution du climat. Et pourtant, même le Forum économique mondial devant lequel il s’exprimait - et qui ne saurait être accusé d’être une réunion de bobos écolos - a pris acte du changement auquel nous assistons. Pour la première fois, le forum de Davos a indiqué dans son rapport annuel que les cinq principaux risques qui pèsent sur l’économie mondiale en 2020 sont tous liés à des questions environnementales. Les tempêtes sont ainsi les illustrations de ce défi climatique que l’humanité va devoir relever.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mercredi 22 janvier 2020)