Accéder au contenu principal

Une fierté et une leçon

airbus


Les chiffres ne seront officiellement annoncés que dans quelques jours. Mais le record de livraisons d’Airbus en 2019, qui permet à l’avionneur européen de supplanter son rival américain Boeing - enlisé dans les déboires de son 737 MAX - est évidemment une bonne nouvelle et de bon augure pour entamer la nouvelle année et les nouveaux défis - nombreux ! - du secteur aérien.
Voir Airbus redevenir numéro un mondial, une place qu’il n’avait plus occupée depuis 2011, suscite d’abord une immense fierté. C’est là la récompense du travail quotidien, acharné, passionné de tous les compagnons de l’avionneur, des ouvriers au PDG en passant par les ingénieurs, mais aussi de tous les sous-traitants qui œuvrent toute l’année à la réussite d’Airbus. Cette fierté rejaillit sur Toulouse, qui mérite plus que jamais son titre de capitale aéronautique, sur toute la région Occitanie et sur chacun d’entre nous.

Ce succès historique est aussi une leçon pour tous les Européens. À l’heure où la mise en œuvre du Brexit voit s’éloigner le Royaume-Uni, acteur majeur de l’aéronautique ; à l’heure où les poussées populistes conspuent l’Union européenne et font douter d’un avenir commun, le succès d’Airbus est le plus beau symbole que la collaboration entre nations européennes - « unies dans la diversité » pour reprendre la devise de l’Union - est une réalité concrète, qui donne du poids à l’Europe sur la scène internationale.

Surtout, au moment où une nouvelle Commission européenne vient de s’installer à Bruxelles, le succès d’Airbus montre que l’opiniâtreté paye et oblige les dirigeants européens à élever l’ambition de notre continent. Nous attendons ainsi l’émergence de nouveaux Airbus dans le numérique, le nouvel espace, le véhicule électrique, les énergies renouvelables, la santé, l’environnement, etc. L’Europe en a les talents et les capacités pour peu qu’elle cesse de douter d’elle-même. « L’avenir, tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre » disait un pionnier de l’aéronautique, Antoine de Saint-Exupéry. Aujourd’hui Airbus nous montre la voie.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du jeudi 2 janvier 2020)

Posts les plus consultés de ce blog

Moine-soldat

Dans le marathon de l’examen de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, le calendrier a marqué une pause ce jeudi à l’occasion de la niche parlementaire du Parti socialiste. Une pause mise à profit par le gouvernement pour aller sur le terrain défendre une réforme toujours massivement rejetée par 7 Français sur 10. À l’avant-veille de la quatrième journée de manifestation appelée par l’intersyndicale, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin se sont ainsi rendus hier à Neuville-en-Ferrain, dans le Nord, Olivier Dussopt à Toulouse, où il a notamment rencontré six lecteurs de La Dépêche du Midi au siège de notre journal pour répondre à leurs questions et leurs inquiétudes. Celui qui enchaîne à un rythme soutenu les interviews dans les matinales et défend depuis lundi son texte devant une Assemblée nationale survoltée s’est montré tel qu’en lui-même : un moine-soldat de la macronie. Moine, parce que le ministre connaît sur le bout des doigts le catéchisme de la réforme, son dogme du r

L'indécence et la dignité

C’est sans doute parce qu’elle avait le souriant visage de l’enfance, cheveux blonds et yeux bleus, parce qu’elle aurait pu être notre fille ou notre nièce, notre petite sœur ou notre cousine, une camarade ou la petite voisine. C’est pour toutes ces raisons que le meurtre barbare de la petite Lola a ému à ce point la France. Voir le destin tragique de cette bientôt adolescente qui avait la vie devant elle basculer à 12 ans dans l’horreur inimaginable d’un crime gratuit a soulevé le cœur de chacune et chacun d’entre nous. Et nous avons tous pensé à ses parents, à sa famille, à ses proches, à ses camarades de classe, à leur incommensurable douleur que notre solidarité bienveillante réconfortera mais n’éteindra pas. Tous ? Non, hélas. Dans les heures qui ont suivi le drame, certains ont instrumentalisé de façon odieuse la mort de cette enfant pour une basse récupération politique au prétexte que la suspecte du meurtre était de nationalité étrangère et visée par une obligation de quitter l

Bien manger

C’est un petit logo qui nous est devenu familier lorsque nous faisons nos courses. Impulsé par un règlement européen (INCO) de 2014, établissant des règles pour informer les consommateurs sur la déclaration nutritionnelle ou la liste des ingrédients d’un produit, le Nutri-Score, ses cinq lettres de A à E et ses cinq couleurs de vert à rouge, est désormais bien ancré dans le paysage. De plus en plus présent sur le devant des emballages, on peut même dire que c’est un succès européen puisqu’il est présent non seulement en France, qui l’a introduit en 2017, mais également en Belgique, en Allemagne, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Espagne et même en Suisse, qui ne fait pourtant pas partie de l’Union européenne. Face à des étiquettes qui livrent la composition des produits écrite en tout petits caractères difficilement lisibles, certains consommateurs s’étaient déjà tournés vers des applications comme Yuka. Avec un smartphone, il suffit alors de scanner le code-barres d’un produit pour en a