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Articles

Affichage des articles du décembre, 2024

Risque zéro

   Les crashs d’avions existent malheureusement depuis les débuts de l’aviation mais ces dernières années, il arrive que le grand public les découvre quasiment en direct, filmés par les téléphones portables de témoins qui publient les vidéos instantanément sur les réseaux sociaux. En cette fin 2024, coup sur coup deux crashs d’avions ont ainsi pu être filmés. Mercredi on a vu un Embraer de la compagne Azerbaijan Airlines, qui effectuait une classique liaison entre Bakou et Grozny, en perdition, se fracasser au sol au Kazakhstan, sa carlingue coupée en deux. Le bilan est lourd avec 38 morts, mais 29 personnes ont survécu au crash. Quatre jours plus tard, c’est un autre accident aérien qui a surgi sur nos écrans : un vol de la compagnie Jeju, effectuant une liaison entre Bangkok et Séoul, a tenté un atterrissage d’urgence. Sans train d’atterrissage opérationnel, le Boeing 737-800 a glissé au sol et fini son dérapage incontrôlable contre un mur. Terrible bilan avec...

Ecosystème à revoir

Des ascenseurs en panne, des travaux mal réalisés, des charges qui s’envolent… Le tableau n’est que trop familier pour de nombreux copropriétaires français, qui pointent du doigt leur syndic. Et les témoignages accablants que nous publions attestent d’inadmissibles dysfonctionnements. Longtemps considéré comme le garant du bon fonctionnement de nos immeubles, le syndic se retrouve aujourd’hui au centre de toutes les critiques. Et pour cause puisqu’une enquête menée par la DGCCRF, en 2021 et 2022, sur 457 établissements de syndics a révélé des anomalies dans… 313 d’entre eux ! Non-respect du contrat-type, facturations abusives, manque de transparence… La liste des griefs est longue et édifiante. Mais ne nous y trompons pas, les syndics ne sont pas les seuls responsables de cette situation. Les copropriétaires eux-mêmes ont aussi leur part de responsabilité. Une étude récente du ministère de la Justice indiquait que 82 % des conflits entre copropriétaires et syndics sont dus à des impayé...

Réforme maudite

Depuis 2017, tel le sparadrap du capitaine Haddock, la réforme des retraites n’en finit pas d’occuper le débat public. Son adoption au forceps l’an passé par 49-3 à l’Assemblée nationale, sans véritable débat et contre l’avis des Français et des syndicats, a marqué au fer rouge la politique d’Emmanuel Macron et pèsera d’évidence lorsqu’il s’agira de faire son bilan politique. Tout avait pourtant bien commencé. Lors de son premier quinquennat, Emmanuel Macron avait osé proposer une petite révolution pour en finir avec les réformes qui s’enchaînaient depuis des années sans jamais régler le problème du financement : changer de système avec la retraite par points. Les Français semblaient plutôt favorables à cette réforme systémique… avant qu’Edouard Philippe n’en fasse une urticante réforme paramétrique financière avec un déjà vu recul de l’âge de départ. Le projet de loi remanié s’était alors soldé – déjà – par un 49-3 avant de sombrer face à la pandémie de Covid. Une fois celle-ci passée...

Le bras de fer

    On a si souvent parlé de tournant dans la guerre en Ukraine lorsqu’un événement d’ampleur semblait rebattre les cartes avant de n’en rien faire qu’on est désormais méfiant avec cette notion au vu de l’évolution imprévisible de ce conflit atypique, à la fois hybride et de haute intensité. Il y a eu l’inattendue et remarquable résilience ukrainienne dès les premiers jours de l’invasion russe, cette Blitzkrieg qui, selon Vladimir Poutine, devait durer trois jours pour prendre Kiev et qui s’est très vite enlisée face à la détermination des Ukrainiens et de leur président-courage Volodymyr Zelensky. Il y a eu l’importance capitale de l’usage des drones, aériens ou maritimes, dans chaque camp. Il y a eu la contre-offensive ukrainienne qui s’est fracassée sur les dents de dragons russes le long de la ligne de front. Il y a eu les massacres de Boutcha et d’Izium, les déportations d’enfants ukrainiens, les bombardements massifs des villes et villages ukrainiens, autant de crimes de...

Barnier bis...

En pleine journée de deuil national pour Mayotte et un énième report aussi déplorable qu’irrespectueux des Français, ces derniers apprécieront-ils le « cadeau de Noël » du gouvernement Bayrou, alors que 65 % disaient ne pas lui faire confiance pour nommer une équipe qui « corresponde à leurs attentes » ? En tout cas, comme les cadeaux que l’on reçoit avec la grimace, la joie de recevoir ne devrait pas l’emporter sur le plaisir d’offrir. Car, à dire vrai, ce gouvernement Bayrou ressemble furieusement à un gouvernement Barnier Bis… puisque soutenu par le même « socle commun » comprenant les partis présidentiels Renaissance, MoDem et Horizons, associés aux Républicains. Un socle fragile, toujours miné par les ambitions présidentielles de ses chefs, Attal, Wauquiez, Philippe, et peut-être quelques autres comme le revenant Darmanin… et toujours sous surveillance d’un Rassemblement national qui a pesé sur la composition du gouvernement pour écarter Xavier Bertrand, bête noire de Marine Le Pe...

Solidarität

  L’attentat qui a frappé l’Allemagne vendredi soir, faisant au moins cinq morts et plusieurs dizaines de blessé sur le marché de Noël de Magdebourg, a suscité une onde de choc dans le pays, dans le monde mais aussi plus particulièrement en France. Parce que notre pays a aussi connu des attentats de masse de cette nature avec l’attaque terroriste de Nice le 14 juillet 2016 qui avait fait 84 morts et 458 blessés, ou celle survenue sur le marché de Noël de Strasbourg, le 11 décembre 2018, qui avait fait 5 morts et 11 blessés ; parce que, depuis plus de 60 ans et la réconciliation scellée entre Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, nos liens d’amitié avec l’Allemagne sont toujours plus puissants que des divergences politiques ponctuelles ; l’émotion des Allemands est aussi la nôtre et notre solidarité est totale pour qu’un peuple qui se retrouve plongé dans l’horreur terroriste puisse surmonter cette terrible épreuve. Huit ans après un attentat similaire sur le marché de Noël de Berli...

C'est fou...

  À la lumière des dernières révélations qui pourraient aboutir à l’arrêt de la production de la plus emblématique eau minérale de France, on est tenté de reprendre un des slogans publicitaires de la marque : Perrier, c’est fou ! Fou effectivement d’imaginer la fin de la saga Perrier commencée au XIXe siècle grâce au savoir du docteur Perrier et au talent d’entrepreneur du britannique St John Harmsworth qui inventa la forme de la célèbre petite bouteille verte. Car Perrier, c’est la France. Imagine-t-on une table de café en terrasse l’été sans son Perrier rondelle ? La table d’une brasserie sans sa bouteille verte ? Perrier est d’autant plus entrée au patrimoine national que la marque, depuis toujours, a su marquer les esprits avec des publicités iconiques. Quarante ans après, on a toujours en tête le lion de Jean-Paul Goude. Perrier fait incontestablement partie d’un panthéon économique et intime, et illustre un certain art de vivre à la française. Mais ce qui est fou également, c...

Derrière le drame

Il y a un an au Royaume-Uni, le cabinet d’avocats Ryland Garth secouait le monde du rugby en portant une class action (action de groupe) de près de 450 rugbymen, dont 140 anciens internationaux, contre les fédérations anglaise et galloise, et World Rugby – l’organisme international qui gère le rugby à XV et le rugby à sept. Les joueurs accusaient les instances d’avoir négligé leur santé, particulièrement à cause des commotions cérébrales subies à répétition… « Nos recherches démontrent que 400 joueurs sont morts de façon prématurée ces dix dernières années, et c’était dû à des dommages au cerveau », assurait le cabinet, qui représente depuis fin octobre quelque 850 joueurs et attend des premières audiences en justice en février 2025. Cette affaire britannique illustre l’ampleur d’un phénomène mondial, qui ne concerne d’ailleurs pas seulement le rugby mais aussi d’autres sports de contact. Le monde du rugby, toutefois, est celui qui est en première ligne, car il a été marqué par de nomb...

C'est possible !

Et si, en dépit de tout, les Français finissaient par retrouver le moral ? Poser cette hypothèse est peut-être présomptueux tant les enquêtes, études, sondages et rapports en tout genre nous disent combien les Français font grise mine et sont pessimistes sur l’avenir. Le mois dernier, l’Insee nous apprenait ainsi qu’après un léger rebond, la confiance des ménages s’était dégradée à nouveau : à 90, l’indicateur qui la synthétise a diminué de trois points, restant au-dessous de sa moyenne de 100 entre janvier 1987 et décembre 2023… Ce mois-ci, l’enquête « Quels communs dans une société française en tension ? », réalisée par BVA Xsight et la Fondation Jean-Jaurès, révélait un mal-être profond au sein de la population. Une lassitude collective qui s’accompagne d’un sentiment d’enfermement : un Français sur deux se sent prisonnier de sa propre vie. Quelques jours plus tard, c’est la vaste enquête « Fractures françaises » d’Ipsos qui mettait en lumière une défiance record envers nos institut...

Feuilleton

Le retour des rhumes avec leur cortège de nez bouchés, de maux de gorge et de tête incite les Français à se tourner vers des médicaments dont les noms, après des années de publicité, sont entrés dans le vocabulaire hivernal : Actifed Rhume, Humex, RhinAdvil, Dolirhume, etc. Abordables, ces médicaments sont devenus les alliés des enrhumés d’autant plus facilement que leur efficacité est réelle pour un soulagement rapide. Seulement voilà, comme tout médicament, il peut y avoir des effets secondaires et ceux de cette famille de médicaments – les vasoconstricteurs – s’ils restent évidemment rares, ne sont pas bénins puisqu’il s’agit d’infarctus du myocarde ou d’accidents vasculaires cérébraux. A ces effets secondaires-là, connus de longue date, de récentes études viennent y ajouter de nouveaux risques neurologiques, confirmés par l’Agence européenne du médicament (EMA). Au point que le bénéfice-risque de huit médicaments se pose cette année de façon encore plus aiguë qu’auparavant… Car les...

Désespérance

« La société politique contemporaine : une machine à désespérer les hommes », déplorait Albert Camus. Que dirait le prix Nobel de littérature 1957 de la situation politique de la France s’il était encore en vie ? On n’ose l’imaginer… L’adoption, mercredi soir, d’une motion de censure par deux des trois blocs qui composent l’Assemblée nationale – la gauche du Nouveau Front populaire, l’extrême droite du Rassemblement national et des ciottistes – signe l’échec de la méthode Barnier, celui de toutes les forces politiques de la représentation nationale sans exception et, bien sûr, celui du chef de l’État dont la dissolution, prise sur un coup de tête comme un caprice en réponse à sa défaite aux élections européennes, est bel et bien à l’origine de cette situation de blocage total. L’ancien négociateur du Brexit, duquel on attendait beaucoup – trop sans doute – s’est heurté dès sa nomination aux petits calculs politiciens des partis, aux ambitions délétères des ténors du « socle commun » ce...