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Risque zéro

  

crash

Les crashs d’avions existent malheureusement depuis les débuts de l’aviation mais ces dernières années, il arrive que le grand public les découvre quasiment en direct, filmés par les téléphones portables de témoins qui publient les vidéos instantanément sur les réseaux sociaux. En cette fin 2024, coup sur coup deux crashs d’avions ont ainsi pu être filmés.

Mercredi on a vu un Embraer de la compagne Azerbaijan Airlines, qui effectuait une classique liaison entre Bakou et Grozny, en perdition, se fracasser au sol au Kazakhstan, sa carlingue coupée en deux. Le bilan est lourd avec 38 morts, mais 29 personnes ont survécu au crash. Quatre jours plus tard, c’est un autre accident aérien qui a surgi sur nos écrans : un vol de la compagnie Jeju, effectuant une liaison entre Bangkok et Séoul, a tenté un atterrissage d’urgence. Sans train d’atterrissage opérationnel, le Boeing 737-800 a glissé au sol et fini son dérapage incontrôlable contre un mur. Terrible bilan avec 179 morts et deux miraculés.

Dans le premier cas, il a très rapidement été établi que l’appareil avait essuyé des tirs extérieurs provenant du territoire russe. Bakou accuse d’ailleurs Moscou d’avoir voulu camoufler sa responsabilité. Devant l’évidence, Vladimir Poutine a esquissé des excuses et fera sans doute payer un lampiste pour donner le change.

Dans le second cas, qui constitue la pire catastrophe aérienne de l’histoire de la Corée du Sud, on se retrouve face à une nouvelle énigme. Les premiers éléments de l’enquête, encore parcellaires, dessinent les contours d’une terrible succession d’événements. Une collision avec des oiseaux, phénomène redouté des pilotes et responsable de nombreux incidents graves dans l’histoire de l’aviation, aurait d’abord perturbé le vol. Mais c’est surtout une possible défaillance du système hydraulique qui intrigue les enquêteurs. Ce système, capital pour le déploiement du train d’atterrissage, aurait été totalement inopérant lors de l’approche finale.

Cette tragédie pose une question cruciale : Boeing, et plus largement l’industrie aéronautique, parviennent-ils vraiment à regagner la confiance des voyageurs après des années de scandales et d’incidents techniques ? L’avionneur américain traverse déjà, et depuis maintenant plusieurs années, une crise majeure, entre les déboires de son 737 MAX et les récents incidents techniques qui ont émaillé l’actualité. Bien que le 737-800 impliqué dans l’accident soit un modèle différent et réputé fiable, ce nouveau drame pourrait saper davantage la réputation de Boeing, déjà affaiblie.

À l’heure où des millions de personnes prennent l’avion pour les fêtes de fin d’année, ces deux crashs spectaculaires et tragiques ont marqué à raison l’opinion. Pourtant, ils doivent être replacés dans un contexte global : le transport aérien reste l’un des moyens de transport les plus sûrs au monde. En 2023, pour 4,7 milliards de passagers transportés, on ne dénombrait que 0,17 accident mortel par million de vols. Cette sécurité remarquable, priorité tant des avionneurs que des compagnies aériennes et fruit de décennies d’innovations et d’apprentissages, montre que le transport aérien continue de tendre vers le risque zéro, qui restera toujours hors d’atteinte.

 

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