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Affichage des articles du 2022

Dynamique

La publication chaque fin décembre par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) de sa note sur les Populations légales est toujours un moment attendu. Chacun – et les élus locaux au premier chef – regarde si sa commune a gagné ou perdu des habitants depuis l’année passée, quelle est la situation de ses voisins, de l’intercommunalité et des grandes tendances qui traversent l’Occitanie, la deuxième région de France derrière l’immense Nouvelle-Aquitaine, avec ses 72 724 kilomètres de superficie. Certes, les données de l’Insee ne reflètent pas la situation actuelle puisque la méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de six ans. Mais ils donnent déjà une tendance. Au 1er janvier 2020, c’est-à-dire aux prémices de l’épidémie de Covid-19, l’Occitanie comptait 5 973 969 habitants. La région figure ainsi à la cinquième place nationale. De 2014 à 2020, la population d’Occitanie a augmenté en moyenne de 0,7 % par an, soit environ 40 500 hab

Se réveiller

  Les températures douces qui ont étreint une grande partie du pays pour Noël, les rayons de soleil qui donnent en cette fin d’année du baume au cœur des Français font du bien au moral. À l’heure où l’inflation continue de grimper et où la situation sanitaire se complique entre triple épidémie de grippe, de bronchiolite et de Covid et grève des médecins généralistes, ces journées quasi-printanières sont appréciables. Appréciables et pourtant inquiétantes, car elles couronnent une année 2022 historique sur le front climatique comme le note Météo-France qui vient de publier son bilan annuel. 2022 restera, en effet, comme l’année la plus chaude jamais enregistrée en France depuis le début des relevés en 1900. Une année marquée par un manque criant de précipitations, une sécheresse des sols parmi les plus longues et les plus étendues en France et des événements exceptionnels qu’on croyait réservés à d’autres pays bien éloignés de nos latitudes. Les trois vagues de chaleur ont battu de nomb

Un vaccin d'urgence

  Ce lundi, un élevage de canes et de canards a été touché par l’influenza aviaire à Aignan, à l’ouest du Gers. Un abattage préventif était prévu dès hier. Nouvel épisode de cette épizootie de grippe aviaire qui, depuis plusieurs années, frappe l’Europe, plus dévastatrice que jamais, et touche désormais près de 37 pays. L’épizootie semble même avoir traversé l’Atlantique, car des éleveurs américains et canadiens ont dû procéder eux aussi à de nombreux abattages de volailles. Ainsi, alors que les hommes se débattent avec une épidémie de Covid-19 dont le rebond en Chine est inquiétant, les animaux sont victimes d’une grippe qui aboutit à prendre des mesures drastiques. Les autorités sanitaires européennes ont indiqué la semaine dernière que plus de 50 millions d’oiseaux avaient été abattus dans les seuls élevages infectés entre octobre 2021 et septembre 2022. En France, du 1er août au 21 décembre, 3,3 millions d’animaux ont déjà été abattus, dont une moitié de canards ; deux millions l’o

Hypnothique

C’est une photographie devenue virale sur les réseaux sociaux en quelques heures. À l’intérieur de la cabine d’un long courrier de Qatar Airways, deux femmes asiatiques regardent craintivement l’homme qui s’est assis à côté d’elles, esquissant même un geste de repli pour s’en éloigner et ne pas être en contact au coude à coude avec lui. Ce passager septuagénaire n’a pourtant, en apparence, rien d’inquiétant avec ses fines lunettes rectangulaires, sa casquette et sa chemise à carreaux et sa veste rouge. Il pourrait être un grand-père gâteau, on dirait même qu’il sourit un peu au moment où est prise la photo. Mais les apparences sont trompeuses et avant même de prendre place dans l’avion qui va faire route vers la France, la réputation de ce passager singulier l’a précédé : Charles Sobhraj, le « tueur de Bikini » est à bord. Libéré trois jours plus tôt par la justice népalaise qui a abrégé pour raisons de santé sa condamnation à la prison à perpétuité pour le meurtre de touristes américa

Année charnière

  Il n’y a pas que l’épidémie de Covid-19 qui fonctionne par vagues. Le marché de l’immobilier connaît lui aussi des vagues, des flux et reflux entre offre et demande, neuf et ancien, achat et location, facilité ou durcissement dans l’obtention d’un crédit immobilier auprès des banques, modulation des taux d’intérêt, apaisement ou tension dans les relations entre propriétaires et locataires, etc. Autant dire que l’immobilier est un domaine habitué à la volatilité, aux circonstances, à l’actualité. Lorsque l’épidémie de Covid a submergé le monde en 2020, la vague épidémique a percuté la vague immobilière. Enfermés chez eux en raison des confinements, les Français ont pu alors mesurer toute l’importance d’avoir un logement qui corresponde à leurs besoins et leurs envies. Ceux qui n’avaient pas la chance d’avoir une maison avec jardin mais vivaient dans des appartements exigus qui leur convenaient lorsqu’ils pouvaient travailler à l’extérieur, ont alors construit ou accéléré le projet d’a

Noël ensemble, Noël à table

  Ce n’est pas le moindre des paradoxes. Alors que la France essuie une inflation galopante qui touche particulièrement les produits alimentaires et que, plus spécifiquement, les produits festifs ont vu leur prix s’envoler en moyenne de 11 % à 12,5 %, selon les cabinets spécialisés NielsenIQ et IRI, les Français ne veulent pas sacrifier leur repas de Noël. Dans une fin d’année morose, où les mauvaises nouvelles se cumulent au plan national (défaite à la coupe du monde, grève à la SNCF, neuvième vague du Covid, inquiétude sur de possibles coupures d’électricité, et surtout poursuite de la hausse des prix) et international (dix mois déjà de guerre en Ukraine, le Covid prêt à submerger la Chine, la répression en Iran des manifestants pour la liberté), Noël constitue toujours le cocon rassurant face à la marche du monde, et le repas qui l’accompagne, le moment de convivialité qui, entre huître et foie gras, dinde et bûche, réchauffe les cœurs avant d’affronter les défis de 2023. Dans un pa

Le pari de Xi

 Il y a trois ans apparaissait à Wuhan, en Chine, un mystérieux coronavirus qui allait déclencher une pandémie d’une ampleur jamais vue, bouleversant le monde et la vie de millions d’habitants. Dans les premiers mois de cette épidémie, alors que chaque pays, en l’absence de vaccin, cherchait à parer au plus pressé, la Chine avait opté pour une stratégie zéro-Covid, c’est-à-dire des mesures implacables basées sur un contrôle très strict de la population, des confinements à répétition touchant des millions de personnes au moindre cas positif, une surveillance permanente par application mobile, des tests PCR à tout bout de champ et des centres de quarantaine aux allures de prisons de haute sécurité. Tout faire pour empêcher le virus de circuler. L’efficacité de cette stratégie, adoptée par d’autres pays du sud-est asiatique, semblait pertinente et efficace alors que l’Occident se débattait, lui, dans des polémiques sur le port du masque, les moyens des hôpitaux et les restrictions aux lib

Bleus à l'âme

Il n’y avait pas que Kylian Mbappé qui était sonné dimanche soir sur la pelouse du stade de Lusail, après la défaite 3-3 de la France aux tirs au but face à l’Argentine. À 6 000 kilomètres de distance, c’est tout un pays qui, lui aussi, a accusé le coup après un match de légende et un Mondial du Qatar qui nous auront transportés comme sur des montagnes russes. Même s’il y a de quoi être fier du parcours des Bleus et de cette incroyable remontada finale orchestrée par un Mbappé magistral, la France n’a pas accédé à sa troisième étoile. Le rêve est devenu cauchemar et, depuis hier, le pays a comme des bleus à l’âme. Bien sûr, le football ne fait pas tout et une victoire des Bleus n’aurait rien changé à l’inflation galopante, aux factures des courses et de l’énergie qui flambent, au risque de coupure d’électricité, à la polarisation politique du pays depuis les dernières élections. Mais une victoire aurait incontestablement redonné un peu de baume au cœur à un pays qui doute souvent trop

Nouveau chapitre

S’il y a bien un secteur économique et industriel qui a montré sa résilience après la crise sanitaire de l’épidémie de Covid-19, c’est bien l’aéronautique. Rappelons-nous l’impact considérable de la pandémie : un arrêt brutal du transport aérien qui s’est immédiatement répercuté sur l’industrie aéronautique et tous les acteurs de cette filière, du petit sous-traitant au géant Airbus, des aéroports à toute l’économie qui gravite autour de l’aérien. Le choc était tel que certains se demandaient même si la filière aéronautique pourrait un jour se relever. C’était sans compter sur l’intervention aussi rapide que massive des pouvoirs publics pour sauver, en Europe, cette industrie phare et le sang froid avec lequel les différents acteurs ont réagi pour rebondir et finalement poursuivre aujourd’hui l’aventure aéronautique. Après une année 2020 où la filière française a perdu quelque 28 % de son chiffre d’affaires, la remontée en cadence s’est ressentie dès 2021 et s’est poursuivie cette anné

SOS Ehpad

C’est un SOS que lancent les maisons de retraite, un cri d’alarme que portent les directeurs et personnels des Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) qui, aujourd’hui, sont à bout pour faire face à une situation de crise d’un niveau jamais vu. Après l’épidémie de Covid-19 qui a bouleversé tout un secteur pendant plusieurs mois, isolant les résidents de leur famille et mobilisant 24 heures sur 24 les personnels, et après le scandale Orpea sur la maltraitance des personnes âgées qui a pu jeter la suspicion sur l’ensemble de la profession, les Ehpad font face maintenant à une double crise : le manque criant de personnels et l’impact de l’inflation. Le manque de personnels n’est certes pas une nouveauté mais l’absence d’attractivité suffisante des métiers du grand âge provoque de réelles difficultés de recrutement. La profession aurait besoin de quelque 100 000 professionnels soignants en cinq ans, selon les organisations représentatives, le gouvernement en pr

Mondialisation 2.0

Que nous réserve 2023 pour l’économie mondiale, celle de l’Europe et celle de la France ? Après le choc de la guerre en Ukraine qui a déclenché ou exacerbé de multiples crises, énergétiques, alimentaires, commerciales, bousculant les approvisionnements en matières premières, les experts semblent se perdre en conjectures, les uns pronostiquant une récession inéluctable, d’autres tablant sur un retour assuré de la croissance aussi infime soit-il. Autant de projections qui rappellent que l’économie, si elle est régie par de grandes règles, n’est pas une science exacte, n’en déplaise à ceux qui voudraient nous faire croire le contraire. L’économie, c’est aussi des options politiques, des orientations différentes qui s’offrent à nous, des choix à faire, pour le présent et pour l’avenir, pour le court et le long termes, pour les générations d’aujourd’hui et celles de demain. La crise inflationniste que traverse le monde après la crise du Covid-19 va constituer, on le pressent, un tournant da

Défi européen

La crise énergétique que traverse le monde, avec son spectaculaire cortège de hausses de prix sur le gaz et l’électricité – entamé en 2021 et exacerbé par la guerre en Ukraine – peut-elle devenir une opportunité, en Europe et en France ? Peut-elle être ce game changer, ce déclic qui impose de repenser profondément l’énergie ? En tout cas, elle nous oblige à ne plus tergiverser, à ne plus procrastiner sur les questions énergétiques et à agir à la fois pour résoudre l’urgence de l’explosion des factures et pour imaginer un nouveau modèle, à la fois souverain, efficient et respectueux de l’environnement. Quel défi pour l’Europe ! L’urgence, c’est d’abord d’apporter des solutions aux citoyens qui voient leurs factures de gaz et d’électricité flamber ou qui se démènent dans une insupportable précarité énergétique, mais aussi aux petites entreprises dont les factures sont multipliées par cinq ou dix et qui se retrouvent poussées à licencier du personnel voire stopper leur activité pour espér

Noël quand même

  Les rues bondées et la foule dans certains magasins ces derniers jours ne doivent tromper personne. Nulle insouciance de Français qui toiseraient ainsi les difficultés, mais plutôt l’envie – malgré tout – de préparer les fêtes de fin d’année, seule occasion de se réchauffer le cœur avec ses proches avant d’affronter une série de difficultés. Car celles-ci ne manqueront pas, à commencer par le rebond de l’épidémie de Covid-19 qui provoque une légitime inquiétude lorsqu’il s’agit de retrouver la famille élargie et les grands-parents. Les mouvements sociaux qui vont perturber les déplacements en train et en avion ajoutent aux inquiétudes. Et la perspective de coupures d’électricité complète un tableau fort peu sympathique.  Mais c’est bien sûr l’inflation galopante qui inquiète le plus les Français. Selon un sondage Odoxa paru ce 1er décembre, les Français estiment désormais l’inflation à 15,8 %… soit 2,5 fois plus que le niveau enregistré par l’Insee, deux fois plus que celui estimé pa

Rien n'est fini...

  On avait fini par l’oublier. Entre la crise énergétique et ses semaines de pénurie d’essence, l’inflation galopante qui est déjà à deux chiffres pour les produits alimentaires et les perspectives préoccupantes de la facture à la hausse de l’énergie et de potentielles coupures de courant cet hiver, l’épidémie de Covid était passée au second plan. Presque oubliée, car en matière de santé, les regards se portent sur l’épidémie de bronchiolite d’une ampleur sans précédent depuis une dizaine d’années et sur l’arrivée d’une grippe saisonnière annoncée comme plus virulente que les années passées. Et pourtant, le coronavirus est loin d’avoir disparu et la France fait face à un rebond épidémique qui se transforme en une menaçante 9e vague. Le Covid se retrouve ainsi en mesure, une nouvelle fois, de gâcher Noël et les fêtes de fin d’année. Comme en 2020, nous replongeons dans les angoisses que nous avons vécues et les dilemmes qui étaient les nôtres lorsque l’on se demandait s’il fallait isole

Un air de déjà-vu

En réclamant un doublement du tarif de la consultation de 25 à 50 euros, les syndicats de médecins libéraux qui appellent à deux jours de grève à partir de demain, savaient pertinemment ce qu’ils faisaient. Cette proposition-choc a été brandie d’abord pour marquer les esprits des Français. En mettant l’accent sur le prix de la consultation alors que les généralistes libéraux gagnent trois fois plus que le salaire moyen des Français selon le Panorama de la santé 2021 établi par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les syndicats et le jeune collectif « Médecins pour demain » à l’initiative du mouvement, ont fait un pari risqué, celui de se mettre à dos l’opinion qui pourrait ne pas comprendre une « grève de riche » en pleine inflation. Le gouvernement lui-même semble tenté de jouer l’opinion contre ce mouvement unitaire jamais vu depuis 2015, dont les animateurs n’excluent d’ailleurs pas, si aucune avancée concrète n’est obtenue, un durcissement durant le

Electrochoc

La France, historiquement exportatrice d’électricité grâce à ses centrales nucléaires - jadis fleuron industriel national - contrainte d’importer de l’électricité d’Allemagne et de procéder à des coupures d’électricité pour éviter un black-out général. Ce scénario humiliant pour la 6e puissance économique mondiale, jusqu’à présent inimaginable, est pourtant bien celui que le pays s’apprête à affronter dans les prochains mois. Selon RTE, le gestionnaire du transport d’électricité, qui a révisé ses prévisions pour l’automne et l’hiver 2022-2023, il existe un risque « élevé » de tensions sur le réseau français en janvier prochain. Faute de disposer d’un parc nucléaire pleinement opérationnel en raison notamment du retard dans le calendrier de maintenance des réacteurs, les Français pourraient voir le signal Ecowatt passer au rouge, signe de possibles « délestages » temporaires et ciblés. Une perspective qui ne serait pas amoindrie par la baisse de la consommation des Français, qui ont, vi

Larmes à l'oeil

C’est une épidémie silencieuse sur laquelle nous aurions tort d’être… aveugles : en 2050 dans le monde, près de la moitié de la population sera myope. Selon les projections, 5 milliards de personnes dans le monde pourraient ainsi être frappées de myopie d’ici à 2050, contre 2,5 milliards aujourd’hui. Actuellement, l’Asie de l’Est est la région du monde la plus concernée avec entre 56 et 80 % de la population myope contre 35 % aux États-Unis et 33 % en Europe. En France, environ 35 % de la population souffre de ce trouble visuel le plus courant qui altère la vision de loin. Si elle se corrige aisément par le port de lunettes, de lentilles ou par des opérations au laser aujourd’hui parfaitement fiables, la myopie est loin d’être anodine et peut déboucher sur des complications. La myopie augmente ainsi le risque de décollement de la rétine, d’une cataracte précoce et de glaucome, qui est multiplié par deux chez les myopes et par cinq chez les myopes forts. Et elle constitue la quatrième c

Au pied du mur

  Lorsqu’Élisabeth Borne a dévoilé le plan de sobriété énergétique du gouvernement, le 6 octobre dernier, les Français avaient la tête ailleurs, davantage préoccupés par la hausse des prix alimentaires ou des carburants. Les températures étaient, de plus, quasi printanières ce jour-là, bien au-dessus des moyennes saisonnières. En Occitanie, elles étaient même au-delà des 20 °C avec des pics à 26° à Perpignan, 25° à Montpellier, 23° Toulouse… Autant dire que l’hiver semblait bien loin et avec lui les interrogations pour se chauffer au meilleur prix compte tenu de l’inflation galopante affectant les énergies. Les appels gouvernementaux à la sobriété énergétique, relayés par la campagne un brin paternaliste « Je baisse, j’éteins, je décale », semblaient aussi tomber à plat. Mais depuis, les températures ont singulièrement baissé et la France se retrouve bel et bien au pied du mur pour affronter le défi énergétique de cet hiver. Le gouvernement peut se targuer – à raison – d’avoir mis en p

La tactique de TikTok

À trop se concentrer sur les GAFAM, les géants Américains de la Silicon Valley que sont Google, Amazon, Facebook et dans une moindre mesure Apple et Microsoft, autant de sociétés aux PDG stars, on en a presque oublié que le monde recelait aussi d’autres géants du numérique, et notamment en Chine. Dans l’empire du milieu où internet est placé sous l’implacable contrôle du régime communiste qui manie surveillance et censure, on les appelle les BATX pour Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi. Quatre des plus grandes entreprises technologiques mondiales qui sont bien moins connues du grand public que leurs équivalents américains. Mais ça, c’était avant que ne débarque TikTok. Le réseau social de partage de vidéos courtes, adapté d’un réseau 100 % chinois, a, d’évidence, changé la donne. En six ans, il a conquis la planète et particulièrement la planète ado, les jeunes répondant du tac-au-tac à TikTok pour relever ses challenges, danser et chanter. Une tactique payante construite sur de puissan

Le revers de l'ambition

La coupe du monde de football qui commence ce dimanche au Qatar va mettre les projecteurs sur ce petit émirat qui, depuis près de trente ans, ne poursuit qu’un objectif : jouer dans la cour des grands. On ne doit ce dessein, rendu possible par les milliards de dollars du pétrole et du gaz dont regorge le sous-sol du pays, que par la farouche volonté d’indépendance affichée par la famille régnante Al Thani, au pouvoir depuis 1971, mais aussi par la vision du père de l’émir actuel qui a compris que la diversification de son économie et l’ouverture au monde de son pays étaient la clé de l’avenir. Depuis 1995, le Qatar déploie, en effet, une méticuleuse stratégie d’influence, un soft power qui a commencé par la chaîne d’information en continu Al Jazeera et s’est poursuivi une décennie plus tard par la création du richissime fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA). Doté de 460 milliards de dollars, il investit partout dans le monde dans les transports et les industries, la finance

Brume électrique

À l’heure où s’ouvre un second cycle de concertation entre le gouvernement et les partenaires sociaux autour des questions d’équité et de justice sociale, la réforme des retraites commence-t-elle – enfin ! – à sortir de la brume ? L’exécutif – qui marche à l’évidence sur des œufs – dévoile par petites touches ce que pourrait contenir cette réforme controversée qu’Emmanuel Macron entend absolument faire adopter au pas de charge pour une entrée en vigueur à l’été 2023. Sans éviter de souffler le chaud et le froid pour contenter tout le monde, le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui pilote les concertations, énumère ainsi dans Les Échos des premières pistes qui pourraient faire consensus… mais aussi celles qui font dissensus. D’un côté, une meilleure prise en compte du travail des seniors, point faible de la France par rapport à ses voisins européens, une meilleure considération des critères de pénibilité qui pourraient être élargis et des carrières longues, mais aussi une hausse de l

La mécanique du clash

Qu’il semble loin le temps des débuts de Touche pas à mon poste. Ce n’était qu’en 2010 mais à l’échelle de la télévision, c’est une éternité. Cyril Hanouna est alors l’animateur phare de France 4 lorsque le premier numéro de TPMP est lancé. Autour de quelques chroniqueurs, l’émission veut raconter l’actualité des médias. Le ton est bon enfant, joyeux, juste ce qu’il faut d’irrévérencieux. C’est un vrai succès, le programme fait deux fois l’audience moyenne de la chaîne. En 2012, Cyril Hanouna passe sur D8 avec armes et bagages et emporte avec lui TPMP qui va alors subir, de saison en saison, de multiples transformations, agrandissant son plateau, multipliant le nombre de chroniqueurs et, surtout, élargissant son champ d’action à l’actualité et à la politique, pour finir par devenir le programme phare et la locomotive de C8, l’une des chaînes de l’empire médiatique de Vincent Bolloré. Entre les deux hommes, la confiance est totale et, en 2015, l’ombrageux milliardaire renouvelle le cont

Nouveaux obscurantismes

Fin 2019, le transfert de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) de Matignon vers le ministère de l’Intérieur, au sein d’un secrétariat spécialisé dans la radicalisation (le CIPDR, Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation), avait provoqué émoi et inquiétude chez les associations d’aides aux victimes des sectes. L’éventualité d’une suppression des archives et du site internet de la Miviludes, dont le travail était unanimement reconnu depuis 17 ans, avait ajouté aux craintes de voir amoindris les moyens d’un service de l’État, d’évidence, indispensable. Tout est ensuite rentré dans l’ordre et ce retour à la normale est sans doute dû à l’épidémie de Covid-19. Car la pandémie historique a suscité de la peur et des inquiétudes évidemment légitimes dans la population effrayée par ce coronavirus dont on ne connaissait pas encore toutes les conséquences sur la santé et contre lequel on n’avait pas e

Quelles mobilités ?

Plus encore que les années précédentes, les observateurs pronostiquaient une rentrée politique très chaude, notamment en raison d’une Assemblée nationale renouvelée dans laquelle la majorité présidentielle n’était que relative. Les débats virulents, l’usage répété de l’article 49.3 par le gouvernement pour adopter les textes budgétaires et les polémiques diverses ont, d’évidence, contribué à une ambiance électrique sans toutefois atteindre le blocage. La « vraie » rentrée chaude pourrait dès lors intervenir en janvier. Car c’est à ce moment-là que plusieurs éléments vont tendre le corps social : dans un contexte où l’inflation devrait se maintenir à un haut niveau, notamment sur l’alimentaire, les Français vont devoir faire face à la fin de la ristourne pour tous sur les carburants – celle du gouvernement comme celle de Total Energies – mais aussi à une hausse de 15 % des prix du gaz et de l’électricité, heureusement limitée par le bouclier tarifaire. Si l’on ajoute la controversée réf

Principes de réalité

Au choc de l’inflation, dont le retour est dû à de multiples facteurs - la reprise post-Covid, la guerre en Ukraine, la crise énergétique qui s’en est trouvée exacerbée, mais aussi les conséquences du réchauffement climatique et divers autres facteurs économiques dont les tensions de recrutements dans certains secteurs - semble répondre un choc de la perception qu’ont les Français de la hausse des prix. Comme si deux visions d’une même réalité se faisaient face. D’un côté, les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui, chaque mois, dévoile la hausse des prix à la consommation avec un indice qui se veut au plus près de la réalité. Celui-ci mixe le relevé de 160 000 prix dans 26 000 points de vente partout en France, plus 500 000 relevés sur internet et des données de caisses de la grande distribution. 80 millions de produits sont ainsi suivis. Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée fin octobre, les prix à la consommation augmenten

Dernière séance ?

C’était le 10 décembre 2020. Le Premier ministre Jean Castex indiquait qu’il n’y aurait plus de confinement mais un couvre-feu de 20 heures à 6 heures Les musées, les théâtres et les salles de cinéma ne pourraient donc pas rouvrir le 15 décembre comme cela était initialement prévu. Un crève-cœur pour le monde du cinéma brutalement mis à l’arrêt par la pandémie de Covid-19. Invité à réagir aux annonces gouvernementales, l’acteur et réalisateur Matthieu Kassovitz jette un pavé dans la mare en estimant que les salles de cinéma ne sont « pas essentielles » en pleine épidémie. « Je pense que le futur du cinéma n’est plus là, c’est comme se battre pour qu’une espèce animale ne disparaisse pas », assène l’enfant terrible du cinéma français. Des propos alors à contre-courant de toute la profession dont beaucoup de membres, notamment les intermittents et tous ceux qui sont derrière les caméras, ont été très affectés par le Covid et l’arrêt des tournages et des cinémas. Mais des propos qui illus