Accéder au contenu principal

Dynamique

population

La publication chaque fin décembre par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) de sa note sur les Populations légales est toujours un moment attendu. Chacun – et les élus locaux au premier chef – regarde si sa commune a gagné ou perdu des habitants depuis l’année passée, quelle est la situation de ses voisins, de l’intercommunalité et des grandes tendances qui traversent l’Occitanie, la deuxième région de France derrière l’immense Nouvelle-Aquitaine, avec ses 72 724 kilomètres de superficie. Certes, les données de l’Insee ne reflètent pas la situation actuelle puisque la méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de six ans. Mais ils donnent déjà une tendance.

Au 1er janvier 2020, c’est-à-dire aux prémices de l’épidémie de Covid-19, l’Occitanie comptait 5 973 969 habitants. La région figure ainsi à la cinquième place nationale. De 2014 à 2020, la population d’Occitanie a augmenté en moyenne de 0,7 % par an, soit environ 40 500 habitants supplémentaires chaque année ; un rythme de croissance qui classe la région sur la troisième marche du podium. Comme ailleurs en France, la croissance démographique ralentit en raison du recul de la fécondité et du vieillissement de la population, mais elle reste solide. L’attractivité de l’Occitanie qui, contrairement à d’autres régions, s’est forgée une véritable identité depuis 2013 et la fusion de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon, fonctionne. Et le fait d’avoir deux métropoles, Toulouse et Montpellier, qui aurait pu être un handicap, se révèle au fil des ans un atout puisque les deux agglomérations agissent comme des locomotives sur le territoire qui les entourent. La population augmente ainsi toujours fortement en Haute-Garonne et dans l’Hérault ; elle augmente plus doucement dans les autres départements.

Il sera intéressant de voir l’année prochaine quels ont été concrètement les effets de la pandémie de Covid-19 qui a convaincu nombre de Français – Franciliens en tête ou habitants de grands centres urbains – de déménager vers les villes moyennes, ces cités à taille humaine que l’on a redécouvertes pour leur qualité de vie. La variation de la densité de la population dans les 13 départements d’Occitanie donne par ailleurs de bons indicateurs aux élus locaux pour conduire des politiques d’aménagement du territoire qui ne laissent personne sur le bord du chemin en termes d’accès à l’emploi, aux soins, aux transports en commun ou à l’internet haut débit.

La recherche d’un développement harmonieux et équitable, gage d’attractivité et de dynamisme, reste bien le défi que doit relever l’Occitanie qui a vraisemblablement dépassé les 6 millions d’habitants.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du samedi 31 décembre 2022)

Posts les plus consultés de ce blog

Sortir des postures

Le cortège d’une manifestation ou un rassemblement pour fêter la victoire d’un club sportif qui se terminent par des émeutes, des dégradations de mobilier urbain et de vitrines de magasins, parfois pillés, et des attaques violentes des forces de l’ordre par des hordes encagoulées dans un brouillard de gaz lacrymogènes… Les Français se sont malheureusement habitués à ces scènes-là depuis plusieurs décennies. Comme ils se sont aussi habitués aux polémiques politiciennes qui s’ensuivent, mêlant instrumentalisation démagogique, règlement de comptes politiques et critiques d’une justice supposément laxiste. Le dernier épisode en date, qui s’est produit samedi soir à Paris à l’occasion de la victoire du PSG face à l’Inter Milan en finale de la Ligue des champions, ne fait, hélas pas exception à la règle. Au bilan édifiant – deux morts, des dizaines de blessés, plus de 600 interpellations, des rues et magasins saccagés – s’ajoutent désormais les passes d’armes politiques. Entre l’opposition e...

La messe est dite ?

    L’entourage de François Bayrou a beau tenter d’expliquer que l’échec du conclave sur les retraites n’est imputable qu’aux seuls partenaires sociaux qui n’ont pas réussi à s’entendre en quatre mois pour « améliorer » la contestée réforme des retraites de 2023, la ficelle est un peu grosse. Car, bien évidemment, cet échec – hélas attendu – est aussi celui du Premier ministre. D’abord parce que c’est lui qui a imaginé et convoqué cette instance inédite de dialogue social et qu’il aurait naturellement revendiqué comme le succès de sa méthode un accord s’il y en avait eu un. Ensuite parce qu’il n’a pas été l’observateur neutre des discussions, qu’il promettait « sans totem ni tabou ». Il a au contraire, plusieurs fois, interféré : dès leur lancement en les corsetant par une lettre de cadrage imposant de ne pas créer de dépenses et d’équilibrer les comptes à l’horizon 2030 ; ensuite par son refus de voir abordé l’âge de départ à 64 ans, point centra...

Principes et réalité

Seize mois après les manifestations historiques des agriculteurs, nées en Occitanie à l’hiver 2024 en dehors des organisations syndicales traditionnelles, voilà la colère paysanne de retour. Ce lundi, à l’appel notamment de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs, et après de nombreuses actions ponctuelles ces dernières semaines, les tracteurs seront, en effet, à nouveau dans les rues pour dire l’exaspération des agriculteurs de voir les mesures promises si lentes à se mettre en place et pour rappeler l’urgence à agir aux députés, qui examinent ce lundi à l’Assemblée nationale une proposition de loi clivante lancée par le sénateur LR Laurent Duplomb. Ambitionnant de « lever les contraintes », ce texte, plébiscité par le monde agricole mais qui ulcère les défenseurs de l’environnement et les tenants d’un autre modèle agricole, propose entre autres de faciliter le stockage de l’eau, de simplifier l’extension des élevages, de réintroduire certains pesticides dont un néonicotinoïde qu...