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Nouveau chapitre

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S’il y a bien un secteur économique et industriel qui a montré sa résilience après la crise sanitaire de l’épidémie de Covid-19, c’est bien l’aéronautique. Rappelons-nous l’impact considérable de la pandémie : un arrêt brutal du transport aérien qui s’est immédiatement répercuté sur l’industrie aéronautique et tous les acteurs de cette filière, du petit sous-traitant au géant Airbus, des aéroports à toute l’économie qui gravite autour de l’aérien. Le choc était tel que certains se demandaient même si la filière aéronautique pourrait un jour se relever. C’était sans compter sur l’intervention aussi rapide que massive des pouvoirs publics pour sauver, en Europe, cette industrie phare et le sang froid avec lequel les différents acteurs ont réagi pour rebondir et finalement poursuivre aujourd’hui l’aventure aéronautique.

Après une année 2020 où la filière française a perdu quelque 28 % de son chiffre d’affaires, la remontée en cadence s’est ressentie dès 2021 et s’est poursuivie cette année comme l’atteste la nouvelle enquête sur la filière aérospatiale dans le Grand Sud-Ouest, réalisée par l’Insee en partenariat avec le pôle Aerospace Valley. Ce redécollage s’est notamment traduit par une hausse des commandes – 10 ans de carnet de commandes pour Airbus, assure son PDG Guillaume Faury –, un retour des embauches avec toutefois des difficultés de recrutement et un optimisme tangible… mais réaliste car il peut encore survenir bien des turbulences.

L’évolution de la guerre en Ukraine ; celle de l’épidémie de Covid qui pourrait durement frapper la Chine (depuis que celle-ci a renoncé à sa stratégie zéro-Covid) maillon essentiel de la chaîne aéronautique mondiale ; la pénurie de matières premières et notamment de titane (50 % provenaient de la Russie avant la crise) ; les difficultés de recrutement pour tenir les cadences ; ou encore la question de la défense fragilisée quand certains pays européens choisissent de se fournir aux États-Unis…

Mais, au-delà de ces menaces mouvantes, on sent que la donne a changé et que la filière aéronautique est prête pour un nouveau chapitre de son histoire. Il a d’ailleurs commencé à s’écrire à Toulouse en février dernier lors du Sommet européen de l’aviation au cours duquel les vingt-sept pays membres de l’Union européenne et les dix États de la Conférence européenne de l’aviation civile ont acté leur soutien à un objectif de neutralité carbone du transport aérien d’ici 2050. Un objectif qui passe par de nouvelles perspectives technologiques, des carburants durables au développement de l’électrique ou de l’hydrogène, Airbus étant fortement mobilisé pour créer un véritable écosystème de l’hydrogène. Autant de projets pour que l’Europe arrive la première à développer l’avion de demain, l’avion zéro émission.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du vendredi 16 décembre 2022)

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