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Articles

Affichage des articles du décembre, 2023

Attractivité

Voir notre région Occitanie devenir la quatrième région la plus peuplée de France fait chaud au cœur car le succès de cette attractivité est, en partie au moins, le fruit des efforts de tous, élus comme citoyens, pour faire de notre « Midi » une terre accueillante, comme elle a toujours su l’être au fil de son histoire mouvementée. Au 1er janvier 2020, c’est-à-dire aux prémices de l’épidémie de Covid-19, l’Occitanie comptait 5 973 969 habitants et figurait à la cinquième place nationale. Au 1er janvier 2021, la voilà qui a passé le cap des 6 millions d’habitants – 6 022 176 précisément – devançant les Hauts-de-France pour se hisser à la quatrième place nationale, et talonnant même sa voisine Nouvelle-Aquitaine, pourtant plus vaste région de France. Entre 2015 et 2021, la population d’Occitanie a ainsi augmenté de 0,7 % par an, soit environ 41 300 habitants supplémentaires chaque année, l’équivalent d’une commune comme Castres. Un dynamisme démographique qui fait de l’Occitanie la trois

"Arnacoeurs"

Ils se font appeler Kevin, Sonia, Marc ou Patricia. Ils vous contactent sur les réseaux sociaux, les sites de rencontre ou par courriel. Ils vous séduisent, vous font des déclarations enflammées, vous promettent le grand amour. Mais derrière ces faux profils se cachent des cybercriminels qui n’ont qu’un seul but : vous soutirer de l’argent. Ces arnaqueurs sont connus sous le nom de « brouteurs », un terme qui vient de l’argot ivoirien et qui désigne des « moutons qui se nourrissent sans effort » et sont principalement originaires d’Afrique de l’Ouest. Ils opèrent depuis des cybercafés, où ils passent des heures à repérer leurs victimes potentielles, souvent des personnes âgées, isolées ou fragiles. Leur mode opératoire est bien rodé. Ils utilisent des photos volées sur internet pour se créer de fausses identités et entamer une relation virtuelle avec leur cible, en lui envoyant des messages romantiques, des poèmes, des photos, des vidéos. Une fois la confiance gagnée et la dépendance a

Vertiges

Les États-Unis s’apprêtent à revivre un « match » retour redoutable à l’issue encore incertaine. Donald Trump et Joe Biden devraient, sauf coup de théâtre, se retrouver, en effet, face à face pour l’élection présidentielle de novembre 2024. Le milliardaire républicain est animé par un ardent désir de revanche – de vengeance ? – pour revenir à la Maison Blanche dont il a été chassé en 2020. Le président démocrate, qui aurait pu passer la main, brigue un second mandat pour faire barrage au butor républicain. En 2016, lorsque Donald Trump a été élu président des États-Unis face à la favorite Hillary Clinton – à la surprise générale, y compris la sienne – nombreux étaient ceux qui pensaient qu’il ne s’agissait là que d’un accident de l’Histoire, que le trumpisme ne serait au final qu’une page à tourner et que ce « vertige » – pour reprendre le mot lâché par l’ambassadeur de France à Washington Gérard Araud le soir de l’élection – finirait par être effacé. Las ! Sept ans plus tard, le trump

Ruralités

En lançant une liste pour les prochaines élections européennes de juin, le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, vise moins l’envie de siéger au Parlement européen que de profiter de l’intérêt médiatique que cette initiative va susciter pour mettre en avant les idées qu’il porte avec fracas dans le débat public en France. L’intéressé l’admet d’ailleurs volontiers, cette liste éphémère, qui convoque le souvenir de celles portées jadis par le mouvement Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), n’a pas vocation à s’installer dans la durée mais est juste là pour porter « des valeurs françaises » conservatrices, dénoncer les normes européennes pourtant démocratiquement adoptées par 27 pays membres très différents, et fustiger les écologistes et les défenseurs de la cause animale. Willy Schraen et ses amis – au premier rang desquels le lobbyiste de la chasse proche d’Emmanuel Macron Thierry Costes, « tombeur » de Nicolas Hulot – ont parfaitement le droit de mon

En marge

L’histoire Alex Batty est encore loin d’être terminée et les zones d’ombre sont nombreuses, notamment sur les jours qui ont précédé la découverte en pleine nuit le long d’une route de Haute-Garonne de cet adolescent anglais de 17 ans disparu depuis six ans. Le jeune homme n’a, semble-t-il, livré qu’une partie de la vérité à la police, omettant dans le récit de son retour à la société le rôle de sa mère et de son grand-père, qui sont tous les deux introuvables. Le jeune Alex, qui a rejoint samedi dernier sa grand-mère Susan Caruana à Oldham, dans le Grand Manchester, devait être interrogé cette semaine par la police britannique qui n’a jamais clôturé l’enquête. Au-delà, les enquêteurs britanniques vont devoir remonter le fil de six années durant lesquelles le garçon est passé de l’enfance à l’adolescence. Un univers en marge de la société dont il faudra déterminer s’il était soumis à l’emprise de tel ou tel mouvement spirituel, ésotérique ou sectaire. Vivre en marge de la société, du sy

Le roi est nu...

La loi immigration aurait pu être l’exemple parfait du « en même temps » dont Emmanuel Macron a fait sa marque de fabrique depuis son accession à l’Elysée en 2017. Un texte ciselé, entre « fermeté » et « humanité », selon l’expression consacrée, où chaque mesure aurait été construite sur des faits statistiques, des données établies et non sur des ressentis montés en épingle sur les réseaux sociaux, où chaque article, nuancé et argumenté, aurait été respectueux de la tradition d’asile de la République française tout en apportant les nécessaires adaptations de notre droit à une immigration qui a beaucoup évolué ces dernières années. Cette loi n’aurait pas été une loi de plus, mais une loi – enfin – efficace et juste. Rien de tout cela n’est advenu… Cette loi immigration, qui s’est cognée au réel de la vie politique, est devenue une bombe à fragmentation à même de faire exploser la majorité présidentielle relative. Car entre la présentation du texte initial réputé « équilibré » par Gérald

Voyager vert

La dernière publication de l’Association du transport aérien international (IATA) vient d’apporter une réponse cinglante à tous ceux qui, au nom de la lutte – légitime et cruciale – contre le réchauffement climatique, proposent d’instaurer un quota de quatre trajets en avion par personne pour toute leur vie, ou réclament l’interdiction des vols pour une certaine durée de trajet. En effet, selon les prévisions de l’IATA, qui regroupe 295 sociétés du secteur aérien, quelque 4,7 milliards de personnes devraient voyager en 2024. Un record historique qui dépassera le niveau de 4,5 milliards enregistré en 2019, c’est-à-dire avant la pandémie de Covid-19 qui avait mis à genoux l’aviation mondiale. Autant dire que l’envie de voyager, de découvrir des horizons très lointains ou des destinations plus proches n’a jamais été aussi forte. Comme si après les confinements du Covid qui nous ont fait nous recroqueviller sur nous-mêmes, nous avions envie de redécouvrir le monde. Dans son enquête, l’IATA

Lueur d'espoir

C’est une histoire qui a ému le Royaume-Uni et qui vient de connaître un rebondissement totalement inespéré. Alex Batty, un jeune Anglais de 17 ans, a été retrouvé mercredi à Revel, en Haute-Garonne, après six ans de disparition. Enlevé par sa mère et son grand-père en 2017, lors d’un voyage en Espagne, il aurait été emmené au Maroc, puis en France, pour vivre une vie « alternative », loin de l’école et de la société. Sa grand-mère, Susan Caruana, qui en avait la garde légale, n’a cessé de le rechercher, avec l’aide de la police britannique et des médias. Elle avait lancé en 2018 un poignant appel à toutes les personnes qui connaissaient son petit-fils, celles qui auraient pu le croiser ou le voir sur les réseaux sociaux à la contacter ou à contacter la police britannique. Une supplique restée vaine jusqu’à ce jour. Derrière la joie et le soulagement d’avoir retrouvé Alex, aujourd’hui un adolescent qui a pu joindre sa grand-mère, demeurent beaucoup de questions qui restent sans réponse

Ambiguïtés

L’arrivée ce lundi du projet de loi immigration devant l’Assemblée nationale apparaît comme l’heure de vérité pour la classe politique française. Après des mois de tergiversations sur les modalités que devait prendre ce projet de loi – en un bloc ou à la découpe –, après des mois d’hésitations de l’exécutif sur le calendrier à adopter pour présenter le texte, plusieurs fois repoussé, après un examen par le Sénat dont la majorité de droite a considérablement durci le texte avant que la commission des lois de l’Assemblée ne détricote tout, voilà le projet de loi enfin devant l’hémicycle… et les parlementaires devant leurs responsabilités. Au gouvernement, Gérald Darmanin est celui qui, d’évidence, joue le plus gros. Sera-t-il en capacité de réunir une majorité jusqu’ici introuvable pour éviter qu’Elisabeth Borne ne déclenche un 49.3 ; ce qui priverait ainsi d’autres textes de pouvoir bénéficier de cette arme législative à un coup ? Ou le madré Darmanin, qui tweete compulsivement depuis d

Responsabilité

S’il y a bien un mot dont raffolent les hommes et femmes politiques c’est bien celui de responsabilité. Être en responsabilité lorsque l’on appartient à l’exécutif. Prendre ses responsabilités sur un vote, une position, une proposition. En appeler à la responsabilité des Français. Considérer que tel adversaire est devant ses responsabilités. Mais à force de l’utiliser à tout bout de champ, de s’en gargariser à longueur de discours, on a parfois l’impression que ce mot a été vidé de tout son sens par la classe politique qui manque, pour le coup, cruellement de responsabilité dans la conduite du débat public. Entendre Gérard Larcher, président du Sénat qu’on a connu plus policé, troisième personnage de l’État, lancer « ferme ta gueule » à Jean-Luc Mélenchon en dit long sur l’état de déréliction de notre démocratie. Une démocratie où l’insulte remplace désormais l’argument, où l’invective se substitue au propos construit, où la petite phrase, si possible blessante, l'emporte sur la fo

Du choc au sursaut

À quoi reconnaît-on un ministre « politique » ? À sa capacité à maîtriser sa communication en toutes circonstances et à savoir rebondir sur une actualité qui lui est a priori défavorable en allumant les contre-feux nécessaires. Depuis cet été Gabriel Attal, à la tête du ministère de l’Éducation nationale, répond parfaitement à la définition du ministre « politique ». L’ambitieux trentenaire s’est ainsi très vite hissé au sommet des palmarès de popularité des instituts de sondage en tranchant sur l’interdiction de l’abaya – là où la prudence de son prédécesseur, Pap Ndiaye, apparaissait comme un défaut –, en se mobilisant sur le harcèlement scolaire qu’il a intimement vécu, ou en lançant habilement des ballons d’essais sur l’uniforme à l’école ou les groupes de niveau au collège, le tout entre ménagement des syndicats enseignants essorés par la gestion de Jean-Michel Blanquer et œillades à la droite et ses marottes. Ce savoir-faire s’est encore manifesté hier avec une kyrielle de mesure

Désamorcer la bombe

La crise du logement va-t-elle – enfin – devenir un sujet politique majeur en France comme elle l’est aux Pays-Bas qui viennent de porter en tête de leurs élections législatives le Parti pour la liberté (PVV), la formation d’extrême droite de Geert Wilders ? La question du logement était, en effet, devenue le principal sujet électoral du scrutin hollandais, et les promesses de nouvelles constructions figuraient en bonne place dans les programmes des partis politiques. C’est que le pays de moins de 18 millions d’habitants est confronté à une pénurie d’environ 400 000 logements. Un déficit qui impacte plus durement les étudiants, certains étant contraints de squatter ou de vivre dans des campings ou des auberges… L’exemple danois devrait faire réfléchir en France où l’immobilier semble s’enliser dans la crise à tous les niveaux sans que l’on voit advenir une réponse massive du gouvernement. La spirale paraît infernale. La hausse des taux d’intérêt et la frilosité des banques à accorder d

Images d'Epinal

Le chant matinal d’un coq, l’odeur de fumier, des cloches qui sonnent, un tracteur qui circule entre une ferme et son champ, des troupeaux qui se déplacent… Autant de sons et de senteurs qui font le charme de la vie à la campagne, mais pour certains néoruraux ces éléments du patrimoine rural sont devenus des nuisances insupportables, au point de les pousser à saisir la justice pour faire cesser ces « troubles anormaux du voisinage ». Ainsi, ces dernières années, on a vu se multiplier des procès intentés par certains ex-citadins qui viennent de s’installer au vert contre des agriculteurs, des éleveurs voire des maires. Des procès souvent absurdes, parfois ubuesques. On se souvient de l’affaire du coq Maurice, sur l’île d’Oléron, qui avait passionné la presse internationale. Le coq – que la justice avait autorisé à continuer à chanter – était devenu le symbole du monde rural et du décalage qui peut exister entre les attentes des néoruraux, qui ont parfois de la campagne une image idylliq