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Affichage des articles du mai, 2022

Pollenpocalypse

Depuis deux ans, nous avons souvent observé une carte de France qui est souvent devenue rouge voire écarlate au fur et à mesure qu’évoluaient les contaminations au Covid-19. Mais nombre de Français ont aussi scruté une autre carte de France, celle du risque d’allergie aux pollens, réalisée depuis 1996 par le réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). Actuellement, cette carte est toute rouge, 90 des 96 départements étant concernés par un risque d’allergie élevé qui devrait le rester encore plusieurs semaines en raison de conditions météorologiques très favorables à l’émission et la dispersion des fortes concentrations de pollens de graminées dans l’air. Mais au-delà des graminées, ambroisies, aulne, bouleau, charme, frêne, peuplier, platane ou même olivier sont pour de nombreux Français non pas seulement des beautés de la nature mais la source de tourments qui les épuisent en provoquant asthme, rhinite ou rhume des foins, conjonctivite, eczéma, urticaire voire choc anaphyla

La clé du conflit

L’ « opération spéciale » lancée par Vladimir Poutine le 24 février pour « libérer » les Ukrainiens du Donbass et au-delà, et « dénazifier » un pays prétendument aux mains de dirigeants corrompus devait être une Blitzkrieg rondement menée : en trois jours le pays devait tomber. Las ! Trois mois plus tard, la guerre qu’a déclenchée le maître du Kremlin est toujours bien présente avec son cortège d’horreurs et de malheurs, de crimes de guerre et de destructions de villes entières, véritablement rasées, de millions de réfugiés jetés sur les routes de l’exil et de morts par centaines. Vladimir Poutine pensait pouvoir réitérer ce qu’il avait fait en Crimée en 2014, une invasion militaire express sans résistance et la mise devant le fait accompli de la communauté internationale, qui n’avait alors que mollement protesté avec des sanctions économiques et financières quasiment indolores. Mais le président russe a sans doute préjugé de ses forces et mal compris que le monde qu’il rêve depuis lon

Bonne route

  Photo Vinci autoroutes Le long week-end de l’Ascension va lancer sur les routes de France des milliers d’automobilistes en partance pour quelques jours de repos en famille ou entre amis. Et une bonne part d’entre eux va utiliser le réseau autoroutier français, l’un des plus sûrs d’Europe. Ce premier départ massif, qui préfigure les grands chassés-croisés de l’été, est peut-être l’occasion de réfléchir collectivement, à l’heure de la transition et de la planification écologiques, comment nous nous déplaçons, ce qui suppose de se pencher sur les infrastructures, les véhicules et les automobilistes. Concernant les infrastructures, l’entretien des quelque 12 000 kilomètres d’autoroutes, dont 9 000 sont à péage, est une priorité majeure. Refaire les revêtements, les terre-pleins, les aires, améliorer les signalisations ou élargir les voies : les travaux sont colossaux. Par exemple, le Plan de Relance Autoroutier (PRA) signé en 2015 entre le gouvernement et les principaux concessionnaires

La leçon du vaccin

Photo DDM Laurent Dard Qu’il semble loin le temps où, au lancement de la campagne de vaccination contre le Covid-19, fin 2020, le gouvernement se retrouvait face à un mur de défiance de la part des Français. Pourtant patrie de Pasteur, le pays s’affichait alors comme l’un des plus rétifs aux vaccins. Pour passer de la défiance à la confiance, il a fallu déployer des trésors de pédagogie et de patience face à la minorité aussi organisée que très bruyante des opposants, ces antivax dont une partie versait dans les thèses complotistes les plus folles et criait rien moins qu’à la « dictature sanitaire » quand il s’agissait simplement de faire acte de solidarité. Pour rassurer, le gouvernement avait même missionné un collectif citoyen sur la vaccination… Face aux doutes légitimes d’une partie de la population, Emmanuel Macron, Jean Castex et Olivier Véran côté politique, Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique Covid-19, Alain Fischer, président du Conseil d’orientation d

Bac bancal

Il n’y a pas si longtemps, le top départ des épreuves du baccalauréat était donné par la philosophie mi-juin. Mais cette année, c’est dès ce mercredi que les lycéens vont entrer dans le « tunnel » des séances d’examen avec les épreuves de spécialité, introduites par la nouvelle formule du baccalauréat née de la réforme de Jean-Michel Blanquer en 2018. Histoire-géo, littérature, mathématiques, numérique et sciences informatiques, théâtre ou encore arts plastiques pour la filière générale ; sciences et technologies de la santé et du social, de l’hôtellerie et de la restauration ou du design et des arts appliqués pour la voie technologique. Décalées de mars à mai, ces épreuves, qui sont une première pour les lycéens, illustrent aussi combien la réforme Blanquer n’a cessé d’être bousculée par l’épidémie de Covid-19. Le ministre, en effet, a sans cesse été contraint d’ajuster sa réforme et ses points les plus sensibles comme le grand oral ou la part de contrôle continu. À telle enseigne que

Moment républicain

Les Français n’ont souvent pas de mots assez durs pour critiquer ce que l’on appelle la « monarchie républicaine », l’emphase protocolaire, les attributs du pouvoir dont abuseraient président, ministres, parlementaires ou élus. Et paradoxalement, ils ne supporteraient pas que la France ne dispose pas, justement, de ces mêmes attributs qui participent pleinement de son image, de son rayonnement, de sa puissance et de son histoire. Si elle n’avait forcément pas la charge historique de l’investiture de François Mitterrand en 1981, la cérémonie de ré-investiture d’Emmanuel Macron, hier au palais de l’Elysée, n’a pas échappé à ces critiques et pourtant, lorsque le président réélu pour un second mandat le 24 avril est apparu, la solennité du cérémonial a rappelé à tous qu’il s’agissait bien là d’un moment important de la vie démocratique et politique du pays, d’un moment d’unité, d’un moment de réconciliation, d’un moment républicain. Car, pour reprendre la théorie de l’historien allemand Er

Les messages du 9 mai

Au 72e jour ce vendredi de l’ « opération militaire spéciale » censée « libérer » les Ukrainiens du Donbass et au-delà, et « dénazifier » un pays prétendument aux mains de dirigeants corrompus, force est de constater que rien ne s’est passé comme prévu pour Vladimir Poutine. Cette « opération » qui devait lui permettre de s’emparer du pays en quelques jours et installer à sa tête un régime fantoche à sa botte, s’est au contraire enlisée, bloquée par l’incroyable résistance du peuple ukrainien et les ratés logistiques humiliants d’une armée russe pourtant bien plus nombreuse et bien plus puissante. Elle s’est aussi révélée totalement contreproductive pour le maître du Kremlin : non seulement cette invasion a fait émerger chez les Ukrainiens un puissant sentiment patriotique, scellé autour de leur président-courage Volodymyr Zelensky, mais elle a aussi réveillé l’Europe, désormais convaincue de la nécessité d’une défense commune, ragaillardi l’Otan, dont Emmanuel Macron avait acté la « m

Urgence

C’est peu dire que la question du logement a été la grande oubliée de la campagne présidentielle. Les candidats avaient bien passé un « grand oral » devant l’Alliance pour le logement, qui réunit France urbaine, l’USH, la Fondation Abbé-Pierre, la Fédération Française du Bâtiment et Intercommunalités de France, pour décliner leurs propositions, mais ce thème s’est retrouvé dépassé par celui du pouvoir d’achat. Début mars, le logement était d’ailleurs en queue de peloton des 15 priorités des Français listées par l’institut Elabe, cité par seulement 8 % d’entre eux, loin derrière le pouvoir d’achat (50 %) ou la santé (41 %). Pour autant, dans le détail, l’enquête montrait que le logement – 3e poste de dépenses des foyers – est une préoccupation fortement corrélée au pouvoir d’achat et que 48 % des Français se disaient prêts à augmenter leur budget logement s’ils le pouvaient. C’est que la crise Covid a bouleversé le rapport des Français au logement. Ceux qui se sont retrouvés confinés da

Tambouille électorale

« La société politique contemporaine : une machine à désespérer les hommes » se lamentait Albert Camus. Et il est vrai que depuis le second tour de l’élection présidentielle qui a vu la victoire d’Emmanuel Macron face à la candidate d’extrême droite, Marine Le Pen, grâce à un Front républicain, la vie politique a replongé dans ce qu’elle a de moins noble : la tambouille électorale. De gauche à droite, de la majorité présidentielle sortante à l’extrême droite, pas une famille politique ne se déchire pour savoir le nombre de circonscriptions qu’il faut attribuer à telle ou telle de ses sensibilités, le ralliement qu’il faut récompenser ou la trahison qu’il faut punir, le nombre d’élus escomptés avec le financement public qui y est attaché pour cinq ans et qui conditionne la survie de certains (le PS et les Républicains) ou encore les postes ministériels espérés, qui doivent respecter des équilibres byzantins… Chaque soubresaut, chaque rumeur, chaque fuite involontaire ou sciemment organi

L'équation de Matignon

Lorsqu’Emmanuel Macron a été élu en 2017 sur le mantra du « en même temps », le jeune président « et de droite et de gauche » avait devant lui un vaste champ des possibles. Ne disposant pas de compagnons de route qui l’auraient accompagné pendant des décennies comme ce fut le cas pour tous ses prédécesseurs, Emmanuel Macron, libre et disruptif, surprit son monde en choisissant un parfait inconnu du grand public : le maire Les Républicains du Havre, Edouard Philippe. Trois ans plus tard, pour impulser un nouveau souffle censé incarner l’après-Covid et surtout pour stopper l’insolente popularité d’Edouard Philippe qui dépassait la sienne, Emmanuel Macron a encore une fois surpris tout le monde en choisissant, en juillet 2020, l’exact contraire de son Premier ministre : Jean Castex, certes haut fonctionnaire efficace connaissant les arcanes du pouvoir sur le bout des doigts, mais surtout élu local de droite madré à l’accent chantant. Jamais deux sans trois et Emmanuel Macron, qui travaill