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Articles

Affichage des articles du juillet, 2022

Voyager heureux

L’adage populaire, que l’on attribue parfois à Jack London, est que ce n’est pas la destination qui compte mais le voyage. Les passagers qui ont pris l’avion ces derniers mois et plus encore cet été, ont pu mesurer toute la profondeur de la sentence tant embarquer à bord d’un Airbus ou d’un Boeing, à Roissy ou New-York, à Toronto ou Londres-Heathrow est devenu une véritable aventure pleine de surprises et, surtout, un véritable parcours du combattant digne de Pékin Express. Il est vrai que le voyage en avion a singulièrement évolué depuis le milieu du XXe siècle. D’un côté, l’avion n’est plus l’apanage d’une élite mondialisée, et c’est heureux. Sous la poussée des compagnies low cost, il s’est démocratisé et, en 2019, dernière année « normale » avant le choc de la pandémie de Covid-19, quelque 4,5 milliards de personnes ont pris l’avion dans le monde. De l’autre côté, les attentats terroristes survenus dans les années 90 et surtout les attaques islamistes contre les tours jumelles du W

Consternation

Depuis plusieurs semaines maintenant les Français observent avec consternation la survenue d’incendies de grande ampleur, de l’Hérault à l’Ardèche, de la Manche au Finistère, des Alpilles à la Gironde où le mégafeu de la Teste-de-Buch, tout près de la dune du Pilat, a suscité une vive émotion dans tout le pays. À la tristesse de voir des paysages familiers disparaître, de voir des centaines d’hectares engloutis par les flammes, de voir des habitants hébétés contraints d’évacuer dans l’urgence leur domicile ou leur résidence de vacances, de voir des entrepreneurs du tourisme ou de la sylviculture qui ont tout perdu ; à l’empathie et la reconnaissance ressenties envers les sapeurs-pompiers qui luttent avec professionnalisme et abnégation, sans relâche et au péril de leur vie, contre les flammes, à tous ces sentiments qui nous étreignent s’ajoutent la consternation et l’incompréhension lorsque les minutieuses enquêtes menées pour connaître l’origine du feu conduisent à l’implication volon

Reparlementarisation

Le coup de chaud qui a saisi l’hémicycle de l’Assemblée nationale dans la nuit de mardi à mercredi autour d’un amendement demandant une revalorisation supplémentaire de 500 millions d’euros pour les pensions de retraite, voté puis retiré – pataquès qui arrive après plusieurs « couacs » subis par le gouvernement – illustre combien la vie politique française s’est reparlementarisée depuis les élections législatives de juin. Et cela constitue plutôt une bonne nouvelle pour notre démocratie, habituée depuis trop longtemps à se satisfaire d’un Parlement docile voire effacé devant un exécutif tout puissant qui attend d’être obéi. Alors que certains pronostiquaient au soir du second tour des législatives des « blocages » insurmontables, de la « paralysie » permanente, du « chaos » en veux-tu en voilà, de l’obstruction systématique de la part d’oppositions plus radicales et plus nombreuses – et donc moins dociles et moins insignifiantes que par le passé – les semaines qui viennent de s’écouler

Sobriété et équité

L’image avait fait bondir les téléspectateurs et internautes les plus attentifs qui suivaient la retransmission de l’interview du président de la République le 14 juillet dernier. Tandis qu’Emmanuel Macron, interrogé sur la crise énergétique consécutive à la guerre en Ukraine, expliquait qu’ « on doit rentrer collectivement dans une logique de sobriété, [qu’]on va préparer un plan pour se mettre en situation de consommer moins » et qu’il faut « faire attention collectivement, le soir aux éclairages quand ils sont inutiles », on pouvait voir en arrière-plan les lustres d’un salon de l’Elysée… brillamment allumés en plein jour. Ce contraste en dit long sur le chemin qu’il reste à parcourir sur la longue voie de la sobriété énergétique et, pour l’État, à se montrer exemplaire en la matière lorsqu’il demande aux Français de faire des efforts. L’exécutif a-t-il entendu les critiques de l’opposition après l’interview présidentielle ? Ou même les railleries essuyées par le porte-parole du gou

Dans les clous

Quel automobiliste n’a jamais pesté contre la présence d’un ralentisseur sur son trajet ? Que ce soit un classique dos d’âne, un « plateau », un trapézoïdal ou un « coussin berlinois », ces plaques rouges vissées sur la chaussée… Ces dispositifs qui visent à empêcher les excès de vitesse dans certaines rues, en ville comme dans les villages, se sont multipliés ces dernières années au point que la France compterait quelque 450 000 ralentisseurs. Des ralentisseurs parfois conçus en toute illégalité et parfois en dépit du bon sens. Car si les caractéristiques de ces outils et les conditions de leur installation ont fini par être parfaitement encadrées, par décret en 1994, puis avec un guide technique du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), certaines municipalités ont installé ou installent encore des « gendarmes couchés » illégaux, car ne respectant pas la hauteur maximale autorisée ou en étant installés sur de mauvais emp