Le coup de théâtre survenu au début du mois dans l’affaire de la disparition de la petite Maddie est à la fois porteur d’espoir et d’inquiétude.
Porteur espoir pour toutes les familles en quête de vérité qui vivent au quotidien la douleur d’avoir perdu un enfant, un proche dont elles sont sans nouvelles depuis parfois des années, ou bien qui endurent l’attente de voir le meurtrier de leur enfant arrêté et jugé pour pouvoir faire leur deuil. Ces parents, comme ceux de la petite Maddie, refusent de baisser les bras et affrontent avec dignité la lenteur et la complexité des enquêtes, souvent minées par de fausses pistes. Les familles des victimes peuvent heureusement compter sur la détermination et la ténacité des enquêteurs, policiers et gendarmes, des juges d’instruction ou des associations qui ne peuvent se résoudre à ce que des disparitions d’enfants ou d’adultes ne deviennent des "cold cases", ces affaires irrésolues qui restent suspendues, parfois des années, avant la découverte d’un fait nouveau de nature à les relancer, sous un éclairage différent. Chaque année, le ministère de l’Intérieur, en, France, enregistre en moyenne plus de 40 000 disparitions. Si 30 000 personnes sont retrouvées, 10 000 disparitions sont classées inquiétantes dont un dixième concerne des mineurs.
Si le dernier rebondissement dans l’affaire Maddie montre qu’il ne faut donc jamais désespérer pour que la vérité éclate, il souligne aussi les failles de ces enquêtes hors normes, particulièrement lorsque celles-ci ont une dimension internationale. Que le principal suspect dans la disparition de Maddie ait pu échapper à une arrestation il y a sept ans et n’ait jamais été inquiété en dépit des éléments l’incriminant découverts au fil des ans, pose question. L’enquête devra déterminer si cela relève d’un terrible raté isolé ou si les moyens mis en œuvre au niveau européen pour lutter efficacement contre les réseaux pédophiles sont insuffisants.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du dimanche 21 juin 2020)