En se rendant hier dans l'Aude au chevet des sinistrés des inondations historiques qui ont frappé le département il y a une semaine, Emmanuel Macron est venu, d'évidence, signifier trois engagements.
Engagement, d'abord, de la Nation auprès des Audois qui, pour certains, ont tout perdu dans les crues qui ont dévasté 126 communes aujourd'hui concernées par un arrêté de catastrophe naturelle. Père de la nation et donc garant de la fraternité de notre devise, le chef de l'Etat se devait d'aller réconforter nos concitoyens, fut-ce une semaine après le drame, pour leur dire la solidarité du pays. Avec gravité, chaleur et compassion, Emmanuel Macron a su trouver les mots, les gestes pour chacun et assurer tous les sinistrés que l'Etat serait à leur côté pour qu'ils soient indemnisés.
Engagement ensuite en faveur des territoires meurtris et donc des collectivités qui vont désormais s'atteler à une longue reconstruction pour effacer quelque 200 millions d'euros de dégâts. En annonçant un fonds de 80 millions d'euros, Emmanuel Macron a su trouver le geste adéquat susceptible de montrer toute la considération que l'Etat porte aux collectivités territoriales. Alors que la colère de ces dernières contre sa politique est allée crescendo ces derniers mois, il y a, là aussi, un message d'apaisement. Le même qui s'est esquissé lors du remaniement avec la création d'un grand ministère de la Cohésion des territoires, ou vendredi autour du Premier ministre avec les présidents de Région.
Engagement, enfin, plus personnel, de re-présidentialisation de sa fonction. Après un été catastrophique marqué par l'affaire Benalla, le départ de deux poids lourds – l'iconique Nicolas Hulot et le premier marcheur Gérard Collomb – et les petites phrases qui passent mal, il devenait urgent pour Emmanuel Macron de restaurer son image.
Le déplacement dans l'Aude, le premier en province depuis le remaniement, a été à la conjonction de ces trois engagements qui apparaissent véritablement comme la première étape de l'an II du quinquennat. Ils étaient nécessaires. Reste à savoir s'ils seront suffisants à Emmanuel Macron pour remonter des courbes de popularité qui ont beaucoup baissé et entamer la reconquête.
(Editorial publié dans La Dépêche du mardi 23 octobre 2018)