L’une des affaires criminelles qui ont le plus passionné et bouleversé les Français ces dernières années est appelée aujourd’hui à la barre de la cour d’assises de Vesoul : l’affaire Daval, du nom d’Alexia Daval, cette jeune femme de 29 ans dont le corps avait été retrouvé calciné le 30 octobre 2017 à Gray, en Haute-Saône. Si les Français se sont à ce point intéressés à cette affaire, c’est d’abord parce qu’ils se sont reconnus dans la jeune conseillère bancaire, qui, comme des milliers de femmes, s’adonnait simplement et paisiblement à sa passion du jogging avant de croiser l’horreur.
Le retentissement de son meurtre s’explique aussi par la cruauté hors norme qu’il recelait mais également parce que chaque Français a sincèrement partagé le chagrin incommensurable des proches : celui des parents de la jeune femme, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, et celui de son mari Jonathann. Ravagé par le chagrin lors de la marche blanche ou de la conférence de presse et toujours soutenu par ses beaux-parents, cet homme d’apparence timide avait ému la France entière.
Mais les larmes étaient un leurre et les aveux de Jonathann ont déclenché un vif sentiment de trahison dans l’opinion. Une opinion qui a suivi ensuite les multiples rebondissements d’une affaire qui, aujourd’hui, recèle encore des zones d’ombre que la justice devra lever en entrant dans l’intimité d’un couple pour tenter de percer la personnalité de Jonathann Daval. Dans cette affaire où les coups de théâtre se sont multipliés, entre rétractations de Jonathann Daval, accusations contre sa belle famille et accumulations de versions différentes, une constante : la dignité des parents d’Alexia.
Aujourd’hui, face à l’horreur d’un crime, elle force le respect et appelle de la part de la justice une réponse à sa hauteur.
(Editorial publié dans La Dépêche du lundi 16 novembre 2020)