Photo DDM, Marie-Pierre Volle |
pCe sont des images qui nous sont, hélas, familières. Au petit matin, les habitants d’un quartier ou d’un village se réunissent à l’appel de la police ou de la gendarmerie. Certains se connaissent de longue date, sont même amis parfois, quand d’autres sont de simples voisins, voire de parfaits inconnus avec ceux qu’ils retrouvent dans une salle des fêtes, sur un terrain de rugby ou à l’orée d’une forêt. Tous répondent à l’appel à la mobilisation citoyenne lancé par les forces de l’ordre, gendarmes ou policiers, qui remuent ciel et terre pour retrouver un enfant, une femme ou un vieillard disparu du jour au lendemain et dont on est sans nouvelles depuis plusieurs jours. Tous reçoivent quelques explications avant d’être répartis en petits groupes pour arpenter et fouiller une vaste zone à la recherche d’un indice et dans le pire des cas, d’un corps.
Cette scène s’est reproduite plusieurs fois ces dernières années, partout en France, et constitue une étape-clé dans les affaires de disparitions inquiétantes. Étape clé dans l’enquête bien sûr car ces battues citoyennes peuvent évidemment être utiles voire capitales pour faire avancer l’enquête et contribuer à résoudre le mystère. Étape clé aussi sur la communauté des habitants car ces battues renforcent la cohésion, si diffuse en temps normal mais exacerbée par de tels drames. Hier, c’est de Cagnac-les-Mines que ces images nous sont parvenues : près de 1 000 personnes se sont réunies pour retrouver Delphine Jubillar, cette jeune infirmière disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre. Aux tragédies en puissance, nous opposons notre refus et le farouche espoir de croire que rien n’est jamais perdu, même si la réalité vient parfois nous en démontrer le contraire. Face au drame s’exprime toujours notre solidarité, notre part d’humanité.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du jeudi 24 décembre 2020)