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Le changement, c’est maintenant

 

glacier

Cinq ans après l’Accord de Paris sur le climat qui avait vu 195 pays s’engager pour limiter le réchauffement climatique en le contenant au-dessous de +2 °C et, si possible +1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, la situation est toujours aussi préoccupante. Les catastrophes naturelles n’ont cessé de se multiplier entre incendies géants, tempêtes, sécheresses et fonte des glaciers, toutes ayant un impact majeur sur la biodiversité. Les rapports des experts, notamment du Giec, n’ont en parallèle cessé de tirer la sonnette d’alarme sur une dégradation des indicateurs et les ONG ont pointé la faiblesse de la mise en œuvre des engagements de 2015 par les pays signataires, en dépit d’une opinion et d’une jeunesse de plus en plus mobilisées sur ces questions. Enfin, la pandémie de Covid-19, devenue urgence planétaire, aura aussi souligné que, bien qu’à l’arrêt quasi-total en raison des confinements, les économies de la planète n’ont fait baisser "que" de 7 % les émissions de carbone sur l’année 2020. Autrement dit, plus que des engagements, il faudrait une révolution verte pour impulser une véritable transition écologique.

Est-ce trop tard comme le pensent certains spécialistes ? Est-il vain de faire des efforts ? Sûrement pas car de multiples signaux montrent aussi que les choses changent : la Chine investit massivement dans le photovoltaïque, les Etats-Unis tournent la page climatosceptique trumpiste et reviennent dans l’Accord de Paris, Joe Biden nommant John Kerry "Monsieur Climat" ; l’Union européenne vient de muscler ses engagements pour arriver plus vite à la neutralité carbone ; partout dans le monde des collectivités, villes ou régions, agissent, à l’instar de l’Occitanie qui veut être la première région à énergie positive ; les greentech, ces start-up du numérique spécialisées dans l’environnement, sont de plus en plus présentes. Ce kaléidoscope d’initiatives montre que le changement est à notre portée, maintenant. Et que nous serions inconscients de relâcher nos efforts.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du dimanche 27 décembre 2020)

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