Avec la multiplication par huit des cas positifs au coronavirus dans le Haut-Rhin et la mise en œuvre d’une phase 2 renforcée dans ce département et dans l’Oise, la France s’est un peu plus rapprochée hier d’une phase 3, c’est-à-dire la phase épidémique où le virus est présent sur tout le territoire et non plus dans quelques foyers à circonscrire par des mesures de quarantaine. L’imminence de cette phase 3 désormais incontournable doit tous nous interpeller, afin, comme l’a rappelé Emmanuel Macron, de faire bloc. Pour faire face.
Faire bloc, c’est éviter de croire et, pire, de relayer le tombereau de rumeurs complotistes et de fausses informations qui ne cessent de circuler sur les réseaux sociaux et qui sont parfois reprises par quelques personnalités irresponsables. Au bouche-à-oreille numérique, mieux vaut privilégier les médias à même de garantir la fiabilité et l’origine d’informations dûment vérifiées.
Faire bloc, c’est, au-delà de toute préférence politique, donner crédit au chef de l’Etat et au gouvernement de gérer la crise du Covid-19 avec le plus grand sérieux et avec la capacité d’adaptation la plus rapide possible face à une épidémie qui évolue sans cesse. C’est d’ailleurs au nom de cette évolution que les mesures annoncées par le ministre de la Santé peuvent apparaître contradictoires d’un jour sur l’autre, incohérentes d’un territoire à un autre. Elles tiennent tout au contraire compte de la réalité du terrain et font montre, heure par heure, d’une réelle adaptabilité qui a pu faire défaut chez nos voisins européens.
Faire bloc, c’est, évidemment, faire confiance à toute la chaîne sanitaire qui s’est mise en branle dès les prémices de la maladie. Alors que l’hôpital public est engagé depuis un an dans divers mouvements de grève pour réclamer davantage de moyens et de considération, il a su se mobiliser. Les personnels, dont certains ont pu faire état de quelques flottements au départ, sont aujourd’hui en première ligne avec un dévouement qui force l’admiration.
Faire bloc, enfin, c’est aussi adopter un comportement civique exemplaire qui respecte les consignes des autorités. Adopter les bons gestes pour soi comme pour les autres – et particulièrement pour les plus fragiles – est le fondement d’une solidarité aujourd’hui plus que jamais nécessaire.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du samedi 7 mars 2020)