Le rebond du nombre de contaminations au Covid-19 cet été, notamment avec le fulgurant variant Eris, nous a rappelé que si la fin de la pandémie en tant qu’urgence sanitaire mondiale avait bien été actée au printemps par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle n’en restait pas moins une menace pour la santé partout dans le monde. Le coronavirus continue, en effet, de circuler dans tous les pays, il continue de tuer les plus fragiles et il continue à changer, de variant en variant.
La question maintenant est de savoir si le rebond du Covid-19, qui est considéré comme une maladie chronique à l’instar de la grippe saisonnière, pourrait être plus fort qu’attendu à la rentrée.
Ce n’est pas un hasard si l’OMS, qui surveille de près l’apparition de tout nouveau variant du coronavirus, a incité les pays à mettre à jour leur stratégie de lutte contre le Covid. Surveillance, information transparente, poursuite de la vaccination si besoin, soutien à la recherche scientifique pour mieux comprendre la maladie, facilitation de l’accès aux soins, aux traitements et aux vaccins sont quelques-unes des préconisations listées par le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, patron de l’agence onusienne, qui martelait récemment que « l’OMS n’oubliera pas le Covid-19, et les gouvernements non plus ».
En France, le nouveau ministre de la Santé Aurélien Rousseau a pris bonne mesure de ces recommandations. « On n’a pas désarmé notre système de suivi mais on a basculé dans un système plus classique comme pour la grippe », a-t-il rappelé alors que le décompte des contaminations est désormais différent qu’au plus fort de l’épidémie. Le ministre a aussi indiqué qu’il fallait que les Français retrouvent les bons réflexes acquis au début de l’épidémie, c’est-à-dire renouent avec les fameux gestes barrière qu’on a tous un peu oubliés. Tousser dans son coude, garder une distanciation sociale et porter le masque si besoin. La simple évocation de ce dernier, symbole de l’épidémie, a bien sûr de quoi inquiéter.
Si le ministre de la Santé ne peut pas exclure de le rendre un jour à nouveau obligatoire – ce qui posera débat puisque la France est sortie de l’état d’urgence sanitaire – il se veut rassurant. « Je pense qu’il y a une étape intermédiaire : la banalisation du masque quand vous avez des symptômes respiratoires. Il faut qu’on se dise tous que porter le masque c’est quelque chose de banal qui doit être un réflexe », assure Aurélien Rousseau, qui se défend de toute infantilisation des Français, l’une des critiques qui avaient été émises contre les campagnes de communication à répétition des gouvernements Philippe et Castex…
Remettre le masque en cas de besoin, retrouver les gestes barrière pourquoi pas. Mais il reste encore d’autres actions à envisager comme recourir à des capteurs et purificateurs d’air, notamment dans les écoles, mettre en place un rappel vaccinal pour les plus fragiles ou conforter des urgences hospitalières aujourd’hui au bout du rouleau.
Bref, être sur ses gardes face au Covid, qui pourrait surfer sur une nouvelle vague à l’automne, comme face à tous les virus respiratoires.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 28 août 2023)