On ne sait pas pour l’heure si les Jeux olympiques de Paris, qui s’achèvent dimanche avant de céder la place aux Jeux paralympiques, auront un effet sur la saison touristique 2024 au-delà de l’Île-de-France. Mais une chose est d’ores et déjà acquise : l’engouement qu’ils ont suscité depuis la spectaculaire et réussie cérémonie d’ouverture, la ferveur du public lors des compétitions installées au cœur de la capitale, les louanges adressées par une presse étrangère subjuguée et unanime, le bonheur simple et communicatif de ceux qui suivent les JO sur place ou à la télévision confortent, d’évidence, l’attractivité de la France dont les Français, parfois, doutent un peu à tort.
Les images des athlètes en plein effort, sublimés par le cadre majestueux du Grand Palais, du champ de Mars, des jardins du château de Versailles et même par les vagues de Tahiti ont constitué comme une campagne de promotion XXL de la destination France. Première destination touristique mondiale, la France va rester à coup sûr numéro 1. Les JO constituent ainsi clairement un investissement pour les années à venir.
Plus prosaïquement, il peut y avoir un petit effet déceptif pour certains professionnels du tourisme qui attendaient sans doute trop des JO, mais la saison n’est pas finie et ADN Tourisme et Atout France tablent d’ores et déjà sur un mois d’août qui va rattraper un début d’été jugé timide, avec de belles perspectives pour septembre partout en France et notamment en Occitanie. La fréquentation touristique dans notre région – entre Pyrénées et Méditerranée – pour l’été et plus largement pour le prochain trimestre, devrait s’inscrire dans la continuité du début d’année où près de 90 millions de nuitées touristiques ont déjà été enregistrées, assure le comité régional du Tourisme. L’attractivité de la France se joue aussi au-delà de la Capitale si bien mise en valeur par les JO et c’est tout l’enjeu pour les professionnels et les collectivités de pouvoir séduire et attirer sur l’ensemble du territoire la clientèle internationale – elle est bien présente – et la clientèle domestique.
Cette clientèle locale – c’est-à-dire tous les Français qui choisissent des vacances tricolores – est cette année en difficulté. Non seulement, les Français seront moins nombreux à partir en vacances qu’en 2023 (53 %, – 5 points), mais ils ont l’intention de moins dépenser (1 428 € en moyenne, soit 228 € de moins que l’été passé) pour faire face à une inflation toujours présente qui grève leur budget. Conséquence : moins de dépenses au restaurant, pour les activités, les visites ou pour le logement du séjour vont impacter le chiffre d’affaires des professionnels du tourisme.
Une situation qui montre que si la France est capable, avec ses infrastructures et sa notoriété, de proposer des vacances pour tout, elle doit aussi s’atteler à permettre des vacances pour tous en les rendant réellement accessibles et attractives pour tous les Français, et surtout les plus modestes.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du 8 août 2024)