Accéder au contenu principal

Marathon

 

vaccin


La campagne de vaccination contre le Covid-19, est à la fois une course de vitesse contre le virus et une course d’obstacles. Dans notre pays, cette course s’est déroulée en trois phases.

La première phase était celle de la conviction. Fin décembre 2020, la France était le pays champion du monde de la défiance envers les vaccins en général et envers celui contre le Covid-19 en particulier. Mais face à la virulence des vagues épidémiques et le franchissement, terrible, du cap des 100 000 morts, l’opinion a basculé et est désormais majoritairement pro-vaccin.

La seconde phase a été celle de la montée en puissance. Entre la pénurie de doses des débuts et une vraie complexité logistique, l’exécutif a sans cesse dû adapter le calendrier vaccinal en conservant le principe des publics prioritaires. Critiquée pour sa lenteur initiale, la campagne française, telle la tortue de la fable, est désormais largement dans les standards mondiaux avec une organisation certes toujours perfectible mais que la majorité de vaccinés salue.

La troisième phase dans laquelle nous allons entrer – et que d’autres pays avant nous ont expérimenté comme les Etats-Unis – est sans doute la plus délicate : c’est celle qui nous rapproche du « plafond de verre » vaccinal, cette limite qui fait que la vaccination se heurte à la population qui refuse le vaccin ou qui ne peut y accéder. Ce plafond vaccinal empêche dès lors de nous faire atteindre l’immunité collective, acquise par la vaccination ou l’infection naturelle. Pour arriver à cette immunité, on avait fixé le taux de la population vaccinée à 60 % au début de l’épidémie ; avec les variants il est vingt points plus haut…

« Il y a une immunité de groupe à l’horizon » veut croire le Pr Fischer. « Mais c’est comme un marathon dont on aurait déjà couru les deux tiers. Et dont on sait que le dernier sera le plus difficile » alerte le monsieur vaccin du gouvernement. Pour remporter le marathon, il va falloir donner un nouveau coup de collier.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mardi 15 juin 2021)

Posts les plus consultés de ce blog

Grandiose !

  Cent ans après les JO de Paris de 1924, les XXXIIIes Jeux Olympiques d’été de l’ère moderne se sont ouverts hier dans la Capitale au terme d’une cérémonie d’ouverture exceptionnelle qui est entrée dans l’histoire en en mettant plein les yeux au monde entier. Les athlètes ont défilé non pas dans un Stade olympique mais en bateau, sur la Seine, sur un parcours rythmé par une mise en scène de toute beauté mettant en valeur la France, son patrimoine, son Histoire, ses talents, avant de rejoindre le Trocadéro devant une Tour Eiffel parée des anneaux olympiques. Nul doute que cette cérémonie réussie, émouvante, populaire, inédite, fera date en se rangeant dans la longue liste des défilés qui ont marqué les JO mais aussi l’histoire de notre pays, de la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790 à celle pour le Bicentenaire de la Révolution française en 1989, en passant par la Libération de Paris dont on va bientôt célébrer les 80 ans. Cette cérémonie ponctue plusieurs années de préparatio...

Guerres et paix

La guerre menace encore une fois le Pays du Cèdre, tant de fois meurtri par des crises à répétition. Les frappes israéliennes contre le sud du Liban et les positions du Hezbollah ravivent, en effet, le spectre d’un nouveau conflit dans cette Terre millénaire de brassage culturel et religieux. Après quinze années de violence qui ont profondément marqué le pays et ses habitants (1975-1990), la paix est toujours restée fragile, constamment menacée par les ingérences étrangères, les divisions communautaires et une classe politique corrompue. La crise économique sans précédent qui frappe le pays depuis 2019, puis l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth en 2020, symbolisant l’effondrement d’un État rongé par des décennies de mauvaise gouvernance, ont rajouté au malheur de ce petit pays de moins de 6 millions d’habitants, jadis considéré comme la Suisse du Moyen-Orient. Victime d’une spectaculaire opération d’explosion de ses bipeurs et talkies-walkies attribuée à Israël, le Hezbollah – ...

Vaccin et vigilance

La résurgence de la coqueluche en France comme ailleurs en Europe a de quoi inquiéter. En France depuis le début de l’année, un total provisoire de 28 décès a été rapporté à Santé Publique France, dont 20 enfants (18 de moins de 1 an) et 8 adultes (de 51 à 86 ans mais dont la coqueluche n’était pas indiquée comme première cause de décès). La circulation de la bactérie Bordetella pertussis, principale cause de la coqueluche, est si importante que les autorités s’attendent à de nouveaux cas à venir dans les prochains mois. Car la coqueluche est extrêmement contagieuse, une personne contaminée pouvant transmettre la maladie à 15 autres en moyenne… Et si elle a longtemps été considérée comme une maladie de la petite enfance, elle peut être sévère à tous les âges, voire mortelle pour les nourrissons, non ou partiellement vaccinés, et les personnes à risque telles que les femmes enceintes et les personnes âgées. Ce n’est pas la première fois que l’on est confronté à une résurgence de la coqu...