Photo : United States Army Medical Research Institute of Infectious Diseases |
Sans même connaître les tenants et aboutissants du projet d’installation d’un laboratoire de recherches classé P3 en Andorre, sans être familier de la vie politique andorrane qui, comme ailleurs, a son lot de rivalités et de chausse-trappes, l’opinion est d’ores et déjà méfiante, voire inquiète à la simple évocation d’une telle initiative au cœur des Pyrénées. C’est que depuis mars 2020 et l’arrivée du coronavirus responsable de cette épidémie de Covid-19 qui a mis le monde à genoux, l’opinion s’est intéressée à la façon dont on étudie les virus dans les laboratoires et s’est passionnée pour le laboratoire P4 de Wuhan ; ce laboratoire chinois au cœur de l’actualité ces derniers jours avec le retour de l’hypothèse, pour l’heure démentie, que le coronavirus se soit "échappé" de ses murs, fin 2019.
Certes le projet andorran concerne un laboratoire de classification inférieure, P3, qui n’étudie que des virus pour lesquels il existe des mesures sanitaires ou un traitement. Certes, il existe de nombreux laboratoires de ce type, y compris dans notre région, dans des CHU, mais le sentiment de danger persiste dans l’opinion. Et ce n’est pas l’alerte que vient d’émettre cette semaine un expert qui va dissiper ce sentiment : le colonel Hamish de Bretton-Gordon vient d’alerter les dirigeants des pays du G7 sur la sécurité insuffisante dans les laboratoires P3 qui sont environ 3 000 dans le monde…
Pour rassurer l’opinion, de plus en plus bombardée depuis le début de l’épidémie de Covid-19 par des fake news et des thèses complotistes, il n’y a qu’une solution : de la transparence sur les moyens, les enjeux, les financements, les risques aussi et les objectifs scientifiques et de recherche médicale.
(Editorial publié dans La Dépêche du dimanche 6 juin 2021)