Avec la maladie d’Alzheimer, celle de Charcot, certains cancers, elle est sans doute l’une des maladies qui effraient le plus lorsque tombe le diagnostic : la maladie de Parkinson. Découverte en 1817 par le médecin anglais James Parkinson, cette maladie convoque la perspective d’une longue et douloureuse perte d’autonomie, marquée par d’incontrôlables tremblements – qui touchent environ 70 % des patients et sont intermittents. Avec eux peuvent s’ajouter l’akinésie, cette lenteur dans l’exécution et la coordination des mouvements qui affecte surtout la marche et l’hypertonie c’est-à-dire une forte rigidité des membres. Parkinson fait légitimement toujours peur.
Et pourtant, le combat contre cette affection neurodégénérative chronique qui touche plus de 10 millions de personnes dans le monde et près de 200 000 en France – avec plus de 25 000 personnes nouvellement diagnostiquées tous les ans – a fait des progrès considérables, la recherche scientifique a franchi des étapes déterminantes à même d’offrir un nouvel espoir pour une meilleure compréhension et une prise en charge de cette maladie.
Historiquement, le traitement de la maladie de Parkinson s’est concentré sur la gestion des fameux symptômes, principalement grâce à la lévodopa, un précurseur de la dopamine. Mais face aux effets secondaires des médicaments et à la baisse progressive de leur efficacité – au bout de 5 à 10 ans, les effets des traitements deviennent fluctuants et les symptômes reviennent – les chercheurs ont cherché de nouvelles pistes. L’une d’elles parmi les plus prometteuses est l’immunothérapie : en ciblant spécifiquement les protéines anormales qui s’accumulent dans le cerveau, les scientifiques espèrent freiner ou stopper la progression de la maladie. Autre piste, la thérapie génique et la médecine régénérative. La modification de gènes spécifiques pourrait, en effet, permettre de corriger les dysfonctionnements à l’origine de la maladie ; des neurones défaillants pourraient être remplacés par l’utilisation de cellules souches. Enfin des avancées ont été réalisées autour de la chirurgie, via une technique de stimulation cérébrale profonde.
À côté de la recherche scientifique, la prise en charge des patients a également évolué. D’abord avec la mise en œuvre d’une approche multidisciplinaire associant neurologues, physiothérapeutes, kinésithérapeutes, orthophonistes et psychologues pour améliorer la qualité de vie des patients, en traitant non seulement les symptômes moteurs mais aussi les aspects cognitifs et émotionnels de la maladie.
Ensuite avec l’implication des patients eux-mêmes et de leurs proches. Comme pour d’autres maladies, les associations de patients jouent un rôle majeur de soutien et de solidarité pour les familles touchées et assurent une mission d’information du grand public et de mobilisation pour le financement de la recherche et la contribution aux politiques de santé publique.
Face à la maladie de Parkinson, il n’y a pas de fatalité et les récentes recherches comme celle qui vient d’être coordonnée par le CHU de Toulouse, désormais place forte de la recherche, montrent bien que l’on va pouvoir mieux vivre avec la maladie et que l’on avance sur le chemin d’un remède contre Parkinson.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 22 avril 2024)