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Retour à la réalité

 

CHU
Photo Xavier de Fenoyl.

Dix-huit mois après l’apparition de l’épidémie de Covid-19 en France, c’est peu dire que nous avons tous ardemment envie tous d’en finir avec le coronavirus. Après des confinements, des couvre-feux, des restrictions de déplacements, des protocoles sanitaires auxquels il a fallu sans cesse s’adapter, bref après autant de restrictions nécessaires pour endiguer l’épidémie, mais étouffantes dans la vie quotidienne, chacun rêve de retrouver au plus vite sa vie d’avant. Toute nouvelle restriction devient dès lors source d’agacement et d’énervement.

Les manifestations des anti-pass sanitaire – dernier outil mis en place en France comme dans plusieurs pays européens pour limiter les contaminations dans les lieux dont on sait qu’ils sont les plus à risques – ne disent pas le contraire mais leur discours, plus politique que sanitaire, est l’arbre qui cache la forêt. Une forêt de propos complotistes et anti-vaccin relayés sur les réseaux sociaux, accusant le gouvernement de dramatiser volontairement la 4e vague pour contraindre la population à se faire vacciner, le tout en piétinant les libertés…

Las ! Il est temps pour les uns de sortir de cette bulle, et pour tous de ces débats sur le bien-fondé des nouvelles mesures ou de la gestion de la crise par le gouvernement – il sera toujours temps de les analyser – pour se confronter à l’implacable réalité de l’épidémie.

Car aujourd’hui, dans les Antilles comme en Occitanie, les soignants – ceux-là mêmes que l’on applaudissait en mars 2020 – sonnent l’alerte. Il faut les écouter. Les services de réanimation sont saturés par des patients plus jeunes et très majoritairement non-vaccinés, des opérations sont déprogrammées, des transferts de patients d’Occitanie vers d’autres régions moins touchées sont organisés, des soignants sont rappelés pour soutenir leurs collègues épuisés. L’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie, l’Assurance Maladie, les représentants des professionnels de santé libéraux, des établissements hospitaliers publics et privés et la Conférence Régionale de la Santé et de l’Autonomie viennent de lancer un appel solennel à la vaccination et aussi au respect des gestes barrière car, faute de traitement contre le Covid, ce sont nos seules armes. Il faut les entendre.

Si la 4e vague est différente des précédentes, montrant combien cette épidémie reste insaisissable, elle n’en est pas moins dangereuse. Pour faire face à ce danger et pouvoir l’écarter, il importe plus que jamais de manifester notre solidarité avec les soignants et les uns envers les autres.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mardi 11 août 2021)

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