La crise sanitaire de l’épidémie de Covid-19 a bouleversé nombre de domaines de notre vie quotidienne et plus particulièrement la façon dont nous avons consommé en 2020. Les confinements qui nous ont contraints à rester chez nous, la peur de la transmission du virus en manipulant de la monnaie dans les commerces alimentaires – avant que l’on sache qu’il ne se transmettait essentiellement que par aérosol – ont contribué à nous faire davantage utiliser notre carte bancaire. Que ce soit pour les achats en ligne sur les sites de cybercommerce – Amazon en tête – dont l’activité a battu tous les records ou chez les commerçants en utilisant le paiement sans contact dont le plafond avait été judicieusement relevé à 50 €, la carte bancaire a renforcé son statut de moyen de paiement préféré des Français… tout en suscitant forcément, en parallèle, l’intérêt des escrocs.
Car si le taux de fraude sur les cartes de paiement françaises s’est maintenu à un niveau globalement maîtrisé à 0,068 %, soit l’équivalent d’un euro de fraude pour 1 500 euros d’opérations, selon le rapport annuel de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement de la Banque de France, les voleurs ont adapté leur activité pour cibler davantage les Français, notamment les plus vulnérables, lors de leurs achats sur internet.
Face à ce fléau des arnaques, les banques ont renforcé l’authentification des titulaires des cartes lorsqu’ils font un achat en ligne avec de nouvelles méthodes de validation des paiements via des applications sur smartphones qui font appel à la biométrie. « Plus de 80 % des porteurs de cartes réalisant des achats sur internet ont été enrôlés dans un dispositif d’authentification forte » se félicite l’Observatoire… ce qui laisse tout de même 20 % d’utilisateurs en situation de fragilité, notamment ceux qui n’ont pas de smartphones récents.
Ces mêmes utilisateurs qui sont par ailleurs soumis à une offensive de plus en plus forte des pirates qui cherchent par tous les moyens à leur soutirer les numéros de leur carte bancaire. Selon le dernier rapport de l’éditeur d’antivirus Avast, la probabilité qu’un utilisateur français rencontre un logiciel malveillant sur ordinateur est de 26,87 % (28,05 % en Occitanie). Mais c’est surtout en jouant sur le manque de vigilance et la naïveté des Français que les pirates parviennent à leur fin.
C’est pour cela qu’au-delà des dispositifs de sécurité renforcés déployés par les banques, il est urgent de développer une vraie culture numérique dans la population pour que chacun puisse apprendre à détecter les tentatives de fraude.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mercredi 4 août 2021)