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Les enjeux des étiquettes

 

fruits legumes

L’analyse du prix des fruits et légumes rappelle ce qui se passe avec le temps : des tendances à long terme pour le changement climatique mais des événements météorologiques qui semblent dire le contraire. Ainsi, les prix actuels des fruits et légumes semblent repartir à la hausse comme chacun peut le constater sur les marchés, mais la tendance nationale sur une année est marquée par une baisse selon le dernier Observatoire des prix fruits et légumes 2021, publié en juillet et pour la 15e année consécutive par l’association Familles rurales. "Si cet été les prix de certains produits atteignent des sommets, il convient d’en favoriser d’autres qui demeurent accessibles au plus grand nombre. Après une année 2020, record en termes de prix, la plupart des produits de notre panier retrouvent des valeurs proches de celles relevées en 2019", indique l’association qui estime, que hormis les cerises, sur une année les prix ont baissé de 8 %.

Si le violent épisode de gel du printemps a épargné de nombreux produits, d’autres se sont trouvés très impactés comme les cerises ou les abricots dans certaines régions. Ces productions plus rares ont donc mécaniquement fait grimper les prix.

Ce yo-yo sur les étiquettes est évidemment problématique pour les familles qui ne peuvent pas acheter comme elles le voudraient des fruits et légumes de saison et, de ce fait, ne peuvent respecter ni les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de consommer au moins 400 grammes de fruits et légumes par jour et par personne, ni respecter les préconisations du Plan National Nutrition Santé (PNNS) et son fameux "5 fruits et légumes par jour". "Respecter le PNNS représente entre 4 et 16 % d’un SMIC net mensuel pour une famille de 4 personnes selon la composition du panier", observe Familles rurales.

Dès lors la hausse des prix provoquée notamment par les intempéries constitue non seulement un problème socio-économique important pour tous les maraîchers de France, mais aussi un enjeu de santé publique majeur puisque beaucoup de Français modestes n’ont plus les moyens d’avoir une alimentation saine et équilibrée.

Les premiers méritent évidemment le soutien de la Nation et de leurs assureurs ; les seconds doivent aussi être aidés, pourquoi pas avec un chèque "fruits et légumes" comme le propose l’association ou via d’autres projets qui s’inséreraient dans le cadre du Programme national pour l’alimentation (PNA).

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 23 août 2021)

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